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 Seconde Guerre Mondial

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Blackeu Viking
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MessageSujet: Seconde Guerre Mondial   Seconde Guerre Mondial EmptyMer 3 Mai - 1:09

Les survivants de 1914-1918 avaient juré que la Grande Guerre serait «la der des ders». Vingt ans plus tard, Hitler, qui cherche à assurer l'«espace vital» de l'Allemagne quel qu'en soit le prix, envahit la Pologne le 1 er septembre 1939. Il déclenche ainsi une nouvelle guerre européenne, qui devient rapidement mondiale. C'est le conflit moderne au cours duquel les populations civiles auront le plus à souffrir: déportation de millions d'individus; extermination de groupes ethniques ou sociaux; toute-puissance des idéologies dont la lutte sans merci requiert un engagement absolu des populations.

Alors que les théâtres d'opérations étaient restés limités à l'Europe lors de la Première Guerre mondiale, c'est cette fois le monde entier qui est concerné: on se bat en Europe, en Afrique du Nord, au Proche-Orient, en Extrême-Orient et sur toutes les mers du globe. Le monde sortira de la Seconde Guerre mondiale considérablement bouleversé: certains pays sont ruinés et des millions de familles sont en deuil. C'est à ce prix qu'ont été écartées les idéologies nazie, fasciste et ultra-nationalistes sur lesquelles reposent, devant l'Histoire, la responsabilité de la guerre la plus meurtrière et la plus barbare de tous les temps.
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MessageSujet: Re: Seconde Guerre Mondial   Seconde Guerre Mondial EmptyMer 3 Mai - 1:11

Les origines de la guerre



Les échecs diplomatiques de l'entre-deux-guerres
Le nouveau conflit mondial est d'abord né des frustrations des vaincus, mais aussi des espoirs déçus des vainqueurs de la Grande Guerre, qui avaient cru fonder définitivement la paix.

Le diktat de Versailles
L'Allemagne a reçu le traité de Versailles comme un diktat qui la condamne à reconnaître sa responsabilité unilatérale dans le déclenchement de la guerre, à payer au titre de «réparations» pour les dommages causés aux personnes et aux biens une somme qui implique des versements échelonnés jusqu'en 1975, à subir des amputations de territoires à l'est et une limitation de sa souveraineté à l'ouest (démilitarisation de la Rhénanie).

La montée de foyers nationalistes
L'Autriche-Hongrie a éclaté et, sur les ruines de l'empire des Habsbourgs, contre lequel elle luttait depuis quatre siècles, la France éleva deux Etats, la Tchécoslovaquie et la Yougoslavie, qui se révélèrent bientôt, avec la Pologne et la Roumanie, des foyers de nationalismes exacerbés. Cette mosaïque de petits pays, destinée à enserrer l'Allemagne et à prévenir de nouvelles velléités d'expansion, semblait répondre au principe du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, réaffirmé dans les Quatorze Points du président Wilson dans son message au Congrès américain le 8 janvier 1918; en réalité, ces nouveaux Etats intégraient des minorités dont les droits sont ignorés ou bafoués.

L'échec du nouvel équilibre européen
La double garantie du nouvel équilibre européen (le traité franco-anglo-américain et la Société des Nations) est devenue caduque dès le 19 mars 1920, le Sénat américain ayant refusé de ratifier les propositions de Wilson, notamment l'adhésion à la SDN.


La formation du front des dictatures
En Italie
Mussolini a pris le pouvoir dès 1922, dans un pays qui s'estime lésé par les traités de 1919 et de 1920: les accords avec l'Autriche-Hongrie et la Yougoslavie ne répondent pas aux promesses faites par les Alliés le 26 avril 1915 (traité de Londres), lorsqu'ils avaient détaché l'Italie de la Triplice. Pourtant, Mussolini conclut avec la Grande-Bretagne et la France, lors de la conférence de Stresa, une entente qui stipule que les trois pays s'opposeront à toute modification des traités (avril 1935).

Au Japon
Le Japon, qui n'a pas obtenu la totalité des possessions de l'Allemagne dans le Pacifique et qui se voit bridé dans son extension sur le continent, en Chine et en Sibérie, s'est rapidement tourné vers les doctrines nationalistes et fascistes qui dénoncent l'étouffement de la civilisation ancestrale dans son archipel surpeuplé. Il a conclu avec l'Allemagne, le 25 novembre 1936, le pacte anti-Komintern.

En Allemagne
En 1933, Hitler est parvenu au pouvoir dans un pays rongé par le chômage et les conséquences économiques et sociales d'une inflation catastrophique. Son objectif est d'effacer le diktat de Versailles et d'assurer à l'Allemagne l'«espace vital» nécessaire à son expansion démographique: le réarmement va donc lui servir à la fois à préparer les conditions d'un changement politique et à remédier à la crise. D'abord isolé (Mussolini s'oppose en effet à la mainmise de l'Allemagne sur l'Autriche après l'assassinat en 1934 du chancelier Dollfuss), Hitler gagne à sa cause l'Italie, contrée par la Grande-Bretagne et la France lors de l'affaire éthiopienne (octobre 1935). Mussolini dénonce aussitôt les accords de Stresa.

Les initiatives de l'axe Rome-Berlin
Dès lors, un front des dictatures se forme face aux démocraties occidentales, qui préfèrent une politique de concessions à l'Allemagne et à l'Italie plutôt qu'un rapprochement avec l'Union soviétique. La France et la Grande-Bretagne vont rester sans réaction devant les initiatives de l'«axe Rome-Berlin»: réoccupation militaire de la Rhénanie (mars 1936); intervention massive en Espagne aux côtés des troupes de Franco (1936); annexion (Anschluss) de l'Autriche (mars 1938); dépeçage (à Munich en septembre 1938) de la Tchécoslovaquie, transformée en protectorat allemand (mars 1939).

Bien tardivement, Londres et Paris accordent leur garantie à la Pologne, lorsque les revendications hitlériennes portent sur le corridor de Dantzig. Cependant, cette garantie ne peut s'exercer que si elle intègre l'URSS; or, la Pologne refuse d'autoriser le passage des troupes soviétiques sur son territoire. Les difficultés de la négociation amènent Staline à faire basculer sa politique et à gagner du temps en signant avec l'Allemagne (23 août 1939) un pacte de non-agression, dont un protocole secret place l'Estonie, la Lettonie et la moitié de la Pologne sous la domination de l'URSS.
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MessageSujet: Re: Seconde Guerre Mondial   Seconde Guerre Mondial EmptyMer 3 Mai - 1:12

Les conquêtes de l'Axe (1939-1942)


Seconde Guerre Mondial CON_GUE_012
L'Europe en 1939



Hitler va engager l'Allemagne dans la guerre, malgré les nombreuses réticences qui se font jour depuis 1938 dans l'état-major allemand: nombre de spécialistes estiment que le réarmement du Reich n'est pas achevé et qu'il ne peut soutenir une guerre européenne avant 1943-1945. Hitler, lui, a choisi de faire la guerre à cinquante ans plutôt qu'à soixante, et sa détermination, jointe à la réussite de certaines audaces stratégiques, va sembler, au début du conflit, lui donner raison.

La guerre éclair
Dès le 23 mai 1939, Hitler avait indiqué à son état-major la date de mise en application du Fall Weiss (le «Cas blanc»), l'invasion de la Pologne: le 1er septembre 1939, à 4 h 45, les avant-gardes allemandes pénètrent sur le territoire polonais. Le 3 septembre, la Grande-Bretagne, à 11 h, puis la France, à 17 h, déclarent la guerre à l'Allemagne. Le Japon et l'Italie restent alors à l'écart du conflit.

La «drôle de guerre»
Forte de sa supériorité numérique et technique, la Wehrmacht écrase l'armée polonaise en trois semaines. La Pologne est partagée (28 septembre) entre l'URSS et l'Allemagne. Tout danger d'un second front écarté, l'Allemagne peut concentrer ses forces à l'ouest où, durant de longs mois, les troupes ont campé sur leurs positions fortifiées. C'est la «drôle de guerre». Les Alliés ont estimé qu'ils pouvaient, appuyés sur leurs fortifications (la ligne Maginot), contenir les Allemands et combler ainsi le retard qu'ils avaient pris dans leur réarmement en attendant qu'un blocus naval contraigne l'Allemagne à déposer les armes. Les forces allemandes sont supérieures à celles des Alliés dans tous les domaines, sauf la Marine: 127 divisions terrestres contre un peu plus d'une centaine; 5 200 avions contre 1 200 pour la France et 1 700 pour la Royal Air Force; 3 croiseurs et 3 cuirassés contre 3 croiseurs et 10 cuirassés britanniques, et une vingtaine de croiseurs lourds et 3 cuirassés à la France. Le nombre des sous-marins allemands n'est pas supérieur à celui des Français: 120 contre 130. L'hiver 1939-1940 n'a été marqué que par la difficile campagne de l'URSS contre la Finlande (30 décembre-12 mars). Le 9 avril, l'Allemagne occupe le Danemark, puis la Norvège, où un contingent franco-britannique parvient cependant à débarquer à Narvik et à s'emparer de la ville (le 28 mai).

Mais, pendant ce temps, les événements ont évolué de manière dramatique sur le front Ouest : le 10 mai 1940, passant brusquement à l'offensive, les troupes allemandes ont envahi les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg; entre le 10 et le 12 mai, le front français a été percé sur la Meuse; le 14, tandis que l'armée néerlandaise déposait les armes, les Allemands ont de nouveau percé le front français près de Sedan et, par la brèche ainsi ouverte entre Sedan et Namur, les divisions allemandes ont foncé en direction de l'Oise et de la Somme; le 18, Paul Reynaud a fait appel au maréchal Pétain, qui est entré dans le gouvernement comme principal conseiller militaire, avec le titre de vice-président du Conseil. Le général Weygand a remplacé comme généralissime le général Gamelin; le 27, remontant vers le nord, les Allemands ont atteint Calais et encerclé les forces franco-britanniques, qui ont été mises hors de combat. ; le 28, tandis que les franco-britanniques évacuaient Dunkerque dans des conditions dramatiques, l'armée belge, à son tour, a dû capituler. L'avance allemande a jeté sur les routes civils et militaires en un exode qui désorganise les communications et rend impossibles les manœuvres de rétablissement du commandement allié.

