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| Empire Romain | |
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Vidar Blackeu Viking
Nombre de messages : 2711 Localisation : Dans la forêt d'Asgard Date d'inscription : 13/02/2006
| Sujet: Empire Romain Jeu 4 Mai - 17:37 | |
| L'Empire romain au IIe siècle après J.-C. Rome en latin Roma . Si l'histoire de Rome s'étend sur douze siècles, celle de son Empire n'en couvre que huit et son caractère unitaire n'est indiscutable que pour trois siècles environ. Si son étendue est considérable, le peuplement y demeura faible (une centaine de millions d'habitants). Rome accepta tout un héritage: celui de la civilisation de la Grèce antique, et sut l'assimiler, demeurant réceptive à des influences tant celtiques que sémitiques, le christianisme étant l'aspect le plus connu de ces dernières. La fondation mythique de Rome753 av. J- C Louve romaine (relief en pierre calcaire) Romulus et Remus Lorsque les Grecs s'emparent de Troie, le prince Enée, fils de Vénus et du mortel Anchise, réussit selon la tradition à s'enfuir en Italie, et aborde près de l'embouchure du Tibre. Il s'allie au roi aborigène Latinus, dont il épouse la fille Lavinie, et fonde Lavinium. Son fils Ascagne fonde Albe la Longue, dont le treizième roi, Numitor, est détrôné par son frère Amulius. Ce dernier fait de sa nièce, Rhea Silvia, une vestale vouée à la chasteté. Or celle-ci, violée par le dieu Mars, donne le jour à des jumeaux, Romulus et Remus, qui sont déposés sur le Tibre. Le fleuve en crue abandonne leur berceau au pied d'une colline, le Palatin. Ils sont nourris par une louve, puis recueillis par un berger. Parvenus à l'âge adulte, Romulus et Remus rassemblent une troupe qui réussit à tuer Amulius pour rétablir Numitor sur le trône d'Albe. Leur grand-père les encourage à aller s'installer ailleurs, et les jumeaux choisissent le site de Rome. Romulus comme fondateur de Rome L'observation du vol des oiseaux (prise d'auspices) désigne Romulus comme fondateur. La date attribuée à la fondation mythologique de Rome est 753 av. J- C. A la suite d'une querelle, Remus est tué par son frère. Ce dernier enlève les filles de ses voisins, les Sabins, qui acceptent finalement de s'unir aux Romains avec leur roi, Titus Tatius. Romulus dote Rome d'un sénat, divise la population en trente curies, lui donne des institutions, une organisation militaire, avant de disparaître mystérieusement et d'être honoré par assimilation au dieu Quirinus. C'est un Sabin, Numa Pompilius, qui lui succède et qui donne à Rome, suivant les conseils de la nymphe Egérie, son organisation religieuse. Vient ensuite Tullus Hostilius, qui détruit Albe la Longue (épisode du combat des Horaces et des Curiaces). Enfin, le Sabin Ancus Martius fonde Ostie. Trois rois étrusques Le VIe siècle est marqué par le règne de trois rois étrusques. Tarquin soumet les Latins, fait assécher le site où sera installé le forum et renforce le sénat. Servius Tullius fait construire une enceinte et, pour organiser une armée civique, dote les Romains d'une constitution censitaire. Enfin, Tarquin, surnommé le Superbe, engage de grands travaux et construit le temple de Jupiter, Junon et Minerve sur le Capitole. Mais ce souverain se conduit en tyran, et l'un de ses fils viole Lucrèce, qui se suicide. Brutus ameute alors le corps civique et ordonne la fermeture des portes de Rome à Tarquin, parti en expédition. C'est alors que commencerait la République. Le site mythique Cette histoire mythique reçoit des fouilles actuelles de nombreuses confirmations. La petite plaine du Latium est peuplée, au VIII e siècle av. J.-C., par des pasteurs et des agriculteurs, tandis que le site de Rome, en bordure du Tibre, sur les limites septentrionales du Latium, est celui d'une cuvette inondable - le futur Forum - entourée de collines. La présence d'une île y facilite le passage nord-sud, à l'écart des marais de la côte; le fleuve est navigable en amont comme en aval, et une route du sel, de la côte vers les monts Albains et surtout vers Sabine, permet d'approvisionner les éleveurs de l'intérieur. Rome vers 509 av. J.-C. Un peuplement est attesté par l'existence de fonds de cabanes sur le Palatin et de nécropoles vers le nord. L'expansion de la civilisation étrusque, jusqu'en Campanie, se traduit par la conquête du Latium. Le VI e siècle correspond à une période de grande activité édilitaire et de participation aux échanges méditerranéens. L'héritage des Etrusques C'est aux Etrusques que Rome doit son nom, sa muraille, l'assèchement de la cuvette du Forum (construction d'un grand égout, ou Cloaca maxima) et la construction du sanctuaire du Capitole. Les fouilles ont révélé de grandes demeures privées. Enfin, des populations venues d'autres contrées y affluèrent. La Rome des rois étrusques apparaît comme une cité florissante, où trois pouvoirs se partagent l'administration: le roi, le sénat et l'assemblée des gentiles dans le cadre des trente curies. La fin de la monarchie se traduit par l'avènement d'une aristocratie. Rome ne se libère de l'emprise étrusque que vers 475-470, avant de se replier sur elle-même. | |
| | | Vidar Blackeu Viking
Nombre de messages : 2711 Localisation : Dans la forêt d'Asgard Date d'inscription : 13/02/2006
| Sujet: Re: Empire Romain Jeu 4 Mai - 17:38 | |
| Rome face aux GrecsIVe-IIIe siècle av J.-C. Rome vers264 av. J.-C. La République romaine connaît des débuts difficiles. Membre de la ligue des peuples latins, elle en prend le contrôle, déjoue la menace étrusque et repousse les attaques des peuples montagnards de l'intérieur. L'invasion gauloise de 390 n'est qu'une brève catastrophe, sans doute bénéfique dans la mesure où elle affaiblit les cités étrusques au nord. Au milieu du IV e siècle, la nouvelle muraille de Rome en fait la cité la plus vaste en Italie centrale. Comme les peuples sabelliens (montagnards de l'Apennin) de l'intérieur ont conquis presque toute la Campanie, la cité grecque de Naples demande des secours à Rome contre l'un d'entre eux, les Samnites. Les Romains, depuis 348, ont établi des rapports diplomatiques avec Carthage, et dominent le Latium depuis la dissolution de la ligue latine en 338. Les Grecs ne s'aperçoivent du danger que représente Rome qu'au moment où les armées romaines avancent en Campanie; les guerres menées contre les Samnites permettent à Rome de forger une armée solide, et les alliances formées entre Samnites, Gaulois et Etrusques ne peuvent en venir à bout. Sa victoire à Sentinum, en Ombrie (295), marque un tournant: les Romains contrôlent désormais toute l'Italie centrale, notamment les riches contrées d'Etrurie et de Campanie. Les cités grecques méridionales font appel au roi d'Epire, Pyrrhus, dont l'armée est épuisée par ses propres victoires; les Grecs se divisent, et le roi doit rembarquer. La prise de Tarente en 272 met un terme aux résistances méridionales, tandis que la prise puis la destruction de Volsinies (Orvieto) marquent la fin de la résistance étrusque. L'Empire prend forme, mais c'est Rome qui dirige la politique «italienne» par des traités bilatéraux à son avantage. Les Romains ont aussi confisqué de nombreux territoires, souvent en des points stratégiques, et y ont établi des colons. | |
| | | Vidar Blackeu Viking
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| Sujet: Re: Empire Romain Jeu 4 Mai - 17:39 | |
| La conquête du bassin méditerranéenIIIe et IIe siècle av J.-C. La conquête romaine Les guerres puniques Dans la cadre de la conquête de la Méditerranée, les Romains et les Carthaginois, longtemps alliés contre les Grecs ou les Etrusques, deviennent voisins après la conquête romaine de l'Italie du Sud et l'affirmation des ambitions carthaginoises en Sicile. Carthage est aussi puissante que Rome, mais ne dispose pas d'autant d'alliés. Lors de la première guerre punique (264-241), Rome l'emporte et prend le contrôle de la Sicile, de la Sardaigne et de la Corse, ses premières provinces hors d'Italie. Carthage se dote alors d'un vaste ensemble territorial dans le sud de la péninsule Ibérique (fondation de Carthagène), tandis que Rome doit faire face à une forte riposte des Gaulois du fait de sa politique de colonisation en Italie septentrionale. La deuxième guerre punique (219-201) est dominée par le génie d' Hannibal, dont l'écrasante victoire à Cannes (216) entraîne la défection de Capoue, la plus puissante alliée des Romains. Après la défaite d'Hannibal Finalement, à Zama, en Afrique, Scipion, allié aux Numides, contraint Carthage à la paix en 202, après avoir vaincu Hannibal. Les Romains étendent leur Empire sur un bon tiers de la péninsule Ibérique, du Perthus au cap Sagres, mais il leur faudra deux générations pour venir à bout de la résistance des peuples de l'intérieur et porter leur frontière jusqu'au Tage. Conscients peut-être de la supériorité de la civilisation hellénistique, les Romains veulent éviter une occupation permanente en Méditerranée orientale. Le contrôle de la plaine du Pô leur paraît essentiel (fondation d'Aquilée en 181), et si les légions romaines brisent la puissance des rois grecs, c'est pour maintenir un équilibre où leurs alliés (notamment les rois de Pergame, d' Egypte et de la République rhodienne) tiennent leur place. Cette politique ne dure qu'un demi-siècle: il faut organiser la Macédoine en provinces pour la défendre contre les Barbares (148) et terroriser les Grecs par la destruction de Corinthe, l'année même où Carthage est anéantie à l'issue de la troisième guerre punique (146). La domination romaine Toutefois, le legs fait à Rome de ses possessions par le roi de Pergame installe définitivement les Romains dans le monde égéen (133): le triomphe sur la Macédoine (167) avait permis de supprimer l'impôt direct sur les citoyens (tributum), mais la nouvelle province d'Asie fournissait près de la moitié des ressources du Trésor romain. Rome se met à vivre de son Empire mais doit faire face aux troubles qui en résultent: révoltes serviles en Sicile, révoltes en Macédoine, en Asie et, à la fin du siècle, guerre contre le roi des Numides, Jugurtha, qui refuse le démembrement de son royaume. La crise politique Dans la cité même naît une crise sociopolitique: dans une société de plus en plus puissante, les élites doivent devenir de plus en plus riches pour garder leur rang, tandis que les classes moyennes, déjà épuisées par l'effort de guerre, connaissent une paupérisation. Le rassemblement des terres en un petit nombre de mains profite à quelques citoyens au moment où l'essor du grand commerce permet l'accroissement des fortunes mobilières, tandis que les classes moyennes perdent, par l'émigration, une partie de leurs éléments. Par ailleurs, les artisans et les petits propriétaires terriens éprouvent la concurrence des produits importés. Des revendications voient le jour, notamment la demande de terres. C'est alors qu'un grand noble, Tiberius Gracchus, tribun de la plèbe, propose une redistribution des terres de l'Etat en faveur des citoyens les plus démunis, les prolétaires. Mais il paie de sa vie cette initiative (133). Son frère, Caius Gracchus, reprend ce projet, confie les tribunaux aux chevaliers, lesquels ne participaient pas jusqu'alors à la vie politique. De nouvelles mesures sont prises: fondation de colonies, grands travaux ( routes), imposition d'un prix maximal des céréales en faveur des plus démunis. Mais l'oligarchie sénatoriale, effrayée par la volonté de Gracchus de fonder un principe politique nouveau (repris de Tiberius), celui de la souveraineté populaire, décide d'utiliser l'état de siège, qui suspend les garanties de la loi, pour se débarrasser de trublions tels que lui (121). Les légions romaines Avant la fin de la guerre en Afrique, l'Empire est menacé par l'invasion des Cimbres et des Teutons; Marius, riche chevalier, qui réussit à écarter ce danger, est élu consul plusieurs années de suite, contrairement à la coutume. On lui doit avant tout la réforme de l'armée suivant des modalités précises: recrutement étendu aux prolétaires volontaires, à qui est promise la reprise des distributions agraires, et aux citoyens non fortunés (abaissement régulier du cens), uniformisation. Le recrutement de citoyens pauvres va entraîner un changement capital: ces nouveaux soldats trouvent là un moyen de promotion sociale (par le centurionat), mais aussi d'enrichissement en participant aux profits de la guerre. Ainsi, les légions romaines, à la merci des chefs les plus offrants, deviennent la proie des factions politiques. Les révoltes intérieures Ce danger apparaît quand Marius et le consul Sulla se disputent le commandement de la guerre contre Mithridate, roi du Pont, qui venait de s'emparer de la province d'Asie. Sulla, dépossédé par un plébiscite, marche sur Rome à la tête de ses légions, massacre ses ennemis et part mener les opérations dans le monde égéen. Les marianistes, revenus au pouvoir, procèdent à des épurations sanglantes. La guerre civile reprend au retour de Sulla, qui s'empare de Rome, massacre les marianistes et confisque leurs biens, favorisant ainsi l'enrichissement colossal de ses lieutenants, notamment Lucullus, Pompée et Crassus. La péninsule Ibérique fait alors sécession sous la direction de Sertorius, qui est vaincu par Pompée. Sulla augmente le nombre de magistrats, restaure les pouvoirs du sénat (porté à 600 membres) et affaiblit ceux des tribuns de la plèbe. La République connaît plusieurs crises: révolte de Spartacus (73-71) en Italie, agitation pour la restauration des pouvoirs des tribuns de la plèbe, distribution gratuite du blé aux citoyens, conjuration de Catilina déjouée par Cicéron. Pompée Dans l'Empire, Pompée ne peut achever qu'en 73 sa réorganisation de l'Occident (Gaule Narbonnaise et péninsule Ibérique), avant de mettre fin à la piraterie en Méditerranée et de mener à son terme la guerre contre Mithridate, ce qui a pour conséquences la conquête de la Syrie et l'établissement d'une ceinture d'Etats clients, de la mer Noire au golfe d'Aqaba. En Sicile, un procès contre le gouverneur concussionnaire Verrès révèle les abus de l'administration provinciale, principale voie d'enrichissement des élites politiques, assurées le plus souvent de l'impunité. En 61 av. J.-C., le fastueux triomphe de Pompée marque approximativement le terme d'une vie politique assez libre dans une République où le pouvoir est disputé parfois avec violence, mais encore publiquement et sans recours à l'armée. Rome, dont le principal atout est la puissance démographique, contrôle directement ou indirectement les nations méditerranéennes. La population de l'Italie, unifiée politiquement, s'élève à près de 7,5 millions d'habitants; dans l'ensemble, la péninsule apparaît d'une grande vitalité et constitue peu à peu le pays le plus actif du Bassin méditerranéen. Son agriculture, prospère, constitue une exceptionnelle source de réserves pour l'armée civique, d'autant plus que la population comprend un tiers d'esclaves, dont les plus capables peuvent accéder, par affranchissement, à la citoyenneté. Cette situation dynamique, qui va durer plus d'un siècle, permet d'expliquer le passage de la république oligarchique à une monarchie potentiellement tyrannique, au prix d'une vingtaine d'années de guerres civiles sanglantes. | |
| | | Vidar Blackeu Viking
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| Sujet: Re: Empire Romain Jeu 4 Mai - 17:41 | |
| Les guerres civilesIe siècle av J.-C. Gaius Julius Caesar Tout commence par un accord secret entre Pompée, déçu par les hésitations du sénat à le récompenser, et Crassus, le plus riche des Romains. Cet accord est négocié par un patricien, Jules César. Le premier triumvirat Il va durer une dizaine d'années, confirmant la prééminence de Pompée, et assurer, en outre, de grands commandements provinciaux, d'abord à Jules César, ensuite à Crassus. L'agitation est créée par l'action du tribun Clodius, qui devient très populaire en créant l'annone (service veillant à l'approvisionnement de Rome en blé et à sa distribution gratuite à certaines catégories de citoyens). En une dizaine d'années, Jules César conquiert la Gaule, des Cévennes au Rhin. Cependant, le triumvirat cesse d'exister dans les faits (53) après la défaite et la mort de Crassus sur le front d'Orient (53). Le tête-à-tête César-Pompée s'oriente vers un affrontement, mais les événements favorisent le second, qui est alors nommé consul unique par le sénat. Jules César Les républicains pensent utiliser Pompée pour abattre Jules César, à la fin de son commandement gaulois, mais ce dernier marche sur Rome avec son armée (passage du Rubicon, janvier 49). Le but de César est de prendre la direction de l'Etat, mais son initiative oblige le sénat à reconnaître la même mission à Pompée. La nécessité d'un responsable unique s'impose de nouveau. L'incapacité du sénat est devenue manifeste, la solution monarchique apparaît évidente pour de nombreux esprits. Cependant, la conquête du pouvoir donne au conflit une dimension méditerranéenne, la guerre civile ravageant l'Italie et les provinces. César finit par venir à bout de la résistance de Pompée. César devient dictateur, préside les comices, se fait élire consul (48), abdiquant alors la dictature. Il reçoit plus tard une seconde dictature: le droit de présider à l'attribution des magistratures, de nommer les gouverneurs des provinces prétoriennes et à nouveau le consulat (pour cinq ans). Son appui principal est la plèbe de Rome, d'où la nécessité pour lui de s'unir à ses tribuns et de faire voter de nombreux plébiscites. L'assassinat de César Pour disposer d'un sénat à sa dévotion, César nomme de nombreux partisans, en particulier des Gaulois de la plaine du Pô (ses clients), et y réintègre certains de ses adversaires ou leurs fils. Un complot, réunissant autour de Brutus et de Cassius quelques-uns de ses partisans déçus et des pompéiens, est organisé pour supprimer César, qui est assassiné le 15 mars 44 en pleine séance du sénat. Ses héritiers, Marc Antoine, César Octavien et Lepidus, après avoir éliminé les meurtriers, s'allient pour instituer une magistrature collégiale, le «triumvirat constituant», supérieur au consulat, et d'une durée de cinq ans renouvelable. Le partage du pouvoir A Marc Antoine est dévolu l'Orient, où il va mener de grandes opérations jusqu'en Arménie, tandis que César Octavien prend le contrôle des provinces occidentales, où il doit mettre fin à une guerre difficile en Illyrie. La rupture survient en 32, lorsque Marc Antoine, que ses adversaires disent ensorcelé par la reine d'Egypte, Cléopâtre, reprend le contrôle de l'Italie à César Octavien, qui par un coup d'Etat chasse de Rome les partisans de son rival. Mais ce dernier, dont les forces sont équivalentes, sinon supérieures, sur terre comme sur mer, à celles d'Octavien, se révèle général hésitant et politique maladroit en refusant de se séparer de Cléopâtre. En plein engagement naval, à Actium, sur les côtes d'Epire, tous les deux prennent la fuite. Les légions d'Antoine, abandonnées, se soumettent à Octavien (septembre 31), qui, un an plus tard, annexe l'Egypte après le suicide de son compétiteur et de Cléopâtre. | |
| | | Vidar Blackeu Viking
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| Sujet: Re: Empire Romain Jeu 4 Mai - 17:43 | |
| La monarchie augustéenne et le Haut-Empire Ie siècle av J.-C. - IIe siècle ap J.-C.
Commence alors la monarchie augustéenne, ainsi appelée parce que César Octavien, après son triomphe de 28, reçoit du sénat le titre nouveau d'auguste, en janvier 27 av. J.-C. La solidité de son œuvre s'explique d'abord par la durée de son pouvoir sans rival, soit quarante-cinq ans. Ses réformes, progressives, répondent à des problèmes précis. Il bénéficie de l'effroi suscité par les guerres civiles et leurs spoliations, d'où le ralliement des possédants, romains et provinciaux, qui désirent un retour à la paix civile et à l'ordre. Cependant, le peuple ne trouve que peu d'attraits au rétablissement des pouvoirs d'une oligarchie sénatoriale, bien qu'Auguste assure la sécurité et l'approvisionnement régulier de la ville, et autorise la célébration des fêtes anciennes tout en en créant de nouvelles.
Auguste: une nouvelle forme d'exercice du pouvoir Auguste restaure la religion civique et lance une politique de grands travaux à Rome et de conquêtes pour ses armées. En fait, la nouveauté constitutionnelle est dans l'accumulation des pouvoirs mais aussi dans leur caractère viager. En effet, Auguste, chef supérieur des armées, possède les sacerdoces les plus importants et dialogue directement avec le peuple; il détient la puissance tribunicienne tout en étant le premier des sénateurs.
Les institutions Les rouages institutionnels du pouvoir - sénat, magistratures traditionnelles et assemblées du peuple - fonctionnent parfaitement. Le nombre des sénateurs, gonflé jusqu'à 1'000 sous le triumvirat constituant, est ramené à 600 par des épurations apparemment justifiées; un ordre sénatorial, avec des privilèges, est créé. Aux sénateurs sont réservés le commandement de la majorité des légions et des provinces, ainsi que des tâches administratives et judiciaires en Italie. A Rome même, toujours administrée par les magistrats habituels, le chef de la police et de la justice - préfet de la ville -, est un sénateur.
Cependant, les chevaliers qui désirent entrer au service de l'Etat ne sont pas oubliés: officiers dans l'armée civique, ils peuvent commander en chef les unités auxiliaires (le gouvernement de l'Egypte est dévolu à l'un d'entre eux), administrer les biens, immenses, du prince ou assurer l'intendance des armées. Des centaines d'entre eux sont appelés à siéger, comme jurés, dans les tribunaux publics de Rome et exercent certaines charges administratives dans la capitale: les préfectures des vigiles (police nocturne, chargée également de la lutte contre les incendies), de l'annone et, surtout, du prétoire, c'est-à-dire de la garde personnelle d'Auguste.
Les conquêtes Celui-ci achève la conquête de la péninsule Ibérique par des guerres victorieuses contre Astures et Cantabres, puis soumet l'arc alpin de Nice (trophée de La Turbie) aux portes de Vienne, prélude à la conquête du nord de la péninsule balkanique jusqu'au Danube et de la Germanie jusqu'à l'Elbe.
Des révoltes secouent ensuite ces régions, et si les Romains conservent les Pannonies, ils doivent renoncer à la conquête de la Bohême et perdent définitivement la Germanie. C'est avec vigilance qu'Auguste administre l'Orient même si, la conquête de l'Egypte mise à part, il conserve pour l'essentiel le système des princes clients. Auguste est aidé par deux militaires et administrateurs, Agrippa et Tibère, et, jusqu'en 23 av. J.-C., par un chevalier bon diplomate: Mécène. Celui-ci rallie à sa propagande Horace et Virgile.
Si la génération de Cicéron, Lucrèce, Salluste, César et Varron a donné ses lettres de noblesse à la langue latine, l'époque augustéenne, avec Horace, Virgile, Ovide, Vitruve et Tite-Live, enrichit cet héritage.
Une gestion intérieure enrichissante Dans tout l'Empire, les fondations de cités se multiplient, car Auguste a su développer le programme de Jules César, surtout en Gaule et en Hispanie, à l'occasion de ses voyages. De nombreuses routes «militaires» assurent, avec la diffusion de la citoyenneté, l'unité de l'Occident romain.
Les premiers successeurs d'Auguste sont Tibère (14-37), Caligula (37-41) et Claude (41-54). Tibère fonde définitivement le principat, ruinant l'espoir d'Auguste du retour à la république. Cependant, sur la fin de sa vie, il se montre tyrannique et impitoyable.
Caligula C'est pourquoi l'accession au pouvoir de Caius, dit Caligula, est saluée par tous. Mais très vite on doit déchanter devant les folies sanguinaires d'un prince sans doute tenté par le despotisme oriental et l'absolutisme sacré. Son oncle, Claude, bien que ses contemporains mettent l'accent sur son ridicule, est un grand empereur, réformateur de l'Etat et créateur de l'administration impériale.
Sur le plan territorial, les Julio-Claudiens poursuivent le programme d' Auguste, sans véritable conquête toutefois, sinon l'annexion de royaumes alliés ou clients: la Commagène, la Maurétanie, le Bassin de Londres, la Thrace et la Judée. Ils amplifient la politique des jeux à l'usage de la ville de Rome et perfectionnent l'annone. De nouvelles provinces apparaissent, notamment dans le massif alpin et en Maurétanie, confiées à des chevaliers dotés des pouvoirs nécessaires pour rendre la justice.
Le dernier des Julio-Claudiens, N éron (54-68), est abandonné des siens pour avoir préféré les distractions au métier d'empereur et fait périr trop de sénateurs.
Les successeurs des Julio-Claudiens La crise de succession aboutit au triomphe du commandant de l'armée d'Orient, Vespasien (69-79), qui laisse le pouvoir à ses fils Titus (79-81) et Domitien (81-96), gardiens vigilants des frontières de l'Empire. Domitien ayant été assassiné par ses proches, le sénat choisit un vieillard comme empereur Nerva (96-98), qui s'empresse de prendre comme successeur le chef des légions du Rhin: Trajan.
Trajan (98-117) Sa politique est ambitieuse, puisqu'il conquiert la Dacie, sur la rive gauche du Danube, annexe l'Arabie Pétrée et crée les provinces d'Arménie et de Mésopotamie. Trajan, fin diplomate, a su obtenir l'adhésion du sénat, désormais totalement rallié à la monarchie impériale; il dote également Rome du plus important de ses forums.
Hadrien (117-138) Il fait croire à son adoption par Trajan et est proclamé par l'armée d'Orient, mais devant l'ampleur d'une révolte juive, il renonce à l'Arménie et à la Mésopotamie, tout en veillant scrupuleusement à la défense de l'Empire. Le ralliement des élites grecques à l'administration de l'Empire devient manifeste sous son principat. Hadrien adopte comme successeur un sénateur respecté, Antonin (138-161), qui va mener la même politique. Ce dernier jouit d'une grande popularité en raison de sa bonne gestion des finances publiques et de son accord profond avec le sénat.
