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| Empire assyrien (884/609 av. J.-C.) | |
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Vidar Blackeu Viking
Nombre de messages : 2711 Localisation : Dans la forêt d'Asgard Date d'inscription : 13/02/2006
| Sujet: Empire assyrien (884/609 av. J.-C.) Jeu 4 Mai - 15:04 | |
| L'Empire assyrien a été le plus puissant empire mésopotamien de l'Antiquité. Les principales étapes de sa formation s'inscrivent dans l'activité guerrière de quelques souverains : Assournazirpal II (884-859 av. J.-C), Salmanasar III (858-824 av. J.-C) et Téglath-Phalasar III (746-727 av. J.-C). Ce dernier se fait proclamer roi de Babylone et impose une sorte de protectorat au royaume d' Israël.
Après lui, de grands princes s'emploient à organiser l'empire, à l'étendre encore en Asie et en Egypte, non sans avoir à lutter à plusieurs reprises contre des révoltes. Ainsi, Sargon II (722-705 av. J.-C) doit faire face à une coalition de la Babylonie, de la Syrie et de l'Egypte.
Le règne d'Assourbanipal (668-627 av. J.-C) marque l'apogée de la puissance assyrienne, qui s'exerce des plateaux d'Asie Mineure aux rives du golfe persique, et de la Susiane à la Méditerranée. Mais les dimensions excessives de cette construction entraînent sa fragilité. En 612 av. J.-C, les Babyloniens et les Mèdes s'emparent de la capitale, Ninive, puis mettent fin à l'empire en 609 av. J.-C. | |
| | | Vidar Blackeu Viking
Nombre de messages : 2711 Localisation : Dans la forêt d'Asgard Date d'inscription : 13/02/2006
| Sujet: Re: Empire assyrien (884/609 av. J.-C.) Jeu 4 Mai - 15:04 | |
| Assour
Une cité-Etat On ignore à peu près tout des origines de la cité d'Assour; les vestiges les plus anciens qui y ont été découverts sont deux temples de la déesse Ishtar datant du XXVI e siècle av. J.-C. Les scribes assyriens ont laissé une liste royale qui prétend remonter aux origines, mais ces textes, en l'absence de synchronismes sûrs avec les rois d' Akkad et de Sumer, ne peuvent être - tout au moins dans leur partie la plus ancienne (et notamment pour ce qui concerne les «dix-sept rois qui ont habité sous la tente») - exploités à des fins chronologiques. Parce qu'elle commandait la route la plus directe entre la basse et la haute Mésopotamie, entre Sumer et Akkad et les riches régions minières du Kurdistan, de l'Arménie et de l'Anatolie, Assour fut assez tôt l'objet de la convoitise des royaumes et empires mésopotamiens.
Conquise par les Akkadiens, dévastée par les Goutis (envahisseurs originaires des monts Zagros), dominée par la III e dynastie d'Our (une des plus importantes cités fondées par les Sumériens), elle s'émancipe seulement après 2025 av. J.-C., lorsque l'Empire néosumérien se désagrège. Ses princes, qui portent alors le titre de «vicaire» de la divinité Assour ou de «chef de l'assemblée» des citoyens, œuvrent activement à son redressement; les inscriptions qu'ils ont laissées mentionnent la construction et la restauration de temples, l'érection de murailles ainsi que des travaux d'adduction d'eau.
Une métropole commerciale Aussitôt affranchie de toute allégeance envers le Sud mésopotamien, Assour met à profit sa position de port fluvial et de carrefour routier dans un commerce à longue distance. Assez rapidement, elle surclasse les cités-Etats concurrentes - Isin et Larsa, Eshnounna et Mari - et s'impose comme la principale organisatrice des échanges commerciaux entre le Zagros, le Kurdistan, l'Anatolie et la Mésopotamie.
