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 Empire perse

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Blackeu Viking
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MessageSujet: Empire perse   Empire perse EmptyJeu 4 Mai - 15:13

La Perse, nom d'origine grecque, correspond au territoire que ses habitants nomment aujourd'hui Iran, et qui est constitué par le plateau s'étalant des plaines de Mésopotamie (l'actuel Irak) vers l'est jusqu'à la vallée de l'Indus (dans l'actuel Pakistan). Les Grecs ont élargi à toute la région l'appellation qui leur servait à l'origine pour désigner la province Parsa (l'actuel Fars), d'où sont issus les Perses. Cette province est le berceau de la dynastie achéménide.

L'appellation Iran est une forme tardivement dérivée du nom Aryan (Aryen), désignant les peuples parlant une langue indo-européenne qui se sont installés dans cette partie du monde au cours du deuxième millénaire av. J.-C.


Une terre de migrations


Pendant l'Antiquité, des populations parlant des langues et des dialectes persans occupent le plateau iranien (l'actuel Iran et l'Afghanistan), le Turkestan chinois (Sinkiang), la partie orientale des montagnes du Caucase et le sud des steppes de la Russie européenne. Parsemée d'oasis et de points d'eau, mais en grande partie désertique, cette région n'offre pas de zones de peuplement favorables, sauf dans l'ouest de sa partie asiatique (la Perse proprement dite), où les vallées du Zagros sont propices à l'agriculture. Partout ailleurs, l'irrigation s'avère nécessaire.

Ces conditions géographiques, où montagnes et déserts segmentent le plateau, rendent les communications difficiles. Les conflits entre les populations nomades et sédentaires sont fréquents, et gênent la création ou le maintien d'Etats centralisés.

Aucun document ne relatant la migration des Indiens et des Iraniens (qu'on appelle généralement les Indo-Aryens) depuis le nord de la mer Caspienne, il faut faire appel à la philologie comparée et à l'archéologie pour en connaître le processus, qui demeure toutefois hypothétique.

Les premiers migrants
Des vestiges archéologiques (céramiques) témoignent de l'existence d'une culture dite d'Andronovo, datant du milieu du II e millénaire av. J.-C., et constituée par d'anciens Iraniens qui émigrèrent vers le sud, dans les steppes de l'Asie centrale, suivant les mêmes voies de communication que leurs cousins indiens. La présence d'Indiens en Mésopotamie dès 1500 av. J.-C. est, en effet, attestée par des textes babyloniens du royaume hourrite du Mitanni, rédigés en écriture cunéiforme, qui mentionnent des divinités indiennes (Mithra et Indra) et des mots sanskrits. Cette présence peut s'expliquer par la migration de populations proto-indiennes vers l'ouest, où elles ont finalement été intégrées à la population. Les Iraniens atteignent le Zagros ultérieurement, vers le IXe siècle av. J.-C.

On ne peut retracer avec certitude le trajet emprunté par les migrants: ont-ils traversé les montagnes du Caucase ou ont-ils suivi la route de l'Asie centrale? Il est possible qu'ils aient pris ces deux voies puisque leur installation s'est étalée sur plusieurs siècles. Composés de divers peuples, les Iraniens s'installent sur le plateau, les Mèdes (Mada) et les Perses (Parsa) sur la partie occidentale, les Sogdiens et les Bactriens, qui parlent probablement des dialectes différents, à l'Est.

On ne sait quasiment rien des peuples que les Iraniens ont rencontrés à l'Est. Il est possible que les Brahuis, qui parlent le dravidien et vivent aujourd'hui dans le Baloutchistan, soient des descendants de ces populations. Cependant, des récits cunéiformes mésopotamiens indiquent que la partie septentrionale du plateau était essentiellement occupée par les Ourartiens et leurs cousins manéens, tandis que les Elamites étaient majoritaires dans le Sud. Les fouilles archéologiques montrent que ces derniers ne se sont pas arrêtés aux provinces actuelles du Khouzistan et du Fars, mais qu'ils ont progressé vers l'est, peut-être même au-delà des déserts situés au centre du pays.