La capitulation française
La défaite française est à l'époque une énorme surprise, d'autant que les forces en présence ne sont pas disproportionnées. Elle s'explique, entre autres, par l'incapacité du commandement, qui s'est cantonné dans la conception d'une guerre défensive et qui n'a su ni prévoir ni parer une attaque utilisant massivement les forces combinées de l'aviation et des blindés (les Français n'avaient que 3 divisions blindées à opposer aux 12 Panzerdivisionen allemandes). Mais elle s'explique également par la façon d'envisager la guerre: alors que le Reich est tout entier mobilisé, les milieux politiques français sont divisés, certains sont encore « munichois », même si Reynaud a remplacé Daladier, pas assez ferme, le 21 mars. Après la rupture des fronts de la Somme et de l'Aisne (6-9 juin), le maréchal Pétain, qui a été appelé au gouvernement par Reynaud (auquel il succède le 17 juin), annonce son intention de demander un armistice, signé le 22 juin avec l'Allemagne et le 24 avec l'Italie, entrée en guerre le 10 juin. Cela laisse la Grande-Bretagne - où, le 10 mai, Winston Churchill a remplacé Neville Chamberlain comme Premier ministre - seule face à l'Allemagne.

Le Royaume-Uni seul face au Reich
Les Allemands mettent alors au point un plan de débarquement en Angleterre. Il suppose la maîtrise de l'espace aérien. D'août à novembre 1940, chasseurs britanniques et allemands s'affrontent au cours de la bataille d'Angleterre. L'utilisation du radar permet aux chasseurs de la Royal Air Force (et notamment aux Spitfire) d'infliger de lourdes pertes à l'aviation allemande.

Le Blitz
Les responsables allemands changent alors de tactique. Les villes britanniques sont massivement bombardées, afin de briser le moral de la population. Liverpool est bombardée le 6 septembre, puis Londres, chaque nuit, du 7 septembre 1940 à janvier 1941. C'est un échec. Le conflit devient une guerre d'usure, qui ne peut être gagnée par les Allemands que s'ils parviennent à couper la Grande-Bretagne de ses approvisionnements en contrôlant la Méditerranée et l'Atlantique.

A l'extérieur de la Grande-Bretagne
L'intervention allemande en Méditerranée est précipitée par les difficultés qu'y éprouve l'armée italienne, qui a envahi la Grèce. Pour lui porter secours, la Wehrmacht occupe la Yougoslavie puis la Grèce, en avril 1941, ainsi que la Crète en mai. De même, les difficultés italiennes en Libye provoquent l'envoi de l'Afrikakorps de Rommel, qui refoule les Britanniques en Egypte au printemps 1941.

Dans l'Atlantique, les Allemands comptent surtout sur leurs sous-marins pour couper les routes de ravitaillement britanniques. Cette tactique est efficace, mais elle provoque un rapprochement anglo-américain: en 1941, la loi «prêt-bail» permet à Londres de se fournir à crédit aux Etats-Unis.

La mondialisation du conflit
La Grande-Bretagne n'ect plus seule dans la guerre: le 22 juin 1941 à 3 h 15, le plan Barbarossa lance les troupes allemandes contre l'URSS. L'idée d'une croisade anticommuniste et, surtout, d'une expansion vers l'est est ancienne chez Hitler, mais cette offensive a aussi pour but d'abattre le pays considéré comme le seul allié possible du Royaume-Uni.

L'invasion de l'URSS
L'armée allemande pénètre profondément en territoire soviétique: le 3 décembre, les éléments avancés de l'armée de von Kluge atteignent les faubourgs de Moscou. Mais l'URSS, dont les préparatifs militaires n'étaient pas terminés au moment de l'offensive allemande, ne s'effondre pourtant pas. L'allongement de leurs lignes de communications, les problèmes que leur pose la tactique de la terre brûlée adoptée par les Soviétiques, le déclenchement d'une guerre de partisans sur leurs arrières, l'automne (la raspoutitsa) avec sa boue, puis l'hiver russes, auxquels elles ne sont pas préparées, obligent les troupes allemandes à ralentir leur progression. La guerre éclair se transforme en une guerre d'usure, symbolisée par le terrible siège de Leningrad.

L'entrée en guerre du Japon et des Etats-Unis
En Asie, l'avance japonaise provoque un durcissement progressif de la position américaine: les Etats-Unis interdisent les exportations de pétrole vers le Japon en août 1941. Les dirigeants de Tokyo sont désormais convaincus que, pour pouvoir continuer leur expansion, il leur faut écarter la menace américaine: la conjoncture est favorable, l'URSS, engagée contre l'Allemagne, n'est pas prête à intervenir en Asie.

Le 7 décembre 1941, l'aviation japonaise détruit une partie de la flotte américaine à Pearl Harbor, provoquant l'entrée des Etats-Unis dans la guerre. L'armée japonaise dispose alors d'une large supériorité sur mer, ce qui lui permet d'entamer une rapide progression dans le Pacifique. A la fin de 1941, le Japon contrôle tout l'ouest du Pacifique, menaçant l'Australie.
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MessageSujet: Re: Seconde Guerre Mondial   Seconde Guerre Mondial EmptyMer 3 Mai - 1:13

L'Europe occupée



Du fait de sa supériorité militaire, l'Allemagne contrôle en 1942 la majeure partie de l'Europe continentale. La rapidité de ses conquêtes l'amène souvent à improviser dans leur administration: c'est ainsi que, en Norvège, partisans de l'installation au pouvoir du «collaborateur» Quisling ou de représentants des élites traditionnelles s'affrontent au sein de l'appareil nazi.

Les principes nazis
Deux principes guident l'administration de l'Europe conquise: elle doit nourrir l'effort de guerre, en fournissant hommes et produits; elle doit préparer l'avènement d'un nouvel ordre européen. Dans cette «Nouvelle Europe», dominée par l'Allemagne, la position de chaque peuple sera déterminée par sa place sur l'échelle des races établie par la doctrine hitlérienne: les peuples de langue germanique seront associés au Reich, les Latins maintenus dans une position subordonnée, les Slaves déportés ou anéantis, afin de permettre l'expansion allemande vers l'est, de même que les juifs. Les difficultés de l'arbitrage entre ces deux impératifs expliquent la diversité des formes de l'occupation nazie.

La mise en œuvre
Quatre types principaux d'administration des territoires soumis se dégagent.

L'annexion et la germanisation
La Pologne occidentale, l'Alsace, la Moselle, la Slovénie, le Luxembourg sont annexés et germanisés. Une partie des populations non germaniques est expulsée, la mise en valeur des terres devenues vacantes est confiée à des colons allemands. L'administration échoit à des fonctionnaires venus du Reich. La loi du Reich et l'usage de la langue allemande sont imposés.

L'administration directe
Le reste de la Pologne et les territoires pris sur l'URSS sont administrés directement par l'Etat allemand: soumis à un pillage en règle, ils seront le cadre d'une exploitation sans pitié des populations locales. Les déclarations de Himmler aux chefs SS en 1943 illustrent l'esprit de cette occupation: «Peu m'importe que 10'000 femmes russes meurent pour creuser un fossé antichar si le fossé est creusé.»

L'administration provisoire
Le nord de la France, la Norvège, les Pays-Bas, la Belgique sont également placés sous administration allemande, soit pour préparer leur annexion, soit parce que les nazis n'ont pu y recruter de collaborateurs locaux qui les satisfassent. L'exploitation y est cependant moins brutale, même si les opposants et les juifs sont impitoyablement pourchassés.

Le maintien d'une administration nationale
Plusieurs pays, dont la France de Pétain, la Serbie de Nedio, la Slovaquie de Tiso, conservent une administration nationale. Leur situation n'est cependant pas très éloignée de la précédente, à cette différence que l'existence d'un gouvernement propre légitime leur exploitation. Le sort des alliés de l'Allemagne - Hongrie, Roumanie, Bulgarie, voire Italie - se rapprochera de plus en plus, au fil des difficultés de l'Axe, de celui de ces pays.

La collaboration
Pour la plupart, la guerre est une période de pénurie et de dangers, dont on attend anxieusement la fin. Certains cependant décideront de s'engager dans la collaboration avec l'Allemagne, espérant obtenir ainsi une place meilleure dans l'Europe nouvelle. En Pologne et dans les anciens territoires soviétiques, la brutalité de la répression décourage toute collaboration.

Ailleurs, Hitler tente de recruter des collaborateurs afin d'épargner à l'Allemagne les charges de l'administration directe. Ces avances trouvent des échos chez les fascistes locaux tel le Belge Léon Degrelle, parmi les membres de minorités nationales tel le Croate Ante Pavelio, et dans certains pays, dont la France, au sein d'élites traditionnelles, soucieuses d'affirmer leur pouvoir à l'intérieur ou pariant sur la victoire finale du nazisme. Hitler accorde la préférence à ces derniers, plus à même d'obtenir l'obéissance des populations occupées.

La résistance
L'occupation allemande suscite aussi des résistances. Par antifascisme, par nationalisme, des hommes et des femmes entrent dans la lutte clandestine et armée. En Pologne, en Yougoslavie, en URSS est rapidement déclenchée une guerre de partisans. A l'ouest, le 18 juin 1940, de Londres, le général de Gaulle a lancé son appel historique à la Résistance, et invité à se rallier à lui tous les Français résolus à ne pas accepter la capitulation et à continuer de se battre contre l'ennemi. En France même, l'action prendra d'abord la forme de réseaux d'information et de sabotage, de filières d'évasion et de mouvements politiques diffusant des journaux clandestins; les actions de guérilla seront plus tardives. Les femmes jouent un rôle important dans ces mouvements de résistance: souvent agents de liaison, elles peuvent aussi combattre ou diriger des réseaux, entrant dans le domaine, jusque-là spécifiquement masculin, de la guerre et de la politique.