Marc Aurèle (161-180) Fils adoptif d'Hadrien, est tout aussi populaire mais moins chanceux: une maladie infectieuse (la variole?) dévaste les régions européennes et asiatiques de l'Empire, et les Germains en profitent pour franchir le Danube et menacent Aquilée. Cependant, l'empereur réussit à reprendre la situation en main, ce qui permet à son fils Commode (181-192) de jouir en paix du pouvoir, malgré son incapacité à gouverner.
La nouvelle crise de succession se dénoue par le triomphe de Septime Sévère, qui commande la principale armée danubienne (193-211). Général énergique et bon juriste, il dote l'Empire d'une nouvelle province, la Mésopotamie. Son fils, Caracalla (211-217), poursuit la défense des frontières européennes, de nouveau menacées.
La fin du Haut-Empire Son préfet du prétoire, Macrin (217-218), le remplace brièvement, avant le ralliement à un cousin de Caracalla, le jeune prêtre syrien Elagabal (218-222). Ce dernier, incapable de gouverner, est remplacé par son cousin germain, le jeune Sévère Alexandre (222-235), dont la mère, Julia Mammaea, s'entend aussi bien avec le sénat qu'avec les chevaliers et mène une politique pacifique.
L'assassinat de Sévère Alexandre à Mayence, pour incapacité devant l'ennemi, clôt le Haut-Empire romain et la succession des quatre dynasties: les Julio-Claudiens (31 av. J.-C. - 68 apr. J.-C.), les Flaviens (69-96), les Antonins (96-192) et les Sévères (193-235).
L'Empire, qui s'étend de l'Ecosse à la Mésopotamie et du Maroc à la Crimée, jouit d'une prospérité générale, et ses élites provinciales participent au gouvernement. L'octroi d'administrations municipales achève de donner à ce vaste ensemble son caractère de fédération de cités, laquelle est dirigée par un monarque, responsable des armées, de la religion, des finances et de la justice. L'unité n'est pas seulement administrative, elle est aussi religieuse et linguistique. D'une part, le culte de l'empereur est accepté par tous, sauf par les juifs et les chrétiens, qui sont persécutés sans indulgence; d'autre part, les élites, qui se partagent l'Empire, pratiquent le grec et le latin.
Un idéal commun de gouvernement par les notables, l'utilisation d'un système monétaire unique, la reconnaissance d'un langage iconographique gréco-romain commun y concourent également. | |
| | | Vidar Blackeu Viking
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| Sujet: Re: Empire Romain Jeu 4 Mai - 17:47 | |
| L'avènement d'un nouvel EmpireIIIe siècle ap J.-C. - IVe siècle ap. J.-C. L'Empire romain sous Alexandre Sévère (vers 230 apr. J.-C.) En contraste, le IIIe siècle apparaît comme une époque de troubles, qui aboutit à une mutation des institutions : En Europe, les peuples germaniques, déstabilisés par de grandes migrations, essaient de franchir le Rhin et le Danube. En Afrique, il y a parfois coïncidence entre les révoltes des nomades et celles des montagnards. En Asie, les Sassanides, qui ont renversé la dynastie parthe des Arsacides, se révèlent très agressifs. L'Empire romain, fragilisé, ne dispose que de forces armées inférieures à 500'000 hommes, alors qu'il doit se battre simultanément sur plusieurs fronts. Cet effort de guerre entraîne une augmentation des impôts, des exactions, mais aussi plusieurs dévaluations monétaires. Les soldats, dont le montant des primes dépasse celui de leur solde, multiplient les proclamations d'empereurs. Ces derniers meurent fréquemment sur le front, parfois au combat. Ainsi, Valérien est fait prisonnier par les Parthes (260), ce qui provoque un morcellement de l'Empire. En Orient, les Palmyréniens d'Odenath sauvent les provinces romaines, avant que l'épouse de ce prince, Zénobie, ne tente une usurpation. Sur le Rhin, Postumus crée un «empire gaulois» qui va durer une quinzaine d'années. Gallien C'est Gallien, cultivé et hellénophile, qui prend les mesures les plus énergiques. Il constitue une armée centrale plus mobile, encadrée par des généraux sortis du rang. De ce fait, il retire aux sénateurs tous les commandements militaires. Gallien et ses successeurs repoussent la grande invasion des Goths. Aurélien Il restaure l'unité de l'Empire (274), procède à un rétablissement partiel de la bonne monnaie et emmuraille Rome. Une grande incursion germanique ravage les Gaules, mais les Romains reprennent l'avantage et s'avancent jusqu'en basse Mésopotamie. Dans son ensemble, l'Empire a bien résisté, mais les provinces ont été localement ruinées par les fréquents passages des armées romaines et barbares. Le sénat, quant à lui, est devenu le simple conseil municipal d'une capitale désertée par les empereurs. Dioclétien (284-305) et Maximien (286-305) En 286, deux augustes, Dioclétien en Orient et Maximien en Occident, gouvernent le monde romain. En 287, ils prennent respectivement les titres de Jovius et d'Herculius. En 293, pour faire face à l'extension géographique et économique de l'Empire, un système original de partage quadripartite du pouvoir se met en place, la tétrarchie. Maximien prend pour césar l'ancien préfet du prétoire Constance Chlore, chargé de la Bretagne et de la Gaule. Peu après, Dioclétien fait de même avec Galère, qui devient responsable de la péninsule balkanique. La défense de l'Empire s'appuie donc sur les quatre résidences impériales de Trèves (Constance), Milan (Maximien), Sirmium (Galère) et Nicomédie (Dioclétien), tandis que Rome reste la capitale officielle, toujours désertée par les princes. La paix règne sur toutes les frontières à partir de 298. La réorganisation de l'Empire Le nombre des légions passe de 39 à 60, mais leurs effectifs sont variables. L'administration impériale est renforcée et les impôts (capitation et impôt foncier) sont augmentés. La bonne monnaie fait une réapparition, mais elle demeure fabriquée de billon, et non plus d'argent comme ce fut le cas sous le Haut-Empire. Une flambée des prix, combattue par un édit du maximum du prix des marchandises et des services applicable dans tout l'Empire, accompagne cette politique monétaire. Dioclétien s'attaque aussi aux croyances jugées dangereuses, d'abord au manichéisme, ensuite au christianisme (303-304), par quatre édits successifs qui font des milliers de victimes, surtout en Orient, en Italie et en Afrique. En 305, Dioclétien et Maximien Hercule abdiquent, leurs Césars Constance Chlore et Galère les remplacent. Mais le système est déréglé en 306 par la mort de Constance Chlore et la proclamation par ses troupes de son fils Constantin (306-337), qui prend le contrôle des Gaules, des Germanies, de l'Hispanie et de l'île de Bretagne. Constantin I le Grand Constantin s'empare de l'Italie en 313 et de tout l'Orient en 324. Après avoir autorisé le christianisme, il s'y convertit lui-même, faisant du monde romain un empire chrétien de droit divin, puis s'installe à Byzance, débaptisée en Constantinople en 330, site à mi-chemin entre les fronts oriental et danubien. Ce pari est gagné par son fils Constance II; la nouvelle capitale reçoit sénat, magistrats et jeux, et atteint 200'000 habitants à la fin du siècle. Constantin et ses fils développent l'administration impériale, favorisent le christianisme jusqu'en 361, et interdisent le culte païen en 391. La prospérité du IVe siècle Le IV e siècle est une période de paix pour l'Empire, ce qui permet une réelle prospérité, malgré les fréquentes opérations militaires pour défendre les frontières et des guerres civiles. Rome demeure la première métropole, et ses sénateurs assurent les principales dépenses: plusieurs basiliques chrétiennes sont construites (au Vatican, au Latran ou hors les murs); l'annone est distribuée à 200'000 allocataires, et le calendrier des jeux maintenu. Mais l'Eglise catholique, affaiblie par l'essor de l'arianisme, ne conquiert la cour impériale que dans le dernier quart du siècle. L'élite sénatoriale accepte progressivement d'adopter le christianisme. Dans tout l'Empire, la vie urbaine demeure florissante, mais nombreux sont les chefs-lieux désormais entourés de murailles bâties, parfois, avec des matériaux provenant de bâtiments publics et de nécropoles abandonnés. Les élites locales sont astreintes à de lourdes charges fiscales, qu'elles répercutent sur leurs administrés. Si les plèbes urbaines bénéficient encore de possibilités de promotion sociale, dans les campagnes les hommes libres sont désormais attachés héréditairement à la terre. La paix romaine La paix romaine ( pax romana ) est le nom donné par les Romains à la situation de prospérité économique et de sécurité militaire qui prévaut dans l'ensemble des territoires qu'ils administrent, de l'apogée de l'expansion de Rome à la partition de l'Empire, en gros du I er siècle au milieu du III e siècle de notre ère. L'ordre du monde, pour les Romains, est le fruit de l'harmonie entre les dieux et les hommes qui les servent. Ainsi, chaque foyer, comme chaque individu, relève d'une divinité particulière, à qui il adresse offrandes et prières, tandis que l'empereur, divinisé depuis Auguste, incarne physiquement la cohésion impériale. La paix elle-même est une divinité, Pax, que l'on adore comme pax deorum (paix des dieux), garante de la prospérité et de la santé des hommes, et de l'ordre du monde, puis comme pax romana (paix romaine) avec l'extension de l'empire sur des territoires et des peuples très différents. La victoire, signe de faveur divine, impressionne autant les peuples vaincus et assimilés à Rome que les Romains eux-mêmes. La civilisation impériale, dont la capacité d'assimilation des cultes locaux est considérable (phénomène de syncrétisme religieux), n'interdit ou ne réprime pas les cultes locaux (à l'exception du druidisme gaulois et du christianisme), mais leur intègre celui de la Paix. Conscients de l'importance de la propagande pour asseoir leur pouvoir, les empereurs s'attachent, pendant la période d'expansion de l'Empire, à développer le culte de la Paix par l'érection de temples et la frappe de monnaies à son effigie. Le recours aux artistes pour célébrer la paix romaine est fréquent, ainsi en littérature, avec un exemple de l'éloge de la divine Paix dans le Panégyrique de Trajan de Pline le jeune. | |
| | | Vidar Blackeu Viking
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| Sujet: Re: Empire Romain Jeu 4 Mai - 17:49 | |
| Les Romains en GauleIe siècle av J.-C. La Gaule romaine (I-IIIe s.) La progression des Romains en Gaule A partir du début du III e siècle, les Romains, vainqueurs de Carthage, étendent leur hégémonie sur le bassin occidental de la Méditerranée. Entre 197 et 189 av. J.-C., ils reçoivent la soumission des diverses tribus gauloises cisalpines. Convoitant la Gaule, ils mettent d'abord la main sur le commerce marseillais. Au cours des III e et II e siècle, Marseille est obligée de se défendre contre la poussée de plus en plus forte des tribus celto-ligures. La ville est fortifiée, ainsi que certaines colonies (Saint-Blaise). Mais très vite elle doit appeler les Romains à l'aide: en 181 contre la piraterie ligure, qui sévit dans la région de Nice; en 154 pour repousser les tribus de la côte. Ces appels réitérés aboutissent à la conquête de la Provence après 125 av. J.-C. En 120 av. J.-C., les Romains ont annexé la partie méridionale de la Gaule Transalpine, qu'ils nomment la Provincia (devenue par la suite la Narbonnaise). La conquête du sud de la Gaule s'effectue en trois phases: - les deux campagnes contre les Voconces et les Salyens, qui aboutissent à la fondation d'Aix-en-Provence; - l'expédition victorieuse, grâce à l'alliance avec les Eduens, contre les Allobroges et les Arvernes; - les campagnes de pacification et d'organisation des territoires conquis, et, en 118, la fondation de Narbonne. Les Suèves et les Helvètes sont repoussés, les Belges vaincus; les Armoricains, les Vénètes et les Aquitains sont soumis. Jules César le conquérant En 58 av. J.-C., Jules César fait entrer son armée en Gaule à l'appel des Eduens. Il marche contre les ennemis de ces derniers, les Helvètes, puis avance vers le nord-est et défait le chef germain Arioviste. Après cette double campagne, au lieu de repasser en Gaule romaine, César cantonne ses troupes dans le pays même des Eduens. Les autres peuples s'inquiètent de voir les légions romaines installées si près d'eux et prennent les armes. D'où les deux campagnes que César mène dans le nord puis dans l'ouest de la Gaule en 57 av. J.-C. L'année suivante, César a pacifié la quasi-totalité de la Gaule. En 54 av. J.-C., les Gaulois se liguent dans le plus grand secret. Une insurrection, presque générale, éclate. Elle est dirigée par un guerrier noble du pays des Arvernes, Vercingétorix. Au printemps 52 av. J.-C., César échoue dans une attaque contre Gergovie, la capitale des Arvernes, mais bat les Gaulois dans la vallée de la Saône. Ces derniers se réfugient alors sous les murs de la place forte d'Alésia. César assiège la ville et oblige Vercingétorix à capituler. Il doit encore réduire quelques résistances locales, mais, en 51 av. J.-C., la Gaule est entièrement soumise. Conformément à une politique éprouvée de longue date et mise en application en Gaule transalpine (Provence et Languedoc) depuis 121 av. J.-C., Rome va s'efforcer d'intégrer le pays dans son système politique, dans sa civilisation, et de faire des Gaulois des Gallo-Romains. Entente et prospérité gallo-romaines la Gaule connaît pour la première fois une unité politique et administrative; il est divisé en quatre provinces - Narbonnaise, Aquitaine, Lyonnaise et Belge - en 27 av. J.-C. et se transforme avec une étonnante rapidité. Les premières mesures de sécurité Dès 43 av. J.-C., la fondation de Lyon, la future capitale des Gaules, préfigure l'organisation administrative réalisée par Auguste. La Gaule est divisée en quatre provinces: la Narbonnaise, l'Aquitaine, la Celtique ou Lyonnaise et la Belgique. Un réseau routier, centré sur Lyon, les chefs-lieux et les camps militaires disséminés le long des routes forment autant de points de cristallisation de la romanité. L'armée constitue un autre moyen d'assimilation: César incorpore massivement des Gaulois dans ses armées, et cette pratique est poursuivie par ses successeurs. Ces décisions, si elles sont d'élémentaires mesures de sécurité, préparent les mesures d'intégration qui leur succéderont. Les mesures de l'empereur Claude Le règne de Claude (41-54), cet «empereur des Gallo-Romains», né à Lyon, est décisif. Il protège la frontière nord-orientale de la Gaule des menaces germaniques; il associe habilement les Gaulois à l'invasion de la Bretagne, rompant ainsi la solidarité celtique; il interdit la religion druidique, déjà moribonde il est vrai. En même temps, il prépare la promotion civique des Gaulois en leur ouvrant largement l'accès à la citoyenneté romaine: celle-ci était répandue en Narbonnaise, où nombre de colonies romaines avaient été implantées; elle l'était beaucoup moins dans les autres provinces, où seuls les soldats, après vingt-cinq ans de service, pouvaient y accéder. En favorisant la naissance de véritables villes, en leur donnant une administration calquée sur celle des municipes italiens, Claude fait progresser la romanisation: les élites urbaines reçoivent le plein droit de cité en 47, ce qui leur ouvre l'accès au Sénat. Lorsqu'en 212 l'édit de Caracalla accorde la citoyenneté romaine à tous les hommes libres de l'Empire, les élites urbaines des Gaules en profitaient déjà largement. Les résistances En 12 av. J.-C., Auguste réunit à Lyon une assemblée des représentants des cités des trois provinces de la Gaule «chevelue» (conquise par César). L'occasion en est la célébration du culte de l'empereur et de Rome. Ce conseil, dit «Conseil des Gaules», se réunit donc sous la direction d'un prêtre du culte impérial, près d'un autel situé à la Croix-Rousse. Mais les problèmes généraux de la Gaule y étaient traités. Réuni chaque année, ce conseil manifeste l'originalité de la Gaule en même temps que sa fidélité à Rome. D'autre part, la romanisation rencontra quelques résistances. En dehors du cadre provincial, Rome, faute d'effectifs suffisants, a laissé subsister l'organisation traditionnelle de la Gaule: cités et pagi. Mais la généralisation de l'impôt foncier a affaibli l'aristocratie gauloise, propriétaire du sol, et provoqué son mécontentement; des révoltes antifiscales combinées parfois à des révoltes nationales éclatent, comme en 21, en pays trévire et éduen. La révolte de 68-70, plus générale, n'est plus antiromaine: elle est une protestation contre les abus de Néron: l'assemblée des cités gauloises tenue à Reims affirme la fidélité des Gaulois à Rome. A cette date, le Gaulois du temps de l'indépendance a fait place au Gallo-Romain. L'urbanisation Urbanisation et municipalisation ont été les facteurs de cette évolution vers la romanisation. Autour des villes Certes la Gaule reste un pays rural. Les campagnes gauloises, qui connaissaient, dès le I er s. av. J.-C., une structure agraire proche de celle de l'Italie, ont adopté sans difficulté l'organisation romaine. Après la période de destruction due à la conquête, la Gaule connaît une prospérité sans faille: le savoir-faire et la technique gauloises ont pu s'épanouir grâce à la paix et à l'organisation romaines. Mais si la masse de la population reste rurale, son élite dirigeante se confond avec la bourgeoisie urbaine. La ville gallo-romaine La civilisation urbaine est proprement gallo-romaine. Colonies romaines comme Lyon ou Narbonne, villes pérégrines, c'est-à-dire nées spontanément à partir d'un noyau pré-urbain, les villes gauloises ont adopté ou adapté le plan romain: quadrillage de rues avec les deux axes principaux du Decumanus et du Cardo; au carrefour de ces deux voies, un forum, qui, en Gaule, est très souvent fermé, rassemble boutiques et bâtiments administratifs. Le théâtre s'élève non loin du centre, alors que l'amphithéâtre et parfois le cirque sont rejetés à la périphérie. Nombre de petites villes du nord de la Gaule (comme Lutèce) ont adopté le demi-amphithéâtre, qui possède à la fois arène et scène. Thermes (comme ceux de Cluny à Lutèce), magasins et entrepôts souterrains (ceux de Lyon sont célèbres) complètent le paysage urbain, assez uniforme, de la ville gallo-romaine. D'importants travaux d'adduction d'eau (l'aqueduc du pont du Gard, les bassins et canalisations de répartition de Nîmes, par exemple) assurent à ces villes un minimum de confort. | |
| | | Vidar Blackeu Viking
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| Sujet: Re: Empire Romain Jeu 4 Mai - 17:49 | |
| L'organisation municipale Ces travaux coûteux sont financés en partie par les empereurs ( Auguste a payé les murailles de Nîmes), en partie par les notables de la ville. Ceux-ci exercent des fonctions municipales, souvent honorifiques, mais qui sont sources de privilèges. Ils appartiennent à l'ordre des décurions et leurs fonctions leur permettent parfois d'accéder à des postes administratifs plus importants. Ces notables se recrutent chez les aristocrates ruraux venus se fixer en ville, chez les vétérans de l'armée romaine, chez les negotiatores; tous ensemble ils forment la bourgeoisie de la ville. En dessous, les membres des corporations d'artisans ou de marchands, riches parvenus, sont écartés des magistratures municipales, mais le temps comble souvent le fossé qui les sépare de la bourgeoisie. Enfin, la plèbe (petits artisans, souvent misérables) trouve dans la ville divers avantages: dons, spectacles, etc.
La civilisation gallo-romaine La conquête romaine n'a guère changé la composition ethnique de la population: quelques centaines de milliers d'immigrants se sont fondus dans une population qui reste gauloise. En revanche, la fusion des civilisations est indéniable, quoique limitée à la ville. La masse des ruraux reste non seulement ethniquement gauloise, mais encore de civilisation gauloise. Les Francs vont dès lors jouer un rôle prépondérant dans le destin de la Gaule.
La religion La religion gallo-romaine permet d'apprécier le mieux les limites de la fusion. Si le druidisme a été pourchassé, les dieux et les croyances gauloises sont restés, comme les divinités animales (le taureau), la déesse cavalière Epona, le dieu à ramure de cerf Cernunnos. Mais des dieux romains ont été adoptés: Mars, Apollon et Mercure, que l'on trouve associés à Cernunnos sur une stèle de Reims. Parfois, la fusion est complète (cas du Jupiter taurin). Le maintien des traditions celtiques se manifeste encore dans le temple gallo-romain, construit en pierre, mais selon le plan carré qu'ont très généralement adopté les Celtes.
Le maintien de la langue gauloise Cette spécificité gallo-romaine dans le domaine religieux, cette sorte de résistance passive du vieux fond celtique, s'accompagne du maintien de la langue gauloise dans les campagnes jusqu'au VI e siècle. Seule l'élite urbaine pratique le latin, langue de culture, de l'administration, de l'armée, langue, pour tout dire, de la promotion sociale et civique. Des écoles urbaines nombreuses l'enseignent.
La pensée gallo-romaine L'on ne doit pas se dissimuler la médiocrité de la vie intellectuelle en Gaule romaine. Il faut attendre le IV e siècle pour qu'un auteur comme Ausone donne quelques titres de noblesse aux lettres gallo-romaines. Le latin ne fait la conquête de la Gaule, et sous la forme abâtardie du latin vulgaire, que sous l'impulsion du christianisme. Or celui-ci ne pénètre que tardivement et timidement en Gaule. L'évolution a été, de ce point de vue, radicalement différente de celle de l'Espagne celtibère, rapidement et profondément conquise à la langue latine.
Malgré ces limites, malgré les difficultés qui l'éprouvent à partir du III e siècle, la Gaule romaine a été une réussite dans la mesure où la distinction vainqueur-vaincu s'est rapidement estompée, sans que le second renonce à sa propre personnalité.
L'art gallo-romain La civilisation gallo-romaine offre la plupart des caractéristiques de la civilisation romaine, car ce qui appartenait en propre à la Gaule ne laissera, en raison de l'action brutale de César, que peu de traces.
L'architecture urbaine romaine Les exigences militaires et administratives romaines amenèrent en Gaule la création d'un réseau de petites capitales reliées entre elles par des routes. Ces mêmes exigences firent surgir de toutes parts les monuments qui caractérisaient le paysage urbain dans l'ensemble du monde romain: temples, forums, basiliques, théâtres, thermes, arcs, portes et aqueducs. Situer l'architecture romaine en Gaule, c'est donc tout naturellement évoquer les ruines antiques d'un grand nombre de villes françaises: Nîmes (les arènes, la Maison carrée), Arles (le théâtre, les arènes, les Alyscamps), Orange (arc de triomphe, théâtre), Saint-Rémy-de-Provence (tombeau des Julii, arc de triomphe), Vaison (portique de Pompée, théâtre). Les noms de Saintes, Bordeaux, Lyon, Autun, Paris, Béziers, Fréjus, Narbonne, etc., indiquent clairement que l'implantation urbaine et son développement sur l'ensemble du territoire des Gaules sont à l'origine de l'actuelle géographie des villes en France. Trèves, aujourd'hui ville allemande, reflète, par ses ruines imposantes (Porta nigra, Aula Palatina), ce que fut à son plus haut niveau l'urbanisme romain en pays conquis.
Il existait pourtant des monuments de tradition celtique réalisés avec l'aide de la technique romaine. Ce type de temple est parfaitement représenté par la tour de Vésone à Périgueux et le temple de Janus à Autun.
La sculpture Ronde-bosse ou relief, la sculpture est sans conteste un art importé de Rome en Gaule.
La tradition gréco-romaine La province de la Narbonnaise, qui couvrait une grande partie du sud de la Gaule, fut le siège d'une importante école de sculpture dont l'activité se retrouve jusque dans les antiques de Saint-Rémy-Glanum (environ 20 av. J.-C.) et sur l'arc d'Orange (environ 20 apr. J.-C.). Il n'est pas rare que la Médée d'Arles ou les Guerriers de Mondragon soient attribués à cette école. Les fouilles ont également permis de mettre au jour un nombre considérable de sculptures de marbre, datant des premiers siècles de l'Empire, têtes ou statues d'empereurs, toutes de pur style gréco-romain ( Tibère et Hadrien à Vaison, Marcellus et Auguste à Arles, figures impériales de Martres-Tolosane, etc).
Les petits bronzes Les petites figures en bronze (danseurs, danseuses et animaux) découvertes en 1861 à Neuvy-en-Sullias et dont le style, à vrai dire, ne s'apparente aucunement à celui des sculptures romaines permettent de supposer qu'une tradition nationale celtique se serait maintenue, en dépit de l'écrasante influence gréco-romaine. Les bustes et les masques de Bouray, de Bavay, de Notre-Dame d'Alençon, de Garancière, de Tarbes, exécutés en tôle de bronze ou de fer, n'offrant pas un aspect classique, confirmeraient cette hypothèse. Il est cependant permis, au sujet de ces œuvres, de s'en tenir à l'idée d'un art romain mal assimilé, à moins que, la facture romaine classique ayant, ici et là, perdu sa force d'attraction, n'aient réapparu d'anciennes formes primitives de sculpture.