Intégration des premières populations
Le processus d'intégration des Manéens par les Mèdes et des Elamites par les Perses demeure inconnu des historiens. Cependant, par analogie avec la turquification de l'Azerbaïdjan, on peut supposer que l'iranisation du plateau s'est étalée sur plusieurs siècles. Sans doute mieux organisés et militairement plus forts que les populations sédentaires, les nomades iraniens ont progressivement imposé leur langue, la composante pré-iranienne de la culture du plateau n'étant toutefois pas négligeable.

Outre quelques occurrences dans des textes antérieurs, les tribus iraniennes sont mentionnées pour la première fois sous le règne du roi assyrien Salmanasar III (vers 836 av. J.-C.), dans des chroniques de batailles, rédigées en écriture cunéiforme et qui constituent les rares sources d'informations dont on dispose sur l'expansion des Iraniens avant l'avènement des Achéménides.
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MessageSujet: Re: Empire perse   Empire perse EmptyJeu 4 Mai - 15:14

Les Mèdes


Empire perse Medes
Tributaire mède, d'après un bas-relief de Persépolis


L'historien grec Hérodote raconte comment les Mèdes ont entrepris la confédération de leurs tribus. Contemporaine de la fin du règne du roi assyrien Assarhaddon, cette unification peut être datée de 673 av. J.-C. environ, tandis que les documents en cunéiforme mentionnent qu'elle s'est effectuée sous la houlette d'un seul chef.

Avènement des Mèdes
Selon Hérodote, Deioces, cité sous le nom de Dayaukku dans des sources assyriennes antérieures à 700 av. J.-C., serait l'instigateur de la première tentative d'unification des Mèdes. A partir de 700 av. J.-C. environ, des nomades cimmériens et scythes, originaires de l'autre versant du Caucase, envahissent le nord de l'Iran, qu'ils dominent pendant plus d'un demi-siècle, et y établissent un royaume qui dure de 653 à 625 av. J.-C. environ. Vers 653 av. J.-C., les Mèdes semblent avoir eu un chef que les sources cunéiformes mentionnent sous le nom de Kashtaritu Kashtariti. Ce nom est probablement un titre honorifique porté par Fravartish, le Phraortès dont parle Hérodote.

Cyaxare Ouvakhshatra, fils et successeur de Phraortès, assujettit d'autres tribus iraniennes, dont les Perses, au sud, puis se dirige vers l'Assyrie. Les Assyriens, qui ont affaibli les Ourartiens et les Elamites, sont à leur tour vaincus par Nabopolassar, puissant chef d'un royaume babylonien qui s'est rallié à Cyaxare. Ninive, la capitale assyrienne, tombe sous les attaques conjuguées des Babyloniens et des Mèdes en 612 av. J.-C. Cette défaite marque la chute de l'Empire assyrien.

L'Empire mède
Tandis que les Babyloniens s'imposent dans le Croissant fertile mésopotamien (Syrie et Palestine), les Mèdes élargissent leurs territoires jusqu'aux frontières du royaume de Lydie. A l'est, sur le plateau iranien, l'étendue du royaume est incertaine. On peut néanmoins supposer que des territoires y ont été soumis à leur domination, les souverains mèdes ayant régné sous le titre de «rois des rois», tandis que les Achéménides, qui leur succèdent, constituent leur administration sur le modèle instauré par ces derniers.

Astyage, le dernier souverain mède, règne entre 585 et 549 av. J.-C. Confirmés par les textes babyloniens, les récits d'Hérodote mentionnent qu'Astyage est abandonné par son armée, qui rejoint les Perses et Cyrus le Grand, fondateur de l'Empire achéménide.
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MessageSujet: Re: Empire perse   Empire perse EmptyJeu 4 Mai - 15:15

Les Achéménides


Genèse d'une dynastie
La naissance de Cyrus a fait l'objet de récits légendaires, semblables à ceux relatant les origines des fondateurs des dynasties sassanide et séfévide. Ces légendes attribuent une identité secrète au futur souverain, apparenté (généralement par mariage) à la dynastie régnante, qu'il finit par renverser.