Les résistances, qui ne sauront pas toujours s'unir (en Grèce et en Yougoslavie, communistes et nationalistes s'affronteront), gênent cependant l'effort de guerre allemand et permettent d'immobiliser des troupes loin des principaux théâtres d'opérations.
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MessageSujet: Re: Seconde Guerre Mondial   Seconde Guerre Mondial EmptyMer 3 Mai - 1:14

La reconquête des Alliés: 1942-1945


Seconde Guerre Mondial CON_GUE_014_A
L'Europe nazie en 1942 et les offensives alliées



En avril 1942, Hitler prescrit une offensive vers le Caucase, en direction du pétrole de Bakou, après s'être assuré de la Crimée, qui doit jouer le rôle de tête de pont. Mais il assigne en même temps à la Wehrmacht deux autres missions: s'emparer de Leningrad et tenir ses positions sur le front du Centre.

Le tournant de la guerre
L'armée allemande atteint la Volga à Stalingrad, le 23 août, mais la ligne de front, très étirée, rend vulnérables les troupes, qu'une contre-attaque soviétique en novembre menace d'encerclement. Hitler donne cependant l'ordre de conserver à tout prix cette position symbole. Encerclées, affamées, les troupes de Paulus doivent, après une terrible lutte dans les ruines de la ville, se rendre le 2 février 1943. Cette première grande défaite allemande a un énorme retentissement: toute une armée a été détruite après avoir perdu 250'000 hommes à cause de l'entêtement du Führer, ce qui a pour effet de dresser contre lui nombre de chefs militaires. L'espoir a changé de camp.

D'autant plus que la situation des forces de l'Axe sur les autres fronts est critique. Les troupes de Rommel, battues à El-Alamein (4 novembre 1942), sont chassées d' Egypte; le 8 novembre, des troupes anglo-américaines débarquent en Afrique du Nord: les forces allemandes d'Afrique devront capituler en mai 1943.

Dans l'Atlantique, l'effort de guerre allié permet à partir de 1942 de construire plus de bateaux que les Allemands n'en coulent, avant qu'une meilleure organisation des convois et la mise au point d'un nouveau dispositif de détection n'arrivent à triompher de la «tactique des meutes».

Dans le Pacifique, deux batailles navales, dans la mer de Corail en mai 1942, à Midway en juin 1942, stoppent l'avance japonaise. Ces batailles consacrent la fin de la suprématie du navire de ligne au bénéfice du porte-avions. Les Américains arrêtent également l'avance des Japonais vers le sud en débarquant à Guadalcanal le 7 août 1942, d'où ils les chassent le 9 février 1943. Au début de 1943, les troupes de l'Axe sont, sur tous les fronts, en position défensive.

La progression alliée
En 1943, les troupes soviétiques vont entamer une progression qui ne s'arrêtera qu'au-delà de Berlin. La dernière opération offensive allemande, l'opération Citadelle, de même que la contre-offensive engagée par von Manstein pour réduire le saillant de Koursk (5-15 juillet 1943) sont des échecs. Les troupes allemandes doivent se replier sous la pression des Soviétiques, qui regagnent peu à peu les villes perdues (Orel, 5 août; Smolensk, 24 septembre; Kiev, 6 novembre) et ne pénètrent en Pologne qu'en juillet 1944. Le 4 août, ils arrêtent leur progression alors qu'ils se trouvent aux portes de Varsovie, qui s'est soulevée le 1 er août; les SS mettent ce répit à profit pour massacrer les insurgés.

A l'ouest, les Alliés débarquent en Sicile le 10 juillet 1943, ce qui provoque la destitution de Mussolini. Le maréchal Badoglio négocie alors un armistice avec les Alliés, entraînant une intervention allemande: débarqués en Italie en septembre 1943, les Alliés se trouvent alors opposés au maréchal Kesselring, un stratège habile qui, usant de l'étroitesse de la péninsule et des accidents du relief, rendra leur progression difficile et lente (les troupes allemandes ne capituleront que le 2 mai 1945).

Un débarquement en France, demandé par Staline, qui souhaite l'ouverture d'un second front, est alors décidé (contre Churchill, qui préférait une action dans les Balkans). Celui-ci a lieu dans la nuit du 5 au 6 juin 1944 en Normandie. Les hésitations du commandement allemand, l'ampleur des moyens alliés permettent à ceux-ci d'établir une solide tête de pont, avant de percer les lignes adverses dans le secteur de Coutances (28 juillet), puis d'encercler la VIIe armée allemande (21 août). Paris est libérée le 25 août. L'avance alliée est ensuite rapide et soutenue par un second débarquement, en Provence, en août: en septembre 1944, la majeure partie de la France est libérée.

Les Anglo-Américains intensifient leurs bombardements stratégiques sur les villes allemandes, pour détruire l'appareil industriel et saper le moral des populations. Deux contre-attaques allemandes durant l'hiver 1944, l'une dans les Ardennes, l'autre devant Budapest, pas plus que l'utilisation des armes nouvelles (V1 et V2, avions à réaction, sous-marins électriques), ne pourront briser la progression alliée qui reprend au début de 1945: le 22 mars, les Américains franchissent le Rhin; le 19 avril, les Soviétiques entrent à Berlin; le 25 avril, les Soviétiques de Koniev et les Américains de Patton font leur jonction sur l'Elbe, à Torgau. Le 30 avril, Hitler se suicide; le 8 mai, l'Allemagne capitule.
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MessageSujet: Re: Seconde Guerre Mondial   Seconde Guerre Mondial EmptyMer 3 Mai - 1:15

L'effort de guerre


Plus encore que le premier conflit mondial, l'affrontement entre les forces de l'Axe et les Alliés se joua sur les plans industriel, technologique et économique.

Les forces en présence
Au début de la guerre, les effectifs des forces allemandes et le matériel dont elles disposent sont quantitativement proches de ceux des Alliés. Mais dès 1942, ces derniers - qui bénéficient d'une population, de ressources et d'un potentiel industriel supérieurs - surpassent les forces de l'Axe par le nombre d'hommes engagés et par la quantité du matériel disponible.

Cette tendance ne fera que s'accentuer: ainsi, lors des offensives de 1944, les Alliés possèdent plus de 50'000 blindés et 25 millions d'hommes, alors que les 15 millions d'hommes de l'Allemagne et du Japon n'ont que 20'000 blindés; et si la production industrielle japonaise correspond en 1942 à 30 % de la production américaine, elle n'en représente plus que 15 % au début de 1945. C'est cette supériorité matérielle qui explique dans une large mesure la victoire finale des Alliés.

L'économie de guerre
En Allemagne et au Japon
L'Allemagne, en se réarmant de façon accélérée dès 1933, avait mis en place une véritable économie de guerre en pleine paix.

En 1937, un plan de quatre ans avait organisé la réduction des importations et la recherche de produits de substitution. Albert Speer, l'architecte de Hitler, qui aura à partir de 1942 la responsabilité de l'Equipement et des Munitions puis, en 1943, de toute la production de guerre, fera atteindre à l'Allemagne, malgré les bombardements alliés, un niveau de production industrielle supérieur à celui de 1939. Les dépenses militaires allemandes passeront de 35 % du PNB en 1940 à 65 % en 1944. Le Japon, organisé militairement depuis son intervention en Chine en 1931, a créé en 1938 un Conseil de la planification, et l'Etat a pris le contrôle des entreprises fabriquant du matériel de guerre.

L'économie de guerre, en Allemagne comme au Japon, est également soutenue par le pillage des pays conquis. Matières premières, produits de toutes sortes, voire unités de production entières, payés une fraction infime de leur valeur ou réquisitionnés, sont acheminés vers l'Allemagne. Pour la seule année 1943, 9 millions de tonnes de céréales prises sur les territoires de l'Est sont acheminées vers l'Allemagne. Celle-ci utilise aussi les ressources humaines des vaincus: l'organisation Todt, qui avant les hostilités a édifié en quinze mois la ligne Siegfried (le Westwall), emploie, à partir de 1942, ses 2 millions de travailleurs (dont 80 % sont des étrangers) à construire le mur de l'Atlantique et les bases de lancement de V1, à déménager et à enterrer les usines aéronautiques.

Aux Etats-Unis
La coordination de l'effort de guerre est assurée aux Etats-Unis par des agences spécialisées, dépendant directement de la présidence, et en Grande-Bretagne par un comité ministériel. Ces instances, dotées de vastes pouvoirs, définissent des priorités, organisent la répartition des matières premières et prennent en charge la distribution et le rationnement, modéré aux Etats-Unis. Le plus surprenant est sans doute que ces dispositions, qui renforcèrent considérablement dans les deux pays les prérogatives de l'exécutif, ne s'opposèrent pas à la poursuite d'une vie politique quasi normale: en 1944, une élection présidentielle se déroula aux Etats-Unis, et l'opposition au gouvernement y resta admise. Les résultats industriels furent remarquables, singulièrement aux Etats-Unis. Le Victory Program de janvier 1942 envisageait la production de 50'000 avions par an: dès 1943, les usines américaines sortent 86'000 appareils et 100'000 en 1944. En quatre ans, les Etats-Unis fournissent à leurs armées 320 000 canons, 90'000 chars, 1 200 navires de guerre.

En URSS
Les dirigeants de l'URSS, eux, durent organiser une économie de guerre dans un pays privé de la moitié de ses ressources (les territoires occupés par les troupes allemandes à la fin de 1941 fournissaient 40 % des ressources céréalières et 65 % du potentiel industriel). Cependant, la centralisation des décisions, une compression impitoyable de la consommation, l'aide alliée et quelques opérations spectaculaires, comme le démontage et le remontage, dans l'est du pays, de 1 500 unités de production, permettent à l'Union soviétique de produire au printemps 1943 autant d'avions et de chars que l'Allemagne.

La mobilisation des populations
Mobiliser et répartir les ressources matérielles ne suffit pas. Il faut aussi organiser la mobilisation des hommes, qui, jusqu'au début de 1943 apparaît moins poussée en Allemagne que chez les Alliés.