Les arts du métal En revanche, les survivances celtiques sont incontestables en ce qui concerne les bijoux et, plus généralement, ce qui touche aux arts du métal (fibules à émail cloisonné, par exemple), dans lesquels les Gaulois excellaient au temps de leur indépendance. Pour le reste, et à peu d'exceptions près, mosaïques, vaisselle de bronze, argenterie, céramique (la fameuse céramique sigillée exportée dans l'Empire entier), tout relève d'emprunts à la Grèce et à Rome. Une exception: les origines de la verrerie gallo-romaine (bouteilles avec fils de verre polychromes appliqués, barillets de Frontin) sont orientales. | |
| | | Vidar Blackeu Viking
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| Sujet: Re: Empire Romain Jeu 4 Mai - 17:52 | |
| La chute de l'empire RomainVe siècle ap J.-C. L'Empire romain en 410 apr. J.-C. L'Empire romain a-t-il été assassiné par les Barbares ou bien est-il mort de l'incapacité de ses dirigeants? A toutes les époques, Rome a su accepter l'installation de peuples barbares en deçà de ses frontières. Durant le IVe siècle , cette politique prend de l'ampleur et, surtout, nombreux sont les généraux d'origine barbare, souvent très capables mais jalousés par les Romains de vieille souche. L'armée ayant été affaiblie en 351 par une guerre civile, Valentinien I er a du mal à contenir les attaques des Francs et des Alamans sur le Rhin. Son successeur, Valens, est tué par les Goths, et l'armée du Danube anéantie à la bataille de Mursa (378). Théodose, enfin, consent à l'installation d'un Etat goth allié au sud du Danube, avant de rétablir la puissance romaine face aux Sassanides, ce qui assure la paix sur ce front jusqu'en 502. Deux usurpations, en 383-384 et en 392-394, affaiblissent les armées romaines du front rhénan; puis, dans la bataille de la Rivière froide les deux armées romaines se détruisent mutuellement. Un déséquilibre entre l'Orient et l'Occident A sa mort, en 395, Théodose laisse l'Empire à ses deux fils: l'Orient à Arcadius, l'Occident à Honorius. Ce partage entérine le déséquilibre entre un Orient prospère et un Occident épuisé. Le général vandale Stilicon, nommé régent par Théodose, est mal accepté par l'entourage d'Arcadius; il réussit néanmoins à se maintenir une dizaine d'années. Le 31 décembre 406, Vandales, Sarmates, Alains et Alamans franchissent le Rhin et ravagent la Gaule septentrionale et occidentale, où débarque un usurpateur avec l'armée de l'île de Bretagne, qui est, dès lors, définitivement abandonnée. Stilicon, qui ne peut compter que sur l'armée d'Orient, est arrêté et décapité en 408, et l'armée d'Occident épurée de ses partisans. Rome assassinée Lorsque le Goth Alaric, poussé par la cour de Constantinople, s'empare de Rome, en août 410, il la livre au pillage avant de partir avec ses Wisigoths s'installer en Gaule méridionale. La cour de Ravenne (capitale impériale en 402), trop affaiblie, doit accepter l'installation de royaumes barbares en Gaule, lesquels apportent leur concours lors de l'invasion d' Attila, repoussée en 451. Mais l'autorité romaine, restreinte peu à peu, disparaît en 486 avec les conquêtes de Clovis, le roi des Francs. La péninsule Ibérique tombe sous le contrôle des Wisigoths, tandis que l'île de Bretagne résiste aux Saxons, qui n'achèvent leur conquête qu'en 550. L'Afrique romaine est envahie en 429 par les Vandales, qui créent un empire maritime. Malgré l'installation de Barbares fédérés, les provinces danubiennes restent romaines, passant de l'autorité de la cour de Ravenne à celle de Constantinople. Sous le gouvernement d'Aetius (429-454), excellent général et diplomate, l'Italie connaît un répit et Rome retrouve une partie de sa splendeur. Mais l'assassinat d'Aetius par Valentinien III ouvre la voie aux usurpations, certains empereurs n'étant d'ailleurs que les prête-noms de chefs barbares. L'un d'entre eux, Odoacre, dépose le tout jeune empereur Romulus Augustule et décide de reconnaître l'autorité de l'empereur de Constantinople (476). Les invasions Barbares En 489, les Ostrogoths de Théodoric s'installent en Italie et rétablissent formellement l'Empire romain d'Occident, jusqu'à la reconnaissance de Théodoric comme roi d'Italie, en 497. Cependant, dans les faits, l'Empire romain n'existe plus dans un Occident désormais entièrement soumis aux Barbares, mais persiste en Orient. Particulièrement affaibli par des querelles religieuses, notamment celle relative au monophysisme, l'Empire d'Orient conserve néanmoins les mêmes territoires qu'en 408; le règne d'Anastase (491-518) lui permet de restaurer ses finances et de réorganiser son armée. L'Occident, plus durement assailli par les Barbares, est miné par les intrigues de palais, et l'effort fiscal demandé à ses populations est durement ressenti. Pour les aristocraties urbaines comme pour les paysans, le gouvernement des Barbares est moins pesant que celui de l'autorité impériale. Si l'Empire est bien assassiné, il faut reconnaître que de fragile il est devenu faible. Rome, livrée à un troisième pillage en 472, voit sa population tomber à quelque 120'000 habitants, et son aristocratie ruinée ne peut assurer ni les jeux, ni l'annone, ni l'entretien des édifices publics. Son évêque conserve cependant un grand prestige. Dans un Occident où la vie urbaine connaît une régression quasi générale, elle demeure, à l'aube du VI e siècle, la principale cité, et la plus sainte. Cité-Etat à l'origine, qui s'assure le contrôle du Bassin méditerranéen et crée une monarchie originale, Rome a su intégrer politiquement et culturellement les peuples les plus divers. La culture, les langues, les littératures, mais aussi les institutions des pays méditerranéens viennent en grande partie des Romains, qui, en douze siècles, ont profondément marqué les régions qu'ils organisèrent, et leur héritage est loin d'être aboli. | |
| | | Vidar Blackeu Viking
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| Sujet: Re: Empire Romain Jeu 4 Mai - 17:54 | |
| L'organisation de la citéVe et IVe siècle av J.-C. Bouclier romain Le sénat et le peuple romain, à I'imperator César, fils de dieu, Auguste, consul pour la 8e fois, donna le bouclier de la vertu (à la fois courage et mérite), de la clémence, de la justice et de la piété à l'égard des Dieux et de la patrie.Dans la cité, le fait majeur des V e et IV e siècles av. J.-C. est l'opposition entre plèbe et patriciat, lequel groupe les familles dont l'origine remonterait aux rois légendaires de Rome et qui auraient donné les premiers sénateurs. Plèbe et patriarcat La plèbe regroupe non seulement les nouveaux venus (époque étrusque), mais aussi des familles sénatoriales (plus récentes) et les clients de toutes les familles sénatoriales. Le patriciat entend confisquer les magistratures et les sacerdoces publics, et va jusqu'à prétendre interdire les mariages avec les plébéiens. La plèbe, en réaction, se donne des magistrats particuliers, les tribuns et les édiles (au nombre de quatre à partir de 471). Cependant, comme ses membres sont astreints au service militaire et, pour les plus riches, sont électeurs à défaut d'être éligibles, elle fait la grève du service militaire et des élections, ce qui entraîne la paralysie de la cité. Dans l'euphorie de la conquête, la situation politique connaît des apaisements successifs: un droit commun est mis en place (loi des Douze Tables), puis les plébéiens obtiennent le droit au mariage, la reconnaissance des pouvoirs de leurs magistrats, l'accès au consulat et à toutes les magistratures, ainsi qu'aux principaux sacerdoces. En 287, la loi Hortensia donne tout pouvoir à l'assemblée de la plèbe, dont les décisions («plébiscites») auront force de loi pour tous. Les institutions Au début du III e siècle, Rome est donc régie par une constitution aristocratique modérée: une assemblée, les comices centuriates, où seuls les plus riches votent réellement, décide de la guerre, vote des lois et élit les magistrats supérieurs (consuls, préteurs et, tous les cinq ans, censeurs); une autre assemblée, les comices tributes, ouverte à tous mais où le décompte des voix se fait par tribus - celles-ci sont très inégales en nombre de citoyens -, décide de la paix, choisit les magistrats inférieurs et vote des lois. De son côté, l'assemblée de la plèbe choisit ses édiles et ses tribuns et vote les plébiscites. La charge des magistrats est annuelle et collégiale, à l'exception de la dictature, limitée à six mois, et qui est décidée en cas de troubles ou de danger extérieur grave. Seuls les citoyens participant aux comices centuriates peuvent accéder aux magistratures et, parmi eux, certains reçoivent un cheval de l'Etat pour servir comme cavaliers (ou chevaliers) dans l'armée civique. Les dirigeants Cette élite dirige Rome, où la compétition est vive et où les procès politiques sont nombreux. Enfin, le sénat, conseil de la cité, fort de 300 membres, accueille les magistrats sortis de charge et, à défaut, les plus vaillants des riches combattants. Il examine les projets de lois, donne son avis et dirige en fait les finances publiques et la politique extérieure; le sénat assure donc la continuité de la vie politique. L'équilibre des pouvoirs est garanti par des règles acceptées par tous: les dix tribuns de la plèbe sont sacrés et inviolables, mais si chacun d'entre eux peut porter aide à un citoyen victime de la décision arbitraire d'un magistrat, il faut qu'ils soient tous d'accord pour faire une proposition de plébiscite. Les censeurs révisent la liste des citoyens et des sénateurs, déclassent les citoyens indignes et expulsent les sénateurs infâmes; ils adjugent les grands travaux (par exemple, les aqueducs) et les fermes des ressources de l'Etat. | |
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| Sujet: Re: Empire Romain Jeu 4 Mai - 17:59 | |
| Les catégories des RomainsStatue de prête romain IIe siècle ap. J.-C.Les patriciens Les patriciens sont les descendants des 100 premières familles qui se sont installées à Rome. Chaque famille vénère son ancêtre glorieux pater, qui est plus ou moins divinisé. Tous les descendants du même pater portent le même nom de famille et célèbrent le même culte. Ils forment une gens. Chaque gens est divisée en branches (familiae). Le chef de la gens est le pater familias. Il est reconnu par toutes les familiae de sa gens. C'est lui qui partage le domaine de la gens entre les familles. La gens fonctionne comme un petit état autonome. Aux gens sont attachés des clients. Les plébéens Au début, les plébéens sont probablement des Latins vaincus qui ont été déportés à Rome. Ils cultivent la terre. Ils n'ont pas de droits civiques ou religieux. Ils se contentent d’une vie de travail au quotidien. Ils n'ont pas de cultes familiaux ni même de famille légale. Ils ne peuvent même pas se marier de façon officielle. Plus tard, en 578 av J.-C., le système change et les privilèges politiques ne dépendent plus de la naissance mais de la fortune des citoyens. Mais il faudra encore longtemps avant que les distinctions politiques entre plébéiens et patriciens ne cessent vraiment. Les sénateurs Les sénateurs sont au plus haut niveau hiérarchique de la société. Ils portent quotidiennement une tunique à large bande de pourpre verticale (laticlava) et dans les cérémonies ils portent la toge. Les sénateurs qui ont occupé des magistratures curules (les plus importantes), sont chaussés de chaussures en cuir rouge orné d'un croissant. Les autres sénateurs portent des chaussures en cuir noir. Les sénateurs ont des privilèges, par exemple on leur réserve les meilleures places au spectacle. Par contre, il leur est interdit d’exercer des activités commerciales ou industrielles, de même que leur fils. Les commerçants L’Italie est une terre agricole riche. On y cultive principalement des céréales, des olives, des vignes et des vergers. Les Romains fabriquent des vins de très bonne qualité et de l’huile d’olive, qu’ils exportent. Ils exportent aussi des céramiques et des esclaves. En contrepartie, ils importent des métaux et plus tard, du blé et des produits de luxe, comme de la soie d’orient, du saumon d’Espagne ou du riz indien. Les conquêtes militaires romaines développent le commerce et l’industrie. Les militaires, très nombreux dans les provinces doivent manger et ont besoin d’objets quotidiens divers. Les voies romaines, construites dans un but stratégique et militaire, favorisent également le commerce. Les prêtres Les quinze prêtres les plus importants de la cité sont les flamines. Chacun est attaché à un dieu particulier. Il y a aussi des haruspices, des augures, ainsi que d’autres prêtres divers. Le sommet de la hiérarchie religieuse est occupé par trois personnes : le "rex sacrorum", roi du sacré, dont la fonction est purement honorifique ; le "Pontifex Maximus" grand pontife, qui possède le plus grand pouvoir (les empereurs étaient Pontifex Maximus) ; le flamine de Jupiter, qui est le prêtre du plus puissant des dieux. Les prêtres peuvent se marier et cumuler d’autres responsabilités. Les seules femmes ayant un rôle religieux sont les Vestales. Ce sont des patriciennes qui sont choisies par le Pontifex Maximus avant l’âge de 10 ans. Au contraire des hommes, elles doivent rester vierges et célibataires pendant 30 ans. Ensuite, elles peuvent reprendre une vie normale. Leur tâche est d’entretenir le feu sacré de la cité. Les enfants Les enfants sont éduqués à la maison. La mère (matrona) élève elle-même les bébés et les petits enfants. A partir de sept ans, dans les familles aristocratiques, c'est le père qui s’occupe de l'éducation de son fils, jusqu’à l’âge de 16 ans, en l’amenant avec lui dans ses activités sociales et civiques. Jusqu’à cet âge, les enfants portent une toge bordée de pourpre. A 16 ans, une cérémonie religieuse marque la fin de l’enfance et le jeune revêt la toge virile des adultes. Pendant encore un an, un ami de la famille va prendre le jeune garçon en apprentissage de la vie publique. Ensuite, il accomplit son service militaire, qui dure 2 ans. L’éducation romaine a pour but de transmettre aux enfants le dévouement total à la cité et le respect des traditions ancestrales et familiales. Les enfants et les jeunes sont élevés «à la dure» pour être robustes dans leurs corps, bon travailleurs et bons soldats. Ils font beaucoup de sport. Souvent, ils sont envoyés à la campagne, où les conditions de vie sont bien plus difficiles qu’en ville, pour s’initier aux travaux agricoles et à la gestion du domaine. Les femmes Les femmes restent toute leur vie soumises à une tutelle masculine. La jeune fille est sous l'autorité de son père et en se mariant elle passe sous l’autorité de son mari. Le mari peut répudier son épouse à condition de restituer la dot à sa famille. Les femmes n'acquièrent le droit au divorce qu'au début de l'empire. L'âge légal du mariage est de 12 ans pour les filles et 14 ans pour les garçons. Mais ils se marient généralement bien plus tard, vers 30 ans. On ne se marie pas par amour mais par devoir civique et religieux. La mère de famille est la gardienne du foyer. Elle reste à la maison, dirige ses servantes et éduque ses jeunes enfants. A partir de la fin de la République, les femmes ont moins d'enfants et s'occupent de moins en moins de leur éducation. Elles commencent à avoir des activités à l’extérieur de la maison. Vers 200 av JC, elles participent aux banquets. Elles n’ont toujours pas le droit de voter, mais elles sont instruites et cultivées et elles participent à la vie mondaine. Au premier siècle après J.-C., elles pratiquent les mêmes activités que les hommes, comme la littérature ou les sports de combat. Les gladiateurs Les gladiateurs sont des combattants qui risquent leur vie lors des spectacles pour le plaisir du public. Ce sont à l’origine des esclaves, des prisonniers de guerre, des condamnés à mort mais aussi des hommes libres attirés par le gain ou l’envie de se battre. Les gladiateurs habitent en troupe dans de grandes casernes, avec des salles d'entraînement, des ateliers et des magasins. On y trouve aussi des armuriers, des forgerons, des maîtres d'armes, un médecin. Il existe plusieurs types de combattants : le mirmillon, qui porte un casque en forme de poisson, se protège avec un bouclier et attaque avec une épée ; le rétiaire, dont seul le bras gauche est protégé par une pièce métallique, et qui doit tenir à distance son adversaire avec un trident tandis qu’il essaye de l’immobiliser dans un filet ; le Thrace, armé d'un petit bouclier rond et d'un sabre court ; le Samnite, équipé d’un casque, de jambières, d’un bouclier et d’une épée. Généralement, on fait combattre l’un contre l’autre des gladiateurs de type différent. Les combats obéissent à des règles strictes. Certains coups sont interdits. Le public se montre impitoyable à l'égard de celui qui a fait preuve de lâcheté ou qui n'a pas respecté les règles. Le vainqueur d'un combat reçoit des récompenses. Il peut même être libéré sur décision de l'empereur. Les gladiateurs libérés reçoivent une baguette en bois, symbole de leur valeur et de leur courage. Le vaincu trouve généralement la mort. Parfois, s’il était particulièrement brave, il est gracié jusqu’à la prochaine fois ! Les soldats Tous les Romains, même les nobles accomplissent leur service militaire. Celui des nobles dure 2 ans, mais les soldats volontaires s'engagent pour 16 ans. Beaucoup de pauvres s’engagent pour 30 ou 40 ans. C’est pour cela que l’armée romaine est si nombreuse. Un simple soldat peut devenir centurion, au terme d'un lent avancement qui peut prendre des années. A la fin de sa carrière, il peut accéder au poste de primipile (premier centurion de la légion). Les officiers supérieurs et les généraux sont issus de l’aristocratie. En fin de service, le soldat accède au statut de vétéran. Il reçoit une prime de démobilisation d'un montant équivalent à 10 années de solde ainsi qu’un diplôme militaire, qui lui donne accès à la notabilité locale, avec exemption des charges civiques. Les comédiens Les acteurs sont uniquement des hommes. C’est un métier mal considéré : les citoyens n’ont pas le droit de devenir acteurs. Ils perdent leurs droits s'ils passent outre à cette interdiction. Les acteurs portent des masques et des chaussures à semelle très épaisse qui rehaussent leur taille. Les masques arborent différentes expressions selon la situation, heureuse ou malheureuse, dans laquelle se trouve le personnage, à chaque moment de l'action. Les masques ont aussi la propriété d'amplifier la voix. Le spectacle est gratuit et tout le monde (hommes, femmes enfants, esclaves) y a accès. Si le spectacle ne lui plaît pas, le public peut devenir violent. Il peut chasser et même battre les acteurs. Par précaution, le chef de troupe engage des gardes pour protéger ses acteurs, mais les bagarres sont quand même nombreuses. Les esclaves Les esclaves sont des prisonniers de guerre ou des personnes libres, faites prisonnières par des pirates qui les ont vendues sur les marchés d'esclaves. Certains esclaves sont des hommes libres et des citoyens qui ont perdu leurs droits, par exemple quelqu’un qui ne peut pas rembourser ses dettes. L'enfant né d'une mère esclave est esclave. Les esclaves appartiennent à leur maître qui les utilise comme bon lui semble et qui peut les vendre. Dans le plus grand marché aux esclaves, dix mille personnes pouvaient être vendues en une seule journée. On peut aussi acheter des esclaves dans des boutiques spécialisées, dont certaines, fréquentées par la bonne société, ne présentent que des « produits » d'une qualité supérieure. On peut même louer des esclaves. Les esclaves de la ville sont mieux traités que ceux des campagnes. Ils exécutent les travaux pénibles, mais aussi des tâches spécialisées, plus intéressantes et plus valorisantes. Ils s’occupent de la maison, de la cuisine, du ménage. Certains sont au service personnel du maître ou de la maîtresse de maison. Ils accompagnent le maître au bain, ils le coiffent, ils le rasent. Dans les familles riches, la maîtresse de maison a des esclaves qui s'occupent de sa toilette et l'aident à s'habiller. La maison des riches est gérée par des esclaves instruits qui tiennent les comptes et le secrétariat. Certains esclaves s'occupent des enfants. Les Romains très riches pouvaient s'acheter un grammairien, un médecin, des musiciens, des danseurs ou des saltimbanques. Les simples citoyens n’avaient qu’un, deux ou trois esclaves. Celui qui n'en avait pas du tout était considéré comme un citoyen de second plan. | |
| | | Vidar Blackeu Viking
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| Sujet: Re: Empire Romain Jeu 4 Mai - 18:00 | |
| Les empereurs romainsGaius Julius Caesar Jules César, sans avoir été empereur, a été à l'origine du titre. Il jouit de pouvoirs dictatoriaux et se voit attribuer le titre d'Imperator en 58. Après César c'est Auguste qui a réalisé la transition progressive de la République à l'Empire Romain. Les premiers Empereurs sont issus de la Gens Julia c'est-à-dire la famille de César et d'Auguste. Après le fiasco du règne de Néron, Vespasien et les Flaviens s'emparent du pouvoir. Quand Domitien est assassiné en 96 après J-C, l'Empire passe pour un siècle aux mains des Antonins avec en particulier Trajan, Hadrien et Marc-Aurèle. Le IIe siècle après J.-C., sous les Antonins, est la période où l'Empire est à son apogée avec à sa tête des Empereurs capables, intelligents, cultivés et se considérant comme les dépositaires du pouvoir civil et non comme des dictateurs. Julio-Claudiens Auguste -41 Tibère 14-37 Caligula 37-41 Claude 41-54 Néron 54-68 Galba 68-69 Othon janvier à avril 69 Vitellius avril à décembre 69 Flaviens Vespasien 69-79 Titus 79-81 Domitien 81-96 Antonins Nerva 96-98 Trajan 98-117 Hadrien 117-138 Antonin le Pieux 138-161 Marc Aurèle 161-180 Lucius Verus 161-169 Commode 180-192 Pertinax janvier à mars 193 Dide Julien mars à juin 193 Pescennius Niger 193-194 Clodius Albinus 196-197 Les empereurs africains et syriens Septime Sévère 193-211 Caracalla & 211-217 Geta 211-212 Macrin 217-218 Diadumenien 218 Elagabale ou Héliogabale 219-222 Alexandre Sévère 222-235 Anarchie militaire Maximin I, dit le Thrace 235-238 Gordien I et Gordien II février 238 Balbin et Pupien février à mai 238 Gordien III 238-244 Philippe I, dit l'Arabe et Philippe II 244-249 244-249 Trajan Dèce 249-251 Herennius Etruscus 251 Hostilien 251 Trebonien Galle et Volusien 251-253 Aemilien avril à août 253 Valérien 253-260 Gallien 260-268 Salonin 259 Aureole 268 Empereurs Illyriens Claude II, dit le Gothique 268-270 Quintille août à octobre 270 Aurélien 270-275 Tacite, Marcus Claudius 275-276 Florien août à septembre 276 Probus 276-282 Carus 282-283 Carin 282-285 Numérien 283-284 Tétrarchie Dioclétien 285-305 Maximien Hercule 285-305 et 306-310 Constance Chlore 293-306 Galère 293-311 Sévère II 306-307 Maxence 306-312 Licinius 308-324 Maximin Daïa ou II 309-313 Valens 316 Martinien 324 Constantiniens Constantin I 306-337 Constantin II 337-340 Constant 337-350 Constance II 337-361 Magnence 350-353 Vetranio 350 Nepotien 350 Julien II 360-363 Jovien 363-364 Valentiniens et Théodosiens Valentinien Ier 364-375 Valens 364-378 Procope 365-366 Gratien 367-383 Valentinien II 375-392 Théodose Ier 378-395 Arcadius 383-408 Maxime 383-388 Victor 387-388 Ergène 392-394 Honorius 393-423 Théodose II 402-450 Attale 409- ? Constance III 421 Jean 423-425 Valentinien III 425-455 Marcien 450-457 Petronius Maximus 455 Avitus 455-456 Majorian 457-461 Leo I 457-474 Severus III 461-465 Anthemius 467-472 Olybrius 472 Glycerius 473-474 Leo II 473-474 Zeno 474-491 Julius Nepos 474-475 Basiliscus 475-476 Marcus 475-476 Romulus Augustus 475-476 | |
| | | Vidar Blackeu Viking
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| Sujet: Re: Empire Romain Jeu 4 Mai - 18:01 | |