Les «karu» assyriens de Cappadoce Les marchands assyriens s'implantent massivement sur le plateau anatolien et créent des comptoirs commerciaux, les karu, dans une quinzaine de villes d'Anatolie centrale. Tous ces comptoirs ou associations autonomes de marchands assyriens relèvent du karum Kanesh, établi dans la ville basse de Kültepe, à proximité de la citadelle abritant le palais du roi local. Cet organisme central, dépendant à son tour du Quai d'Assour, agit pour le compte de l'Etat assyrien: il a pour charge de contrôler et de taxer toutes les transactions, de juger de tous les litiges et de défendre les intérêts des marchands assyriens auprès des dynastes locaux. Cependant, quoique lié à l'Etat, le karum a ses propres activités commerciales: il dispose de magasins et d'entrepôts, s'adonne à l'importation et à l'exportation de marchandises et réalise des opérations bancaires en consentant des prêts ou en contractant des emprunts.
Les échanges Les activités des karu nous sont connues par des milliers de tablettes dites «cappadociennes», véritables archives économiques et juridiques en écriture cunéiforme trouvées sur les sites turcs de Kültepe (l'ancienne Kanesh, près de l'actuelle Kayseri), d'Alisar (Ankouwaa) et Boiazköy (Hattousha). Assour échangeait le cuivre et la laine en provenance d'Anatolie contre de l'étain (annakum) - indispensable à la métallurgie locale du bronze -, des étoffes et des ânes. L'étain, importé de l'Iran ou du Bélouchistan, avait une valeur marchande sept fois supérieure à celle du cuivre anatolien et son commerce assura pendant près d'un siècle la prospérité de la capitale assyrienne.
La tutelle mitannienne Vers 1850 avant J.-C., une guerre entre populations anatoliennes interrompt ce trafic lucratif. Assour, à nouveau appauvrie, doit encore faire face aux tentatives d'hégémonie des rois mésopotamiens. Finalement, en 1816, elle tombe entre les mains d'un Amorrite, Shamshi-Adad, qui régnait à Shoubat-Enlil, cité de la région du Khabur.
Les conquêtes de Shamshi-Adad Shamshi-Adad, après avoir détrôné le souverain légitime, Erishoum II, prend Ninive puis étend son pouvoir sur une partie du Kurdistan irakien et sur la grande ville de l'Euphrate, Mari, où il installe son fils Iasmah-Adad. Poursuivant d'autres conquêtes, il s'érige en maître de toute la haute Mésopotamie et impose sa suzeraineté aux cités d'Eshnounna et de Babylone. Sous son règne, Assour, qui n'est plus capitale du royaume, retrouve néanmoins sa vocation de port commercial et ses marchands (tamkaru) refont leur apparition en Anatolie.
Les problèmes de succession Toutefois, cet embryon d'empire ne survit pas à son fondateur. Les colonies assyriennes de Cappadoce périclitent à nouveau et les fils de Shamshi-Adad ne peuvent conserver les domaines paternels: Iasmah-Adad se fait évincer de Mari par le roi d'Alep; Ishmé-Dagan, son frère, dépossédé d'Assour par le roi d'Eshnounna, doit se mettre sous la protection d'Hammourabi, roi de Babylone et nouveau maître de la Mésopotamie. Après ce pseudo-règne d'Ishmé-Dagan (1783-1743), l'Assyrie, passée entre les mains de plusieurs usurpateurs, est reléguée à l'arrière-plan de la scène politique proche-orientale. Pendant plus de trois siècles, elle fera figure de petite principauté, successivement contrôlée par les Babyloniens, les Kassites et les Mitanniens. | |
| | | Vidar Blackeu Viking
Nombre de messages : 2711 Localisation : Dans la forêt d'Asgard Date d'inscription : 13/02/2006
| Sujet: Re: Empire assyrien (884/609 av. J.-C.) Jeu 4 Mai - 15:06 | |
| Le premier Empire assyrien XIVe-XIIe s. av. J.-C.