En Allemagne
La conscription civile reste longtemps limitée et ne concerne que 700'000 personnes en 1942. Le travail des femmes est encore peu sollicité. Le 13 février 1943, à la suite de la défaite de Stalingrad, Goebbels fait acclamer la «guerre totale» et lance la mobilisation générale de la population allemande. Ainsi, un décret contraint les femmes âgées de 17 à 45 ans à se présenter au bureau du travail local, mais 500'000 seulement des 3 millions de femmes qui s'y rendent seront employées, en raison de nombreuses exemptions. L'idéologie l'explique en partie: Hitler refusa longtemps le recours au travail féminin, susceptible de distraire les femmes allemandes de leurs tâches de mères et d'épouses. Si cette politique est possible, c'est parce que l'effort de guerre allemand utilise massivement les ressources en hommes des pays conquis. Les prisonniers de guerre furent envoyés, à partir de 1942, dans les usines et les campagnes allemandes. A la même époque, Fritz Sauckel fut nommé plénipotentiaire général du service de la main-d'œuvre, et commença à recruter des ouvriers dans les pays occupés, par la promesse de bons salaires puis par la contrainte. Ces mesures fournirent à l'économie du Reich plus de 7 millions de travailleurs en 1944.

Dans les pays alliés
La mobilisation de la population au service de l'effort de guerre fut particulièrement poussée. Aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, on eut recours d'abord aux chômeurs puis aux femmes: ainsi, la population active américaine comprendra 36 % de femmes en 1945, alors qu'elle n'en comptait que 25 % en 1941. En URSS, un décret de février 1942 instaure la mobilisation totale des femmes âgées de 15 à 45 ans. Tous ces pays firent également appel aux femmes dans les unités combattantes (pilotes de chasse ou tankistes dans l'armée soviétique) et surtout dans les services auxiliaires de l'armée (Lottas finlandaises, Wacs de l'armée nord-américaine).

Aux Etats-Unis, les besoins en main-d'œuvre furent aussi couverts en faisant appel aux Noirs, jusqu'alors surtout employés dans l'agriculture: le nombre de Noirs travaillant dans l'industrie doubla au cours de la guerre. Comme dans le cas des femmes, leur participation à l'effort de guerre les conduira à remettre en cause leur infériorité sociale.

Propagande et surveillance
La Première Guerre mondiale, avec ses mutineries et ses révolutions, avait montré qu'il fallait, pour que la mobilisation des hommes fût efficace, l'acceptation profonde des sacrifices imposés. Les Etats belligérants vont donc mettre en place, tout au long de la guerre, des dispositifs destinés à entretenir le dévouement de leurs populations.

Le contrôle de l'information
Des services de propagande se forment ou intensifient leur activité. Ils contrôlent l'information (la presse soviétique n'annoncera ainsi la perte de Smolensk qu'un mois après l'événement) et utilisent tous les moyens modernes de communication, en particulier le film et la radio, pour exhorter à l'effort. Aux Etats-Unis, on mobilise jusqu'aux héros de bandes dessinées, tel Donald. En URSS, le peuple, appelé d'abord à défendre la révolution, est, à partir de décembre 1941, invité à soutenir la «guerre patriotique»: l'Internationale cesse d'être l'hymne de l'Union; l'Eglise orthodoxe, symbole de la vieille Russie, est réhabilitée; la propagande exalte la mémoire des tsars défenseurs de la sainte Russie attaquée par les envahisseurs germaniques ou par Napoléon.

L'embrigadement de la jeunesse
Dans les pays de l'Axe, une attention particulière est portée à la jeunesse. L'Italie fasciste et l'Allemagne nazie disposent d'organisations de jeunesse (Balillas et Hitlerjugend ) qui assurent une formation paramilitaire et qui, en Allemagne surtout, offriront souvent à l'armée des adolescents fanatisés. Au Japon, l'école élémentaire est réformée en 1941 afin de fournir à la jeunesse un entraînement national dont auront besoin les soldats de demain. Les chansons sentimentales inspirées de la tradition disparaissent au profit de chants patriotiques, et, à partir de 1943, l'entraînement aux arts martiaux devient obligatoire à tous les niveaux du système scolaire japonais.

La répression
Le contrôle des opinions comporte un volet répressif, visant les opposants déclarés ou potentiels. Aux Etats-Unis, la population d'origine japonaise (les « Nisei ») est privée de ses biens et regroupée dans des camps. La répression est beaucoup plus systématique dans les pays de l'Axe et en URSS, où la propagande s'accompagne de la terreur d'Etat: les populations soupçonnées de pouvoir faire cause commune avec l'envahisseur sont déportées vers l'est, ainsi les Allemands de la Volga. Au Japon, des groupes de surveillance sont organisés dans chaque quartier afin de traquer les «mauvais citoyens». En Allemagne, la diffusion d'informations données par les radios étrangères est passible de mort, et l'application de ces mesures deviendra de plus en plus rigoureuse: 5 800 civils seront exécutés en Allemagne durant la seule année 1944. Le système hitlérien de terreur s'appuie sur une pièce maîtresse: la déportation dans les camps de concentration. Ouverts dès 1933 (Dachau), confiés à la SS qui y commet les pires atrocités, leur nombre s'accroît considérablement durant la guerre. Buchenwald et Mauthausen sont ouverts peu avant 1939; Auschwitz ou Treblinka le sont au cours de la guerre.

Les facteurs de motivation
Propagande et répression ne sont pas les seuls facteurs influant sur le moral de l'arrière. En Grande-Bretagne et en URSS, la force du sentiment national, le sort peu enviable promis aux vaincus, une répartition équitable de l'effort de guerre, l'espoir que le monde d'après guerre sera meilleur ont aussi joué un rôle. S'y ajoute en Grande-Bretagne la volonté de Winston Churchill de prévenir une trop grande détérioration du niveau de vie. Une modernisation de l'agriculture soutenue par l'Etat, un système de rationnement efficace, le retour au plein emploi et les hausses de salaires permettent de limiter la baisse de la consommation à 16 % durant la guerre. Pendant le conflit, on notera même une certaine amélioration de la condition sanitaire de la population britannique.

Cependant, la terreur d'Etat n'explique pas à elle seule l'absence de révolte dans les pays de l'Axe. En Allemagne, les autorités tentent de limiter la dégradation de la situation matérielle des civils: la consommation ne diminue que de 24 % durant la guerre, bien moins que pendant le premier conflit mondial; l'utilisation systématique des prisonniers de guerre et des déportés puis des travailleurs étrangers, volontaires ou requis, dans les usines allemandes permet d'offrir des possibilités de promotion aux travailleurs allemands, qui échappent longtemps à la conscription civile.
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MessageSujet: Re: Seconde Guerre Mondial   Seconde Guerre Mondial EmptyMer 3 Mai - 1:15

Les conséquences de la Seconde Guerre mondiale


La mondialisation de la guerre fut encore plus réelle qu'en 1914-1918. Exception faite de l'Amérique latine, de l' Australie et d'une partie de l'Afrique noire, le conflit a sévi partout et s'est déployé sur tous les océans.

Un lourd bilan
Les pertes humaines sont énormes: environ 50 millions d'hommes et de femmes ont trouvé la mort, et pour la première fois les pertes civiles sont plus importantes que les pertes militaires. Certains pays sont particulièrement touchés: l'URSS a perdu près de 19 millions de morts (10 % de sa population), la Pologne 20 %, la Yougoslavie plus de 15 %, alors que les Américains, malgré l'ampleur des effectifs engagés (12'300'000 hommes entre 1941 et 1945), n'ont laissé sur les champs de bataille que moins de 2 % des leurs.

Le Japon et l'Europe sont en ruine. La Pologne a perdu 80 % de ses installations industrielles. En France, les destructions sont plus importantes que celles de la Première mondiale.

La croyance au progrès, l'idée selon laquelle les sociétés humaines s'achemineraient, avec le secours de la science, vers un état de civilisation plus respectueux de la personne humaine, déjà mise à mal par la Première Guerre mondiale, est une autre des victimes de la guerre. Les bombardements massifs, la mise au point de la bombe atomique révèlent les capacités destructrices dont l'homme s'est doté. Le monde, aussi, prend connaissance des atrocités commises par les nazis et l'armée japonaise. L'occupation de l'Europe a donné lieu à des massacres de villages entiers, comme à Oradour-sur-Glane, en France. La torture, les prises d'otages et les exécutions sommaires ont été utilisées de façon systématique par les armées d'occupation. Surtout, on découvre avec stupeur les camps de concentration et la politique d'extermination mise en œuvre par les nazis à l'encontre des juifs, des Tsiganes, des Slaves. L'extermination des juifs, que l'on nomme «shoah», terme préféré à celui d'holocauste, frappe particulièrement les consciences par l'ampleur et la minutie des moyens utilisés: 6 des 10 millions de Juifs que comptait l'Europe d'avant guerre disparaissent, dans des conditions atroces, durant le conflit.

L'émotion suscitée par ces crimes est durable, d'autant plus que le procès d'une partie des dignitaires nazis, organisé par les Alliés à Nuremberg d'octobre 1945 à octobre 1946, est l'occasion d'exposer dans son horreur, à l'aide des archives de l'Etat allemand, l'étendue des crimes commis: le procès se termine par la condamnation à mort de douze responsables allemands, pour crimes de guerre ou crimes contre l'humanité - concept juridique dont les fondations furent posées à cette occasion. Un procès similaire, tenu à Tokyo de juin 1946 à novembre 1948, aboutit à la condamnation à mort de sept dirigeants japonais, dont le général Tojo, Premier ministre du Japon de 1941 à 1944.

De nouveaux rapports de forces
La guerre a transformé les rapports de forces entre les Etats. L'Europe, en partie détruite, a perdu sa puissance financière. Pour financer son effort de guerre, la Grande-Bretagne a dû emprunter massivement aux Etats-Unis et vendre une bonne partie de ses actifs. Le pouvoir des Européens a été ébranlé dans leurs colonies. En Asie, les succès japonais ont montré les limites de la puissance des métropoles. De plus, les Américains, partisans de l'autodétermination des peuples, favorisent les mouvements indépendantistes.