| La légion romaineReconstitution d'un camp romain Dans le système militaire des Romains, la légion était un corps de troupes organisé de manière à constituer une unité tactique. Son nom, legio, venait de legere, «choisir», d'où «recruter», parce que, à l'origine, les hommes qui la composaient étaient, en effet, choisis parmi tous ceux que la loi appelait au service. Si, à l'origine, les vieilles familles patriciennes de la Rome antique assuraient les cadres et les effectifs de la légion et fournissaient les chevaux, dès le VIe siècle av. J.-C. le soldat romain fut le citoyen paysan qui défendait sa terre : le mot «légion» s'appliqua dès lors au corps d'armée. En principe, on ne levait de légions qu'en temps de guerre. Mais, dès la fin de la République, les guerres continuelles firent des légions des corps permanents et cette transformation fut consacrée par l'Empire. Recrutement et organisation de la légion romaine Depuis le VIe siècle, les citoyens romains étaient divisés en cinq classes. Déterminées par la fortune, celles-ci regroupaient un nombre plus ou moins grand de centuries (qui en principe étaient au nombre de cent, d'où leur nom). La première classe fournissait l'infanterie lourde et la cavalerie (constituée de 18 centuries sur les 100), les deux dernières, les fantassins légers ; la classe des capite censi, ou prolétaires, était dispensée du service. Théoriquement, les citoyens devaient quarante ans de service à la République (dans la pratique, entre 17 et 35 ans) ; Rome pouvait ainsi disposer d'un grand nombre d'hommes mobilisables. Jusqu'au Ier siècle av. J.-C., l'armée romaine comprit quatre légions, composées de 3000 fantassins lourds, de 1200 fantassins légers et de 300 cavaliers. L'infanterie, qui constituait la force principale de la légion, fut, dès l'origine, divisée en centuries, groupes d'environ 100 hommes. Pendant les guerres puniques, les centuries furent groupées par 2, en 30 manipules formant l'unité tactique, à raison de 10 manipules par espèce de soldats (voir ci-après). La légion comprenait donc 30 manipules et 60 centuries. La centurie comprenait 10 décuries. Quant à la cavalerie, que l'on désignait sous le nom d'ala, parce que sa place dans l'ordre de bataille était sur les ailes, elle formait 10 turmes (escadrons) composées de 30 hommes chacune, et la turme se subdivisait elle-même en 3 décuries. A la tête de chaque légion se trouvaient six tribuns militaires qui la commandaient à tour de rôle pendant deux mois et recevaient directement les ordres des consuls. Chaque centurie était commandée par un centurion, officier subalterne choisi parmi les simples soldats ; il était assisté d'un sous-centurion. Les centurions paraissent avoir formé plusieurs classes, suivant la position de leur centurie dans l'ordre de bataille. Le premier centurion des triaires (voir ci-après) recevait le nom de primipile, car il avait l'honneur de lancer le premier son javelot (pilum) ; il était généralement celui de la première centurie. Les centurions avaient pour insigne un bâton fait d'un cep de vigne qui leur servait à infliger la bastonnade. Chaque centurie avait en outre un porte-étendard et dix décurions pour chacune des décuries qui la composaient. Dans la cavalerie, le commandant de l'ensemble se nommait praefectus alae, et celui de chaque décurie, décurion. Quant aux turmes, chacune d'elles était commandée par le décurion de sa première décurie. (Sous l'Empire, la légion sera commandée par un légat, officier de rang sénatorial nommé par l'empereur, ce qui rendra purement honorifique le rôle des tribuns.) L'infanterie de la légion, recrutée primitivement parmi les citoyens d'après leur fortune, comprenait à l'origine autant de groupes armés différemment que de classes censitaires. Les plus fortunés, mieux armés, combattaient aux premiers rangs. A partir de Camille, qui établit la solde, la légion comprit trois espèces de soldats, les hastats (hastati), les principes (principes) et les triaires (triarii). Les hastats tiraient leur nom de la longue pique (hasta) dont ils étaient primitivement armés, et qu'ils abandonnèrent plus tard pour un javelot moins embarrassant : c'étaient des jeunes gens ; ils formaient la première ligne les jours de bataille. Les principes étaient des hommes dans la vigueur de l'âge ; ils occupaient la seconde ligne, mais il semble qu'à l'origine ils combattaient au premier rang, et que ce soit de là qu'ils avaient pris leur nom. Les triaires étaient des vétérans d'une valeur éprouvée ; ils étaient placés en troisième ligne, d'où leur nom, pour éviter la fuite des jeunes recrues. Les triaires étaient aussi appelés pilani à cause du fort javelot, ou pilum, dont ils étaient munis. Indépendamment de l'infanterie légionnaire, qui constituait la base solide des armées romaines, il y avait des troupes armées à la légère destinées à commencer le combat et à harceler l'ennemi. Pendant la seconde guerre punique, cette infanterie légère reçut une nouvelle organisation et l'on donna aux soldats qui la composaient le nom de vélites, pour leur vitesse et leur agilité, grâce à la manière dont ils étaient armés. De plus, chaque légion s'adjoignait des contingents d'alliés, socii, levés parmi les divers peuples italiens soumis, en nombre égal pour l'infanterie, triple pour la cavalerie, et commandés, au-dessus de leurs chefs locaux, par des praefecti sociorum romains. Par ses subdivisions, la légion était beaucoup plus adaptée à la mobilité, aux manœuvres rapides, que la phalange macédonienne. Mais elle était aussi plus facile à disloquer, comme le prouvèrent les victoires d'Hannibal, notamment celle qu'il remporta à Cannes en 216 av. J.-C., principalement grâce à sa cavalerie. Chaque soir, l'armée s'enfermait dans un camp retranché dont le centre était occupé par la tente du chef et par l'espace sacré où étaient interprétés les signes des dieux avant le combat. La discipline était implacable : le général avait droit de vie et de mort sur ses soldats. L'armée romaine, non professionnelle jusqu'à Marius (fin du IIe siècle av. J.-C.), était donc une armée de citoyens soldats, ce qui posait un problème économique grave. En effet, lorsqu'il avait servi pendant 20 ans dans l'armée, le paysan retrouvait ses propriétés en friche : il avait du mal à se réinsérer dans la vie active et réclamait soit des terres (ce qui provoqua la fondation de colonies de vétérans), soit la sportule (liens de clientèle permettant au soldat de profiter du butin amassé par le général). La légion romaine du Ier siècle av. J.-C. au Bas-Empire Les guerres puniques, puis la conquête de la Grèce aux IIIe et IIe siècles, accentuèrent ces problèmes. Vers la fin de la République, plusieurs modifications importantes furent introduites dans l'ordonnance de la légion, notamment en 107 par Marius ; le cens exigé pour entrer dans l'armée fut supprimé : les prolétaires furent intégrés. La cavalerie légionnaire disparut. Progressivement, les effectifs furent portés de 4200 à 6000 hommes par légion. Désormais, à son départ de l'armée, le vétéran recevait toujours un lopin de terre et une prime en argent, tandis que le non-citoyen, qui avait servi dans les auxiliaires, recevait la citoyenneté à sa démobilisation. Les modifications essentielles visaient surtout à faire de la légion un corps unique de soldats de métier, dont tous les hommes furent uniformément armés d'un casque, d'une cuirasse, d'un grand bouclier, d'un fort javelot ou pilum, arme redoutable, et d'une épée courte à deux tranchants. De plus, l'unité tactique devint la cohorte comprenant 2 manipules sous Marius, 3 sous César. Les légions de la guerre des Gaules avaient donc 10 cohortes, 30 manipules et 60 centuries. Signalons en outre que les légions n'étaient plus au nombre de quatre ; sous Auguste, qui disposera jusqu'à 50 légions après Actium, ce nombre sera ramené à vingt-trois. Sous Marc-Aurèle, le nombre des légions atteindra la trentaine ; en effet, il fallait désormais surveiller et maîtriser le vaste espace conquis. Les légions furent d'abord désignées par des numéros d'ordre : légion I, légion XX, etc ; mais, en outre, chacune d'elles eut ensuite un nom particulier, tel que la Victorieuse, la Martiale, etc. Souvent aussi on les désigna soit par le nom d'une divinité, soit du pays dans lequel elles avaient été recrutées ou dans lequel elles avaient servi avec éclat, comme l'Italique, la Britannique, etc. Parfois encore, elles étaient désignées par un surnom : Pia, Felix, etc, ou telle encore la fameuse légion de l'Alouette (Alauda), qui avait été créée par César et qui était entièrement composée de Gaulois. On l'avait ainsi nommée parce que ses soldats portaient un casque orné d'un bouquet de plumes. La richesse et le pouvoir des généraux (imperatores) s'accrurent, comme le prouvent les programmes de construction de Metellus et de Scipion, à Rome ou en Italie, tandis que la paupérisation des paysans soldats progressait et que des liens de dépendance s'établirent entre les légionnaires et leurs chefs. Les guerres civiles du Ier siècle, de Marius à Antoine, montrèrent le danger de laisser les armées, en même temps que les provinces, aux mains de ceux qui avaient effectué la conquête de ces provinces. C'est ainsi que César, en 49 av. J.-C., alors qu'il s'apprêtait à licencier ses troupes, aguerries en Gaule, préfèra marcher sur Rome. Le Sénat avait perdu tout contrôle sur l'armée : la victoire était donnée par les dieux à un chef élu, qui, bénéficiant de la «grâce», ne recevait plus d'ordre du pouvoir central. L'Empire disposait de 300’000 hommes en permanence. De plus en plus, ses troupes s'installèrent aux frontières et ne comportaient plus d'Italiens : l'armée, comme l'Empire, se provincialisa, surtout au IIe siècle après J.-C. Elle requit alors de plus en plus d'argent et, dès la crise néronienne, mais surtout après la mort de Commode, elle posa un problème politique et intervint directement dans la désignation du souverain. Les cohortes prétoriennes chargées de la garde de l'empereur, puis des légions entières de provinciaux, s'emparèrent ainsi du pouvoir politique et créèrent l'anarchie militaire : Rome n'était plus dans Rome et bientôt l'Empire succomba. | |
| | | Vidar Blackeu Viking
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| Sujet: Re: Empire Romain Jeu 4 Mai - 18:02 | |
| Les citoyens à RomeSpartacus, chef des esclaves révoltés contre Rome A la fin de la République et au début de l'Empire Ont le droit de cité tous les hommes libres (patriciens et plébéiens) nés d'un père et d'une mère libre. Les citoyens jouissent de deux types de droits : a) des droits politiques : de vote et d'être élu (jus honorum), b) des droits civils (jura privata) : de propriété et de faire un testament, de mariage et d'intenter une action judiciaire Celui qui possède tous ces droits est un citoyen complet. Certains habitants des municipes n'en possèdent qu'une partie : ce sont des citoyens incomplets. Mais les citoyens ont aussi des devoirs (munera) ; ils doivent : se présenter au recensement, faire leur service militaire, la guerre et payer le tribut. Le citoyen doit participer au culte de la Cité. Les fils d'affranchis et les étrangers libres peuvent devenir citoyen. Il perd le droit de cité : par abandon volontaire, en se faisant citoyen d'une cité indépendante (colonie, cité fédérée), par déchéance, pour ceux qui se sont soustraits au cens, au service militaire, ou ont violé le droit des gens. Cette déchéance comporte plusieurs degrés : - deminutio minuta : perte des droits civils ; - deminutio media : perte des droits politiques mais maintien des droits privés ; - deminutio maxima : équivaut à la réduction en esclavage. Les affranchis à Rome Les affranchis sont d'anciens esclaves, qui ne sont pas pour autant les égaux des citoyens de naissance libre ; seuls leurs fils deviennent des citoyens à part entière, comme le poète Horace. Même si ce n'est pas toujours le cas, les Romains manifestaient souvent à leur égard un certain mépris. Sous la République, on devient affranchi : a) par testament du maître, à la mort de ce dernier ; c'est le cas le plus fréquent ; b) par inscription, au moment du cens (censu), comme personne sui juris, c'est-à-dire qui ne dépend que d'elle-même ; c) par décision judiciaire : au cours d'un simulacre de procès, devant un magistrat, le maître touche la tête de l'esclave avec une baguette en prononçant les mots suivants : «Je dis que cet homme est libre». Sous l'Empire, les modes d'affranchissement sont beaucoup plus variés. Les affranchissements dépendent souvent d'une décision du prince, voire de son caprice ; on assiste fréquemment à des affranchissements collectifs. Le maître de l'ancien esclave devient le patron du nouvel affranchi et le compte parmi ses clients. Le patron lui doit aide et assistance : il lui sert par exemple d'avocat en cas de procès. En contrepartie, les affranchis doivent à leur patron le respect et leur sont redevables de certaines corvées ; s'ils meurent, une partie de leurs biens revient à leur ancien maître. On a des témoignages d'excellentes relations entre affranchis et patrons, mais il est arrivé aussi que la loi dût protéger les premiers contre les abus des seconds. Le lien qui les unit repose sur leur fides, leur confiance réciproque et le respect de la parole donnée. L'affranchi coiffe le pileus, bonnet pointu qui est le symbole traditionnel de la liberté du citoyen (à l'époque classique, les citoyens des villes ne le portent plus qu'à quelques rares occasions, comme les Saturnales) ; il prend les nom et prénom de son patron, son nom d'esclave devenant son surnom ; par exemple, le dramaturge Térence, appelé Afer (l'Africain : il est sans doute originaire de Carthage), esclave de Terentius, devient P. Terentius Afer. L'affranchi ne jouit pas de tous les droits de citoyen : il ne peut épouser une femme née de parents libres, n'est pas éligible, ne peut être sénateur, et, relégué dans la dernière classe des tribus urbaines, ne peut exercer en fait son droit de vote. En principe, il ne peut être soldat, mais les exceptions furent nombreuses. Il arrive que certains affranchis outrepassent leurs droits. Hommes entreprenants, souvent les affranchis s'enrichissent en se lançant dans les affaires et finissent par jouer un très grand rôle dans la cité : parmi eux se recrutent les médecins, les architectes, les grammairiens, les précepteurs et autres intellectuels. Sous l'Empire, ils bénéficient d'appréciables avantages et certains occupent des postes importants dans les services administratifs. L'origine des esclaves En premier lieu la guerre : tout prisonnier de guerre, en application du droit des gens, est un esclave. Cette source est plus ou moins féconde selon les conflits dans lesquels est engagée la cité. Jusque dans les premières années du IIe siècle avant Jésus-Christ, ils ont fourni un nombre relativement modeste d'esclaves. Les victoires remportées dans les guerres que les Romains ont livrées hors d'Italie ont jeté sur le marché des dizaines, voire des centaines de milliers de prisonniers : Paul Emile vendit 150’000 esclaves, en 168 av. J.-C., après la victoire de Pydna, César 53’000 en une fois. Ce ne sont que deux exemples, qui illustrent l'apport des guerres de conquête. La valeur marchande était, dans de telles circonstances, très faible, elle remontera considérablement sous le règne de l'empereur Auguste, quand ce type de guerre sera plus rare et que la paix extérieure s'installera de façon durable. En second lieu la piraterie : elle a sévi un peu partout en Méditerranée à l'état endémique. Les pirates faisaient des razzias, analogues à celles que lançaient les Barbaresques encore au XVIIe siècle, sur les côtes, s'emparaient des personnes libres, habitants des pays alliés ou vassaux de Rome ou de pays indépendants, et allaient les vendre sur les marchés d'esclaves dont le plus célèbre, jusqu'à la fin du Ier siècle av. J.-C. fut sans doute la petite île de Délos, dans les Cyclades, où pouvaient être vendus jusqu'à dix mille personnes en une seule journée. Les plus illustres de ces pirates furent les Ciliciens, qui continuèrent leurs activités lucratives, quoique la Cilicie fût devenue province romaine en 102 av. J.-C., jusqu'à ce que Pompée y eût mis fin en 67 av. J.-C.. Cette source se tarit aussi avec la fin du brigandage maritime. Troisième source, modeste : la réduction en esclavage d'hommes libres et de citoyens, dans des cas prévus par la loi. Par exemple celui qui ne pouvait pas payer ses dettes subissait la capitis deminutio maxima (= la déchéance complète de ses droits civiques) en application d'une règle du droit civil romain. Enfin, la naissance : l'enfant né d'une mère esclave est esclave. Il porte un nom particulier : verna (mot étrusque). Cette source prend une importance croissante dans la mesure où les autres se tarissent. La familia rustica Il y a une grande différence entre le sort de l'esclave qui travaille dans une petite propriété ou dans une exploitation moyenne et celui de l'esclave attaché à un grand domaine. A une époque ancienne, le petit agriculteur possède peu d'esclaves, parfois même un ou deux seulement, qui lui suffisent à cultiver sa terre. Le maître demeurait proche de l'esclave. Maîtres et esclaves travaillaient côte à côte et leur vie présentait, dans sa rudesse, bien des traits communs. Cela dit, la condition de l'esclave était très dure, voire misérable. Le maître n'est pas tenu de rétribuer son travail. En retour d'une nourriture chiche et d'une qualité médiocre, d'un vêtement réduit au minimum indispensable, d'un logement qui n'est guère plus qu'une cellule, où on l'enchaînait quelquefois pour la nuit avec ses compagnons, il donne sa force de travail : " L'esclave, disait Caton, doit travailler ou dormir". Le moyen de défense de l'esclave était l'indolence, châtiée avec sévérité, voire avec cruauté, et il lui était difficile d'échapper à son malheur. La fuite était hasardeuse et sévèrement punie. Cependant le maître allait rarement jusqu'à la mort, qui représentait pour lui une perte sèche. Agé et devenu improductif, invendable, l'esclave était chassé, mis au rebut comme un animal du cheptel ou un outil usé. Les travaux auxquels étaient employés les esclaves étaient tous ceux qui sont nécessaires à l'exploitation d'un domaine agricole (culture des céréales, de la vigne, de l'olivier, élevage du gros et du petit bétail) ainsi qu'à l'entretien des terres, des biens et des outils. Travaux variables selon les saisons, mais tous exigeants et assurés avec continuité. Un domaine se suffit en grande partie à lui-même. On y fabrique les matériaux et les objets usuels dans la vie quotidienne : briques, tuiles, outils en bois, ou en fer, etc. Le maître n'exploite pas toujours directement son domaine, surtout s'il est un personnage public, ses obligations à l'égard de l'Etat l'en éloignant (exercice d'une magistrature, rôle à l'armée). C'est un intendant qui en a la charge et qui doit rendre des comptes. Esclave lui-même, il se montre aussi sévère, sinon plus. A cet état ancien, succède, à partir des débuts du deuxième siècle av. J.-C., une période de très longue durée, où le maître devient plus lointain, où les effectifs deviennent si nombreux qu'il ne connaît pas ses esclaves, ne voit de plus en plus en eux que des bêtes dont il faut tirer le meilleur rendement au moindre coût. C'est la première grande rupture dans l'histoire de l'esclavage romain. La deuxième se situera au deuxième siècle après J.-C. De profondes transformations, engagées depuis le quatrième siècle mais contenues par des dispositions législatives qui étaient tombées progressivement en désuétude, avaient affecté la société. Les riches et les puissants accaparent de plus en plus les terres de l'ager publicus, au détriment des petits et moyens propriétaires, certains étant par ailleurs ruinés par les guerres puniques et disparaissant. Le petit propriétaire en particulier ne peut lutter contre la grande exploitation. Il ne trouve plus à vendre ses produits dans des conditions qui lui assureraient une vie décente. Sa production, limitée du fait de la dimension de son exploitation, ne supporte pas la concurrence des grands domaines. D'ailleurs, de plus en plus, Rome se procure ses moyens de subsistance, le blé en particulier, hors de l'Italie, dont la plus grande partie est consacrée à l'élevage extensif, qui réclame des armées d'esclaves, fournis par les guerres de conquête ou à la seule culture de la vigne et de l'olivier, sur une grande échelle. La petite propriété tend à disparaître, confisquée par les puissants. Le citoyen pauvre va grossir les rangs de la plèbe urbaine qui vit dans la dépendance des riches. Cette extension de l'esclavage joue un rôle essentiel dans les transformations de la société romaine. Le travail libre disparaît progressivement. Sur les grands domaines, les esclaves vivent souvent dans des conditions encore plus misérables qu'autrefois, ayant à peine de quoi se nourrir et se vêtir. De dure qu'elle était, leur vie devient insupportable. A ses esclaves qui se plaignent, un grand propriétaire de Sicile recommande même de se procurer ce dont ils ont besoin par leurs propres moyens, c’est-à-dire pratiquement par le vol. Cette extrême misère, conjuguée avec d'autres facteurs, jouera un rôle déterminant dans les révoltes d'esclaves en Sicile et dans l'Italie du Sud au IIe siècle av. J.-C. et dans le premier tiers du Ier. La familia urbana Dans l'ensemble, le sort des esclaves vivant à la ville, à Rome en premier lieu, est meilleur que celui des ruraux. Ils sont mieux traités. La preuve en est que le maître, possesseur de deux familiae, s'il est mécontent d'un esclave de la familia urbana, le menacera, pour l'intimider avant de le punir, de l'envoyer à la campagne. Les esclaves exercent des travaux ingrats et pénibles, mais la variété des occupations est infinie et beaucoup d'esclaves, hommes ou femmes, remplissent, auprès du maître, en fonction de leurs aptitudes physiques ou intellectuelles, des tâches plus nobles et qui les valorisent. Le ménage, l'entretien de la maison, la cuisine, l'éclairage, le lavage et la conservation des tissus, fabriqués souvent à la maison, sont assurés par des esclaves plus ou moins spécialisés, distribués en escouades placées sous la direction d'un surveillant. Certains sont attachés plus particulièrement à la personne du maître ou de la maîtresse. Ils sont d'autant plus nombreux que les maîtres sont plus aisés. Ils accompagnent le maître au bain, ils le coiffent, ils le rasent - opération délicate entre toutes - ils assurent le service de la table. De même la maîtresse de maison est entourée d'une nuée de servantes qui s'occupent de sa toilette et l'aident à s'habiller, et, pour ses sorties en ville, elle dispose d'une litière que portent de solides gaillards. L'administration de la maison et sa gestion sont assurées par des esclaves instruits et spécialisés dans la tenue des livres, la trésorerie, la comptabilité, les tâches diverses du secrétariat. Certains s'occupent des enfants : ils prennent soin de leur personne, ils les accompagnent dans leurs sorties, ils participent à leur instruction. A prix d'or un Romain pouvait s'attacher un grammairien ou un médecin. Pour leur distraction, certains recrutaient des musiciens, des danseurs ou des saltimbanques, voire des êtres qui se distinguaient par des traits physiques ou mentaux particuliers (nains, êtres difformes, imbéciles). Tout ce qui précède se rapporte aux riches. Un simple citoyen, aux revenus modestes, n'est servi que par un petit nombre d'esclaves, trois, deux, voire un seul, mais celui qui n'en a aucun n'est pas loin d'être considéré comme un citoyen de second plan. On pouvait se procurer un esclave sur la place publique ou dans des boutiques spécialisées, dont certaines, fréquentées par la bonne société, ne présentaient que des produits d'une qualité supérieure. Pour chaque esclave offert, le marchand fournissait le pedigree (origine, qualités et défauts, aptitudes professionnelles etc). Comme on l'a déjà signalé, les prix variaient à l'infini. Les marchands ne jouissaient pas d'une excellente réputation : ils étaient réputés pour leur habileté à tromper l'acheteur sur la valeur de la marchandise. On pouvait aussi louer des esclaves à un entrepreneur disposant d'un stock réservé à cet usage dans son cheptel. Parmi les loueurs méritent une mention spéciale ceux qui entretiennent une troupe de gladiateurs, destinés à alimenter les jeux dans la capitale et dans les municipes de province (municipium = à l'origine, ville qui jouit du droit de cité romaine, puis ville autre que Rome même). | |
| | | Vidar Blackeu Viking
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| Sujet: Re: Empire Romain Jeu 4 Mai - 18:03 | |
| Les vêtements romainsCostumes de la Rome antique Le vêtement féminin Comme en Grèce, le vêtement féminin diffère peu du vêtement masculin. On se sert, à propos des vêtements de dessous, du nom d'indumentum (vêtements qu'on enfile) et pour ceux de dessus, on emploie le terme d'amictus (vêtements dans lesquels on s'enveloppe). Le vêtement de dessous est la tunique, composée de deux pièces de laine cousues, ménageant des passages pour la tête et pour les bras. Elle est resserrée à la taille par une ceinture qui la fait blouser. Cette tunique est assez longue et peut descendre jusqu'aux talons (tunica talaris). En guise de soutien-gorge la femme porte sur la tunique (et non directement sur la peau) une écharpe roulée en un cordon long et partout de même épaisseur, serrée sous la poitrine, appelée strophium. (Catulle, Poésies). Sur la tunique la femme porte une stola parfois bordée de pourpre et brodée dans le bas. Cette stola est drapée autour des épaules, ramenée un peu au-dessus de la taille et un pan est porté sur l'avant-bras gauche. Quand elle sort, la femme drape sur la stola une palla, sorte de très grand châle couvrant les épaules et descendant jusqu'à la taille. En public, ou pour se protéger du soleil, elle peut ramener sur sa tête un pan de la palla. Ces vêtements de dessus sont souvent en cotonnades (venues des Indes) mais vers la fin de la République vient la mode des vêtements en soie car la soie se prête facilement à toutes les teintures (Ovide, L'art d'aimer) C'est une importation fort coûteuse pour le Trésor public car la soie, à l'état brut, est transportée du pays des Sères (Chinois du Nord) à travers le pays des Parthes (Babylonie et vallée de l'Euphrate) jusqu'en Syrie, où elle est dévidée et tissée par des ouvrières des ateliers de Damas ou de l'île de Chio (rarement à Rome au début). On fabrique avec cette soie des tuniques si légères qu'elles dévêtent plutôt qu'elles n'habillent, disent les moralistes. La coiffure Sous la République les femmes sont coiffées avec une raie au milieu de la tête et nouent leurs cheveux en chignon ; elles peuvent aussi encadrer leur visage de nattes torsadées (à la manière étrusque). Sous le Haut-Empire, la manière de se coiffer change : le chignon est toujours là mais le front s'orne d'une mèche de cheveux roulés en bourrelet ; plus tard encore, sous les Flaviens, les femmes portent sur la tête un énorme échafaudage de boucles tenues par des épingles ou un diadème. Il va sans dire que les Romaines choisissent dans la mode la coiffure qui leur sied le mieux et qu'elles corrigent la nature par l'usage de postiches, de perruques ou de teintures. Elles sont aidées en cela par la servante ornatrix qui coiffe, épile et farde sa maîtresse, laquelle maltraite bien souvent sa servante lorsque le résultat final n'est pas tout à fait conforme à ses vœux. Pour sortir, les femmes portent souvent un voile sur la tête et s'abritent sous une ombrelle. Leur couvre-chef peut être une mitra (ou mitella), sorte d'écharpe munie à ses deux extrémités de cordons servant à la nouer. Les femmes âgées ou les personnes de santé délicate portent un palliolum, pièce d'étoffe carrée pliée en deux et ajustée sur la tête comme un voile ou un bonnet. Enfin existait le reticulum, sorte de résille qui enfermait les cheveux. Les chaussures Le sandalium, chaussure réservée aux femmes, est une sorte de mule sans talon. À la maison, c'est le soccus, semblable à une pantoufle et couvrant complètement le pied, que l'on porte habituellement. Les bijoux Les Romaines en ont toujours porté imitant en cela les femmes étrusques (les tombes d’Etrurie nous en ont livrés de magnifiques) ; elles aiment les pierres précieuses et surtout les perles (encore une importation coûteuse !) et exigent des bijoux de plus en plus précieux : diadèmes, boucles d'oreilles, colliers, pendentifs, bracelets (aux bras et aux jambes) (Pétrone, Satiricon). Fards et onguents Ils furent d'abord réservés aux femmes de petite vertu mais, très vite, toutes les femmes romaines les utilisèrent : fard pour les joues, les cils, le tour des yeux. Tous ces fards sont contenus dans des petits flacons appelés de divers noms, tels que "pyxides", "alabastres", etc. Là encore, ces produits, importés, coûtent très cher au Trésor public. Le vêtement masculin Le vêtement de base est, pour les hommes aussi, la tunique ; elle a la même coupe que celle des femmes mais elle est un peu moins large et plus courte (elle s'arrête aux mollets). A la maison, à la campagne, l'homme ne porte que la tunique sur un subligaculum (sorte de pagne). Il y a deux tuniques spéciales : a) tunica lato clauo (laticlave) (Suétone, Vie des douze Césars) portant deux bandes pourpres verticales, larges pour les sénateurs, étroites pour les chevaliers (angustus clauus), b) la tunique brodée (palmata) portée exceptionnellement (pour les triomphes, par exemple). Les gens humbles, comme les esclaves, sortent en tunique et portent souvent l'exomis qui couvre seulement l'épaule gauche et laisse la plus grande partie du buste dégagée ; c'est souvent un vêtement de travail. Selon la saison, on peut porter deux tuniques (ou plus) superposées. (Suétone, Vies des douze Césars). Quand il sort, le Romain porte la toge (du verbe tegere = couvrir). Ce vêtement vient des Etrusques et symbolise la dignité du citoyen (Tite-Live, Histoires). C'est une pièce en laine, d'abord rectangulaire, puis semi-circulaire (allant parfois jusqu'à six mètres de diamètre !). La draper avec élégance représente une opération longue et délicate. (Macrobe, Saturnales) Elle est de couleur blanche mais jaune pour les augures. Le candidat à une élection porte une toge blanchie à la craie (candida). Sous l'empire apparaît la mode des toges de couleur. Les différentes sortes de toges sont les suivantes : - la toga prætexta : elle est bordée d'une bande de pourpre et est portée par les enfants jusqu'à l'âge de seize ans et par les magistrats lors des cérémonies officielles. - la toga picta (ou palmata) : toge pourpre brodée d'or, pour le général vainqueur qui a obtenu les honneurs du triomphe. Dès le Ier siècle ap. J.-C., la toge, jugée trop encombrante et trop lourde, laisse la place au pallium importé de Grèce, grande pièce d'étoffe rectangulaire dans laquelle on se drape. Il existe aussi la lacerna, venue de Gaule, plus courte que le pallium, (Cicéron, De Oratore) sorte de cape arrondie retenue par une fibule(Martial, Epigrammes). Enfin, la pænula, (Suétone, Vies des douze Césars) sans manches, avec capuchon, joue le rôle d'une cape imperméable. Les soldats portent le sagum sur la tunique ; c'est une sorte de casaque ouverte devant et dont on rejette les deux pans en arrière ; quant au paludamentum, il a la même forme, mais en plus large, est de couleur rouge et est réservé au général en chef. Les chaussures Les calcei sont des bottines blanches ; les sénateurs ayant exercé une magistrature curule portent des calcei patricii, en cuir rouge, ornés d'un croissant ; les autres sénateurs portent des calcei senatorii, en cuir noir. Les hommes portent également les soleæ (sandales) ou les crepidæ, constituées d'une semelle épaisse bordée d'une bande de cuir étroite sur laquelle se fixent des filets dans lesquels on passe une lanière chaussures grecques à l'origine, elles furent adoptées ensuite par les Romains. A la maison les hommes portent, comme les femmes, des socci. Les soldats, eux, portent des "godillots". La coiffure Les hommes portent les cheveux courts ; les élégants se font friser au fer par le tonsor qui rase également la barbe (depuis le IIe siècle av. J.-C. les Romains se veulent rasés de près ; après l'empereur Hadrien (IIe siècle après J.-C.), ils reviendront à la barbe). Ceux qui commencent à perdre leurs cheveux recourent à divers subterfuges (Suétone, Vies des douze Césars et Martial, Epigrammes). On sort généralement nu-tête ; les affranchis portent le pileus, bonnet conique en feutre, symbole de la liberté individuelle. En voyage, on porte le cucullus (sorte de grand capuchon). L'influence extérieure (Gaule, Orient) a pu amener certains parvenus à porter des bijoux ou des vêtements voyants. (Pétrone, Satiricon et Martial, Epigrammes). Mais l'élégance véritable réside dans la sobriété (Ovide, L'art d'aimer). | |