La lutte contre les Mitanniens Le renouveau assyrien débute au XIV e siècle. Eriba-Adad I er (vers 1383-1356) réussit à rejeter la tutelle mitannienne et, dès 1370, récupère la cité de Ninive ainsi que les territoires situés aux abords du Tigre. Assour-Ouballith I er (vers 1366-1330), aussi entreprenant, guerroie contre les Mitanniens et intervient même dans les affaires du royaume kassite de Babylone. Ses successeurs, maintenant la même politique belliqueuse, se heurtent à nouveau aux Mitanniens passés sous la protection des Hittites, combattent les montagnards du Zagros et du Kurdistan et disputent aux Babyloniens le contrôle des routes commerciales menant en Iran.
La politique belliqueuse des Assyriens Au XIII e siècle, les Assyriens ne cessent de lutter contre les vagues d'invasions ou contre leurs voisins. Leur ardeur belliqueuse affecte alors jusqu'à leurs conceptions religieuses: Assour, leur dieu national, prend désormais un caractère guerrier et prétend à la domination universelle. La guerre est perçue comme un acte de piété; de défensive, elle devient offensive. Adad-Nirari Ier (vers 1298-1266), Salmanasar I er (vers 1266-1236) et Toukoulti-Ninourta Ier (vers 1236-1199) mènent des campagnes le plus loin possible de leurs frontières. Les Egyptiens et les Hittites, alarmés, se coalisent en vain (1269).
De campagne en campagne, les Assyriens finissent par imposer leur puissance. A la haute Mésopotamie annexée par Salmanasar I er , Toukoulti-Ninourta I er ajoute la Babylonie, les pays d'Akkad et de Sumer, ce qui lui permet, à l'instar des rois sumériens et akkadiens d'autrefois, de se proclamer «roi de l'univers». Pour commémorer son triomphe sur Babylone, il fonde près d'Assour une nouvelle ville portant son nom.
La poussée araméenne L'empire, comme jadis celui de Shamshi-Adad I er , ne survit pas à son souverain. La grandeur de Toukoulti-Ninourta et peut-être aussi sa mégalomanie lui valent la suspicion de la noblesse, qui finit par l'emprisonner puis l'assassiner. Or, à la fin de son règne, la carte politique du Proche-Orient s'est sensiblement modifiée. La Babylonie kassite s'est reconstituée dès 1214, et les Assyriens doivent désormais compter avec de nouveaux venus: au nord-ouest, les nomades Moushki (des Phrygiens) et Kaska (originaires des montagnes du Pont) et, au sud-ouest, des Sémites, qui vont bientôt former la confédération araméenne.
Au milieu du XII e siècle, l'Assyrie, ainsi assiégée, subit en outre l'attaque des Elamites, auxquels elle concède la région du Petit Zab. Malgré les réactions d'Assourresh-Ishi I er (1133-1115) et l'exploit de Toukoulti-apil-Esharra I er (1115-1076) - qui s'aventure jusqu'au-delà du lac de Van et intervient en Méditerranée où il rançonne les villes phéniciennes -, l'Assyrie ne peut résister à la formidable poussée de ses adversaires. Les Araméens, après avoir pris la Babylonie, s'installent en plein cœur du pays assyrien, dévastent les campagnes et massacrent les populations. | |
| | | Vidar Blackeu Viking
Nombre de messages : 2711 Localisation : Dans la forêt d'Asgard Date d'inscription : 13/02/2006
| Sujet: Re: Empire assyrien (884/609 av. J.-C.) Jeu 4 Mai - 15:06 | |
| La période néo-assyrienne IXe - VIIe s. av. J.-C.
Le renouveau de l'Empire d'Assyrie Même menacée dans son intégrité nationale, l'Assyrie n'a pas beaucoup perdu de sa puissance. Le potentiel militaire des Assyriens est toujours intact; la lignée dynastique, ininterrompue depuis près de deux siècles, assure à l'Empire une solide continuité politique et, malgré les intrigues de la noblesse, le pouvoir bénéficie encore d'une relative stabilité.
