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 L'Afrique et ses royaumes

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Vidar
Blackeu Viking
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MessageSujet: L'Afrique et ses royaumes   L'Afrique et ses royaumes EmptyMer 3 Mai - 14:15

L'Afrique et ses royaumes MOD_AFR_000_A
Statuette masculine blolo bian
Représentant le «conjoint de l’au-delà». Côte-d’Ivoire, Baoulé.




Plusieurs grands royaumes jalonnent l'histoire du continent noir. Si les origines lointaines de ceux-ci sont encore mal connues, notamment pendant l'Antiquité, ils émergent de l'histoire telle que les Occidentaux la conçoivent avec l'intense trafic d'esclaves vers la côte orientale de l'Afrique, que les marchands arabes organisent dès le haut Moyen Age. De nombreux témoignages de ce commerce transparaissent dans les chroniques arabes de l'époque. Par ailleurs, des découvertes archéologiques plus récentes, comme celles faites au Zimbabwe, témoignent de l'existence en Afrique de civilisations parfois très avancées, contemporaines de celles de l'Occident chrétien.

Les empires du Ghana et du Mali
Peu avant le IXe siècle, l'existence d'un Empire ghanéen est attestée. Il sera victime des incursions armées de la dynastie arabe des Almoravides, avant d'être annexé par l'empire du Mali. On connaît l'un des souverains de l'empire du Mali (XIIIe siècle-XVIe siècle) en la personne de Kankan Moussa, de confession musulmane, qui effectua, avec magnificence, un pèlerinage à La Mecque (1324-1325). La renommée du faste de la cour de ce souverain atteignit l'Europe occidentale. Dans le dernier tiers du XVIe siècle, l'empire du Mali est supplanté par l'Empire songhaï.

Baguirmi, Ouaddaï et Kanem-Bornou
Aux frontières de l'Empire songhaï (dans la partie ouest de l'actuel Tchad) se développent notamment les royaumes de Baguirmi, de Ouaddaï et de Kanem-Bornou, dont l'apogée se situe à l'époque du règne du sultan Idriss III Aloma (1580-1617).

Le royaume d'Oyo et le royaume du Dahomey
Sur la côte méridionale de l'Afrique de l'Ouest, le premier grand royaume connu est celui d'Oyo, au voisinage duquel se développe le royaume du Dahomey (Bénin), fondé en 1625 par le souverain animiste Do-Aklin, et celui d'Ashanti. Longtemps en guerre, l'Oyo et le Dahomey verront finalement l'établissement de la brève suprématie de ce dernier au milieu du XIXe siècle, à l'aube de la colonisation française qui en sonnera le glas.

Le royaume de Kongo
Enfin, en Afrique du Centre-Ouest ( Congo), il convient de signaler l'existence pendant plusieurs siècles du royaume de Kongo, qui eut, dès 1491, des contacts avec les Portugais, et dont le souverain Alonso I er , roi de 1507 à 1543, se convertit au christianisme et devint un allié zélé du Portugal, auquel il fournit nombre d'esclaves.
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MessageSujet: Re: L'Afrique et ses royaumes   L'Afrique et ses royaumes EmptyMer 3 Mai - 14:48

L'Empire songhaï


L'Empire songhaï ou (l'empire) songhay. Royaume fondé par les Songhaïs vers le VI e -VII e siècle, avec pour capitale Kukya, puis Gao (v. 1010).

Ses souverains, les dia ou za, se convertirent à l'islam au XI e siècle. A partir des XI e -XIII e siècles, ce royaume s'enrichit grâce au passage des caravanes. Dominé par l'empire du Mali dont il devint le vassal au début du XIV e siècle, le royaume songhaï recouvrit son indépendance à partir de 1375, et ses souverains prirent le titre de sonni.

La dynastie des Sonni (dont le célèbre Sonni Ali Ber, dix-huitième souverain de cette dynastie, et véritable fondateur de l'Empire songhaï), et, à partir de 1464, celle des Askias (fondée par Askia Mohammed) portèrent l'Empire à son apogée aux XV e et XVI e siècles: en 1492, la prise de Tombouctou et de Djenné par Sonni Ali Ber priva le royaume du Mali du contrôle des routes commerciales sahariennes vers le Soudan. Guerrier et conquérant, Ali Ber se montra toutefois peu favorable aux commerçants et aux docteurs de l'islam, et c'est l'usurpateur Mohammed, un de ses anciens lieutenants, d'origine étrangère, qui, après avoir pris le titre d'askia, fut le véritable organisateur de l'Empire.