| | | Vidar Blackeu Viking
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| Sujet: Re: Empire Romain Jeu 4 Mai - 18:05 | |
| L’éducation dans l’ancienne RomeCaton l'Ancien Une éducation familiale C'est la mère elle-même, la "matrona", et non pas une esclave comme en Grèce, qui élève le bébé et le petit enfant. Dès la naissance, le père suit de très près les soins qu'on donne à l'enfant Mais à partir de sept ans, dans les familles aristocratiques, c'est lui qui se charge personnellement de l'éducation de son fils. Caton tenait à enseigner lui-même à son fils tout ce qu'il devait apprendre. Horace, lui, raconte que son père l'emmenait tous les jours à l'école pour lui éviter d'être corrompu par les rencontres de la rue. C'est en accompagnant son père dans les festins, à la curie et dans ses diverses activités publiques que le jeune noble s'initie à la vie sociale et politique. Vers seize ans, l'éducation familiale est terminée. Au cours d'une cérémonie religieuse, l'adolescent dépose la toge bordée de pourpre et les autres insignes de l'enfance pour revêtir la toge virile. Il fait maintenant partie des citoyens, mais sa formation n'est pas achevée. Il est confié maintenant à un ami de la famille, auprès duquel il fera pendant un an l'apprentissage de la vie publique. C'est encore souvent sous la protection d'une haute personnalité politique, choisie par la famille, qu'il accomplit enfin ses deux années de service militaire. La "virtus" romaine Cette éducation familiale est essentiellement une formation morale. Elle transmet à l'enfant, puis au jeune homme, l'idéal de la "virtus" romaine. Cette qualité exprime d'abord le dévouement total de l'individu à la cité. Ce vieil idéal totalitaire, qui était celui de Sparte, a laissé la place dans les monarchies hellénistiques à un idéal humaniste d'épanouissement de la personne. Mais à Rome, il restera toujours présent : on offre à l'admiration des écoliers de nombreux exemples d'héroïsme civique, présentés comme historiques, même s'ils sont légendaires. Le second aspect de la "virtus" est le respect des traditions ancestrales et familiales. Le jeune noble vit dans l'admiration de ses ancêtres et doit s'efforcer de les imiter. Il a continuellement sous les yeux leurs bustes, exposés dans l'atrium et solennellement promenés pendant les funérailles. La "virtus" a aussi une dimension religieuse. L'homme véritablement "vertueux" est celui qui est capable de faire passer le respect de la justice et des lois divines non seulement avant sa propre vie mais même avant l'intérêt immédiat de la patrie. Pour les Romains, le véritable patriotisme commence par la piété et l'attention portée aux signes des dieux. On sait avec quelle superstitieuse minutie, les Romains observaient le vol des oiseaux, les entrailles des victimes et la sueur des statues. Une éducation traditionnelle L'éducation cherche aussi à développer chez l'enfant certaines vertus paysannes : acharnement au travail, austérité, frugalité. On le met en garde contre les effets corrupteurs du luxe et on lui donne en exemple la vertu d'un Cincinnatus. A chaque étape de son éducation, on cherche à le rendre endurant et on éloigne de lui tous les plaisirs qui risquent de l'amollir. Dès la naissance, le corps du bébé est entouré de bandelettes très serrées. Ses mains sont maintenues ouvertes, des attelles lui gardent les jambes raides. A deux mois on desserre légèrement les bandelettes et on libère le bras droit pour que l'enfant devienne droitier. Le bain, qu'on lui donne chaque jour dans l'eau froide, est l'occasion d'un modelage énergique du corps : La nourrice façonne diverses parties de son corps : les mâchoires, le nez, le crâne, pour qu'il soit bien rond. Une fois devenu "puer", l'enfant n'a toujours pas le droit de prendre des bains chauds ni de se coucher pour le repas. Varron affirme même qu'il doit manger et dormir peu. C'est encore pour endurcir physiquement ses fils, et leur éviter en même temps d'être corrompus par la ville que le père les envoie travailler sur ses terres, à la campagne. Cette éducation traditionnelle a, par ailleurs, des objectifs très pratiques : au VIe siècle avant J.-C., l'aristocratie romaine est constituée de propriétaires terriens qui souhaitent apprendre à leurs enfants à bien gérer le patrimoine. Le jeune Romain apprend donc d'abord l'agronomie. Mais pour bien gérer un domaine, beaucoup d'autres connaissances sont utiles, la médecine en particulier qui permet de soigner les esclaves donc d'accroître le rendement de la main-d’œuvre. L'enseignement du droit tenait aussi une grande place dans l'éducation latine. Les Romains, très attachés à la tradition, accordaient une grande autorité à la jurisprudence. La justice est donc rapidement devenue un ensemble complexe de prescriptions nécessitant une formation approfondie. Le jeune noble acquérait cette formation de façon très pratique auprès du protecteur et initiateur politique que la famille lui avait choisi. L'éducation physique L'éducation physique a également une grande importance en tant que préparation militaire. Au cours des siècles, ce caractère diminuera, mais ce ne sera pas, comme en Grèce, au bénéfice de l'athlétisme. Les Romains ne construisent pas de palestre ou de stade, mais des cirques où se déroulent des défilés équestres et des amphithéâtres où les jeunes nobles pratiquent l'escrime, participent à des chasses ou à des combats contre des fauves. | |
| | | Vidar Blackeu Viking
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| Sujet: Re: Empire Romain Jeu 4 Mai - 18:06 | |
| La condition de la femme à RomePortrait de femme romaine Les aspects juridiques La femme, considérée comme mineure, reste toute sa vie soumise à une tutelle masculine. Dans les temps les plus anciens, le mariage la fait passer de l'autorité paternelle à l'autorité maritale. Il s'agit toujours de l'autorité absolue du chef de famille (pater familias) qui a droit de vie et de mort sur tous ceux qui habitent sous son toit. Il peut punir de mort son épouse pour adultère ou simple goût de la boisson. A partir de 445 av. J.-C., les plébéiens ayant obtenu le droit de mariage avec les familles patriciennes, celles-ci font triompher progressivement le mariage "sine manu" : l'épouse reste alors, même après le mariage, sous l'autorité du père qui désigne pour lui succéder un tuteur dit "légitime". A partir du IIe siècle avant J.-C., la "patria potestas" est progressivement limitée ; la tutelle "légitime", affaiblie par les lois d'Auguste, sera complètement supprimée au IIe siècle après J.-C. Le mari peut répudier son épouse - notamment pour stérilité, tentative d'avortement, falsification des clés - à condition de restituer la dot à la famille de celle-ci. Les femmes n'acquièrent le droit au divorce qu'au début de l'empire. La vie quotidienne La "matrona"(mère de famille) doit se comporter en épouse soumise, rester à la maison pour filer et tisser la laine, activité qui symbolise les devoirs mais aussi la dignité de sa fonction. Elle est en effet entourée d'honneur, en tant que gardienne du foyer, et dotée d'un certain pouvoir à l'intérieur de la maison : sur les servantes qu'elle dirige (le trousseau de clés qu'elle détient est l'emblème de son pouvoir) ; sur les jeunes enfants qu'elle a la charge d'éduquer et qui conservent pour elle un immense respect. A partir de la fin de la République : - les femmes ont moins d'enfants et s'occupent de moins en moins de leur éducation, - elles sont moins cantonnées à l'intérieur de la maison. Au deuxième siècle avant J.-C., elles manifestent dans la rue pour réclamer l'abrogation d'une loi d'austérité qui limitait leurs dépenses de toilette. Admises dans les banquets, plus instruites et cultivées qu'autrefois, elles participent de plus en plus à la vie mondaine de leur temps, même si elles n'ont pas le droit de vote ni celui de participer aux assemblées. Au premier siècle après J.-C., Juvénal, comme sans doute beaucoup de ses contemporains, voit avec inquiétude les femmes envahir des terrains jusque-là réservés aux hommes : la littérature, les sports et même les sports de combat. Elles participent, surtout dans les milieux riches, au relâchement général des mœurs : rivalisent parfois de vulgarité avec les hommes dans les banquets, multiplient adultères et divorces. Le mariage à Rome L'âge légal est de douze ans pour les filles, quatorze ans pour les garçons. Mais ceux-ci se marient en général vers la trentaine. A l'époque républicaine, on ne se marie pas par amour mais pour avoir des enfants et accomplir ainsi un devoir religieux (continuation du culte des ancêtres) et civique. Les Romains de cette époque condamnent toute manifestation publique de tendresse entre époux. A l'origine, seuls les patriciens ont le droit de se marier légalement. Les plébéiens ne l'obtiennent qu'en 450 avant J.-C.. Les étrangers et les esclaves en seront toujours privés. Les mariages les plus anciens étaient des mariages "cum manu" : ils faisaient passer la jeune épousée de l'autorité "manus") du père à celle du mari. Il y avait trois formes possibles de mariage : - la "confarreatio" : cérémonie la plus ancienne, à caractère religieux et qui rendait le mariage indissoluble. Après la prise des auspices, les deux nouveaux époux offraient à Jupiter un gâteau de froment qu'ils se partageaient ensuite devant l'autel domestique. A la fin de la République ce mariage n'est plus en usage que dans les familles de flamines ( prêtres), - La coemptio consistait en un achat symbolique de la jeune fille par le fiancé. Le père accomplissait l'acte rituel de "mancipatio"(vente) en prononçant la formule consacrée : "Quirites, par l'airain et la balance, je transfère la propriété", - Le mariage "per usum" (de fait) qui légitime une cohabitation d'une année. A partir de 445 avant J.-C., date à laquelle les plébéiens obtiennent le droit d'épouser des filles de patriciens, se généralisent les mariages "sine manu" qui permettent au père de garder le pouvoir sur sa fille même après le mariage. Des artifices permettent de rendre "sine manu" les mariages par coemptio ou per usum. Mais à la fin de la République, ces deux formes de mariages ont pratiquement disparu. Une nouvelle forme de mariage apparait ("nuptiae", de "nubere" mettre le voile d'où épouser), fondée sur le consentement mutuel. Les cérémonies Elles sont à peu près semblables dans les diverses formes de mariages. La cérémonie préalable est les fiançailles. A l'époque impériale, elles consistent en un engagement réciproque des fiancés devant témoins. Le fiancé passe un anneau à l'annulaire gauche de la jeune fille et lui offre des cadeaux : souvenir probable des arrhes qui scellaient le contrat des fiançailles à l'époque de la coemptio. La veille du mariage, la fiancée revêt une tunique blanche, tissée de façon traditionnelle et coiffe ses cheveux en six tresses ramenées autour de la tête à la manière des vestales. Le matin du mariage, elle s'entoure d'un manteau (palla) couleur safran, chausse des sandales de la même teinte, et se couvre la tête d'un voile orangé flamboyant sur lequel est posée une couronne de fleurs. Au domicile des parents de la mariée, on fait un sacrifice sur l'autel domestique et l'on consulte les auspices. Puis une matrone n'ayant été mariée qu'une seule fois, joint, devant dix témoins, les mains droites des nouveaux époux en signe d'engagement mutuel à vivre ensemble. A l'apparition de l'étoile Vesper, un simulacre d'enlèvement de la mariée met fin au festin de noces. Un cortège, précédé de porte-torches et de joueurs de flûte accompagne la mariée jusqu'au domicile de l'époux. Les amis des deux nouveaux époux chantent alternativement un chant d'hyménée interrompu par des exclamations rituelles et des plaisanteries grivoises qui fusent de toutes parts. On lance des noix aux enfants. Deux amies de la mariée portent le fuseau et la quenouille : symboles de ses vertus domestiques. Accueillie par son époux qui lui demande son nom, elle répond par la formule rituelle : "Ubi tu Gaius, ego Gaia" (Où tu seras Gaius, je serai Gaia). Elle orne les montants de la porte avant d'entrer, puis les amis du marié la soulèvent pour lui faire franchir le seuil (souvenir de l'enlèvement des Sabines et souci d'éviter un mauvais présage). Son époux lui présente l'eau et le feu, symboles de la vie commune et du culte familial, ainsi que les clés de la maison. Elle offre à son tour trois pièces de monnaie, l'une à son époux, l'autre au dieu Lare, la troisième au dieu du carrefour le plus proche. Elles sont à peu près semblables dans les diverses formes de mariages. La cérémonie préalable est les fiançailles. A l'époque impériale, elles consistent en un engagement réciproque des fiancés devant témoins. Le fiancé passe un anneau à l'annulaire gauche de la jeune fille et lui offre des cadeaux : souvenir probable des arrhes qui scellaient le contrat des fiançailles à l'époque de la coemptio. La veille du mariage, la fiancée revêt une tunique blanche, tissée de façon traditionnelle et coiffe ses cheveux en six tresses ramenées autour de la tête à la manière des vestales. Le matin du mariage, elle s'entoure d'un manteau (palla) couleur safran, chausse des sandales de la même teinte, et se couvre la tête d'un voile orangé flamboyant sur lequel est posée une couronne de fleurs. Au domicile des parents de la mariée, on fait un sacrifice sur l'autel domestique et l'on consulte les auspices. Puis une matrone n'ayant été mariée qu'une seule fois, joint, devant dix témoins, les mains droites des nouveaux époux en signe d'engagement mutuel à vivre ensemble. A l'apparition de l'étoile Vesper, un simulacre d'enlèvement de la mariée met fin au festin de noces. Un cortège, précédé de porte-torches et de joueurs de flûte accompagne la mariée jusqu'au domicile de l'époux. Les amis des deux nouveaux époux chantent alternativement un chant d'hyménée interrompu par des exclamations rituelles et des plaisanteries grivoises qui fusent de toutes parts. On lance des noix aux enfants. Deux amies de la mariée portent le fuseau et la quenouille : symboles de ses vertus domestiques. Accueillie par son époux qui lui demande son nom, elle répond par la formule rituelle : "Ubi tu Gaius, ego Gaia" (Où tu seras Gaius, je serai Gaia). Elle orne les montants de la porte avant d'entrer, puis les amis du marié la soulèvent pour lui faire franchir le seuil (souvenir de l'enlèvement des Sabines et souci d'éviter un mauvais présage). Son époux lui présente l'eau et le feu, symboles de la vie commune et du culte familial, ainsi que les clés de la maison. Elle offre à son tour trois pièces de monnaie, l'une à son époux, l'autre au dieu Lare, la troisième au dieu du carrefour le plus proche. Elles sont à peu près semblables dans les diverses formes de mariages. La cérémonie préalable est les fiançailles. A l'époque impériale, elles consistent en un engagement réciproque des fiancés devant témoins. Le fiancé passe un anneau à l'annulaire gauche de la jeune fille et lui offre des cadeaux : souvenir probable des arrhes qui scellaient le contrat des fiançailles à l'époque de la coemptio. La veille du mariage, la fiancée revêt une tunique blanche, tissée de façon traditionnelle et coiffe ses cheveux en six tresses ramenées autour de la tête à la manière des vestales. Le matin du mariage, elle s'entoure d'un manteau (palla) couleur safran, chausse des sandales de la même teinte, et se couvre la tête d'un voile orangé flamboyant sur lequel est posée une couronne de fleurs. Au domicile des parents de la mariée, on fait un sacrifice sur l'autel domestique et l'on consulte les auspices. Puis une matrone n'ayant été mariée qu'une seule fois, joint, devant dix témoins, les mains droites des nouveaux époux en signe d'engagement mutuel à vivre ensemble. A l'apparition de l'étoile Vesper, un simulacre d'enlèvement de la mariée met fin au festin de noces. Un cortège, précédé de porte-torches et de joueurs de flûte accompagne la mariée jusqu'au domicile de l'époux. Les amis des deux nouveaux époux chantent alternativement un chant d'hyménée interrompu par des exclamations rituelles et des plaisanteries grivoises qui fusent de toutes parts. On lance des noix aux enfants. Deux amies de la mariée portent le fuseau et la quenouille : symboles de ses vertus domestiques. Accueillie par son époux qui lui demande son nom, elle répond par la formule rituelle : "Ubi tu Gaius, ego Gaia" (Où tu seras Gaius, je serai Gaia). Elle orne les montants de la porte avant d'entrer, puis les amis du marié la soulèvent pour lui faire franchir le seuil (souvenir de l'enlèvement des Sabines et souci d'éviter un mauvais présage). Son époux lui présente l'eau et le feu, symboles de la vie commune et du culte familial, ainsi que les clés de la maison. Elle offre à son tour trois pièces de monnaie, l'une à son époux, l'autre au dieu Lare, la troisième au dieu du carrefour le plus proche. | |
| | | Vidar Blackeu Viking
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| Sujet: Re: Empire Romain Jeu 4 Mai - 18:07 | |
| Les jeux et les distractions des RomainsVainqueur d'une course de chars La distraction des enfants Les Romains de toutes les conditions, de tous les âges étaient des passionnés des jeux : hochets sonores pour le nourrisson, petits chariots en bois ou en terre cuite, cerceaux à clochettes, toupies pour les petits enfants, qu'on promène aussi dans de vrais chariots attelés de poneys. Parfois des courses sont organisées, à l'imitation de celles du cirque. A l'âge où l’on commence à aller à l'école, les petites filles ont des poupées, souvent articulées, qu'elles peuvent habiller. Les garçons pratiquent le jeu des noix, ils jouent aux osselets, aux dés. Comme chez nous on joue encore parfois aux billes, à colin maillard, avec des balles et des ballons ; ils se baignent et nagent ou du bord, ils s'amusent à faire des ricochets. Plus on s'approche de la période de l'adolescence, plus les jeux ressemblent aux distractions en faveur auprès des adultes (la chasse, l'équitation). La pratique des exercices athlétiques (celles mentionnées déjà mais aussi la course à pied, le saut le lancer du disque) visait à former des corps vigoureux et sains : les garçons sont de futurs soldats. Les jeux des adultes Les adultes apprécient aussi les jeux de hasard (les dés et les osselets, pile ou face, pair impair), d'autres où l'habileté du joueur corrige le hasard (mourre, trictrac romain), d'autres enfin où seule la science du joueur conduit au succès (jeux que l'on considère comme apparentés aux échecs et aux dames). Beaucoup de jeux s'accompagnaient d'enjeux et de paris, quelquefois très importants. Cette passion des romains se manifestait non seulement dans les jeux de hasard mais aussi - on le verra - lors des courses de chars. Aussi le pouvoir politique, sous la République et sous l'Empire avait-il frappé d'interdiction les paris, sous peine de très lourdes amendes. Mais il était toujours possible de prendre des paris clandestins dans les lieux publics et dans les auberges et cabarets dont les arrières-salles faisaient office de tripots. Dans les Thermes, fréquentés assidûment, surtout sous l'Empire, où ils deviennent un lieu de loisir par excellence, les hommes, mais aussi les femmes, se préparaient au bain par des exercices physiques d'une grande intensité parfois (jeu de balle à trois joueurs disposés en triangle, jeu de paume, harpastum où on doit se saisir de la balle – harpasta - au milieu des concurrents, malgré les poussées, les assauts de vitesse et les feintes, dans un nuage de poussière, poids et haltères etc.) ou plus calmes et plus élégants et réclamant plus d'habileté que de force (la conquête d'un ballon rempli d'air). La course derrière un cerceau était surtout pratiquée par les femmes. Aussi bien sous la République que sous l'Empire, certains esprits ont manifesté leur dédain ou leur hostilité à l'égard des jeux et activités physiques qui plaisaient tant à la foule : ce sont les hommes adonnés à l'étude, les philosophes et les moralistes, qui les condamnent parfois avec une grande véhémence. Les jeux et les fêtes A la fin de la République, les jeux et les fêtes sont très nombreux et occupent chaque année plus de 75 jours. Ils ont été institués à différentes époques ; les plus anciens - les ludi consuales en l'honneur du dieu agraire Consus - remontent à Romulus. Donnés entre avril et décembre, en général pour honorer des divinités telles que Cybéle, Cérés, Apollon, Jupiter, etc, ils sont organisés par les magistrats chargés d'administrer la ville et donnent lieu à des manifestations spectaculaires : (procession solennelle, théâtre, jeux du cirque, combats d'animaux sauvages). C'est pour leur donner un cadre digne d'eux que Tarquin l'Ancien fit construire le Circus Maximus. Les jeux romains occupent la journée entière et durent plusieurs jours. Les consuls et les édiles, dans l'exercice de leurs fonctions au service de l'Etat, des particuliers, sous la surveillance des magistrats, organisent des jeux votifs, pour obtenir la faveur des dieux. Un candidat à une élection, dans l'espoir de gagner des voix, un homme politique qui en attend une popularité plus grande, font de même. A ces grandes manifestations s'ajoute la célébration d'un très grand nombre de fêtes ayant un caractère agricole et guerrier (les Romains sont un peuple de paysans et de soldats) ou destinées à protéger la cité de la malveillance des dieux ou des morts. Elles ont lieu à date fixe, occupent elles aussi une ou plusieurs journées et donnent lieu à des réjouissances populaires. Une des plus connues, les Saturnales, a pris une très grande place sous l'Empire. Célébrées en l'honneur de Saturne, dieu du règne de l'âge d'or, elle durait deux jours, du 17 au 19 décembre. Cette durée passera à cinq jours et s'étendra même à un mois entier aux dires de certains auteurs. On constate donc une véritable continuité dans la célébration des fêtes de la Royauté à l'Empire. D'autres pratiques religieuses ont un caractère plus rare ou exceptionnel, par exemple la devotio. un général, dans l'espoir de rétablir une situation critique, au cours d'une bataille, voue aux dieux infernaux l'armée ennemie, un de ses propres soldats, voire lui-même, tel Décius. Le lectisterne est un festin offert aux dieux ou aux déesses par l'intermédiaire des statues qui les représentent. Les lectures publiques sous l'Empire : Recitationes Les lectures publiques sont entrées dans l'usage de la vie littéraire et mondaine à l'époque de l'empereur Auguste (30 av. J.-C. - 14 ap. J.-C.) ; elles ont pris rapidement une place grandissante. Elles consistaient, pour les auteurs, dans la lecture à haute voix (Recitatio) de leurs œuvres nouvelles ou récentes. Elles sont devenues pour eux le moyen le plus commode de les faire connaître. On lisait des poèmes, des pièces de théâtre (Comédie et tragédie), des discours judiciaires ou politiques, des ouvrages d’histoire en général chez soi devant un parterre d'invités dont on attendait des conseils et surtout des louanges mais qui ne se montraient ni toujours attentifs ni toujours bien élevés. Elles donnaient lieu à tout un cérémonial. Certains se produisaient dans des lieux publics (Les Thermes par exemple), voire sur le Forum. On faisait des lectures publiques en toutes saisons, à toutes les heures du jour. Cette mode touchait presque tous ceux qui se piquaient d'écrire, parmi lesquels on compte des empereurs : Claude (41-54 ap. J.-C.) lut lui-même ou fit lire par un affranchi ses ouvrages historiques, Domitien (81-96 ap. J.-C.) et Hadrien (117-138 ap. J.-C.) leurs poèmes. Auguste fut un auditeur assidu et bienveillant. Les lectures publiques ont rempli, semble-t-il, une double fonction sociale : elles permettaient aux auteurs d'échapper à la tyrannie et à l'arbitraire des libraires, qui organisaient aussi parfois des lectures publiques pour leurs protégés, et au pouvoir politique de contrôler la production littéraire et de tuer dans l'œuf toute velléité séditieuse. Dans une Rome où la grande éloquence politique et judiciaire ne peut plus s'exprimer publiquement, la liberté de parole n'existe plus que dans les lectures publiques devant des cercles d'amis sûrs. Quant à l'influence qu'elles ont eue sur la littérature latine, les avis sont partagés : un auteur comme Pline le Jeune (62-120 ap. J.-C.) qui les a beaucoup pratiquées avec succès, leur attribue une influence bénéfique. Avec le recul, les historiens de notre temps sont surtout sensibles à leurs effets pernicieux : en effet les auteurs n'ont plus en tête que le succès immédiat que leur procureront un passage brillant ou une formule frappante. Elles détournent des grands projets et stérilisent leur ambition. Dès le début le poète Horace avait pressenti ce danger. Encore convient-il de nuancer ce jugement car Sénèque (2-65 ap. J.-C.), Tacite (35-120 ap. J.-C.), Juvénal (42-125 ap. J.-C.) et quelques autres attestent de la vitalité de la littérature latine au Ier siècle et dans la première moitié du second. Les spectacles sous la République et l'Empire Les spectacles donnés au cirque, au théâtre, dans un amphithéâtre accompagnent la plupart du temps, à l'origine, des fêtes ou solennités religieuses. Ils sont apparus à des époques diverses, certains en des temps très anciens. Ils ont évolué différemment, les uns souffrant rapidement d'une relative désaffection du public (tragédies, comédies), d'autres connaissant un essor prodigieux et durable (jeux de l'amphithéâtre). Nous les présentons dans l'ordre probable de leur apparition dans la vie des Romains. | |
| | | Vidar Blackeu Viking
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| Sujet: Re: Empire Romain Jeu 4 Mai - 18:07 | |
| Le Cirque
Le mot désigne l'espace construit dans lequel se déroulent les jeux dits du cirque. A Rome même. il existe plusieurs cirques dont le plus ancien et le plus imposant est le Circus Maximus, de dimensions colossales : situé dans une dépression entre le Palatin et l'Aventin, il mesurait, après des agrandissements et aménagements successifs six cents mètres de long sur deux cents de large, au deuxième siècle ap. J.-C., et il pouvait contenir de deux cent cinquante à trois cent mille spectateurs.