La domination américaine
La puissance américaine sort du conflit prodigieusement renforcée. Cette puissance est d'abord économique. La production industrielle américaine, qui n'est égale qu'à 76 % de la production européenne en 1938, en représente 151 % en 1947. Les Etats-Unis dominent aussi le commerce mondial: ils ont construit en quatre ans 53 millions de tonnes de navires marchands, et la flotte commerciale américaine, qui se limitait à 16 % de la flotte mondiale en 1938, en représente plus de la moitié en 1945. Enfin, les prêts et les livraisons consentis aux Alliés ont permis aux Etats-Unis d'accumuler d'énormes réserves financières: plus de 70 % des réserves mondiales d'or (URSS exceptée). A cela s'ajoute le poids d'une armée dotée d'un équipement considérable et qui est la seule à disposer de la bombe atomique.

Le prestige soviétique
Les pays neufs, dominions britanniques et pays de l'Amérique du Sud, ont également bénéficié de la guerre, mais le second Grand est désormais l'URSS. Si l'économie soviétique ne peut rivaliser avec celle des Etats-Unis (en 1948, la production d'acier de l'URSS représente à peine le quart de la production américaine), l'Armée rouge, nombreuse et bien équipée, campe au centre de l'Europe. De plus, Staline et le régime soviétique bénéficient du prestige de la lutte héroïque menée contre l'envahisseur allemand.

De Yalta à Potsdam: la réorganisation du monde
Alors que la guerre n'est pas encore achevée, les deux vainqueurs s'attellent à la réorganisation du monde.

La conférence de Yalta
La conférence de Yalta, tenue en Crimée du 4 au 12 février 1945, a pour objet la définition des priorités qui devront guider la réorganisation du monde. Quelques principes généraux sont énoncés: possibilité pour les peuples de choisir librement leur gouvernement et règlement des conflits internationaux par la diplomatie. Les autres décisions concernent essentiellement le sort de l'Allemagne et de l'Europe orientale. Staline obtient de Roosevelt, soucieux de s'assurer son concours dans la guerre contre le Japon, le retour à l'URSS des régions perdues par la Russie de 1918 à 1921. L'Allemagne, amputée de sa partie orientale au profit de la Pologne, sera divisée en zones d'occupation, et son potentiel industriel et militaire sera sévèrement contrôlé.

La création de l'ONU
La création d'une Organisation des Nations unies, chargée d'arbitrer les conflits internationaux, est décidée à Yalta. L'organisation en est définie par la charte de San Francisco, signée le 26 juin 1945. L'Assemblée générale réunit les représentants des Etats membres, les vaincus n'en faisant pas partie, mais le pouvoir réel appartient au Conseil de sécurité réunissant cinq membres permanents - URSS, Etats-Unis, Chine, Grande-Bretagne, France -, tous dotés d'un droit de veto, et six membres élus pour deux ans par l'Assemblée générale.

La conférence de Potsdam
L'entente présidant à la création de l'ONU est peu durable. La conférence de Potsdam, du 17 juillet au 2 août 1945, permet de constater l'étendue des désaccords. Les Soviétiques veulent transformer l'Europe orientale en un glacis défensif, soumis à leur influence: Truman, qui n'a plus besoin de l'aide de l'URSS contre le Japon et qui dispose de l'arme nucléaire, refuse d'avaliser ces prétentions, réclame des élections libres et n'accepte pas de reconnaître le tracé oriental de la frontière allemande. Les désaccords sur le sort de l'Allemagne sont également profonds.

Les nouvelles frontières
Le règlement du conflit résulte de décisions unilatérales prises par les deux Grands dans leurs zones d'influence respectives. En Europe, l'URSS est la principale bénéficiaire du conflit. Elle retrouve les régions perdues après 1917, elle annexe une partie de la Prusse-Orientale, la Carélie prise sur la Finlande et la Ruthénie aux dépens de la Tchécoslovaquie. Pour compenser ses pertes à l'est, les frontières de la Pologne sont repoussées à l'ouest, ce qui fait de l'Allemagne la principale victime de ce réajustement, qui s'accompagne de vastes transferts de populations: 12 millions d'Allemands doivent quitter leur pays, et plusieurs millions de Polonais sont transférés des régions annexées par l'URSS vers l'ouest. En Asie, le Japon doit abandonner toutes ses possessions hors de l'archipel, ainsi que le nord de celui-ci. En Afrique, l'Italie perd ses colonies, qui, à l'exception de l'Erythrée, accèdent à l'indépendance.

Les débuts de la «guerre froide»
Ce monde nouveau est très vite dominé par l'affrontement de deux blocs, unis l'un autour des Etats-Unis, l'autre autour de l'URSS.

L'implantation soviétique en Europe orientale
Aux divergences sur le sort de l'Allemagne s'ajoute l'opposition des Américains à la politique de Staline en Europe orientale. Dès l'automne 1945, Staline a favorisé dans les pays de cette Europe l'arrivée au pouvoir de partisans de l'URSS et soutenu le parti communiste grec dans sa guérilla contre le régime appuyé par les Anglo-Saxons, ce qui provoque un durcissement de la position occidentale. Churchill, évoquant le «rideau de fer» qui tombe sur l'Europe, invite dès 1946 «les peuples de langue anglaise à s'unir pour enlever toute tentation à l'ambition ou à l'aventure».

Le plan Marshall
Mais c'est l'année 1947 qui marque véritablement la rupture entre les alliés d'hier. En mars, les Etats-Unis accordent une assistance économique et militaire à la Grèce. En juin, le secrétaire d'Etat George Marshall annonce l'intention du gouvernement américain d'aider l'Europe à se redresser. Une aide économique importante doit, en soutenant l'économie européenne, fournir un marché aux exportations américaines et empêcher le succès des mouvements communistes en Europe occidentale grâce à une amélioration du sort des populations. Les Soviétiques dénoncent les conditions nécessaires à l'obtention du plan Marshall.

L'antagonisme idéologique
Deux blocs se constituent, et ce clivage est présenté par leurs dirigeants comme un irréductible conflit idéologique, ce qui leur permet de pourchasser contestataires et opposants: les ministres communistes doivent quitter les gouvernements des pays occidentaux. En juillet, le diplomate américain George Kennan définit ce qui sera la politique de son pays durant vingt ans, le containment: il s'agit d'opposer aux Soviétiques une «force inaltérable en tous points où ils montreront leur volonté d'empiéter sur les intérêts d'un monde pacifique et stable». L'URSS accentue cependant sa mainmise sur les pays de l'Europe de l'Est. Un Bureau d'information des partis communistes et ouvriers, le Kominform, est mis en place, et le délégué soviétique y fait admettre le principe selon lequel le monde est désormais divisé en deux camps irrémédiablement antagonistes. La guerre froide est commencée.
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MessageSujet: Re: Seconde Guerre Mondial   Seconde Guerre Mondial EmptyMer 3 Mai - 1:17

Les opérations combinées


Les opérations combinées, qui constituent un des aboutissements majeurs de la stratégie navale, se définissent comme des actions mettant en jeu des forces maritimes et terrestres, auxquelles s'ajoute, à partir de la Première Guerre mondiale, l'intervention de l'aviation.



La gamme en est extrêmement variée : raids de pillage, actions de commandos, débarquements limités ou de grande ampleur faisant intervenir de véritables armées dans le cadre de la constitution de théâtres d'opérations. Globalement, leur succès implique la maîtrise de la mer, acquise soit par la bataille, soit par le blocus rapproché.

Les opérations pendant la Première Guerre mondiale

La guerre de 1914-1918 marque une régression dans le domaine des opérations combinées. Après bien des hésitations, le cabinet britannique ne peut se résoudre à un débarquement sur les côtes de la mer Baltique, préconisé par le Premier Lord de la mer sir John Fisher, ou même à une opération plus limitée sur la côte belge pour tourner les positions allemandes.



L'état-major français n'est guère plus chaud : il estime, à l'instar de l'amiral Darrieu, que l'ère des opérations combinées est révolue. Cette méfiance s'explique par l'évolution des techniques militaires et la révolution dans le domaine des transports.



Tous les théoriciens font alors valoir que l'assaillant venu par la mer risque de se heurter à des champs de mines, des écrans de torpilleurs ou de sous-marins, sans compter les batteries côtières à grande portée, notamment à proximité des ports.



Enfin, l'usage accru des chemins de fer, qui permettent à l'adversaire de transporter rapidement des renforts vers les zones menacées, n'est pas de nature à infirmer le pessimisme ambiant à l'égard de ce qui apparaît de plus en plus comme une aventure.

L'expédition des Dardanelles

L'affaire des Dardanelles, en 1915, semble bien confirmer ce point de vue. Saine sur le plan stratégique, avec la perspective d'entraîner la chute de l'Empire ottoman et d'assurer une liaison directe avec la Russie, l'opération menée à l'initiative de Winston Churchill débouche sur un grave échec tactique dont les causes sont variées : manque de secret, insuffisance de l'appui-feu, difficultés logistiques et, surtout, impuissance de l'infanterie devant des positions fortifiées hérissées de mitrailleuses et précédées de barbelés.



Le fiasco des Dardanelles jette une ombre sérieuse sur le devenir des opérations combinées, comme on peut le constater dans les Théories stratégiques (1927) de l'amiral Castex : durant l'entre-deux guerres, les conclusions de cet ouvrage sont largement partagées par la plupart des marines qui estiment que l'intervention de formations aériennes basées à terre et de blindés sont de nature à compromettre définitivement d'éventuelles opérations combinées.



Pourtant, en Grande-Bretagne, un comité technique étudie le problème et se livre même à des exercices de débarquement. Quelques prototypes de chalands capables de jeter sur les plages infanterie et chars – avec l'appui de l'aviation – sont construits. Des bâtiments expérimentaux voient également le jour aux Etats-Unis et en France.