On a par ailleurs déchiffré une inscription cunéiforme sur un tonneau d'argile, présentant Cyrus le Grand comme le «fils de Cambyse, grand roi, roi de Anzan; petit-fils de Cyrus, grand roi, roi de Anzan; descendant de Teispès, grand roi, roi de Anzan». Cyrus semble donc appartenir à une famille présente sur le trône depuis les origines du royaume. Achéménès, souverain éponyme de l'Empire achéménide, était peut-être le père ou un ancêtre de Teispès. Quant à Darius I , qui n'est pas un descendant direct de Cyrus le Grand, il prétend que son aïeul Arsames et son bisaïeul Ariaramme étaient des rois de Perse. On peut donc supposer que plusieurs chefs issus de différentes tribus perses ou originaires de différentes régions ont contribué à la constitution de l'empire.

Consolidation de l'empire
Grâce à une alliance avec les Perses, Cyrus le Grand vainc Astyage et consolide le pouvoir achéménide sur le plateau iranien. Cyrus se tourne alors vers l'ouest, en Anatolie, pour affronter la Lydie. Vers 547 av. J.-C., le roi de Lydie, Crésus, qui avait tiré parti de la défaite d'Astyage pour élargir son royaume aux dépens des Mèdes, est fait prisonnier par Cyrus, qui s'empare de sa capitale, Sardes.

L'Empire néo-babylonien, dirigé par Nabonide, sera la prochaine conquête de Cyrus. En 539 av. J.-C., son armée entre dans Babylone: cette victoire marque la fin de la résistance aux Achéménides.

Cyrus étend sa domination à tout l'Empire babylonien, y compris la Syrie et la , et prépare une expédition contre l 'Egypte. Mais il doit préalablement combattre en Asie centrale: vers 530 av. J.-C., il est tué dans une bataille contre les nomades.

Crise et restauration
Le fils de Cyrus, Cambyse II, prend la tête de l'empire. Peu après son accession au trône, il envahit l'Egypte, conquiert Memphis et Thèbes, puis dirige ses troupes le long du Nil et dans le désert situé à l'ouest de l'Egypte. Ces expéditions sont cependant des échecs relatifs: d'après les récits d'Hérodote, Cambyse pratique en Egypte une politique d'oppression et ruine le clergé local par une taxation excessive.

Pendant la campagne d'Egypte, Cambyse est informé d'une usurpation du pouvoir en Perse par un certain Bardiya (peut-être son frère cadet), mais meurt sur le chemin du retour. C'est Darius, fils du gouverneur de Parthie Vishtaspa et se réclamant de la branche achéménide, qui mène la révolte contre l'usurpateur.

En 522 av. J.-C., il devient roi sous le nom de Darius I er, restaure entièrement l'empire et agrandit son territoire d'une grande partie de la vallée de l'Indus, à l'est, et de Thrace, sur le continent européen. Mais il mènera deux expéditions malheureuses, l'une vers le sud de l'actuelle Russie contre les Scythes et l'autre contre les Grecs d'Ionie, qui s'achève par sa défaite à Marathon, en 490 av. J.-C. (première guerre médique) Son fils aîné, Xerxès I er, lui succède vers 494.

Déclin
L'Egypte, qui s'était soulevée à la fin du règne de Darius, est reconquise par Xerxès, qui traite les Egyptiens plus durement que ne l'avaient fait ses prédécesseurs. Babylone se soulève également, en vain. Cependant, Xerxès ne parvient pas à reconquérir la Grèce. Après les batailles des Thermopyles, de Salamine et de Platées, les Achéménides quittent la Grèce pour ne jamais y revenir. Xerxès se retire à Persépolis, dont il poursuit la construction, entamée par Darius, jusqu'à son assassinat en 465 av. J.-C.