On y assiste à des courses, à des combats de lutteurs, à des exercices de voltige à cheval, qui ont un caractère guerrier, mais surtout à des courses de char pour lesquelles il a été conçu dans sa forme. Le spectacle dure une journée entière. Il est précédé d'une procession qui, sous la conduite du préteur, part du champ de Mars et traverse la Ville, et d'un sacrifice de boeufs. Sous la République, s'affrontent deux écuries, les verts, faction du parti populaire, et les bleus, faction du parti conservateur ce qui exacerbe les passions des spectateurs qui parient en fonction de leurs opinions politiques.
Les attelages font sept tours de piste. Tout l'art des cochers consistait à éviter les accidents (collision avec un concurrent, accrochage d'une borne serrée de trop près) et à ne pas perdre de terrain dans les virages pris trop larges. Un personnel nombreux travaille pour les écuries mais la gloire revient aux chevaux et aux cochers. Ceux-ci sont souvent de naissance basse, voire servile : ils gagnent des fortunes et acquièrent une renommée immense, dont un accident mortel les prive prématurément. Les courses font l'objet d'enjeux qui enrichissent ou ruinent les parieurs. Elles accaparent les esprits et les détournent des soucis de la vie quotidienne et de velléités séditieuses, elles concourent au maintien de la tranquillité publique. voulue par les empereurs.
Le théâtre
L'institution des jeux scéniques à Rome remonte, selon la tradition, à 364 av. J.-C. Elle est d'origine étrusque. A l'occasion des fêtes populaires, qui rythment l'année, s'étaient déjà développés des spectacles qu'on peut apparenter à la farce. Ils étaient grossiers, voire obscènes, chants fescennins, atellanes (les acteurs sont très typés, ils improvisent sur un canevas comme dans la comedia dell arte), satires (mélanges de parties parlées, de mimes, de danses), manifestation certaine de l'exubérance et de la joie de vivre des participants. A cette tradition du terroir vont se substituer, sans l'évincer complètement, sous l'influence des Grecs avec lesquels les Romains sont dès longtemps au contact dans l'Italie du sud et en Sicile, les pièces de théâtre qui nous sont plus familières, les tragédies et les comédies.
La tragédie
Les tragiques imitent les Grecs. On distingue deux sortes de pièces, celles dont le sujet est emprunté aux légendes et à l'histoire grecques et celles qui traitent d'un sujet romain. Plusieurs auteurs illustreront et enrichiront le genre, qui subira une éclipse presque totale jusqu'à ce que le philosophe Sénèque écrive au Ier siècle ap. J.-C., des tragédies imitées d'Eschyle, de Sophocle et d'Euripide, par exemple Agamemnon, les Phéniciennes, les Trovennes, Médée, Phèdre), qu'on représente encore de nos jours.
La comédie
Elle est représentée essentiellement par deux très grands auteurs, Plaute (vers 254-184 av. J.-C.) et Térence (vers 190/185-159 av J.-C.). Du premier nous sont parvenues vingt pièces, du second, mort jeune, seulement six. Il arrive que Térence s'inspire de deux pièces grecques pour composer une comédie ( procédé. dit de la contamination). Si la vie de Plaute est un véritable roman, celle de Térence, dans l'entourage de hauts personnages cultivés, plus unie et plus calme, ils ont eu à lutter tous deux contre un public ignare et inculte, grossier et turbulent et quelquefois aussi, contre des concurrents jaloux et mal intentionnés.
Semblables dans leur composition (un prologue suivi de plusieurs actes comportant eux-mêmes plusieurs scènes), elles différent par la conduite de l'action, assez lâche chez Plaute, habile et rigoureuse chez Térence. Les personnages sont empruntés à la tradition (jeune premier en conflit avec son père, dont il convoite les biens pour satisfaire ses plaisirs et qu'il cherche à gruger, jeune fille pleine de réserve, père sévère et tyrannique qui a oublié sa folle jeunesse, esclave insolent qui met ses talents au service de son jeune maître, courtisane distinguée et habile, marchand d'esclaves cupide et brutal etc.) La peinture qu'en fait Térence est plus fine, plus délicate et plus nuancée.
Ces comédies d'intrigue, de caractère et de mœurs à la fois ont plus de vérité humaine chez Térence mais la force comique de Plaute est incontestablement plus grande : il fait rire aux éclats alors que Térence, plus retenu, fait seulement sourire. Ces pièces, écrites en vers variés, comportent des parties parlées et des parties chantées, qui tiennent une plus grande place chez Plaute. L'évolution rapide de Plaute à Térence a désorienté le public populaire mais séduit les milieux aristocratiques au goût plus raffiné. Lisez l'Avare et l'Amphitryon de Molière et vous n'aurez pas de mal à voir ce que ces deux pièces doivent à l'Aulularia ( La Marmite) et à l'Amphitryon de Plaute.
Les lieux
Les représentations théâtrales ont été données pendant très longtemps dans des installations temporaires en bois. C'est. Pompée, général et homme politique de premier plan à la fin de la République qui a construit le premier théâtre en pierre, en 55 av. J.-C. D'une capacité de 27’000 places assises environ.
Deux autres théâtres, édifiés à la fin du Ier siècle av. J.-C. ont respectivement 7’700 et 14’000 places assises. On est loin à la fois du Circus Maximus et des plus grands théâtres de notre époque. Il est paradoxal que des monuments de cette importance aient. été construits à Rome et dans tout le monde romain à l'époque où la création était tarie et où la faveur du public n'allait plus qu'à des formes dégradées de la tragédie comme la pantomime, ou de la comédie, comme le mime. Pour la forme, le théâtre romain s'inspire au début des édifices grecs mais il n'est pas adossé à une colline et il a pris rapidement un aspect original. Il pouvait être couvert d'une toile destinée à protéger les spectateurs du soleil, les représentations ayant. lieu à ciel ouvert. Il existe aussi des théâtres couverts.
Le spectacle et les acteurs
L'organisation des spectacles est confiée par le magistrat responsable à un chef de troupe qui a acheté la pièce à jouer. Les acteurs, uniquement des hommes pendant très longtemps - le métier est déconsidéré - sont soit d'origine servile soit des affranchis : sauf pour la satire et l'atellane, les citoyens étaient en effet interdits de scène et ils perdaient leurs droits s'ils passaient outre à cette interdiction.
Comme chez les Grecs, les acteurs portaient, à partir du IIe siècle av. J.-C., des cothurnes (chaussures à semelle très épaisse qui rehaussent la taille de l'acteur) et des masques, dont l'expression était adaptée à la situation heureuse ou malheureuse dans laquelle se trouvait le personnage, à tel ou tel moment de l'action. Les masques ont aussi la propriété d'amplifier la voix. Au cours de la représentation, qui a lieu au début de l'après midi, avant le repas principal (cena) vers quinze/seize heures, les acteurs sont. exposés aux caprices d'un public parfois violent. Par précaution, le chef de troupe engage une claque vigoureuse. Les bagarres sont nombreuses. Le spectacle est gratuit et tout le monde (hommes, femmes enfants, esclaves) y a accès.
L'attitude des Romains à l’égard des spectacles
L'attitude des Romains à l'égard des représentations théâtrales et des spectacles du cirque, variable selon les époques, selon les exigences des publics (la rusticité, voire la grossièreté des uns contrastant avec le raffinement des autres) n'est pas fondamentalement différente de celle des spectateurs français des siècles passés et du nôtre.
On se ruait aux divers spectacles pour le plaisir qu’ils procurent et ils suscitaient un tel engouement, en particulier ceux du cirque et l'amphithéâtre, que la ville se vidait de ses habitants et que le pouvoir devait prendre des mesures de police pour protéger les habitations quasi désertes des entreprises des voleurs.
L'amphithéâtre mérite un traitement à part dans la mesure où son fonctionnement est spécifique de la civilisation romaine et où il suscite chez nous horreur et réprobation (Jérôme Carcopino, La vie quotidienne à Rome à l'apogée de l'empire, Roland Auguet, Cruauté et civilisation, les jeux romains). Nous avons vu que, substitués aux sacrifices humains de prisonniers de guerre, les premiers combats de gladiateurs avaient représenté un progrès. Mais dès le premier siècle av. J.-C. ils ont pris une autre dimension. Pour éblouir leurs concitoyens, pour capter leurs suffrages, les hommes politiques ont donné des spectacles de plus en plus grandioses assurément mais aussi de plus en plus meurtriers et cruels. Le pli était pris et pendant plusieurs siècles, sous l'Empire, ils ont été un instrument de gouvernement. Si Tibère (14-37) par avarice, s'est abstenu souvent, tout en laissant faire d'autres grands personnages (Suétone, Tibère), Claude (41-54) y trouvait l'occasion de satisfaire sa cruauté (Suétone, Claude). | |
| | | Vidar Blackeu Viking
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| Sujet: Re: Empire Romain Jeu 4 Mai - 18:09 | |
| Les combats de gladiateursL’histoire de ces spectacles Les inventeurs des combats de gladiateurs seraient les Etrusques chez qui, lors des funérailles de personnages importants, ils auraient été substitués aux sacrifices de prisonniers de guerre. Les combats de gladiateurs, si horribles qu'ils aient été, ont représenté, un progrès puisqu'ils se sont substitués, à l'origine, chez les Etrusques, aux sacrifices humains. Attestés dans l'Iliade par les historiens et dans la peinture (tombes, vases, urnes. sarcophages), ceux-ci n'ont d'ailleurs jamais disparu complètement. Ces combats sanglants auraient été introduits à Rome entre 300 et 250 av. J.-C. (peut-être en 264). Mais auparavant, ils s'étaient répandus et développés en Campanie, un peuple de cette région, les Samnites, fournissant en abondance les combattants nécessaires. D'un rite funéraire privé, hommage dû et rendu au défunt - d'où le nom de munus (=devoir) attribué à cette pratique (au pluriel munera, très souvent employé) - on est passé à un spectacle public qui, très tôt, en prenant de l'ampleur (le nombre des combattants, faible au début, augmente sans cesse) a recueilli les faveurs du peuple. Les combats deviennent un spectacle dès la fin du second siècle avant J.-C. Dans le courant du Ier avant J.-C., ils servent les ambitions des hommes politiques qui y engloutissent des sommes énormes. L'hommage rendu à un mort passe au second plan. Pour satisfaire un public de plus en plus exigeant, le spectacle, déjà sous la République, puis davantage encore sous l'Empire, devient grandiose. Les lieux où se déroulent les spectacles des gladiateurs A l'origine, les combats de gladiateurs se déroulèrent au Forum. Les spectateurs, qui ne disposaient pas de places assises, y assistaient dans des conditions très inconfortables, voulues par le Sénat. Ce n'est qu'au premier siècle av. J.-C. que furent construits les premiers amphithéâtres, en bois d'abord, démontables. Le premier monument en pierre date de 29 av. J.-C. Détruit lors de l'incendie de 64 ap. J.-C., il est remplacé, sous les Flaviens (71-96), par le Colisée qui continue de braver les siècles, malgré les injures du temps et le pillage des pierres par les générations successives. A noter que les habitants de Pompei avaient devancé les Romains puisqu'ils avaient construit, vers 70-65 av. J.-C., un bâtiment qui, sans porter le nom d'amphithéâtre, en remplissait toutes les fonctions. Ce type d'édifice s'est répandu en Italie et dans tout le monde romain. En Gaule, citons Arles, Lyon, Saintes parmi bien d'autres. L'amphithéâtre est un vaste édifice, d'une architecture imposante et harmonieuse : le Colisée mesure 188 m sur 150 m sa hauteur étant de 52 m et son tour de 527 m. Il ouvre sur l'extérieur par de grandes arcades, portes au niveau du sol, fenêtres aux étages, qui aèrent le monument. Le public circule dans une galerie intérieure et accède par des escaliers aux étages d'où il se répand sur les gradins (cavea). Sur ces gradins, les spectateurs (de 50’000 à 60’000 au Colisée) sont répartis en fonction de la classe sociale à laquelle ils appartiennent. Hommes et femmes, d'abord admis ensemble, sont séparés sur l'ordre de l'empereur Auguste. Partout des éléments décoratifs (statues, marbres, mosaïques) atténuaient la sévérité de l'édifice, tout en remplissant une fonction utile (séparation des rangées de gradins). Outre les lieux de spectacle permanents en pierre, on construit en cas de besoin, des amphithéâtres en bois, démontables, qui n'étaient pas d'une solidité à toute épreuve. De la place qu'il occupe, le spectateur peut voir la cavea et l'arène. La cavea se partage en plusieurs parties. Les spectateurs importants disposent de places réservées, plus confortables. L'empereur, sa famille et ses proches occupent une loge vers laquelle convergent tous les regards quand le moment est venu de décider du sort d'un vaincu. Des toiles mobiles fixées à des mâts, d'une orientation variable selon l'ensoleillement, protègent le public de la chaleur excessive : elles sont maniées par les marins de la flotte. L'arène, dans laquelle se déroulent les spectacles, est un espace (d'environ 4500 m2 au Colisée), transformable selon les circonstances (combats de gladiateurs, chasses, batailles navales etc.). A une des extrémités du grand axe s'ouvre une porte par laquelle entrent les gladiateurs, au cours du défilé pompeux qui précède le combat, à l'opposé la porte par laquelle on évacue les morts. Les ouvertures, d'où sortent les fauves, le plus souvent en hésitant parce que le passage brusque de l'ombre à la lumière, l'espace, les rumeurs de la foule les effraient (dans ce cas des employés les poussent dehors avec des torches allumées), les dispositifs ingénieux qui protègent le public et le personnel (par exemple celui-ci trouve refuge dans de petites cabanes quand les fauves se retournent contre lui, comme dans les corridas), font partie des aménagements visibles. Ce que le public ne voit pas, ce sont les installations intérieures, en particulier, les souterrains où on parque, dans les cages dont on s'est servi pour les transporter, les bêtes avant le spectacle. Des monte-charge les amèneront au niveau de l'arène dans des loges ouvrant sur celle-ci. Les différents types de spectacles La variété des spectacles, exceptionnelle sous la République, est devenue de plus en plus large avec le temps : pour nous, les images les plus connues sont le combat des gladiateurs, la mise à mort des vaincus et des condamnés, en particulier des chrétiens livrés aux fauves. En fait les spectacles offrent des aspects bien plus divers : combat de deux hommes entre eux, combat de deux troupes armées, lutte contre des animaux (chasses), lutte d'animaux les uns contre les autres, hommes désarmés livrés aux bêtes, combats navals, représentations théâtrales à l'issue desquelles l'acteur qui joue le rôle d'un personnage légendaire, ou plutôt celui qu'on lui substitue au dernier moment, meurt pour de bon. Le spectacle consiste même parfois en des parodies de combats. Tous ces spectacles sont régis par des règles strictes qui témoignent de l'imagination de ceux qui les ont inventés et "améliorés", mais aussi de leur cruauté. Ils coûtent cher aux organisateurs. Sous la République, ils sont un moyen pour les ambitieux, de se concilier les faveurs de la plèbe. Sous l'Empire, à partir de Domitien (81-96 ap. J.-C.) si les magistrats et les Particuliers peuvent encore se permettre d'en donner dans les villes de province, dans la Ville par excellence, Rome, personne n'oserait, sauf dans des périodes autorisées, très limitées dans le temps, imiter les ancêtres. Le Prince est devenu le seul dispensateur de ces festivités, marque de la Puissance et de la richesse de l'Etat, donc de la sienne, moyen d'asseoir son pouvoir sur les foules. Les gladiateurs Ce sont des prisonniers de guerre, des condamnés à mort, mais aussi des hommes libres attirés par le gain ou le goût de paraître, parfois même des membres de l'aristocratie (sénateurs et chevaliers). Le recrutement a beaucoup varié selon les époques. Le particulier ou le magistrat désirant offrir un spectacle s'adressait à un chef de troupe qui louait ou vendait les combattants qu'il avait recrutés et dont il assurait l'entretien et l'entraînement dans des casernes privées. Il exerçait un métier méprisé mais lucratif. Son rôle a perdu peu à peu de son importance, des particuliers entretenant eux-mêmes des troupes sans encourir aucun déshonneur puisqu'ils n'étaient pas des professionnels et n'en tiraient aucun profit d'argent. Sous l'Empire, l'Etat, devenu l'unique entrepreneur de spectacles, à Rome du moins, recrute les futurs combattants dans toutes les provinces, assure leur entretien et les loges (sauf les hommes mariés qui peuvent vivre à l'extérieur) dans de grandes casernes, certaines étant réservées aux gladiateurs, d'autres aux "chasseurs". Ces casernes, outre les cellules des hommes hébergés, comportent des salles d'entraînement, des ateliers, des magasins. Y séjournent ou y sont attachés des armuriers, des forgerons, des maîtres d'armes, un médecin. Il existe un grand nombre de types de combattants, qui se distinguent par leur armement et par suite leur manière de combattre(le mirmillon et le rétiaire, qui combattent souvent l'un contre l'autre - il n'est pas d'usage de faire affronter des combattants de la même catégorie). Le premier porte un casque à cimier en forme de poisson, se protège avec un bouclier oblong et attaque avec une épée. Le second, dont seul le bras gauche est protégé par une pièce métallique, s'efforce, avec un trident de tenir à distance son adversaire et cherche, avec un filet de l'envelopper et de l'immobiliser. S'il échoue dans cette manœuvre et perd son filet, son sort est scellé. Certains combattants portent le nom du peuple dont ils sont originaires, le Samnite, le Thrace, le Gaulois et ont un armement qui leur est propre. Un combat se déroule selon des règles strictes, certains coups sont interdits ; celui qui les hasarde s'aliène le public et est rappelé à l'ordre par le laniste. Au terme du combat, les spectateurs imposent généralement au président des jeux ( l'editor), la décision d'épargner le vaincu ou de le faire mourir de la main de son vainqueur. Ils se montrent impitoyables à l'égard de celui qui, à leurs yeux, a fait preuve de lâcheté ou n'a pas respecté les règles du combat. Mieux vaut aussi combattre en fin d'après-midi, à l'heure où la foule, rassasiée de sang, se lasse de sa propre cruauté. On a constaté qu'avec le temps la grâce a été de moins en moins accordée et le nombre de mises à mort a augmenté, ce qui n'était pas sans poser un problème pour qu'on pût avoir des combattants à disposition. Il y a un rituel de la mise à mort et, à la caserne, le gladiateur apprenait comment il faut donner la mort et comment il faut la recevoir pour mériter l'ultime éloge. Le vainqueur d'un combat reçoit des récompenses (palme honorifique, argent, objets précieux) mais il périra peut-être dans un autre affrontement. Il est arrivé à certains que ce fût de la main d'un adversaire qu'il avait épargné dans une rencontre précédente, d'où ce conseil inscrit sur les murs des casernes ; "Egorgez le vaincu quel qu'il soit". Il peut aussi être libéré par anticipation, sur décision de l'empereur, ou au terme de son engagement. Il recevait alors une baguette en bois, symbole de sa valeur et de son courage. Il est arrivé plus d'une fois que le gladiateur libéré se soit rengagé, soit qu'il fût incapable de se réadapter soit qu'il ne pût se déprendre de la vie de caserne et de l'atmosphère de l'amphithéâtre. Si les combats des hommes entre eux ont abouti à de véritables massacres, ceux mettant en scène des animaux n'ont pas été moins sanglants, surtout quand il s'agissait d'une forme d'exécution capitale. | |
| | | Vidar Blackeu Viking
Nombre de messages : 2711 Localisation : Dans la forêt d'Asgard Date d'inscription : 13/02/2006
| Sujet: Re: Empire Romain Jeu 4 Mai - 18:09 | |
| Les animaux aussi sont morts par milliers, animaux sauvages ou animaux domestiques On allait chercher fort loin, en les payant très cher, éléphants, rhinocéros, girafes, autruches, ours, tigres, panthères, lions etc, destinés à figurer dans la ménagerie impériale et dans les jeux de l'amphithéâtre. La nourriture des bêtes, les longs voyages par terre et sur mer coûtaient des sommes si considérables que le trésor public en fut parfois lourdement obéré. L'Afrique, l'Europe, l'Asie ont été exploitées pendant des siècles pour satisfaire les passions du peuple-roi.
Même un empereur philosophe comme Marc Aurèle (161-180) ne pouvait envisager de supprimer les jeux, répandus dans tout l'Empire. A son époque, ils étaient devenus plus sanglants encore. Y a-t-il eu des Romains pour s'élever contre ces spectacles ? Oui, sans doute, mais pour quelles raisons et jusqu'où sont-ils allés dans leur protestation ? Quel fut le rôle des chrétiens dans leur abolition ? C'est ce que nous essaierons de comprendre et de mettre en lumière.
Les historiens de notre époque ont montré que les spectateurs étaient devenus de plus en plus exigeants. L'espoir de vie des gladiateurs s'est amenuisé avec le temps : à la mort au combat s'est ajouté l'égorgement du vaincu. Il est rare sous Auguste (30 av. J.-C. - 14 ap. J.-C. et ne s'applique qu'à celui dont le public veut punir le manque de combativité ou la lâcheté (un gladiateur périt en moyenne à son dixième combat), il devient la pratique courante : à l'époque de Marc Aurèle, un gladiateur succombe à son troisième duel. On cite l'exemple d'un mécène du troisième siècle qui pour satisfaire le goût des spectateurs, n'a pas hésité à faire égorger tous les vaincus des onze paires qu'il avait fait combattre : il espérait ainsi accroître sa popularité et s'assurer un succès dans une élection locale. Pourquoi parce que les spectateurs aimaient voir comment le vaincu acceptait son sort. Ils observaient et scrutaient son visage à l'approche du moment fatal. Celui qui ne montrait aucune émotion avait bien rempli son contrat. Il avait droit à l'admiration du public.
Un gladiateur digne de ce nom mettait son point d'honneur à affronter la mort sans sourciller, ce à quoi il s'était entraîné dans sa caserne-école. Il nous est difficile de comprendre pourquoi un spectacle si horrible exerçait une telle fascination non seulement sur les Romains mais sur les peuples chez qui ils avaient transporté ces jeux. Certains s'y sont essayés et ont esquissé des explications.
Il arrivait parfois que le peuple, saisi d'un mouvement de pitié, se lassât du spectacle, même quand il mettait en scène seulement des bêtes. Nous savons que des Romains en petit nombre et objet de mépris pour cela, manifestèrent leur dégoût et leur réprobation. Des écrivains célèbres ont exprimé aussi leur hostilité à l'égard de ce que se passait dans l'arène S'ils admirent les gladiateurs pour leur courage, présenté comme un modèle dont on pourrait s'inspirer pour régler sa propre vie morale, ils les méprisent en même temps - ces combattants font partie de la lie de la population. Assister à un combat c'est perdre un temps précieux, qu'on pourrait consacrer à des tâches plus utiles et plus nobles, c'est courir aussi le risque d'être contaminé.