Mais si on en conclut bien vite qu'une côte occupée par un adversaire ayant la supériorité aérienne est une côte imprenable, on ne va pas tarder à constater que ce pessimisme est exagéré.

Les opérations pendant la Seconde Guerre mondiale

La guerre-éclair menée sur terre par les forces armées allemandes va trouver un prolongement inattendu sur mer. La campagne de Norvège (9 avril-9 juin 1940) prouve que les opérations combinées sont loin d'appartenir au passé, et cela en dépit d'une véritable maîtrise de la mer au profit des Alliés.



Le débarquement allemand en Norvège

La réussite allemande en Norvège tient essentiellement à trois facteurs. D'abord, la coordination entre l'armée, la marine et l'aviation est parfaite. Ensuite, la surprise et l'audace, toutes choses bannies des cours de guerre, se révèlent déterminantes. Malgré la supériorité incontestable de la Royal Navy, dont nombre de bâtiments se trouvent à la mer, les transports de la Kriegsmarine réussissent grâce à une vieille technique – l'occupation des ports – à débarquer de Bergen à Narvik plusieurs milliers d'hommes bien équipés. Enfin, l'appui de la Luftwaffe complète ce formidable coup de main, qui se traduit littéralement par l'abordage de la Norvège. Il faut peu de temps aux troupes aéroportées pour contrôler les aérodromes norvégiens, offrant ainsi à l'aviation du Reich la supériorité aérienne qui lui permet de refouler au large la flotte alliée et de faire échec aux contre-débarquements franco-britanniques de Namsos et d'Andalsnes. Mieux encore, le contrôle des terrains d'aviation autorise l'établissement d'un pont aérien facilitant l'acheminement rapide de renforts et de matériels.



Le débarquement allemand en Crète

Un an plus tard, l'état-major allemand récidive en Crète. Si le débarquement par mer se solde par un échec en raison de l'opposition efficace de la marine britannique, l'opération aéroportée (20 mai 1940) est décisive. Le rembarquement anglais sous le feu de la Luftwaffe s'accompagne de pertes sévères pour la Royal Navy.



On objectera que ces deux opérations n'ont été possibles que grâce à l'heureuse conjoncture de conditions favorables : la neutralité de la Norvège et l'impréparation quasi totale de son armée, ou encore le caractère improvisé du dispositif britannique en Crète. Quoi qu'il en soit, l'audace, la surprise, la coordination entre les armes et l'emploi massif de l'aviation ont démontré aux Franco-Britanniques que l'Allemagne n'hésitait pas à conduire sa guerre en marge des manuels de stratégie navale.



Les opérations combinées japonaises en Asie

Quant au Japon, avant de se lancer, à la fin de 1941, à l'assaut de la «sphère de coprospérité» asiatique, il a déjà eu l'occasion de se livrer à des répétitions en grandeur nature. À cet égard, la Chine a constitué pour l'empire du Soleil Levant un formidable banc d'essai pour ses futures opérations de débarquement. L'état-major nippon en a conclu que le succès d'une action de ce type est lié à la maîtrise de la mer et à une supériorité aérienne totale dans la zone convoitée, à partir de bases terrestres ou de porte-avions. Le débarquement proprement dit doit associer navires de charge conventionnels et chalands spécialement conçus pour jeter sur les plages hommes, camions et chars. Le choix des plages est capital, car elles offrent l'avantage de contourner les défenses portuaires et d'investir à revers les points faibles du littoral.



Fort de ces enseignements, le Japon est en mesure d'effectuer une spectaculaire démonstration d'opérations combinées, comme en témoigne la conquête, entre décembre 1941 et mai 1942, de tout le Sud-Est asiatique. La déferlante japonaise s'appuie tout d'abord sur la maîtrise de la mer, acquise sur la flotte américaine après Pearl Harbor, et renforcée, d'une part, par le raid des porte-avions dans l'océan Indien et contre Ceylan, de l'autre par la destruction de la flotte alliée en mer de Java. La supériorité aérienne, qui joue un rôle capital, est obtenue par des raids surprises comme celui de Clark Field aux Philippines. Quant aux débarquements, ils se déroulent exactement comme en Chine : hommes et matériels sont mis à terre sur les plages, grâce aux nombreux chalands dont la flotte nippone a pris soin de s'équiper. Dédaignant les zones portuaires, les Japonais prennent à revers Manille, Cavite et surtout Singapour, dont la défense est entièrement dirigée vers le large en prévision d'une attaque directe. L'occupation des ports et des terrains d'aviation autorise la phase suivante, qui se traduit par des manœuvres en tenaille du type de celle qui amène la chute de Java. Là, les débarquements ont été préparés par l'établissement de bases aéronavales à Bornéo, aux Célèbes, à Bali et à Timor, assurant la domination totale de la mer de Java.



Les opérations combinées des Alliés

Les succès japonais, amèrement mais longuement médités par les Anglo-Américains, seront mis à profit dans la perspective d'opérations amphibies à une échelle de plus en plus importante. Mais avant même le coup de tonnerre sur Pearl Harbor, un état-major des opérations combinées est créé à Londres sous les ordres de l'amiral Mountbatten : il s'attache à mettre au point une doctrine dans le cadre d'opérations limitées sur les côtes européennes et à préparer un éventuel retour en force sur le continent. Des chalands de débarquement sont ainsi mis à l'étude, dont les premiers prototypes concernent à la fin de 1940 différents modèles de LCT (Landing Craft Tank), chalands pour l'infanterie, suivis de trois LST (Landing Ship Tank). Au cours de l'été 1941, l'état-major des opérations combinées envisage de plus en plus sérieusement l'hypothèse d'un débarquement en Europe.



Le débarquement allié devant Dieppe

Le premier test va se jouer sur les côtes françaises, le 19 août 1942, avec l'affaire de Dieppe. Précédée par les raids de Bruneval (27 février 1942) et de Saint-Nazaire (27-28 mars 1942), l'opération a pour objet principal de valider les matériels de débarquement et de mettre à l'épreuve les défenses portuaires allemandes : sous son aspect stratégique, il s'agit d'obliger Berlin à maintenir le maximum d'effectifs à l'Ouest, à un moment où la guerre sur le front soviétique entre dans une phase décisive. L'affaire se révèle un échec total : non seulement les troupes débarquées n'ont pu s'emparer de Dieppe, mais de plus les pertes sont très lourdes (3500 tués sur les 5000 hommes mis à terre). Toutefois, le commandement allié dispose d'éléments concrets qui lui permettent de tirer les leçons essentielles de cette reconnaissance en force. Celles-ci sont de trois ordres : tout d'abord, il convient d'entourer ce type d'opération d'un secret absolu ; ensuite, il est nécessaire de procéder à une importante préparation aéronavale – dans le souci de ne pas infliger de pertes à la population civile, cette préparation avait été limitée, à Dieppe, à quelques raids de chasseurs et à l'appui-feu direct de quatre destroyers ; enfin, et c'est là une confirmation de ce que l'on savait déjà, les ports représentent une défense qu'il ne faut pas attaquer de front (les assauts menés de part et d'autre de Dieppe ont rencontré une opposition beaucoup plus faible). Les Alliés en concluent donc que les futures opérations amphibies d'envergure sur les côtes d'Europe devront privilégier les plages, avec des moyens logistiques appropriés pour alimenter la tête de pont, et ce jusqu'à l'occupation et la remise en état d'installations portuaires importantes. Ce sera le modèle du débarquement en Normandie et de la bataille de Cherbourg.
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MessageSujet: Re: Seconde Guerre Mondial   Seconde Guerre Mondial EmptyMer 3 Mai - 1:17

Le débarquement allié en Afrique du Nord

Mais l'heure n'a pas encore sonné d'investir les côtes de la Manche. C'est tout d'abord en Méditerranée que les Alliés vont toucher les dividendes de leur investissement à Dieppe. Sous commandement général américain, l'opération Torch – nom de code du débarquement du 8 novembre 1942 en Afrique du Nord – se traduit par trois débarquements différents lancés à plusieurs milliers de kilomètres de leur base de départ. L'affaire est à l'évidence particulièrement ambitieuse, mais les Alliés comptent rencontrer une défense symbolique de la part des troupes de Vichy qui tiennent le littoral. C'est du moins leur prévision, compte tenu des contacts politiques pris auparavant. Le débarquement de Casablanca est l'affaire de troupes et de navires de soutien américains venus des États-Unis. A Oran et à Alger, les opérations sont confiées à des éléments anglo-américains en provenance de Grande-Bretagne et bénéficiant de l'appui de bâtiments de la Royal Navy. Dans les trois cas, le déroulement est le même. Le débarquement intervient à la fin de la nuit, en l'absence de préparation aéronavale étant donné les conditions politiques et militaires. Toutefois, les appareils des porte-avions se tiennent prêts à intervenir en cas de difficultés. L'opération, qui a mis en jeu 140’000 hommes, est un succès, bien que les Alliés aient décelé quelques déficiences : des embouteillages se sont produits sur les plages en raison de l'insuffisance du personnel de déchargement ; le transbordement des chars et du matériel lourd a été compliqué par une mer très agitée ; certaines vagues d'assaut ont été dirigées sur de mauvaises plages à la suite d'erreurs de navigation ; enfin, l'absence d'un navire de commandement s'est fait ressentir tout au long de l'opération.



Les débarquements des Alliés en Italie

La plupart des défauts repérés sur les plages algériennes et marocaines seront corrigés le 10 juillet 1943, lors du débarquement de Sicile, qui restera comme une des opérations combinées les plus importantes de la guerre ; elle dépassera même Overlord, mettant en jeu, en première vague d'assaut, 8 divisions anglo-américaines, soit 160’000 hommes, 14’000 véhicules, 600 chars et 1800 canons. Pour jeter sur le littoral sicilien cette force considérable, il faudra le concours de 2500 navires de toutes tailles, l'appui de 750 navires de guerre et le soutien de 3?680 avions.