Fondateur d'une nouvelle dynastie, l'Askia Mohammed (1492-1529) étendit son autorité jusqu'au Sénégal à l'ouest, et à l'est jusqu'à l'Aïr et au Bornou. Il instaura un système d'impôts, créa une armée de métier et une marine de guerre. La puissance de l'Empire songhaï était liée au contrôle des routes caravanières transsahariennes par lesquelles parvenait à Tombouctou l'or du Soudan, et par lesquelles repartait le sel des mines de Teghazza (Sahara), directement exploitées par les askias, lesquels, n'appartenant pas à une puissante famille d'origine royale, tentèrent de conforter leur pouvoir en s'appuyant sur l'islam.

Mais les luttes internes entre prétendants à la succession affaiblirent l'Empire: en 1591, une expédition de l'armée marocaine écrasa à Tondibi (au nord de Gao) l'empereur Issihak II, et l'Empire songhaï entra dès lors en décadence.


Le royaume de Nubie


Région du nord-est de l'Afrique, située d'une part entre la haute Egypte et le confluent du Nil Bleu et du Nil Blanc près de Khartoum, d'autre part entre le désert de Libye et la mer Rouge, la Nubie est donc partagée entre l'Egypte et le Soudan. Sur le plan physique et humain, elle comprend deux parties bien distinctes: la vallée du Nil, accidentée par des chutes, les fameuses cataractes, qui sont au nombre de six; le désert de Nubie, constitué d'abord par un plateau dénudé ou recouvert de sable, puis par des montagnes cristallines et volcaniques (djebel Soturba, 2'100 m), en bordure de la mer Rouge.

De l'influence pharaonique au royaume de Méroé
La Nubie, désignée sous le nom d'Ethiopie ou de Koush dans l'Antiquité, fut conquise par les pharaons de la XIII e dynastie égyptienne, attirés par ses richesses minières et par la route en direction de l'Afrique. Pendant longtemps, elle subira l'influence égyptienne. Au cours de la XIX e dynastie, Ramsès II fit construire plusieurs temples: Deir, Ouadi es Sebouah, Abou-Simbel, Asksha, etc.

Vers 800, un royaume nubien indépendant se constitua et, s'emparant de l'Egypte qui s'affaiblissait, il fonda la XXV e dynastie ou dynastie koushite. Fuyant l'invasion des Assyriens (668), la dynastie nubienne se replia vers le sud et abandonna la capitale, Napata, pour une ville plus méridionale, Méroé.

Là, une civilisation originale se développa, avec une religion particulière, une langue et une écriture africaines, différentes de celles de l'Egypte, ainsi qu'une remarquable industrie du fer dont les techniques se répandirent peu à peu vers l'Afrique noire. Méroé et Saba furent de brillantes cités, et la Nubie connut alors une prospérité due à son rôle de carrefour entre l'Egypte, la Méditerranée, la mer Rouge et l'Afrique. Méroé, Naga, Musawarat ont laissé des vestiges importants de monuments inspirés de l'art égyptien.

La basse Nubie dépendit, quant à elle, des Lagides et des Romains, qui y laissèrent aussi des monuments: Philae, Kertassi, Debod, etc.

De Méroé au condominium anglo-égyptien
Le royaume de Méroé s'affaiblit, puis sombra sous les coups des Ethiopiens, en 350. La Nubie se divisa alors en plusieurs royaumes (Nobades au nord, Makorites au centre et Alodes au sud) qui adoptèrent le christianisme copte et se couvrirent d'églises. Ces royaumes se maintinrent jusqu'au XIII e siècle; le pays fut ensuite envahi par des Arabes nomades qui le ravagèrent et y répandirent l'islam.

En 1820, la Nubie fut conquise par Méhémet Ali, qui fit de Khartoum la capitale et y installa un régime esclavagiste. Les Britanniques, qui suivaient l'axe du Nil, se heurtèrent, en 1881, à la révolte du Mahdi (un marabout, Mohammed Ahmed Abdallah), dirigée aussi contre les Egyptiens.

En 1898, le pays fut soumis par le maréchal britannique Kitchener, qui forma un condominium britannico-égyptien. L'histoire de la Nubie se confond dès lors pour la majeure partie avec l'histoire du Soudan, pour l'autre partie avec celle de l'Egypte.
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MessageSujet: Re: L'Afrique et ses royaumes   L'Afrique et ses royaumes EmptyMer 3 Mai - 14:50

Le royaume d'Aksoum


Aksoum ou Axoum. D'abord simple siège de principauté (I e s.), elle devint assez vite la capitale de la première province d'un royaume «féodal» qui regroupait de nombreux petits Etats de l' Ethiopie septentrionale.