Artaxerxès I er prend la succession de Xerxès au prix de nombreux assassinats et intrigues. L'Egypte se soulève à nouveau et est écrasée au terme de rudes batailles. En 424, la mort d'Artaxerxès donne lieu à une nouvelle lutte fratricide, qui s'achève avec l'avènement de Darius II. Le règne de ce dernier marque le début de l'influence babylonienne à la cour achéménide. Pendant le règne du successeur de Darius II, Artaxerxès II (404-358), l'Egypte retrouve son indépendance et les gouverneurs des provinces se révoltent contre le pouvoir central. C'est pendant le règne d'Artaxerxès II que sont édifiés les premiers temples dédiés aux divinités iraniennes. Cette innovation est sans doute due à l'influence babylonienne, les Iraniens ayant auparavant coutume de prier dans des espaces ouverts.

L'empire en déclin reçoit un nouvel élan avec Artaxerxès III (359-338), qui reconquiert l'Egypte et réussit également à ramener les gouverneurs sous la tutelle achéménide. Avant de pouvoir consolider ces victoires, le souverain est victime d'un empoisonnement, à peu près au moment où Philippe de Macédoine vainc les Grecs lors de la bataille de Chéronée et les unifie sous son commandement. Le dernier souverain achéménide, Darius III, est un membre éloigné de la famille dynastique, presque entièrement décimée par les assassinats, et il disposera de peu de temps pour se préparer à l'invasion du fils de Philippe, Alexandre le Grand.

Organisation de l'Etat impérial
L'Empire achéménide est divisé en satrapies, ou provinces, dont les gouverneurs (satrapes) sont nommés par le «roi des rois». La longévité du règne achéménide, qui a perduré pendant deux siècles, a été facilitée par la mise en œuvre d'une «loi royale», qui n'entrave ni la liberté de culte des différents peuples, ni l'exercice de leurs coutumes respectives.

L'araméen est utilisé comme lingua franca et langue officielle pour une administration éloignée, dont s'inspireront les bureaucraties futures. Un important réseau routier est mis en place, très utile à l'administration, à l'armée et au commerce, ainsi qu'aux émissaires royaux chargés d'espionner les satrapes. Les échanges sont basés sur l'utilisation de la monnaie et un système uniforme de poids et mesures, tandis qu'un certain nombre de réformes économiques sont introduites.

Les Achéménides se sont également dotés d'un système fiscal complexe, et des banques gèrent les revenus fonciers.

L'armée est organisée en unités de 10, 100 ou 1'000 hommes. D'abord composée de Perses et de Mèdes, elle incorpore par la suite des contingents de soldats issus d'autres populations de l'empire. Au terme de la domination achéménide, les appelés sont remplacés par des mercenaires, majoritairement grecs et bien entraînés. En cas de conflit intérieur, les populations rebelles sont fréquemment déplacées loin de chez elles.

Si les débuts de l'empire s'inscrivent sous le signe d'une authentique équité, la dernière période est caractérisée par la corruption, l'appropriation des terres et l'usurpation des postes les plus élevés de l'administration et de l'armée par les favoris du souverain et par l'aristocratie iranienne, suscitant le mécontentement de la population.

Religion et culture achéménides
Si la religion des Achéménides n'est pas clairement établie, on peut supposer qu'elle consistait en une forme d'adoration d'Ahura-Mazdâ proche du zoroastrisme. L'organisation du culte est fondée sur la tolérance générale et le respect que les Achéménides manifestent à l'égard des diverses religions des populations composant l'empire, cette attitude étant probablement destinée à s'assurer le soutien de tous les sujets. Dans les récits bibliques, les Iraniens entretiennent des rapports pacifiques avec les Hébreux et, d'une manière générale, ils agiront de la même manière avec l'ensemble des peuples assujettis.

Cette ouverture d'esprit est également perceptible dans les arts. Les Egyptiens, les Babyloniens, les Grecs, tous ont contribué à donner forme et vie à l'art achéménide, que ce soit en architecture, en sculpture ou en orfèvrerie.