La reconquête de la Sicile par les Alliés

L'épuisement de l'aviation italienne et l'affaiblissement de la Luftwaffe impliquée sur les autres fronts de la guerre assurent aux Alliés une supériorité aérienne quasi totale. La couverture en est assurée à partir des aérodromes d'Afrique du Nord, de Gozo, de Malte, et des terrains des îles de Pantellaria, Lampedusa et Linosa que les Britanniques ont occupées un mois plus tôt. Les bâtiments de l'amiral Cunningham sont chargés de protéger la flotte de débarquement contre les sous-marins de l'Axe et de prévenir un éventuel sursaut de la marine italienne. Comme en Afrique du Nord, le débarquement a lieu de nuit, mais précédé pour la première fois d'une opération aéroportée. Il se déroule toutefois sans aucune préparation de l'artillerie navale, afin de conserver le secret jusqu'au dernier moment, d'éviter de toucher des éléments aéroportés et, surtout, parce que l'on est encore persuadé que les tirs de l'artillerie de marine seraient sans grand effet sur les fortifications du littoral. Mais une fois les troupes à terre, les puissants canons de la flotte interviendront, à la demande pressante des officiers de liaison, portant des coups fatals aux blindés adverses qui tentent de contre-attaquer en direction des plages.



Pour la première fois, les Alliés mettent en œuvre toute la gamme de leurs engins de débarquement (LCT, LST, LCI, LCVP et DukWS). De plus, les chalands ont été dirigés sur les plages par des sous-marins, qui avaient repéré avec précision les zones désignées pour les débarquements. En prenant pied avec succès sur le sol sicilien, les Alliés ont démontré qu'ils avaient acquis la maîtrise des opérations amphibies. De l'affaire de Sicile, les Alliés tireront, en outre, deux conclusions majeures : l'engagement massif de l'aviation et surtout l'appui-feu de l'artillerie de marine ont mis à mal la doctrine du général Kesselring qui n'a pas tenté de repousser l'adversaire sur les plages elles-mêmes, préférant lancer de puissantes contre-attaques de ses réserves blindées contre les têtes de pont ; la noria des chalands et des DukWS entre les navires et les plages a permis le ravitaillement des troupes à terre en l'absence de la possession d'un port important.



Les débarquements d'Anzio et de Salerne

A partir de la Sicile, les Alliés vont entreprendre de prendre pied en Italie continentale. Bien que les Anglo-Américains aient appliqué la tactique qui leur a si bien réussi en Sicile, le débarquement de Salerne, lancé le 9 septembre 1943, manque de tourner à la catastrophe. Pourtant, une fois de plus, les Alliés disposent de la supériorité aérienne et navale. Grâce aux aérodromes de Sicile, les bombardiers bénéficient de la protection des chasseurs. Les forces navales, qui ne semblent pas pouvoir être inquiétées par la marine italienne, sont en mesure d'apporter un soutien efficace aux troupes à terre.



Conformément aux opérations précédentes, le débarquement s'effectue de nuit, sans être précédé par le feu de l'artillerie de marine, qui se tient néanmoins prête à intervenir à la demande. Pendant quatre jours, tout se déroule selon les prévisions : les chalands débarquent hommes et matériels, on accélère à terre la mise en place des batteries antiaériennes, tandis que des équipes spécialisées aménagent pistes et dépôts. Mais le cinquième jour, les Allemands lancent une violente offensive qui refoule les avant-gardes alliées et menace de couper en deux les divisions britanniques et américaines. Simultanément, la Luftwaffe déclenche un déluge de feu et de fer sur les plages. Inaugurant l'emploi des bombes planantes, l'aviation de Goering coule 4 transports, 7 LCI, 1 croiseur lourd et endommage plusieurs grosses unités. L'inquiétude est telle dans le camp allié qu'on envisage même, le 13 septembre au soir, l'évacuation de la tête de pont. Il faudra toute la puissance de feu des navires de la flotte et l'intervention massive de l'aviation stratégique pour éviter un nouveau Dunkerque. Le 20 septembre, lorsque Kesselring donne l'ordre de repli, les Alliés ont rétabli leurs positions. Mais le prix à payer est exorbitant : non seulement plus de 10’000 hommes sont hors de combat, mais la contre-offensive des Allemands a retardé la prise de Naples et facilité leur rétablissement dans l'Apennin. Si la technique du débarquement proprement dit apparaît parfaitement maîtrisée, un nouveau problème se pose : les contre-attaques massives à base d'unités blindées et motorisées. L'état-major en conclut à la nécessité de disposer d'une solide tête de pont, associée à une supériorité aérienne totale et à l'appui de l'artillerie de marine dont le rôle paraît désormais tout à fait décisif.



La phase du débarquement proprement dit à Anzio, le 22 janvier 1944, se déroule également sans grandes difficultés : en 24 heures, les Alliés disposent de deux têtes de ponts, Anzio et Nettuno, qui assurent le ravitaillement des forces mises à terre. Mais ils seront dans l'impossibilité d'en déboucher : la jonction avec la Ve armée américaine ne sera opérée que le 22 mai. Toutefois, les Anglo-Américains ont désormais à leur actif de formidables succès, et les leçons tirées des débarquements en Afrique du Nord, en Sicile puis en Italie continentale seront mises à profit, en juin 1944, sur les côtes normandes.

Les débarquements des Alliés en France

A bien des égards, avec le débarquement en Normandie (nom de code «Overlord»), les Alliés abordent l'opération combinée la plus délicate et la plus décisive de la guerre. Contrairement à ce qui s'était passé en Méditerranée, ils vont devoir affronter un littoral puissamment défendu par ce que la propagande allemande appelle le «mur de l'Atlantique». Les ports font figure de véritables forteresses, et les Allemands disposent d'une masse de manœuvre de 25 divisions, dont 10 blindées, bien entraînées et dotées d'un excellent matériel. Les grandes lignes du plan allié sont les suivantes : le débarquement devra se produire à mi-marée, pour que les obstacles semés sur les plages soient visibles, et à l'aube, afin que la préparation aéronavale soit la plus efficace possible ; le débarquement interviendra en baie de Seine, parce que les défenses des côtes de la Manche offrent la densité la plus faible ; enfin, dans l'attente de la prise d'un grand port et de la remise en état de ses installations, le soutien logistique de la tête de pont devra être assuré par les seuls chalands – cette exigence conduira à la construction de ports artificiels et à la mise en place d'un pipe-line sous la Manche. Afin d'empêcher les contre-attaques adverses contre la tête de pont, il est indispensable que l'aviation dispose d'une supériorité sans faille, en liaison avec le feu de l'artillerie de marine. Enfin, pour éviter l'intervention des puissantes réserves allemandes, un vaste plan d'intoxication se révèle nécessaire : c'est ainsi qu'est montée l'opération «Fortitude», dont l'objectif est de faire croire que le débarquement de Normandie n'est qu'une diversion et que le véritable assaut doit intervenir dans le Pas-de-Calais.



Le débarquement en Normandie

Globalement, ce plan est respecté, et le 6 juin 1944 ce sont 2672 bombardiers anglo-américains qui déversent 11000 tonnes de bombes sur les défenses du mur de l'Atlantique. L'artillerie navale entre aussitôt en scène, mettant en jeu 28 cuirassés et croiseurs ainsi que 37 destroyers. Quant aux 4000 chalands de débarquement, ils donnent toute la mesure de leur efficacité en dépit d'une mer très forte. Le jour J au soir, indépendamment des 3 divisions aéroportées mises à terre au cours de la nuit précédente, 5 divisions alliées ont été débarquées. L'énorme supériorité aérienne joue un rôle majeur dans le renforcement de la tête de pont, au point que Rommel se doit de constater que «l'ennemi se renforce très visiblement sous le couvert de formations aériennes très puissantes». De son côté, l'artillerie de marine est en mesure d'interdire les ponts et les carrefours jusqu'à une vingtaine de kilomètres à l'intérieur des terres. Mieux encore, l'opération «Fortitude» se révèle un succès ; Rommel n'est pas le seul à être persuadé qu'il a affaire à une opération de diversion, comme il l'écrit alors : «Il faut s'attendre à une poussée en direction de Paris partant du nord-ouest de Caen, en liaison avec un débarquement de grand style entre la Somme et Le Havre.» Finalement, la maîtrise des Alliés dans le domaine des opérations combinées a pris en défaut toute la doctrine de défense allemande de la «forteresse Europe», ou plutôt les doctrines qui se partageaient entre l'idée de rejeter l'adversaire à la mer sur les plages mêmes et celle de réduire la tête de pont par de puissantes contre-attaques des blindés.



Le débarquement de Provence

Considéré à l'aune des opérations de Sicile et de Normandie, le débarquement de Provence (opération «Anvil-Dragoon») du 15 août 1944 marque la fin des grandes opérations combinées en Europe. Il met néanmoins en jeu des moyens considérables, compte tenu de la faiblesse du dispositif allemand dans le sud-ouest de la France. À l'exemple d'Overlord, la préparation aérienne et navale est imposante. Ainsi, au cours des journées précédant le débarquement, les bombardiers stratégiques alliés déversent 6400 tonnes de bombes sur les défenses côtières, tout en étendant leur action aux ponts, aux gares et aux aérodromes de l'arrière-pays. Après que l'artillerie navale a donné toute la puissance dont elle dispose, des drone-boats (embarcations téléguidées bourrées d'explosifs) sont lancés sur les plages pour faire sauter les obstacles.