La conjoncture extérieure Ni la Babylonie - sa rivale de toujours - ni l' Egypte ne sont en mesure de réduire l'Assyrie; la première, elle aussi, a fort à faire avec les Araméens; la seconde, retirée d'Asie depuis longtemps, est désunie, partagée entre pharaons libyens sur le delta du Nil et grands prêtres d'Amon en Haute-Egypte. Cette conjoncture favorable sera exploitée par Assournazirpal II (883-859), auquel ses prédécesseurs, Adad-Nirari II (912-891) et Toukoulti-Ninourta II (891-884), avaient déjà frayé le chemin en effaçant la menace araméenne. Dès lors, les nomades, les Babyloniens, les Hittites et les Phéniciens font les frais d'une puissance assyrienne retrouvée.
Les travaux d'Assournazirpal En un demi-siècle de guerres impitoyables, l'Empire retrouve sa grandeur passée. Les villes, enrichies par le butin, s'ornent à nouveau de monuments. Assournazirpal ressuscite la cité de Kalhou (l'actuelle Nimroud), fondée au XIII e siècle par son aïeul Salmanasar I , mais depuis lors tombée en ruine. Il se fait construire un palais sur plus de deux hectares: l'inauguration de cette nouvelle capitale donne lieu à dix jours de festivités auxquelles sont conviées 69 574 personnes, dont 47'074 venant de différentes parties du royaume.
Salmanasar III L'expansion et la prospérité assyriennes se poursuivent sous Salmanasar III (858-824), qui, comme son père, fait de la guerre son activité principale; ses expéditions, plus hardies, le mènent en Cilicie, en Arménie, en Palestine, au-delà du Zagros et même sur les rives du golfe Arabo-Persique.
L'hégémonie assyrienne A l'issue du grand règne de Salmanasar III, l'Assyrie, secouée par des révolutions intérieures et gouvernée par des rois de plus en plus effacés, finit par perdre une grande partie de sa zone d'influence. Les cités phéniciennes, les royaumes d' Israël, de Juda et le Naïri lui échappent totalement. De surcroît, elle est menacée, à sa porte même, par l'émergence du puissant royaume d'Ourartou (Arménie).
Toukoulti-apil-Esharra III Toukoulti-apil-Esharra III (746-727), le Téglath-Phalasar de la Bible, porté au trône par une révolte, entreprend de restaurer la puissance assyrienne. Ce monarque intelligent et méthodique rétablit le pouvoir royal et réorganise l'armée; en quelques années, il chasse les Ourartéens de la Syrie du Nord (743) et redonne ainsi à l'Assyrie un accès à la Méditerranée; de même, il annexe le royaume de Damas (742), pénètre dans le pays des Mèdes, occupe la Palestine et, tenté par la richesse de la Babylonie, s'y fait proclamer roi.
Sargon II La domination de l'Assyrie, vainement contrecarrée par une coalition égypto-élamite, se confirme encore sous Sargon II (722-705); l'Empire s'étend désormais sur tout le Croissant fertile, ainsi que sur une partie de l'Iran et de l'Anatolie; il dispose de deux fenêtres maritimes, l'une sur la Méditerranée, l'autre sur le golfe Arabo-Persique, et contrôle la majeure partie des cours du Tigre et de l'Euphrate. Désireux d'affirmer sa puissance, Sargon délaisse Kalhou pour une nouvelle capitale, Dour-Sharrouken (Khorsabad).
Sin-ahhe-eriba Le fils de Sargon, Sin-ahhe-eriba (705-680), le Sennachérib de la Bible, célèbre pour avoir détruit la cité de Babylone (689), fera de même en donnant à l'Assyrie une métropole encore plus splendide: Ninive. Pour alimenter sa nouvelle capitale en eau, le souverain fait capter les eaux du Gomel et du Khosr dans un canal long de près de 50 kilomètres, qui traverse une vallée sur un aqueduc de 200 mètres supporté par des arches de 5 mètres de hauteur.