L'héritage achéménide
Outre son modèle d'organisation administrative et gouvernementale, l'art achéménide a eu une influence toute particulière à l'est, en Asie centrale et en Inde.

L'héritage laissé par les Achéménides dans la partie occidentale de l'empire est difficile à évaluer, mais l'occurrence de termes persans, surtout dans des langues comme l'araméen et le syriaque, témoignent de leur influence. Parmi les mots d'origine persane qui ont leurs équivalents dans d'autres langues, on peut citer «donnée», «loi» et «paradis» (parc fermé où chasse le souverain). Ces trois termes, à eux seuls, témoignent de l'importance du legs achéménide à la postérité.
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MessageSujet: Re: Empire perse   Empire perse EmptyJeu 4 Mai - 15:16

Alexandre et l'expansion de l'hellénisme


Empire perse Carte_Expedition_Alexandre_
L'expédition d'Alexandre le Grand


La rapidité avec laquelle Alexandre III le Grand s'empare de l'Empire achéménide, de son entrée en Asie en 334 av. J.-C. à la mort de Darius III en 330 av. J.-C., a marqué non seulement ses contemporains, mais aussi l'histoire. Le déclin et l'affaiblissement de l'empire ont, certes, contribué au succès d'Alexandre, mais cette réussite est aussi due à l'ambition de celui-ci de constituer un territoire plus vaste que celui des Achéménides. Alexandre meurt à Babylone en 323 av. J.-C., à l'âge de 33 ans.

Le rôle d'Alexandre
En unifiant le monde grec et l'ancien Empire achéménide, Alexandre ouvre une nouvelle page de l'histoire: l'expansion de l'hellénisme vers l'est. Dans l'art de l'exercice militaire, Alexandre n'innove pas totalement, la supériorité et l'organisation des mercenaires grecs étant déjà réputées en Orient. De même, la monnaie, les marchands, les voyageurs, les médecins grecs et les conseillers l'ont précédé à la cour achéménide.

Alexandre a compris l'utilité d'établir des postes militaires le long de la route commerciale qui part des plaines mésopotamiennes et traverse les montagnes de Zagros pour arriver à Rhagès (Téhéran), Herat, Merv, Balkh, puis au-delà, en Inde et en Chine. Cette concentration de troupes dans les provinces asiatiques achéménides protège les routes commerciales, mais sert également de protection contre les rébellions des chefs locaux assujettis par Alexandre, et contre les invasions des nomades venus des steppes d'Asie centrale.

S'il commence par s'attacher les dignitaires et les gouverneurs iraniens en leur accordant des postes administratifs et militaires importants, Alexandre opère progressivement un revirement politique et remplace les Iraniens par des Grecs ou des Macédoniens, qui ont davantage sa confiance. En réalité, après sa mort, ceux-ci se partagent les provinces et l'unité de l'empire disparaît. L'allégeance à un empire ou à un système universel de souveraineté ne prévaut plus. Désormais, un général puissant, charismatique ou qui rétribue mieux ses mercenaires peut sur ces seuls critères s'attacher ses troupes et les populations.
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MessageSujet: Re: Empire perse   Empire perse EmptyJeu 4 Mai - 15:16

Les Séleucides


Le règne des Séleucides
En 312 av. J.-C., l'entrée dans Babylone de Séleucos, un ancien lieutenant d'Alexandre, marque l'avènement de la dynastie séleucide, née du partage de l'empire d'Alexandre. Après des débuts difficiles, Séleucos prend en 301 la tête d'un Etat qui s'étend de l'Inde à la Méditerranée. Il règne sur la partie iranienne des territoires conquis par Alexandre, mais sa capitale demeure Antioche, en Syrie.