Le déclin et la fin de la gladiature
Progressivement dans le courant du IVe siècle avant de disparaître définitivement. Alors que le goût qu'éprouvaient pour elle les hommes et les femmes de toutes les conditions sociales, à Rome et dans tout l'Empire, avait été si vif et ne s'était guère affaibli pendant cette si longue période, alors que le dédain que suscitaient les jeux chez nombre de bons esprits n'avait débouché sur aucune action concrète. C'est sans doute qu'une évolution lente s'est produite dans les esprits et qu'elle a concerné le pouvoir lui-même. L'influence des païens éclairés et surtout du christianisme a été déterminante : les chrétiens, minorité persécutée avec plus ou moins de vigueur et de continuité selon les époques, ont vu leur nombre s'accroître dans le peuple d'abord et, peu à peu, dans toutes les sphères de la société jusqu'au moment où les empereurs eux-mêmes se sont convertis (Constantin reconnaît de fait la religion chrétienne comme religion d'Etat en 312. Il meurt en 337).
Cette conversion de caractère religieux a été suivie ou accompagnée d'un changement profond de l'attitude du pouvoir à l'égard des sujets. Un empereur païen ne voyait dans les populations de l'empire qu'une foule dont son administration s'occupait activement, et de façon bénéfique sans doute, mais qu'il méprisait dans son for intérieur. L'univers des gouvernants et des gouvernés n'étaient pas de la même essence. Pour un empereur chrétien, les sujets restaient des sujets mais ils étaient assurément des enfants de Dieu, comme lui-même, et il leur devait sa protection tutélaire, qui se manifestait tout autant dans la vie morale et spirituelle que dans leur existence matérielle. Or les spectacles - tous les spectacles - détournent de Dieu et souillent les âmes. L'Eglise condamne donc le cirque, le théâtre et, à plus forte raison, l'amphithéâtre, lieu de mort, d'autant plus vigoureusement que les chrétiens en avaient été maintes fois les victimes. Tous ceux qui, passant en jugement, n'abjuraient pas leur foi étaient mis à mort ou livrés aux bêtes. L'exemple le plus connu, en Gaule, est celui des martyrs de Lyon, sainte Blandine, saint Pothin et leurs compagnons en 177. La construction de la Cité de Dieu ne pouvait s'accommoder de l'existence et de la pérennité de jeux dégradants et sanglants. Les spectacles sportifs, ceux du cirque et du théâtre réapparaîtront bien des siècles plus tard, malgré l'opposition de l'Eglise pour certains, jamais les jeux de l'amphithéâtre. | |
| | | Vidar Blackeu Viking
Nombre de messages : 2711 Localisation : Dans la forêt d'Asgard Date d'inscription : 13/02/2006
| Sujet: Re: Empire Romain Jeu 4 Mai - 18:10 | |
| Les bâtiments romainsLe Colisée de Rome L’organisation de la cité Romaine Les cités romaines ressemblaient beaucoup aux villes d'aujourd'hui : elles avaient des routes, des bâtiments à étages, des maisons, des commerces et des établissements publics. On y trouvait de tout : à manger et à boire, de quoi se vêtir, des meubles, des lieux de spectacle et des lieux d’études, et bien sûr, des temples pour prier les dieux. Les romains avaient maîtrisé l'eau. Des thermes, bains publics, servaient tous les habitants. L'eau arrivait dans la ville par des aqueducs. Elle était stockée dans des réservoirs d'où elle était dirigée jusqu'aux thermes, aux fontaines publiques et même directement jusqu’aux maisons des riches, qui avaient l’eau courante chez eux. Il y avait des boutiques et des marchés. Autour du centre de la cité, se trouvaient les ateliers, où des ouvriers fabriquaient tout ce qui est nécessaire : vêtements, meubles, mais aussi des armes pour les soldats. Un peu plus loin, des fermes fournissaient la nourriture nécessaire aux habitants. Les routes étaient pavées et certains quartiers étaient très luxueux, avec des statues et des monuments. Les temples La religion est très importante chez les romains. Ils honorent de nombreux dieux. Le plus important est Jupiter, dieu de la lumière et maître de la foudre. Chaque dieu a son prêtre. Les temples romains sont souvent rectangulaires. Au centre, se trouve la statue du Dieu. Les temples sont entourés de colonnes et richement décorés à l'intérieur. Le temple est généralement surélevé et parfois le paysage est aménagé pour le mettre en valeur. Le Sénat Sous la république, le Sénat est la plus haute autorité romaine. C'est le centre du gouvernement. Le Sénat est consulté pour tout : la religion, les finances, la politique extérieure. Il reçoit et nomme les ambassadeurs. Il s'occupe également du recrutement militaire et de la nomination des généraux, ainsi que de l'organisation du gouvernement des provinces. La salle du Sénat se nomme la Curie. Pendant la séance, la porte de la Curie reste ouverte, mais personne n'a le droit d'y entrer. Les sénateurs s'assoient sur des bancs. Ils n’ont pas de place fixe. La séance est présidée par celui qui l'a convoquée. Après les auspices, le président lit l'ordre du jour. Les sénateurs s’expriment à tour de rôle, dans l'ordre de la hiérarchie. Personne ne peut les interrompre, même s'ils s'écartent du sujet. Pour voter, chaque sénateur se lève et va rejoindre le groupe qui représente son opinion. A partir du consulat de César (59 av. J.-C.) les comptes rendus des séances sont publiés. Les amphithéâtres Les combats de gladiateurs ont été inventés par les Etrusques. Il s'agissait à l'origine de remplacer par des combats les sacrifices de prisonniers de guerre. Au début, les combats de gladiateurs se déroulaient au Forum. Il n'y avait pas de places assises. Les premiers amphithéâtres furent construits en bois. Ils étaient démontables. Plus tard, les Romains construisent des amphithéâtres en pierre, dont le plus célèbre, le Colisée, mesure 188 m sur 150 m, avec une hauteur de 52. Il peut accueillir de 50’000 à 60’000 spectateurs. Dans l'amphithéâtre, des statues et autres décorations séparent les rangées de gradins. Des toiles tenues par des mats protègent le public du soleil. L'arène dans laquelle se déroulent les spectacles est un espace transformable selon le type de spectacle. Les spectateurs s’installent dans les gradins en fonction de la classe sociale à laquelle ils appartiennent. Les hommes et les femmes étaient au début assis ensemble, mais depuis l'empereur Auguste, ils sont séparés. Les spectateurs importants disposent de places réservées, plus confortables. L'empereur et son entourage ont une loge particulière. Le cirque Le plus ancien et le plus grand des cirques est le Circus Maximus. Il mesurait, 600 m de long et 200 m de large. Il pouvait accueillir 250’000 à 300’000 spectateurs. Le cirque est en fait un stade, construit pour les courses de char. Mais on peut aussi y voir d'autres spectacles, comme des combats de lutteurs ou des exercices de voltige à cheval, qui ont un caractère guerrier. Le spectacle dure toute la journée. Avant le spectacle, une procession traverse la ville. Le spectacle principal du cirque est la course de chars. Les attelages doivent faire 7 tours de piste. Tout l'art des cochers consistait à éviter les accidents (collision avec un concurrent, accrochage d'une borne serrée de trop près) et à ne pas perdre de terrain dans les virages pris trop larges. Les chevaux et les cochers gagnants sont des héros : ils gagnent des fortunes et acquièrent une renommée immense. Mais les courses sont dangereuses et ils peuvent être tués à tout moment. Les courses sont très populaires. Elles sont l'objet de paris (interdits) où les Romains pouvaient perdre des fortunes. En occupant les habitants de la cité, les jeux du cirque les éloignaient d'activités séditieuses, pour la plus grande tranquillité de l'empereur. Les théâtres Les premiers théâtres sont des constructions provisoires en bois. En 55 av J.-C., Pompée fait construire le premier théâtre en pierres. Il peut accueillir plus de 20’000 personnes. Les autres théâtres sont plus petits. Le théâtre pouvait être couvert d'une toile destinée à protéger les spectateurs du soleil. Il existe aussi des théâtres couverts. L'accès au théâtre est permis à tous, femmes, enfants, et esclaves. Le spectacle est gratuit. Le financement du théâtre est assuré par l’état, mais comme cela ne suffit pas, le magistrat organisateur complète le budget de sa poche, ce qui lui permet de gagner des voix aux élections. Les accessoires sont assez perfectionnés : costumes somptueux, rideau de scène, machinerie qui permet de faire descendre du ciel dieux et héros. Les thermes A domicile, la toilette consistait à se laver chaque jour les jambes, les bras et le visage. Les Romains ne se lavaient complètement qu'une fois par semaine. Sous l'influence de la civilisation grecque, on construit à Rome les premiers bains publics, assez rudimentaires. Ils proposent de l'eau chaude et froide dans des baignoires communes avec massages et applications d'onguents. En 25 av J.-C. apparaissent les premiers thermes. On y trouve, en plus des bains chauds et froids, des piscines et des jardins pour se promener après la toilette. Plus tard, les thermes deviennent des établissements incontournables dans la vie des Romains. Ils y vont tous les jours, après le travail. L'entrée aux thermes est gratuite pour les enfants et très peu chère pour les adultes, ainsi tout le monde peut y aller. Il y a des pièces réservées ou des horaires particuliers pour les femmes. Les thermes ne servaient pas qu’à se laver. On aimait aussi y aller pour passer un moment agréable de détente et de loisir avec ses amis. Les monuments honorifiques Les Romains attachent beaucoup d’importance aux monuments honorifiques et commémoratifs. Les premiers arcs honorifiques portent des statues de dieux ou celle du personnage honoré. Pendant l’Empire, des arcs somptueux honorent l’empereur et les généraux importants. Ils sont décorés par des colonnes, frontons, niches, inscriptions, des statues et, souvent, le char triomphal. Ils peuvent également commémorer autre chose que des exploits militaires. L’empereur Hadrien, par exemple est montré en train d’affronter des bêtes sauvages à la chasse et de célébrer des sacrifices. Une colonne, ou un groupe de colonnes, surmontée de la statue du personnage honoré est aussi un monument honorifique. Les colonnes des empereurs sont particulièrement grandes et richement décorées. La colonne Trajane, par exemple, est en marbre. Elle est creuse, avec un escalier qui permet d’admirer en montant une frise sculptée longue de 200 m qui s’enroule en spirale en racontant les campagnes de Trajan contre les Daces. Il y a d’autres monuments honorifiques : autels, statues, obélisques, mausolées, etc. Les habitations Les premières habitations romaines sont des huttes rondes, faites de torchis, avec un toit de chaume ou de branchage. Elles n’ont qu'une porte et pas de fenêtres. Les Etrusques ont appris aux Romains à construire de véritables maisons, rectangulaires (domus). Ces maisons n’ont toujours pas de fenêtres. Au centre de la domus, se trouve l'atrium, qui sert à la fois de cuisine, de salle à manger (triclinium) et de chambre à coucher (cubiculum). Dans un coin est placé un autel domestique où l'on vénère les divinités protectrices de la maison (lararium). Derrière l'autel, il y a un hangar (tablinum), qui sert de bureau au maître de maison. Sous la République, les Romains aisés, influencés par les Grecs, se font construire de véritables hôtels particuliers avec colonnes et jardins (péristyle), reliés par un corridor à leur ancienne maison au-delà du tablinum. Le tablinum s’ouvre alors sur le péristyle d’un côté et sur l'atrium de l’autre. Ces maisons peuvent avoir un étage et des pièces de réception, richement décorées. Derrière la maison se trouve un jardin organisé de façon géométrique. Les immeubles Les gens moins riches habitent dans des immeubles (insulae) divisés en logement (cenacula). Certains des immeubles ont plus de 20 mètres de haut et jusqu'à sept étages. Les habitants les plus pauvres occupent les étages supérieurs. Les insulae ont des fenêtres, sans vitres, et des balcons pour aérer les logements. Il n'y a pas d'atrium ni de cheminées. Les appartements ne possèdent pas l'eau courante. Une fontaine en bas de chaque immeuble permet de s’approvisionner en eau. La cuisine se fait sur des réchauds. On se chauffe avec des braseros. Pendant l'empire, les insulae se multiplient. L'hygiène et l'état des bâtiments sont souvent déplorables et les incendies sont fréquents. Beaucoup de maisons ont une ou plusieurs boutiques au rez-de-chaussée. Le propriétaire loue la boutique ou l’exploite lui-même. Une boutique est une pièce unique qui donne sur la rue. Elle est fermée la nuit par des volets. Les boutiques sont signalées par des enseignes illustrées. Les villas et les palais Les villas sont des résidences de plaisance, construites par de riches Romains, à la périphérie des villes ou au bord de mer. Sous l'empire, les villas sont somptueuses et très étendues. Certaines sont de véritables palais. Elles ont des parcs plantés d'arbres et d'essences rares, avec des fontaines, des statues, et même des lacs, des grottes, des tombeaux… Les villas des stations balnéaires ont de larges baies qui donnent sur la mer. Elles possèdent leur embarcadère. Les meubles sont de bois précieux, avec des associations d'ivoires ou d'écailles et des appliques d'argent ou d'or. Les formes sont élaborées, raffinées. Les tables sont de bronze avec un plateau de marbre. Les riches possèdent de la vaisselle d'argent. Au début, elle est surtout exposée au regard sur de beaux meubles, mais plus tard, le luxe sera sans limite : la vaisselle sera d’or et les plats gigantesques. Les ponts, les ouvrages d’art et les routes Le moyen de transport le plus économique et donc le plus répandu est le cheval ou le mulet. Les paysans utilisent généralement un chariot tiré par des bœufs ou des mulets. Les riches voyagent dans des chariots couverts et confortables. Ces chariots peuvent être loués dans des relais de poste. Pour contrôler et développer les territoires conquis, et également faire du commerce, les Romains ont construit de nombreuses routes. Les voies romaines suivent un tracé rectiligne, caractéristique. Les Romains ont également construit des ponts, avec des arcs et des voûtes. Toutefois, l’essentiel du trafic reste maritime et fluvial. Les Romains ont donc construit de nombreux ports. Les fontaines Les Romains utilisaient beaucoup d’eau. Cette eau est amenée de la source vers la ville par des aqueducs. Certains sont très longs. Des ponts permettent aux aqueducs de franchir les vallées. Les aqueducs étaient des constructions magnifiques, qu’on peut encore admirer aujourd’hui. Le pont du Gard (Ier siècle ap. J.-C.) est un exemple rare d’agencement à trois ponts superposés. L’aqueduc de Ségovie (Ier siècle ap. J.-C.) compte cent dix-neuf arches. L’aqueduc de Carthage (IIe siècle ap. J.-C.) parcourait 132 km. En ville, l’eau est stockée dans des réservoirs pour alimenter les thermes, les fontaines et les latrines publiques (W-C). Les riches demeures ont un réseau d'alimentation privé. L’eau est également utilisée par certaines installations artisanales, comme les moulins. Le forum Le forum est la place publique. Il occupe un grand espace à l’intersection des grands axes de la ville. Le forum abrite les activités commerciales. C’est là qu’ont lieu les actes majeurs de la vie publique, civile et religieuse. Le forum typique est un rectangle bordé de portiques. On y trouve trois bâtiments principaux : un temple, qui domine la place, le Sénat ou la salle de réunion du conseil municipal, et la basilique. Près du forum, ou sur la place même, on peut trouver le bâtiment des archives et une bibliothèque, ainsi que des marchés et parfois de véritables centres commerciaux. Ce sont généralement des places bordées de colonnades, qui peuvent être très luxueuses. Mais on trouve des boutiques dans de nombreuses rues de toute la cité. Elles sont installées au rez-de-chaussée des maisons, de même que des ateliers. Il y a aussi de nombreux bars. Les thermes, cirques, théâtres et amphithéâtres sont plutôt situés à la périphérie de la ville. | |
| | | Vidar Blackeu Viking
Nombre de messages : 2711 Localisation : Dans la forêt d'Asgard Date d'inscription : 13/02/2006
| Sujet: Re: Empire Romain Jeu 4 Mai - 18:12 | |
| L'art de la Rome antiqueAntinoüs Mondragone Musée du LouvreApparus dans une très petite région du centre-nord de l'Italie, l'art et l'architecture romains restent pendant la période de la monarchie (751-509 av. J.-C.) et pendant les deux premiers siècles de la République (509-310 av. J.-C.) fortement influencés par la tradition étrusque et par d'autres cultures italiques - plus que par l'art grec, dont l'influence ne s'exerce que dans des cas isolés. Un art véritablement romain ne commence à se faire jour qu'à la fin du IIIe siècle et prend son véritable essor au cours du IIe siècle , à mesure que Rome impose son hégémonie, jusqu'à devenir le centre politique du monde méditerranéen hellénisé. Sous l'influence croissante de l'art et de l'architecture grecs, Rome entreprend une rénovation des formes traditionnelles d'architecture, de sculpture et de peinture. Il en résulte une forme d'art assez complexe. Par exemple, l'architecture des temples ne désavoue pas son origine italique, mais les œuvres sculptées sont totalement inspirées de l'art grec. D'autre part, des formes architectoniques entièrement nouvelles apparaissent, comme les édifices monumentaux construits sur voûte. L'art romain n'adopte pas une forme unique et facilement identifiable. Dans ce domaine, comme dans l'art du portrait, un bon nombre de courants artistiques et de traditions disparates coexistent et s'influencent réciproquement. De temps en temps des éclairs de grande créativité redonnent vie à une tendance générale de révolte contre le passé. L'art des provinces romaines, de la Bretagne à la Mésopotamie, des Balkans au Maroc, montre une très grande diversité de formes et de styles. L'architecture Jusqu'au Haut-Empire, le matériau de construction le plus répandu est la brique d'argile. Celle-ci se trouve renforcée de traverses de bois, que l'on utilise dans la structure des édifices privés, sacrés et publics. Les premiers Romains utilisent tous les types de pierre rencontrés dans leur région à la construction des terrassements, des fondations et des fortifications. La pierre calcaire est généralement taillée de façon irrégulière et grossière (opus siliceum), tandis que les roches plus tendres, comme le tuf volcanique, sont taillées en blocs (opus quadratum). Au II e siècle av. J.-C. , le travertin, plus résistant, commence à supplanter le tuf et les autres matériaux de construction dans la structure des édifices. Dans les dernières années de la République et pendant tout l'Empire, divers types de marbre seront utilisés, en quantité toujours croissante (31 av. J.-C.-324 apr. J.-C.). Dès l'époque étrusque, c'est surtout la terre cuite qui est employée à la fabrication des tuiles et des différents éléments de protection des parties en bois des édifices. L'emploi de la terre cuite décline au III e siècle av. J.-C. , quand la construction de temples en pierre se généralise. Au début de l'Empire commence la fabrication à grande échelle de briques cuites, destinées essentiellement au revêtement des murs de ciment (opus testaceum). Au II e siècle av. J.-C., un ciment extraordinairement résistant (opus caementicium), contenant une poudre volcanique appelée pouzzolane, remplace les matériaux traditionnels. On peut dès lors construire de façon plus rapide et plus économique, ce qui se traduit bientôt par un grand changement dans l'architecture. Le ciment peut désormais être coulé à l'intérieur des murs, ou à la surface des poutres de charpente; il peut également être employé à des constructions plus complexes, les voûtes par exemple. Habituellement, le revêtement des murs de ciment est constitué par des pierres lisses de forme irrégulière (opus incertum), ou par des pierres carrées disposées en arête de façon à former un dessin précis (opus reticulatum, au début du Ier siècle av. J.-C.), ou par des briques cuites (vers 30 av. J.-C.). Ces couches de couverture ont souvent servi de base aux revêtements de marbre ou de stuc. Au cours des Ier et IIe siècle apr. J.-C., la construction de thermes, de bâtiments commerciaux et de palais met en jeu des éléments complexes, comme les voûtes et les coupoles. Pendant cette même période, la conception de constructions traditionnelles, comme les temples et les basiliques, est renouvelée grâce à l'utilisation de la voûte en ciment. L'exemple le mieux conservé en est, à Rome, le Panthéon, reconstruit par Hadrien vers 118-128. Dédié à tous les dieux, ce temple, complété par Antoine le Pieux et restauré par Septime Sévère, conservera l'énorme coupole à caissons de l'époque d'Hadrien. Construite en ciment, elle mesure 43,30 m de diamètre - celui de l'oculus qui la perce en son centre est de 9 m - et couvre une cella circulaire agrémentée de sept niches. Les formes conventionnelles de l'architecture grecque et étrusque étaient encore utilisées avec des destinations variées. L'ordre toscan, qui, du début à la fin de la République, s'applique essentiellement aux temples, commence alors à intégrer des éléments de l'ordre dorique grec pour constituer le dorique romain. A partir du IIe siècle, l'ordre ionique grec et, surtout, l'ordre corinthien connaîtront une large diffusion dans la péninsule. On observe dans les temples de l'époque d'Auguste une fusion des chapiteaux ionique et corinthien. A la fin de la période républicaine, l'encadrement de l'arc en plein cintre par un entablement intégré et superposé constitue une nouveauté appelée à une large diffusion, dont le meilleur exemple est l'extérieur du Colisée. L'emploi toujours grandissant du mortier dans la structure des édifices relègue graduellement les ordres doriques, ionique et corinthien à une fonction essentiellement décorative, alors qu'ils avaient à l'origine une fonction structurale. Dans les provinces, les matériaux, les techniques et les formes des constructions vernaculaires s'imposent plus ou moins à l'architecture. Les régions de la Méditerranée orientale conservent les règles locales fixées par l'architecture grecque et hellénistique, la Rome impériale réussissant toutefois à exporter vers l'Orient certains types de construction, comme les thermes monumentaux, les aqueducs et, dans une certaine mesure, les amphithéâtres. Les édifices publics Dans les premiers temps de la République, le temple est encore étrusque: toit pesant avec de larges avant-toits et de massives décorations en terre cuite. Mais, au II e siècle av. J.-C., traditions locales et formes grecques se rapprochent pour créer une structure plus élégante: le podium et le profond portique frontal du temple étrusque sont conservés, mais dotés des proportions et des formes grecques. Ce style de temple, généralement d'ordre corinthien, gagne rapidement du terrain en Italie et en Occident. C'est au II e siècle av. J.-C. qu'apparaît à Rome la basilique, édifice rectangulaire destiné à diverses réunions, peut-être d'origine grecque (et dont seront plus tard inspirées les basiliques chrétiennes). Habituellement située sur le forum de la ville, elle comporte généralement une salle centrale spacieuse et imposante, couverte d'un plafond plat et entourée d'une colonnade simple ou double, souvent surmontée d'une galerie. L'histoire de l'arc de triomphe monumental commence vers 200 av. J.-C., mais l'arc n'acquiert sa forme classique que dans les premiers temps de l'Empire. Soutenu par de larges pilastres, un passage central voûté supporte un étage supérieur, l'attique, sur lequel sont disposées des statues en bronze doré. Un décor exécuté selon l'un des trois ordres, dorique, ionique ou corinthien, intégré ou partiellement indépendant, encadre les pilastres et le passage. Sur le côté de l'arc central, d'autres arcs constituent des passages moins importants. Le théâtre romain, contrairement à l'usage grec, réunit en une même structure la scène, l'orchestre semi-circulaire et les sièges des spectateurs. Construit au niveau du sol, cet ensemble repose habituellement sur des soubassements voûtés, qui doublent les accès. La scène basse s'appuie sur un élégant arrière-plan composé de colonnes harmonieusement disposées. Des soubassements de même type sont aménagés sous la zone réservée aux spectateurs des amphithéâtres ovales, comme le Colisée et le Circus maximus, destiné aux courses de chars. Dès 19 av. J.-C., Rome est dotée d'immenses bains impériaux (thermes d'Agrippa) de forme symétrique, agrémentés de grandes vasques enterrées et de piscines pouvant accueillir un grand nombre de personnes. On peut se faire une idée de l'énormité de leurs salles voûtées en visitant à Rome les ruines des thermes de Caracalla (212-216) ou la salle centrale des thermes de Dioclétien (environ 298-305 ou 306), aujourd'hui église Sainte-Marie-des-Anges. Un registre officiel de l'an 354 ne mentionne pas moins de 952 bains publics à Rome. L'architecture privée Au II e siècle av. J.-C., la simple maison d'habitation étrusco-italique (domus), avec ses pièces rassemblées autour d'une salle centrale ouverte (atrium), adopte les formes grecques, et leur ajoute une colonnade simple (péristyle) autour d'un jardin intérieur, situé à l'arrière de la maison. Dès le début de l'Empire, l'atrium central n'était plus qu'un élégant hall d'entrée. Autour du péristyle du jardin sont répartis de grandes salles à manger et des salons inspirés de modèles orientaux. Les riches élèvent des villas de campagne, exploitations agricoles ou lieux de retraite et de repos, telle la villa des Mystères, à Pompéi. Certaines villas présentent une symétrie rigoureuse, mais d'autres se distribuent de manière moins rationnelle, avec des séries de péristyles, de colonnades et des promenoirs voûtés, ainsi que des édifices secondaires, qui s'intègrent au paysage. La villa d'Hadrien (118-134), ensemble immense près de Tivoli, à l'écart de Rome, est un exemple typique de ce genre de construction. Vers la fin du I er siècle apr. J.-C., un palais impérial occupe la majeure partie de la colline du Palatin. Cette résidence grandiose du souverain présente les plus grandes voûtes en ciment réalisées jusqu'alors. Après l'époque de Néron, les changements apportés à la grande architecture sous voûtes s'appliquent aussi à l'architecture privée de la ville; et, aux environs du milieu du II e siècle, les villes de Rome et d'Ostie sont essentiellement composées de quartiers (insulae) de grandes maisons à louer, construites en mortier revêtu de briques, dont certaines conservent encore aujourd'hui deux étages. Des premières tombes romaines ne subsistent que peu de vestiges; mais il reste une profusion de sépultures datant des dernières années de la République, qui vont de la modeste niche funéraire jusqu'à des constructions ambitieuses et complexes. Certaines tombes sont creusées à même le rocher et comportent une façade sculptée, d'autres se présentent sous la forme de constructions indépendantes à un ou plusieurs étages. Le tumulus étrusque archaïque est redécouvert au I er siècle av. J.-C., mais la partie cylindrique a tendance à se transformer en tour, comme dans le tombeau d'Hadrien (135-139), aujourd'hui château Saint-Ange. Tombeau collectif, le columbarium, qui apparaît à l'époque d'Auguste, comporte de nombreuses niches destinées à recevoir les urnes contenant les cendres des défunts. A la fin de l'Empire, la forme de sépulture la plus répandue en Italie est le tombeau de ciment recouvert de briques. | |
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| Sujet: Re: Empire Romain Jeu 4 Mai - 18:12 | |
| La sculpture La statuaire monumentale (en pierre, en bronze ou en terre cuite) est employée aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur, ainsi que l'attestent les vestiges architectoniques. C'est surtout dans les temples les plus anciens que se rencontrent des sculptures en terre cuite, qu'il s'agisse de reliefs figuratifs ou ornementaux sur les plaques de revêtement ou de couverture ou bien de grandes statues disposées au bord du toit, ou sur le fronton.