La chute de l'Empire assyrien En 667, la conquête de l 'Egypte par Assourbanipal (669-vers 627) donne à l'Empire son extension maximale: tout le Proche-Orient, de Thèbes à la Syrie, de la Palestine jusqu'aux collines isolant la Perse de la plaine mésopotamienne. Cependant, cette Assyrie dominatrice n'a plus longtemps à vivre. Le reflux commence dès avant la fin du règne d'Assourbanipal par la perte de l'Egypte, reconquise en 653 par Psammétique I. Peu après, la Babylonie se révolte. Plus grave encore sont les attaques concertées des Scythes et des Mèdes. L'armée assyrienne cède Assour en 614, Ninive en 612, puis va se réfugier à Harran (ville de la Syrie ancienne, célèbre pour son temple du dieu-Lune Sin), où, malgré la rescousse égyptienne, elle finit par s'incliner définitivement devant les Mèdes (609).
Lorsque Nabuchodonosor monte sur le trône de Babylone en 605, l'Assyrie n'est plus une puissance, mais elle laisse le souvenir de guerres cruelles suivies de lourds tributs. | |
| | | Vidar Blackeu Viking
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| Sujet: Re: Empire assyrien (884/609 av. J.-C.) Jeu 4 Mai - 15:07 | |
| La civilisation assyrienne
La société La société assyrienne est composée d'hommes libres (awilou), de serfs et d'esclaves.
Les hommes libres Les citoyens se partagent en trois catégories: les grands propriétaires fonciers, la bourgeoisie urbaine et les petits paysans. Les deux premières ont profité de l'élargissement de l'Empire en mettant la main sur des terres de plus en plus étendues et en se livrant au commerce à longue distance. En outre, le pouvoir, conscient de leur importance économique et politique, s'est montré attentif à leurs doléances: les bourgeois - et par extension, les villes - ont régulièrement obtenu des chartes qui souvent les exemptent de l'impôt et du service militaire.
Les serfs L'expansion de l'Empire s'est faite au détriment de la classe des paysans. Ceux-ci, assujettis à l'impôt et aux corvées, astreints au devoir militaire, supportent seuls le poids des guerres incessantes. De même, leur importance économique s'est ressentie de l'existence d'une noblesse foncière employant une abondante main-d'œuvre servile (esclaves et serfs).
Les esclaves Souvent endettés et insolvables, les petits cultivateurs tombent en servitude et vont grossir les rangs des esclaves. Ceux-ci - dont chaque guerre augmente le nombre avec de nouveaux prisonniers et déportés - constituent des biens qu'on peut vendre et échanger ou dont on hérite; cependant, ils conservent une personnalité juridique. Ils peuvent contracter mariage avec des personnes de condition libre, posséder des biens et ester en justice. Leur condition, surtout quand ils sont nés dans le pays, peut parfois être moins dégradée que celle des serfs qui, attachés à la terre, achetés et vendus avec elle, dépendent étroitement de leur propriétaire. L'économie La documentation assyrienne, principalement tournée vers les événements militaires, ne fournit que de maigres informations relatives à l'état matériel du pays. L'économie, semble-t-il, a très peu évolué depuis la formation de l'Empire et ses fondements sont restés ruraux.
L'agriculture L'agriculture au début du I er millénaire apparaît comme l'une des préoccupations majeures du pouvoir. Depuis Assour-Dan II (vers 934-912), les souverains assyriens appellent à l'amélioration des techniques et des rendements. Certains essayent d'introduire les charrues à semoir, d'autres se lancent dans des travaux hydrauliques, d'autres encore, au retour de leurs expéditions guerrières, introduisent de nouvelles espèces animales (chameaux bactrien et arabe) et végétales (coton de l'Indus).
Le commerce extérieur Le commerce extérieur, qui ne retrouve pas sa vitalité du temps de l'ancienne Assyrie, paraît néanmoins prospère et diversifié. Encouragé par les souverains, il s'est développé en direction de l' Egypte, du golfe Arabo-Persique, des pays de l'Egée et, vraisemblablement par l'intermédiaire des Phéniciens, a touché les pays de la Méditerranée occidentale. Il porte exclusivement sur les métaux et sur les produits rares tels que le lin, le coton, les teintures, les pierres précieuses et l'ivoire. Il faut aussi noter que les Assyriens, grâce à leurs différentes conquêtes, avaient libre accès à de nombreux gisements de minerais, notamment le fer au Liban et l'argent en Anatolie.