Afin de protéger leurs territoires, les premiers Séleucides augmentent considérablement le nombre des postes militaires. Rapidement, ceux-ci deviennent des colonies occupées par des populations en provenance du continent européen, qui s'installent surtout dans la partie asiatique de l'empire. Certaines de ces colonies prennent l'allure et les caractéristiques de véritables cités grecques - gymnase, place du marché (agora) -, favorisant ainsi la diffusion de l'hellénisme vers l'est. Mais les Séleucides coopèrent également avec les populations locales. Cette politique de conciliation est favorable à Antiochos Ier, qui accède au trône après l'assassinat de son père, Séleucos, en 281 av. J.-C. Antiochos a été vice-roi des provinces asiatiques, qu'il gouverne depuis la nouvelle cité de Séleucie, située au nord de Babylone. Séleucie devient ainsi la capitale séleucide à l'orient.

Si le règne des Séleucides est fondé sur le pouvoir personnel et militaire, les rois et chefs des tribus vassalisés conservent une relative autonomie régionale. Une sorte d'ère féodale remplace ainsi l'organisation centralisée de l'Etat qui prévalait sous les Achéménides. Une double bureaucratie existe, utilisant à la fois le grec et l'araméen. La monnaie, basée sur un poids standard, possède une valeur identique sur l'ensemble du territoire et est plus largement acceptée que la monnaie achéménide.

Dans le domaine religieux, les Séleucides conservent la tradition de tolérance héritée des Achéménides, et opèrent un syncrétisme associant les divinités grecques à leurs équivalents orientaux. Progressivement, un culte dominant grec se développe et des termes comme «sauveur», «béni» puis, finalement, «dieu» font leur apparition.

Les Gréco-Bactriens
Plus ou moins importante selon les régions, la civilisation hellénistique a fortement imprégné la Bactriane, à tel point que l'usage de l'alphabet grec pour l'écriture du persan s'y est prolongé bien au delà du VII e siècle, qui marque le début de l'ère islamique. L'art du Gandhara témoigne également de l'influence de l'hellénisme sur le bouddhisme. En Afghanistan, les archéologues ont même découvert, sur les rives du fleuve Amou-Daria (Oxus), une cité grecque du nom d'Ay Khatum. Les Grecs ont été les premiers en Bactriane à s'émanciper de l'Empire séleucide et à organiser leur propre Etat, probablement vers 246 av. J.-C., à la fin du règne d'Antiochos II. Les Séleucides menant des guerres incessantes à l'ouest, notamment contre les Ptolémées d'Egypte, ils ont négligé les provinces d'Asie, et les Bactriens ont tiré parti de cette situation pour acquérir leur indépendance: premier souverain bactrien à frapper sa propre monnaie, Diodote Diodotos se détache de l'emprise des Séleucides.

Vers 230 av. J.-C., un certain Euthydème tue le successeur de Diodote et monte sur le trône. Il est encore au pouvoir lorsque Antiochos III avance à la tête de son armée pour restaurer le régime séleucide dans les provinces asiatiques. Antiochos assiège Euthydermos dans sa capitale, mais décide de pactiser avec le roi bactrien afin d'éviter l'affaiblissement des deux royaumes, dont pourraient bénéficier les envahisseurs nomades d'Asie centrale. Le retour d'Antiochos en Syrie met un terme aux tentatives séleucides pour reconquérir la Bactriane et les régions asiatiques de l'Iran. Sa défaite contre les Romains en 189 av. J.-C. achève de faire disparaître l'autorité séleucide à l'est.

Les souverains bactriens semblent avoir été nombreux, et il est difficile de restituer une histoire précise de leur royaume. On peut toutefois mentionner Ménandre, conquérant d'une grande partie du nord-ouest de l'Inde. Après Ménandre, puis Eucratidès, des rois de moindre importance semblent s'être succédé à la fois dans les montagnes de l'Afghanistan et dans les plaines de l'Inde.