A partir de la fin du II e siècle, les Aksoumites s'imposèrent aux Etats de l'Arabie méridionale, étendirent leur autorité aux régions situées entre le plateau du Tigré et la vallée du Nil et contrôlèrent le royaume de Méroé. Leur empire connaît alors une grande prospérité et occupe une place de premier plan dans le commerce international. Premier Etat de l'Afrique tropicale à battre sa monnaie, Aksoum est aussi, depuis la conversion de son roi Ezana, le premier évêché d'Ethiopie (340).

Au VI e s., son roi Kaleb monte une importante expédition maritime et va châtier les Juifs d'Arabie du Sud, coupables d'avoir massacré les coptes de Zafare et de Nagran. Mais l'empire d'Aksoum, cerné au nord par les nomades musulmans bedjas, au sud par les Aguews judaïsés, décline peu à peu puis, au X e s., finit par disparaître. Aksoum, cependant, reste la métropole religieuse de l'Eglise copte éthiopienne.


Les royaumes du Grand Zimbabwe


Du royaume de Monomopata aux Ngoni
Au sud du continent, on connaît à la suite de fouilles archéologiques et des récits des premiers voyageurs portugais l'existence des royaumes du Grand Zimbabwe. Des conditions particulièrement favorables à leur épanouissement (fertilité des terres, importants gisements d'or) n'expliquent qu'en partie les causes de leur rayonnement et le caractère très urbain de leur civilisation. Les sites archéologiques s'étendent sur plusieurs centaines de km 2 . Parmi les différents royaumes du Grand Zimbabwe, le plus puissant fut celui de Monomopata, dont l'existence remonte peut-être au XII e siècle.

Au XV e siècle, il dominait bon nombre de petits Etats et chefferies et occupait un vaste territoire. Le commerce de l'or avec la côte permit au royaume de se connecter aux réseaux marchands de l'océan Indien. Mais au XVI e siècle, il déclina: les pouvoirs locaux acquirent peu à peu leur indépendance. Les Portuguais imposèrent progressivement leur domination économique, et, au XVII e siècle, contraignirent le roi à signer un traité leur cédant le produit de ses mines.

Au XIX e siècle, les Ngoni, chassés par les Zoulous d' Afrique du Sud, ravagèrent le pays et anéantirent le royaume, qui céda la place au royaume Rowzi. Dans les années 1830, les Ndébélé, apparentés aux Zoulous, envahirent à leur tour le sud du pays et fondèrent un royaume.

Le site archéologique
Le site archéologique de l'Etat du Zimbabwe, auquel il a donné son nom à été découvert par un explorateur allemand, Adam Render, en 1868, les ruines de Zimbabwe, les plus spectaculaires de l'Afrique subsaharienne, s'étendent sur plus de 7 km 2 , à la limite sud du plateau du Zimbabwe, dans la région de partage des eaux entres les fleuves Limpopo et Zambèze. Les fouilles entreprises par l'archéologue britannique Theodore Bent, à partir de 1902, puis par l'égyptologue David Randall-MacIver en 1905, ont montré que le site fut habité au moins depuis le V e siècle par des populations de chasseurs et d'agriculteurs.

Les ruines comprennent plusieurs groupes d'édifices en pierre sèche (en langue shona dzimbabwe signifie «maison de pierre») et sans fondations, répartis autour d'une acropole fortifiée, accessible par un étroit chemin creusé dans le roc. Cette fortification, dont les murailles ont près de 11 m de hauteur, délimite une enceinte ovale de 100 m de long et de 45 de large. Au sud de cette colline, le monument le plus significatif, probablement un lieu consacré à des cérémonies initiatiques, est un vaste enclos elliptique dont le mur extérieur, long de 240 m, s'élève à près de 10 m de hauteur; à l'intérieur se dressait une tour conique de 9 m de hauteur et de 5,5 m de diamètre à la base.

Les vestiges mis au jour dans ces constructions (IX e -XV e s.) témoignent de l'originalité de la culture de Zimbabwe; on a notamment trouvé des sculptures d'oiseaux en stéatite (les archéologues supposent que ces représentations, dont certaines ont plus de 40 cm de haut, et qui devaient être posées au sommet de petites colonnes, étaient liées au culte des ancètres) et du matériel pour la métallurgie de l'or.

Les nombreux objets d'importation qui ont été découverts à Zimbabwe (en provenance de Perse, de l' Inde et de la Chine du début de la dynastie Ming) témoignent de l'importance de cette cité, qui fut florissante dès le XIV e siècle, et des relations commerciales que le peuple Shona entretenait avec les pays lointains par les ports musulmans de l'océan Indien. Les archéologues estiment à 10'000 personnes sa population à l'époque de son apogée. Le site fut abandonné vers 1700.
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