Le bronze Plus onéreux, ce matériau est fréquemment utilisé pour les statues, parfois dorées, érigées en l'honneur d'hommes politiques ou de citoyens émérites. Habituellement, ils sont représentés revêtus de la toge, parfois à cheval et portant une cuirasse, ou bien encore nus ou demi-nus à la manière grecque. Dans les temples, les représentations sacrées des dieux sont souvent en bronze. Les copies en bronze des œuvres grecques les plus célèbres sont également des œuvres d'art recherchées. Il s'agit souvent d'œuvres coûteuses, fondues, pour la plus grande partie, à la fin de l'époque antique. Peu de bronzes nous sont parvenus, mais on connaît un grand nombre de leurs copies en marbre.
Le marbre Les statues de la tradition funéraire étrusco-italique sont à l'origine de la sculpture en pierre. A mesure que s'accroît l'intérêt pour l'art grec, les riches Romains commandent pour orner leur demeure des copies en marbre des chefs-d'œuvre grecs, lesquelles viennent s'ajouter aux œuvres sculptées dans le style grec. Une industrie de la copie apparaît et se développe dans l'Orient grec aussi bien qu'en Italie; elle emploie essentiellement des artisans grecs, qui exécutent également beaucoup d'œuvres à caractère purement décoratif.
Les portraits sculptés L'art du portrait est une des grandes contributions romaines à la sculpture; il a pour origines l'habitude de garder dans la maison les masques des ancêtres (imagines majorum) et la coutume d'ériger, dans les lieux publics, des statues en l'honneur des personnages célèbres. L'art du portrait étrusque et hellénistique contribue également au développement du portrait romain. Les effigies qui nous sont parvenues sont surtout des copies en marbre, en particulier des bustes, une forme typiquement romaine, en vogue à la fin de la République. Ces portraits sont également réalisés dans d'autres matériaux, tels le bronze et la terre cuite.
Le I er siècle av. J.-C. est une période de grande créativité. Les portraits des patriciens sont alors exécutés avec un tel réalisme qu'ils semblent doués de vie. Cette tradition persistera jusqu'à l'époque impériale, mais avec un moindre retentissement; un nouveau style de portrait, fondé sur les normes grecques, plus contenues et idéalisées, verra le jour sous le règne d'Auguste. Vers le début du II e siècle apr. J.-C. apparaît un style plus uniforme faisant référence aux règles classiques, mais il n'atteindra son apogée que dans les dernières décennies du siècle. On voit encore un autre style de portrait se développer entre 200 et 250, deuxième période de grande créativité: pour la première fois dans l'Antiquité les portraits dépeignent leur modèle avec une grande expressivité et traduisent des émotions complexes. Dans la dernière partie du siècle, cette tendance disparaît rapidement au profit d'une évolution vers un portrait très formel, avec des traits rigides et une expression altière, annonciateur de la période tardive de l'Antiquité.
Le bas-relief Pendant la République, la sculpture figurative à relief est surtout le fait de l'art funéraire privé; à Rome comme dans les provinces, la très grande majorité des reliefs impériaux appartiennent à ce type. Il existe un grand nombre de styles locaux, allant de créations nettement primitives à des réalisations tout à fait raffinées suivant les canons grecs. Des fresques ou des panneaux représentant parfois le défunt dans son activité terrestre ou dans ses habits de bienfaiteur de la communauté ornent également les tombeaux. Les sources les plus populaires de l'art funéraire restent les mythes grecs, représentés sur les petites niches funéraires comme sur les grands mausolées, mais on y rencontre également des scènes importantes de la vie du défunt ou des scènes de bataille. La production de sarcophages en marbre sculpté à sujet mythologique commence sous le règne d'Hadrien et se développera beaucoup par la suite.
Dans les dernières années de la République, on fait largement appel à la sculpture en relief pour commémorer les événements historiques; l'apogée du bas-relief historique commence avec le règne d'Auguste et se poursuit pendant deux siècles. Cette forme d'art, nouvelle et typiquement romaine, sera un véhicule efficace de la propagande impériale. Les grands monuments comme les arcs, les autels (Ara Pacis Augustae, 13-9 av. J.-C.) et les socles des statues s'ornent de reliefs qui expriment de manière narrative ou allégorique aussi bien des faits tangibles que des notions abstraites. Ces reliefs offrent souvent des compositions mouvementées, pleines de vie, qui évoquent la peinture; d'autres fois les figures isolées se rapprochent des statues.
La peinture murale En dehors du marbre, on recourt au stuc et à la peinture pour décorer la surface des murs intérieurs. Herculanum et Pompéi, les deux villes détruites par l'éruption du Vésuve en 69 apr. J.-C., en sont les principaux témoins. La technique qui consiste à imiter le marbre avec du stuc peint, dite premier style (ou incrustation), est largement répandue en Grèce hellénistique et en Italie à l'époque de la République. Les murs sont divisés en trois parties: une zone de base, une zone centrale et une zone supérieure. On cherche à donner l'illusion de grand espace dans les endroits clos.
Au début du I er siècle av. J.-C. apparaît le deuxième style (architecture en perspective), qui à l'aspect du premier style joint des encadrements arrondis et des ombres projetées. Sur la zone inférieure, un encadrement architectonique entoure des vues de ville, de campagne ou de marine, ou encore des scènes mythologiques.
Le troisième style commence aux environs de 20 av. J.-C. et se traduit par une ornementation géométrique de la surface murale. Tout en conservant la division verticale, sous forme de larges encadrements, les éléments architectoniques du deuxième style se transforment en une décoration délicate de la surface du mur, de laquelle disparaissent les paysages. Enfin, à partir de 60 ap. J.-C., vient le quatrième style (ou style de l'illusion architectonique): on revient aux vues en profondeur, placées cette fois entre des séries de fenêtres simulées, disposées dans la zone supérieure, sans abandonner tout à fait la facture géométrique du troisième style.
On ne connaît que de rares témoignages des décorations pariétales ultérieures, créées postérieurement à 79 apr. J.-C., et pratiquement aucun témoignage de la peinture monumentale. Les décorations pariétales des villes de Campanie et de quelques autres lieux ne sont qu'un faible reflet de ce qui devait être une des plus importantes formes de l'art romain, dont la connaissance ne saurait être fondée pour la plus grande part que sur des sources littéraires. La tradition romaine de la peinture triomphale est une des plus anciennes et, semble-t-il, une des plus durables. C'est par une série d'illustrations dessinées sur des murs blancs (album) que Rome, au moment des cortèges triomphaux, prend connaissance des événements des campagnes militaires dans les pays éloignés. Ces peintures morales représentent des vues «à vol d'oiseau» des cités ennemies et des scènes de bataille particulièrement détaillées. Cette forme d'art se fixe alors un but politique immédiat: en période électorale, ces « affiches » ont surtout pour objectif d'obtenir le suffrage populaire pour le général qui, revenant de la guerre, aspire à une fonction publique.
Cet art de l'affiche se poursuivra pendant tout l'Empire, et la spirale de la colonne de Trajan (106-113) est en quelque sorte une version permanente, en bas relief, de ce type de production artistique que l'on pourrait qualifier d'art de propagande.
A la suite des conquêtes du II e siècle , les artistes grecs affluent à Rome et une grande quantité de peintures originales rejoignent les collections publiques et privées de la ville comme butin de guerre. Ces peintures ont disparu, mais, à l'instar de ce qui s'est produit pour les sculptures, elles ont fait l'objet de copies plus ou moins fidèles. Les encadrements figuratifs, qui font partie des décorations pariétales conservées, sont des copies des originaux grecs perdus, ou des interprétations de motifs de diverses origines. Les sols et la mosaïque Différents types de pavements recouvrent les sols. L'opus signinum est obtenu en écrasant de petits morceaux de travertin et de terre cuite et en les mélangeant à de la chaux. L'opus sectile allie la chaux à de la pierre calcaire et, plus tard, à des fragments de marbre de formes variées, généralement géométriques et colorés. Lorsque l'on parvient à fabriquer les briques cuites en grande quantité, elles sont également utilisées pour les pavements, disposées par taille ou en arêtes de poisson (opus spicatum).
Les pavements en mosaïque trouvent leur origine en Grèce, où la tradition a commencé avec des compositions de galets blancs et noirs. A l'époque hellénistique, les mosaïques sont faites de tesselles, petits cubes de marbre de différentes couleurs, taillés spécialement. Cet art connaît une grande diffusion; la Mosaïque d' Alexandre (vers 100 av. J.-C.), copie d'un original hellénistique, a été découverte à Pompéi. Dans l'ancienne Italie impériale, les mosaïques, le plus souvent constituées de tesselles de pâte de verre, occupent les surfaces des murs et quelquefois les plafonds, dans une polychromie aux nuances délicates. A la même époque, les mosaïques de pavements se composent en grande partie de figures noires et de motifs ornementaux sur fond blanc. Au IIe et surtout au IIIe siècle, les provinces détrôneront la capitale dans la conception de pavements en mosaïques polychromes.
Dans les premiers siècles, les surfaces brutes des murs de pierre crue, de pierraille et de ciment sont recouvertes d'une épaisse couche d'enduit, fait de chaux et de sable, sur lequel est appliquée une mince couche de stuc poli, composé de gypse et de poudre de marbre.
Au I er siècle av. J.-C. , tandis que l'architecture à voûte gagne tout l'Empire, le stuc reste le matériau le plus employé à la couverture et au décor des surfaces, de plus en plus souvent courbes. Le bas-relief en stuc, une forme d'art décoratif typiquement romaine, suit le développement de la peinture murale en lui empruntant des motifs ornementaux et figuratifs. Le stucateur forme le dessin en relief en travaillant avec une spatule le matériau encore frais sur le mur ou applique sur celui-ci des pièces moulées d'avance.
Les arts décoratifs Outre ceux qui sont en relation avec l'architecture, de nombreux arts décoratifs s'épanouissent dans la Rome antique. Travaillées en intaille (en creux), les pierres précieuses constituent des cachets montés en bagues; par ailleurs, la glyptique reprend des techniques héritées de la Grèce: des camées (en relief) sont réalisés dans l'onyx, la sardoine ou l'agate; les plus grands d'entre eux portent des figures en pied et de véritables scènes en relief; c'est le cas du Grand Camée de France, appelé également Agate de Tibère, sur lequel l'artiste - probablement Dioscoride d'Egée - a représenté trois plans de personnages, au centre desquels Auguste recevant Germanicus. De l'argent ou du bronze fondus, on tire d'élégants bassins avec ou sans décoration en relief. Le bronze, plus courant, est employé à la fabrication d'un grand nombre de menus objets, depuis les simples ustensiles domestiques jusqu'à d'élégantes statuettes à la finition soignée.
Mais le matériau le plus courant reste de loin la terre cuite, utilisée pour d'innombrables pièces: figurines en tous genres, plats décoratifs, lampes à huile. La céramique dite sigillée, de couleur rouge, est pourvue d'un décor en relief rendu brillant par l'engobe, enduit qui imite l'aspect des objets métalliques. D'abord concentrée en Campanie, où elle apparaît dès le IV e siècle av. J.-C ., la production de sigillée se répand dans la région de l'actuel Arezzo à la fin du Ier siècle av. J.-C., puis en Gaule: sur le site de la Graufesenque, dans l'Aveyron, se développera au I er siècle ap. J.-C. un très important centre de fabrication de vaisselle sigillée, dont le commerce s'étendra à travers tout l'Empire romain.
Après l'invention du verre soufflé, au I er siècle av. J.-C. , le coût de ce matériau se fait relativement bas et donne lieu à la fin de l'Empire à une industrie florissante. Les monnaies, frappées pour la première fois au III e siècle av. J.-C. , sont quant à elles d'or, d'argent et de bronze. Pendant la République, des sujets divers figurent sur les deux faces, mais sous l'Empire le recto ne présente que l'effigie de profil de l'empereur, et le verso des scènes historiques, des édifices, des figures et des symboles tirés de l'iconographie impériale. | |
| | | Vidar Blackeu Viking
Nombre de messages : 2711 Localisation : Dans la forêt d'Asgard Date d'inscription : 13/02/2006
| Sujet: Re: Empire Romain Jeu 4 Mai - 18:14 | |
| La religion romaineMinerve, déesse romaine de l'intelligence Le culte public Ce que nous appelons, d'un mot commode, la religion romaine, est une religion polythéiste qui comporte un ensemble complexe de croyances, de rites (Tibulle, Elégies) et de superstitions (Ovide, Les Fastes) et qui a considérablement évolué au cours des dix siècles de son histoire. Les Romains craignaient et respectaient leurs dieux, qui étaient relativement nombreux. Le plus important, Jupiter, dieu de la lumière, maître de la foudre, était honoré sur le Capitole, avec Junon et Minerve - c'est la "Triade Capitoline". Certains de ces dieux, latins à l'origine, ont été progressivement assimilés à ceux de la Grèce - c'est le cas des douze Olympiens ; d'autres, en revanche, étaient tellement particuliers qu'ils n'ont pas eu de correspondant grec : Janus, Silvanus (Horace, Epîtres) en sont des exemples. Les actes du culte sont les prières, (Tite-Live, Histoire romaine) les offrandes, (Virgile, Géorgiques, Caton, De re rustica) les sacrifices (Tite-Live, Histoire romaine) et les "Jeux" (Macrobe, Saturnales). Le mot "templum", espace délimité dans le ciel par l'augure brandissant son "lituus" (bâton), (Tite-Live, Histoire romaine) a désigné plus tard l'édifice religieux rectangulaire entouré d'une colonnade ; il abrite la statue du dieu, mais c'est à l'extérieur que se déroulent les cérémonies. Il existe d'autres lieux sacrés (Tite-Live, Histoire romaine) : le "pomoerium", enceinte sacrée de la ville, le "lucus", bois sacré. Lors du sacrifice, l'haruspice examine le foie et les entrailles de la bête sacrifiée pour voir si les dieux l'agréent ou non ("si fas est"). Les dieux sont également consultés lors d'une décision importante pour la cité, par la prise d'auspices : en regardant (spicere) le vol des oiseaux (aves) dans le ciel, l'augure déchiffre la volonté divine. S'il voit un oiseau dans la partie gauche du ciel ("sinister" - sinistre), c'est un oiseau de mauvais augure ; dans le cas contraire, l'oiseau est un signe positif. Les dieux montrent ainsi leur volonté au travers des présages. (Tite-Live, Histoire romaine). Chaque dieu a son prêtre, qui est en quelque sorte un "fonctionnaire" religieux de la cité ; les quinze les plus importants portent le nom de flamine. Au collège des flamines s'ajoutent ceux des haruspices et des augures, plus diverses confréries ayant des charges diverses. Le sommet de la hiérarchie religieuse est occupé par trois personnes : d'abord le "rex sacrorum", roi du sacré (on dit aussi roi des sacrifices) ; sa fonction est purement honorifique ; ensuite le "Pontifex Maximus" grand pontife, dont le nom est attaché à l'idée de construction de pont ; ses pouvoirs sont réels, et les empereurs l'ont exercée ; enfin le flamine de Jupiter, flamen dialis, comme prêtre du plus puissant des dieux. Les seules femmes exerçant une responsabilité religieuse (Caton, De re rustica) sont les Vestales, astreintes au célibat et à la virginité, (Tite-Live, Histoire romaine) alors que les autres prêtres ne le sont pas, et qu'ils peuvent cumuler magistrature religieuse et civile. La déesse même qu'elles desservent, incarnation de la cité, n'a pas de statue dans le seul temple rond de la cité : seul le feu que les Vestales entretiennent scrupuleusement marque la présence de la déesse. Le culte privé Il concerne les actes religieux accomplis au sein de la famille romaine, sous la responsabilité du pater familias. Tous les membres y participent. Ils honorent par leur culte plusieurs dieux assez différents les uns des autres. Les lares, par exemple, sont les divinités qui, favorables, apportent abondance et prospérité à la famille : ils sont représentés sous les traits de deux personnages jeunes, agiles (ils sont figés dans un geste de danse), tenant à la main une corne d'abondance. A chaque repas, la famille leur offre une partie de la nourriture préparée. Trois fois par mois, le laraire qui les contient, sorte de petite niche, vitrine ou chapelle placée dans la maison, est orné de fleurs (Tibulle, Elégies). Les Pénates ont une fonction qui touche également à l'approvisionnement (le mot penus désigne justement le garde-manger) : au nombre de deux, ils ont en charge l'un la nourriture, l'autre la boisson. Les Pénates symbolisent la maison, au point que, aujourd'hui encore, "rejoindre ses pénates" veut dire, en langage familier, "rentrer chez soi". Le lieu du culte, outre le laraire déjà nommé, est le foyer de la maison, ( Cicéron, De domo sua) senti comme son centre vital (pensez, par exemple, au culte de Vesta, autour du feu de la cité qui ne doit jamais s'éteindre) ; aujourd'hui encore, le mot foyer désigne non seulement le lieu même où l'on fait le feu, mais aussi la maison où il se trouve, et la famille qui habite cette maison. Les Mânes, enfin, sont une représentation des ancêtres morts, qu'on redoute comme on redoute tout ce qui sort du domaine proprement humain.( Ovide Les Fastes) Pour les amadouer, les Romains les ont déjà appelés d'un nom destiné à se les concilier : "manes" veut dire "les bons", pour les forcer, en quelque sorte, à mériter leur nom en ne faisant rien de mal. Dans les familles patriciennes les masques mortuaires des ancêtres sont conservés, tout comme, aujourd'hui encore, le noble contemple la galerie des portraits de ses ancêtres. Les morts ont plusieurs fêtes publiques dans l'année (ce qui montre que culte public et culte privé ne sont pas vraiment séparés) : les Lemuria, en mai, et les Parentalia en février. Les Lemuria voient le retour sur terre des esprits des morts : la tâche du chef de famille, alors, est de les chasser en prononçant diverses formules consacrées et en les effrayant par des bruits très forts. Pendant les dix jours des Parentalia, la vie de la cité se fait au ralenti : les temples sont fermés, les mariages ne sont plus célébrés, les activités normales de la production s'interrompent. Les morts mangent la nourriture qu'on a préparée sur leurs tombeaux fleuris pour l'occasion. Les fêtes Les jours de l'année, par exemple, sont ou bien fastes, et toute activité humaine y est permise, ou bien né-fastes, et ils sont le domaine réservé du sacré. Comme aujourd'hui encore dans la religion chrétienne pour ce qu'on appelle "les fêtes mobiles", c'est l'institution religieuse qui dressait le calendrier de l'année, qui déclarait tel jour faste ou non. Le terme même de "fastus (dies)" appartient à la famille du verbe fari "déclarer, énoncer", qu'on retrouve aussi dans le participe "infans" "le non- parlant" (=l'enfant!), ou le nom "fabula" "la parole (inventée)". L'année commence en mars ( Si mars, premier mois de l'année, prend son nom au dieu Mars, certains autres mois se contentent de numéros d'ordre : il y a donc un mois qui est le septième, un autre qui est huitième, puis un neuvième, et enfin un dixième ; leur nom existe encore aujourd'hui - septembre, octobre, novembre, décembre, mais leur position dans l'année a changé : septembre est maintenant le neuvième mois de l'année, octobre le dixième les noms des mois, des romains à nos jours), avec le renouveau de la nature (n'oublions pas, peuple de paysans) et compte au début 235 jours fastes et 106 jours néfastes (le total ne recouvre pas l'année complète, ce qui fait que, de temps en temps, il y avait "récupération", comme encore aujourd'hui lors des années bissextiles) ; ces derniers sont consacrés aux dieux et les fêtes en sont un moment privilégié. Leur liste est bien longue, et contient parfois des fêtes dont le sens est plus ou moins oublié par les Romains eux-mêmes. En voici quelques-unes, choisies pour leur célébrité ou pour leur caractère pittoresque : - les Equirria, en l'honneur du dieu guerrier Mars, au mois de... mars : elles culminent par le sacrifice du cheval qui sort vainqueur des courses ; en octobre, une fête similaire a lieu, pour clore la saison de la guerre ; (Pour ceux que la notion de "saison de la guerre" étonnerait, rappelons que les conditions matérielles de vie sont extrêmement précaires pour l'homme, et cela pendant de longs siècles : Louis XIV avait très froid dans sa superbe Chambre du Roi, à Versailles, et, en 1812, la défaite de Napoléon en Russie est due, entre autres, à une campagne militaire en hiver !) - les Fordicidia, le 15 avril, dont le "clou" est le sacrifice, une fois encore, de trente vaches pleines (portant des veaux) (Ovide, Fastes) ; - les Cerialia (Cerealia : on reconnaît notre mot céréale, issu la racine latine Ceres, rattachée à la notion de "croître".), en l'honneur de Cérès, le 19 avril, fêtes du blé, au cours desquelles on lâchait des renards dont la queue portait un flambeau allumé ; - les Palilia, en avril encore, fête de Palès, dieu ou déesse protégeant les troupeaux ; mais on y fête également la fondation de la cité ; - les Vinalia le 23 avril, fête du vin nouveau (Ces cérémonies sont encore vivaces : il n'est que de penser aux réjouissances occasionnées par la fête du beaujolais nouveau, à la mi-novembre !) ; - les Robigalia, dans lesquelles on invoque le dieu Robigus (ou la déesse Robigo ?), maître de la rouille des blés (maladie du grain) de bien vouloir épargner la future récolte (Ovide, Fastes) ; - les Vestalia, à la mi-juin, pendant lesquelles les bêtes de somme qui font tourner la meule qui broie le grain peuvent enfin se reposer ! Les bêtes en question sont le plus souvent des ânes, obligés de tourner en rond des heures durant, pour faire broyer le grain ; or, l'âne est l'animal sacré de Vesta (Le terme "animal sacré" est pris dans un sens restreint : il ne s'agit pas d'un dieu représenté sous les traits d'un animal (comme chez les Egyptiens), mais d'un animal attaché communément à tel ou tel dieu, et qui n'est pas, en lui-même sacré ! Ainsi, l'aigle est-il associé à Jupiter, la colombe à Vénus, le paon à Junon...) : en l'honneur de la déesse, le jour de sa fête, l'âne est couronné de fleurs et ne travaille pas. Le choix de l'âne montre qu'il s'agit d'une divinité archaïque, pré-indo-européenne ainsi que le montrent d'autres traits caractéristiques de son culte : le célibat des Vestales, la forme ronde du temple de Vesta, ainsi que son emplacement même, en dehors de l'enceinte première tracée par Romulus. - les Vinalia d'automne, qui fêtent la récolte du raisin (Virgile, Géorgiques) ; - les Consualia, fêtes de l'engrangement (Horace, Epîtres) ; - les Volcanalia : le 23 août, en l'honneur du dieu Vulcain, on jetait dans le feu de petits poissons (Il s'agit, vraisemblablement, d'un "sacrifice de substitution": la mort des petits poissons rachète la vie des êtres humains qu'ils sont censés représenter) ; - les Fontinalia, fête des sources ; - l'Armilustrium, purification des armes ; - les Saturnalia, fin décembre, pendant lesquelles la hiérarchie normale est inversée : les esclaves prennent la place des maîtres. Des comportements similaires du renversement des valeurs établies peuvent être constatées au moyen-âge pendant le Carnaval ; de façon plus générale, voir la place du "fol" dans les cours royales. - les Lupercalia : le quinze février, les Luperques, jeunes gens chargés du sacerdoce courent nus dans la ville et frappent de leur fouet (découpé dans la peau d'un bouc sacrifié) les femmes qui s'exposent volontiers à leurs coups, pour devenir fécondes (Ovide, Fastes - Plutarque, Questions romaines). On peut penser, après avoir parcouru cette liste (incomplète), que les fêtes sont nombreuses, que certaines choses qui s'y passent sont plutôt bizarres, et qu'il y a beaucoup de sang versé. Tout cela est vrai, mais appelle des mises au point. Dans la crainte de déplaire à un dieu dont parfois ils ont même oublié le sexe (Pales est-il dieu ou bien déesse ?), dont ils ignorent d'autres fois le nom et les attributions (d'où les prières vagues, adressées à "Qui que tu sois, dieu ou déesse" ! (Caton, De re rustica), les Romains ont préféré toujours tout garder, ne jamais négliger une fête qui leur a été léguée par les ancêtres, ce qui a produit l'accumulation qu'on vient de voir. Mais bien souvent, le sens réel de la fête qu'ils sont en train de célébrer leur échappe. D'autre part, il faut bien que le jeune écolier du XXe siècle comprenne que tout cela remonte très loin dans le passé, que les rites respectés par les Romains il y a deux mille ans remontent à des réalités encore plus anciennes, qui sont précisément celles de peuples dits primitifs. Enfin, pour expliquer le caractère sacrificiel de ces cérémonies, il faut se rappeler que, pendant bien longtemps aux débuts de la civilisation romaine, la seule alimentation carnée provenait des bêtes sacrifiées (Caton, De re rustica). | |
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