Vers 130 av. J.-C., des nomades connus sous le nom de Scythes (Saka) mettent fin à la domination bactrienne au nord de l'Hindou Kouch. Les chefs scythes remplacent les souverains grecs dans les montagnes centrales d'Afghanistan et dans les plaines indiennes, tandis que les princes parthes prennent le pouvoir au sud des montagnes, dans la région actuelle de Kandahar (en Afghanistan) et plus loin vers l'ouest. Ils seront tous évincés au I er siècle après J.-C. par les Kouchans Kusana, rivaux des Parthes à l'est.

L'impact de l'hellénisme
L'héritage culturel de l'hellénisme est plus durable à l'est qu'à l'ouest de l'Iran. Ce paradoxe peut sans doute s'expliquer par la concentration plus grande de populations grecques dans les villes de garnison à l'est que dans les villes de l'ouest. Ou peut-être les traditions achéménides étaient-elles plus ancrées dans les provinces occidentales, comme en Perse et en Médie.

Il n'existe aucune preuve de l'interaction de la pensée grecque et des philosophies iraniennes, mais il est probable que celle-là a fortement influencé les croyances locales. L'ancien polythéisme fait place à l'hénothéisme, c'est-à-dire la vénération d'un seul dieu sans toutefois nier l'existence des autres. Mais, un siècle après la mort d'Alexandre, les doctrines monothéistes, les religions universelles et le besoin du recours à un messie pour faire face aux guerres incessantes et aux incertitudes de l'époque prennent partout une importance croissante. Lors de l'avènement du royaume parthe, féodal et décentralisé, la religion devient un facteur prépondérant d'unification chez les Iraniens.
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MessageSujet: Re: Empire perse   Empire perse EmptyJeu 4 Mai - 15:17

Les Parthes


Le fondateur du royaume parthe, Arsace Arshak, est le chef de la tribu des Parni, qui envahit la province séleucide de Parthie (le Khorasan d'aujourd'hui) vers le milieu du III e siècle av. J.-C. Le gouverneur séleucide de la province, Andragoras, venait sans doute de proclamer son indépendance à l'égard du pouvoir séleucide. On ignore les circonstances de cette invasion, mais elle inaugure l'ère de la domination parthe, en 247 av. J.-C., année du sacre d'Arsace.

L'expansion parthe
Si l'expédition, menée par Antiochos III - (242-187 av. J.-C.), vainqueur des Parthes et des Egyptiens, mais battu par les Romains -, visant à restaurer la souveraineté séleucide à l'est, s'était conclue par un traité de paix dans lequel les Parthes reconnaissaient la suprématie séleucide, l'avènement de Mithridate I er , - roi des Parthes (v. 171-v. 138 av. J.-C.) - en 171 av. J.-C., semble marquer une accélération de l'expansion parthe. Mithridate conquiert sur Eucratidès des territoires en Bactriane et, vers 155 av. J.-C., étend son royaume en Médie (région de l'Iran occidental peuplée de Mèdes, qui avait pour capitale Ecbatane) aux dépens du Séleucide Demetrios I er .

Mithridate peut être considéré comme le fondateur du pouvoir parthe. En 141 av. J.-C., il entre dans Séleucie du Tigre et, pendant son règne, la plus grande partie du plateau iranien est sous la domination des Parthes. Son fils, Phraatès, doit faire face à l'armée du roi séleucide Antiochos VII, qui veut reprendre des terres à l'est. La tentative séleucide échoue, et Phraatès forme le projet d'étendre son territoire en Mésopotamie, mais perd la vie au cours d'une invasion de nomades dans la province asiatique du royaume vers 128 av. J.-C. Comme leurs successeurs sassanides, les Parthes auront à subir les incursions répétées de nomades sur leurs frontières orientales et celles des Romains à l'ouest.

Sous le règne de Mithridate II (123 à 87 av. J.-C), l'autorité parthe est rétablie à l'est et son influence s'étend jusqu'aux plaines du sous-continent indien. Mithridate ramène également sous son contrôle les souverains locaux de Mésopotamie, et reprend le vieux titre achéménide de «roi des rois».