La bibliothèque d'Assourbanipal On désigne ainsi près de 30'000 tablettes et fragments de tablette portant des inscriptions cunéiformes, découverts de 1851 à 1876 sur le site assyrien de Ninive. Ces documents, qui correspondent à quelque 5'000 ouvrages, proviennent en grande partie de bibliothèques babyloniennes et sumériennes, où ils ont été recopiés à la demande d' Assourbanipal. Certains se rapportent à la divination; d'autres sont des textes conjuratoires; d'autres encore consignent des prières ou narrent des épopées (épopée de Gilgamesh et épopée de la Création).
Dûment enregistrés à leur entrée dans la bibliothèque, les documents recopiés étaient classés par ouvrages et par thèmes puis rangés sur des planches. Les tablettes, pour la plupart, portent au bas un «colophon» mentionnant, entre autres détails, le nom du scribe. Celles qui font partie d'une série sont numérotées, ou leur dernière phrase est reprise en tête de la tablette suivante. | |
| | | Vidar Blackeu Viking
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| Sujet: Re: Empire assyrien (884/609 av. J.-C.) Jeu 4 Mai - 15:07 | |
| L'art assyrien
Influencé à ses débuts par les cultures sumérienne, babylonienne puis mitannienne, l'art assyrien s'affirme seulement à partir du IX e siècle, au moment où l'Assyrie, en quête d'un empire universel, s'impose comme la grande puissance proche-orientale. Dès lors, collant à l'idéologie guerrière des rois, il exprime leur prétention à la grandeur et traduit leur amour de la gloire.
L'architecture palatiale Elle est l'expression privilégiée de l'art royal assyrien, qui a connu deux temps forts: d'abord avec le règne d' Assournazirpal II (884-859) et l'abandon d' Assour pour la nouvelle capitale, Kalhou, située plus au nord sur le Tigre; ensuite, avec Sargon II (722-705 av. J.-C.), fondateur de Dour-Sharrouken (Khorsabad). Dans ces deux capitales, ainsi qu'à Ninive et à Assour, mais aussi dans des villes de province telles que Til Barsip et Arslan Tash en Syrie, les rois assyriens firent construire des bâtiments - palais, temples, ziggourats - qui, même s'il n'en reste aujourd'hui que des tells de briques informes, comptent parmi les plus grandes réalisations architecturales de tous les temps.
Le palais assyrien est en règle générale construit selon un plan bipartite: une partie publique et une partie privée, organisées chacune autour d'une cour et séparées l'une de l'autre par la salle du trône et par des annexes. Il est orné de beaux reliefs, admirablement exécutés sur de grandes plaques d'albâtre ou de calcaire qui revêtent la base des murs de brique crue, dans les pièces, les corridors et les entrées. Alignés les uns à la suite des autres, ces orthostates constituent de véritables frises horizontales, narrant les exploits des rois et vantant leurs prouesses: scènes de guerre, de chasse, de cour et tirées de la vie quotidienne.
Ce goût pour le décor s'exprime aussi dans l'utilisation de panneaux de revêtement en briques émaillées multicolores; appliqués aux murs des palais, des temples et des riches demeures privées, voire aux entrées des grandes villes, ils exaltent eux aussi la puissance des Assyriens et témoignent du génie de leurs artistes. Les peintures murales, à l'honneur dans les palais de Til Barsip et de Dour-Sharrouken, figurent également des scènes militaires. Les arts décoratifs L'art royal assyrien s'est aussi exprimé dans le travail du métal. Les portes des palais étaient souvent revêtues de feuilles de bronze travaillées à la technique du repoussé, représentant le plus souvent des sujets guerriers.