La Parthie et Rome
L'autorité des rois parthes qui succèdent à Mithridate II est à nouveau mise en péril, certains souverains locaux proclamant leur indépendance. Tigrane le Grand, roi arsacide d'Arménie, parvient ainsi à s'affranchir du roi parthe et à étendre son contrôle en Mésopotamie et en Syrie. Mais Tigrane tombe devant les Romains, qui deviennent la première puissance en Syrie et en Anatolie au I er siècle av. J.-C.

Principaux adversaires des Parthes jusqu'à la fin de leur règne, les Romains semblent invincibles. Cependant, en 53 av. J.-C., l'une de leurs armées est mise en déroute à Carrhes. Crassus, membre du premier triumvirat avec César et Pompée, est tué dans la bataille. Dès lors, les Romains considèrent les Parthes comme de redoutables ennemis. Les frontières orientales de la République, et plus tard de l' Empire romain, font l'objet de raids incessants et de batailles entre les deux puissances. Les Romains marquent cependant leur supériorité, et s'emparent à trois reprises de Ctésiphon, la capitale parthe en Mésopotamie construite en face de Séleucie du Tigre: en 116 apr. J.-C. sous le commandement de Trajan, en 164 sous celui de Marc Aurèle et en 198 avec Septime Sevère.

L'Etat parthe
Le I er siècle apr. J.-C. se caractérise par une évolution des mentalités dans le royaume parthe. Cette évolution a généralement été décrite comme une réaction identitaire et une valorisation des traditions locales contre l'orientation culturelle pro-hellénistique. Si les guerres incessantes entre les deux Etats peuvent expliquer l'existence de sentiments antiromains, il y a toutefois peu de signes d'une politique hostile aux Grecs vivant sous la souveraineté parthe: les Grecs et la culture hellénistique ont été absorbés par les Iraniens.

Le découpage administratif du royaume consiste en une organisation souple de plusieurs provinces, royaumes vassaux, tribus alliées et cités semi-indépendantes conservant parfois une grande autorité locale, telles Suse et Mesene, qui ont pu prospérer grâce au commerce avec l'Inde. N'ayant pas instauré d'administration ni de gouvernement centralisés, les Parthes fonctionnent plutôt selon un modèle proche de l'organisation clanique. Des découvertes archéologiques ont révélé l'existence d'une aristocratie guerrière, et les chefs féodaux, dont le pouvoir a été renforcé grâce à l'attribution traditionnelle de terres en récompense de loyaux services, possèdent leur cour et peuvent lever une armée. Le rôle prépondérant joué par l'aristocratie est également repérable dans le processus d'accession au trône: c'est un conseil composé des grandes familles du royaume qui nomme le nouveau roi. Ce système, ajouté au principe hellénistique promettant le trône au plus méritant, a concouru à déstabiliser la cour parthe, qui est devenue une scène d'intérêts conflictuels et d'intrigues entre les nobles.

La culture parthe
Au II e siècle apr. J.-C., lors de la modification du système de l'écriture araméenne, la langue parthe adopte un alphabet modifié. S'il ne reste aucune trace d'œuvre littéraire écrite, hormis dans des versions tardives traduites en persan, on connaît l'existence d'une tradition orale à la cour parthe, marquée par le théâtre grec. Des poètes musiciens sont sans doute à l'origine des héros épiques que l'on retrouve dans le Chah Nameh (le Livre des rois), écrit par Firdusi (Ferdousi) pratiquement un millénaire plus tard.

Dans l'art de la Perse antique, l'iconographie parthe est aisément identifiable pour ses personnages représentés frontalement, en sculpture et en peinture. La polychromie en décoration est également remarquable. La représentation de scènes de chasse, de banquet et de vie quotidienne contraste avec l'art monumental des Achéménides.

Le syncrétisme religieux et l'esprit de tolérance de la période séleucide ont été perpétués par les Parthes. Cependant, le monothéisme et la notion de religion universelle se répandent chez les peuples du Moyen-Orient. Sous l'influence des magi, ou prêtres, le zoroastrisme deviendra religion officielle sous les Sassanides.
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