L'ivoire, probablement importé de l 'Inde, fut également très utilisé dans l'art ornemental assyrien: les artistes, vraisemblablement syriens, phéniciens mais aussi locaux, l'utilisèrent à la fois pour décorer chaises, trônes, lits, écrans ou portes et pour fabriquer boîtes, vases, bols, cuillers, peignes, épingles. L'étude de ces objets, découverts en grand nombre à Assour, à Khorsabad, à Arslan Tash et surtout à Nimroud, témoigne de la diversité des techniques: gravure, sculpture en relief, ronde-bosse, filigrane, incrustation. Les sujets traités sont variés. Outre les motifs égyptiens ou égyptianisants telle la naissance d'Horus, on distingue des motifs zoomorphes (vaches, daims, griffons, sphinx), des scènes de combats d'animaux, des femmes nues, des représentations du héros Gilgamesh maîtrisant des bêtes sauvages.
Les Assyriens travaillaient aussi le verre, qu'ils moulaient à la cire perdue; les vases, souvent sculptés, étaient en règle générale peints. Les couleurs utilisées (vert clair, bleu turquoise, pourpre, rouge et blanc) seront plus tard celles des chefs-d'œuvre hellénistiques. | |
| | | Vidar Blackeu Viking
Nombre de messages : 2711 Localisation : Dans la forêt d'Asgard Date d'inscription : 13/02/2006
| Sujet: Re: Empire assyrien (884/609 av. J.-C.) Jeu 4 Mai - 15:08 | |
| L'armée assyrienne
L'organisation de l'armée Soldats permanents, les Assyriens s'entraînaient de façon continue et faisaient preuve d'une disponibilité accrue par le fait que les troupes étaient réparties sur tout le territoire de l'empire. Ainsi, à la moindre menace ou tension, les forces armées étaient prêtes à intervenir immédiatement, sans parcourir des trajets qui auraient pu différer ou retarder leurs actions.
Instrument redoutable - les campagnes militaires étaient conduites jusqu'à l'écrasement de l'adversaire - au service d'une politique expansionniste systématique, l'armée fut profondément remaniée par Téglath-Phalasar III (746-727). Sous son règne, les rois vaincus seront déportés, parfois exécutés - tout comme les prisonniers- , en tout cas remplacés par des gouverneurs assyriens.
Si l'armée assyrienne fut sans nul doute la meilleure de l'époque, c'est qu'elle avait atteint un haut niveau d'organisation et qu'elle utilisait à plein le potentiel militaire que représentait le cheval domestiqué. Grâce à elle, les Assyriens réussirent à annexer successivement la Syrie, Babylone et la Mésopotamie, la Judée et enfin l' Egypte.
L'armée assyrienne se divisait en corps complémentaires : l'infanterie, la cavalerie et un corps de chars, chacun ayant une spécialisation.
L'infanterie assyrienne L'infanterie lourde était composée de guerriers armés d'une épée, d'une lance et d'un bouclier; ils portaient un casque et une tunique recouverte de plaques de métal. L'infanterie légère et, en particulier, les archers étaient moins protégés pour être beaucoup plus mobiles; avec les armes moins lourdes - javelots, arcs et frondes - , chaque fantassin emportait avec lui une outre de peau imperméabilisée qu'il lui suffisait de gonfler pour franchir des cours d'eau sans risquer de se noyer.
La cavalerie assyrienne La cavalerie lourde et la cavalerie légère - formées de lanciers et d'archers qui montaient sans selle ni étriers - constituaient sans nul doute l'élément le plus important des forces assyriennes; leur mobilité et leur rapidité d'intervention leur permettaient de pratiquer la guerre éclair et de lancer des raids dans le territoire tenu par l'ennemi.
La charrerie assyrienne La charrerie - corps de chars de combat - avait la capacité de percer toute formation de fantassins adverse. Enfin, les Assyriens disposaient également d'un matériel de guerre que l'on peut assimiler aux débuts de l'artillerie. Des engins capables de projeter à distance des traits, notamment de grosses flèches et des blocs de pierre, sont évoqués dans la Bible. Certaines machines spéciales, comme les béliers et les tours mobiles, furent construites pour venir à bout des fortifications. | |
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