Dans ces conditions, le débarquement s'effectue aisément, et il n'y a guère que sur la plage de Saint-Raphaël que les Alliés rencontrent quelques difficultés. Le succès total de l'opération de Provence est acquis une semaine après le déclenchement du débarquement avec la libération de Marseille et de Toulon, même si la réduction de la résistance de la presqu'île de Saint-Mandrier ne s'achève que le 28 août, après avoir exigé l'intervention massive de l'aviation et de l'artillerie de marine, qui ont lâché sur la position 785 tonnes de bombes et près de 9000 projectiles de tout calibre. Une fois de plus, on retrouve dans le débarquement de Provence tous les ingrédients qui ont fait le succès des opérations précédentes : une supériorité navale et aérienne absolue, l'emploi d'une gamme complète de chalands et un plan d'intoxication – afin de leurrer l'ennemi sur le lieu définitif de l'opération, des débarquements se sont en effet déroulés sur toute la côte, de Marseille à Gênes.
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MessageSujet: Re: Seconde Guerre Mondial   Seconde Guerre Mondial EmptyMer 3 Mai - 1:22

Adolf Hitler


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Adolf Hitler

Née à Braunau, Autriche le 20 avril 1889 - Mort à Berlin le 30 avril 1945



Une jeunesse oisive
Homme d'Etat allemand. Le destin d'Adolf Hitler est paradoxal: né autrichien, il devint le maître de l'Allemagne; petit et brun, il exalta une prétendue «race supérieure» d'hommes grands et blonds; caporal, il s'imposa à la caste militaire la plus exclusive d'Europe; désireux de bâtir un «Reich de mille ans», il entraîna son pays, en cinq ans, dans un effondrement total.

Adolf Hitler, quatrième enfant d'un douanier, est né le 20 avril 1889 à Braunau, petite ville de Haute-Autriche située à la frontière bavaroise. Lors de sa scolarité à Linz, il ne manifeste que des aptitudes très moyennes et abandonne ses études secondaires à l'âge de seize ans. Il entame alors une existence oisive, fréquentant les théâtres, découvrant la musique wagnérienne et consacrant de nombreuses heures à l'élaboration de projets architecturaux plus ou moins fantaisistes. Attiré par Vienne, il quitte définitivement Linz en 1908 (son père est mort en 1903, sa mère en 1907) et tente sans succès d'entrer à l'Académie des beaux-arts.

Une fois l'héritage paternel épuisé, il vit, difficilement, d'une pension d'orphelin et du dessin de cartes postales et d'aquarelles. C'est durant ces années viennoises que l'antisémitisme en vient à occuper une place centrale dans sa vision du monde. Ecoutant les discours du chrétien-social Karl Lueger et du nationaliste pangermaniste Georg von Schönerer, lisant les pamphlets racistes d'Adolf Lanz, Hitler croit découvrir dans le judaïsme la source de tous les maux qui menaceraient la nation allemande et la «race aryenne».

Caporal de l'armée bavaroise
Désireux d'échapper au service militaire dans l'armée austro-hongroise, Hitler s'installe à Munich en 1913. Lorsque éclate la Première Guerre mondiale, il s'engage dans l'armée bavaroise; ayant été blessé à deux reprises, il finit la guerre avec le grade de caporal, et est décoré de la croix de fer de première classe. Traumatisé par la défaite, il rejoint le dépôt de son régiment alors aux mains d'un conseil de soldats (novembre 1918).

En avril 1919, il assiste à Munich à la proclamation de la république des conseils de Bavière, puis à son impitoyable répression du 1 er au 10 mai. Il est alors désigné pour enquêter, au sein d'une commission militaire, sur les événements révolutionnaires. En septembre 1919, il adhère au petit parti ouvrier allemand (DAP) - il en est le septième adhérent -, rebaptisé en février 1920 parti ouvrier allemand national-socialiste (NSDAP).

L'agitateur
Hitler s'imposa rapidement par son esprit d'initiative aux autres membres de son parti, qui, en 1919, pratiquaient plus une « cuisine de club », selon ses propres mots, qu'une activité politique conséquente.

«Mein Kampf»
Hitler se fait remarquer par ses qualités d'orateur - sa voix magnétique et gutturale fascine l'assistance -, et s'impose à la présidence du parti en juillet 1921. A cette date, le NSDAP compte déjà plus de 3'000 militants, des troupes paramilitaires, les sections d'assaut (SA), et dispose d'un journal, le Völkischer Beobachter. Deux années plus tard, le NSDAP domine tous les autres groupuscules extrémistes, rassemblant 55'000 militants. Aux côtés du général Ludendorff, l'ancien caporal est devenu l'une des deux grandes figures de l'extrême droite munichoise, et sa réputation commence à s'étendre hors de Bavière. Le 8 novembre 1923, alors que l'Allemagne connaît une situation économique et politique dramatique (les troupes françaises occupent la Ruhr et l'inflation s'accroît d'heure en heure), Hitler tente un coup de force, mais le putsch, mal organisé, échoue lamentablement: seize nazis sont tués par la police munichoise, et Hitler lui-même est arrêté. Lors du procès qui s'ensuit, le chef du parti nazi n'en réussit pas moins à se présenter comme un patriote révolté par les agissements d'une république indigne, ce qui lui vaut la sympathie de toute l'Allemagne nationaliste.

Condamné en février 1924 à cinq ans d'emprisonnement, Hitler est libéré dès le mois de décembre. Il a consacré ces quelques mois passés dans la forteresse de Landsberg à rédiger Mein Kampf (Mon combat), exposé confus de ses idées et de son programme, qui paraît en 1925. Il donnera une formulation plus structurée dans ce que l'on appelle le «Deuxième Livre», rédigé en 1928, mais jamais publié de son vivant.

La vision hitlérienne
La vision hitlérienne du monde est fondamentalement dominée par le constat darwiniste de la lutte des espèces pour la conquête d'un «espace vital» Lebensraum. Seules les «races» humaines les plus fortes, les plus « pures », en tête desquelles Hitler place les Aryens, c'est-à-dire les populations blanches du nord de l'Europe, parviendront selon lui à s'imposer dans cette lutte impitoyable pour la survie. Mais elles doivent à tout prix éviter l'abâtardissement. Les juifs, que Hitler situe au dernier échelon de l'échelle raciale, constituent une menace particulièrement dangereuse, car, peuple sans terre, ils parasitent les peuples «sains» afin de les détruire ou de les conquérir en affaiblissant leur «valeur raciale». Pour ce faire, ils recourent aux poisons que sont la démocratie, l'internationalisme, le marxisme et le pacifisme. Seule la conquête d'un espace vital, notamment à l'est sur la Pologne et l'URSS, et l'anéantissement des juifs permettront de sauver la «race» germanique. Hitler va jusqu'à refuser toute coalition avec d'autres mouvements extrémistes, affirmant que « l'Etat raciste » ne peut être créé que « par la volonté agissante d'un mouvement unique ». Enfin, il affirme la nécessité d'un chef incontesté.


L'homme politique
Dans l'Allemagne du milieu des années 1920, la lutte politique revêt des formes très violentes. Le pays est marqué par l'affrontement entre communistes et groupes extrémistes de droite, et les dirigeants du NSDAP vont mettre à profit ce chaos auquel ils contribuent pour prendre le pouvoir.

L'ascension
A sa sortie de prison, Hitler doit reprendre en main son parti, miné par les rivalités internes: dans le nord de l'Allemagne s'est constituée une aile gauche sous la direction de Gregor Strasser. Lors de la réunion de Bamberg, le 14 février 1926, Hitler réussit cependant à restaurer son autorité. Usant de son charisme, il s'impose comme la seule figure capable d'assurer la survie et la cohésion d'un mouvement aux multiples tendances. C'est à partir de cette date que s'élabore le mythe du Führer, le «guide», fondé sur un rituel sophistiqué, l'usage du salut hitlérien et l'application du principe du chef (Führerprinzip), qui consiste en un respect absolu de la hiérarchie.

En dépit de cette consolidation interne, le NSDAP subit de plein fouet le contrecoup de la stabilisation économique et sociale de la république de Weimar, sensible à partir de 1924. Malgré ses 100 000 adhérents et sa solide organisation bureaucratique, le parti nazi n'obtient que 2,6 % des voix et 12 sièges de députés aux élections législatives de 1928. Sans la crise économique de 1929, l'ascension de Hitler aurait sans doute été impossible.

L'Allemagne est alors un pays miné par les tentatives de coups d'Etat qui ont suivi la guerre; les militants communistes ont été décimés par la répression, et les partis progressistes sont très affaiblis par leurs rivalités. Dans ces conditions, le vote protestataire, traduisant le désespoir d'une population confrontée à un taux de chômage élevé, profite essentiellement au parti nazi; celui-ci mobilise l'opinion sur le thème à la fois vague et exaltant de la «communauté du peuple» (Volksgemeinschaft).

Au poste de chancelier
Aux élections de 1930, les nazis envoient 107 des leurs au Reichstag; en juin 1932, ils seront 230. A l'élection présidentielle de mars 1932, Hitler met le maréchal Hindenburg en ballottage. En dépit de ces succès, la majorité absolue est cependant loin d'être atteinte par le parti nazi. Mais les conservateurs qui gouvernent sans majorité parlementaire sont également dans l'impasse. Il leur manque le soutien populaire indispensable à l'établissement définitif du régime autoritaire qu'ils appellent de leurs vœux. C'est pourquoi bien des dirigeants conservateurs, notamment le magnat de la presse Alfred Hugenberg, se rallient à l'idée défendue par Franz von Papen, l'un des proches de Hindenburg, de la participation de Hitler au gouvernement: l'objectif de von Papen est de «ligoter» Hitler dans un cabinet à dominante conservatrice, tout en récupérant la force mobilisatrice de son parti. Le 30 janvier 1933, le président Hindenburg décide, après bien des réticences - il traite Hitler de «caporal bohémien» - , de nommer ce dernier à la chancellerie du Reich, à la tête d'un gouvernement qui ne comprend que deux nazis, Göring et Frick.

Le Führer
Une fois au pouvoir, Hitler déjoue tous les plans des conservateurs et instaure très rapidement un régime dictatorial.

L'instauration d'une dictature
Le 4 février, sous le prétexte de lutter contre la «menace communiste», les nazis obtiennent du vieux président Hindenburg la promulgation d'une ordonnance autorisant l'Etat à interdire toutes réunions et publications qui menaceraient sa sécurité. En Prusse notamment, la police, dirigée par Göring, multiplie les arrestations, qui touchent d'abord les communistes, et épure l'administration de ses éléments démocrates. Rapidement, de nombreux SS et SA sont engagés comme «policiers auxiliaires». L'incendie du Reichstag, le 27 février, entraîne la publication par le président du Reich d'une ordonnance «Pour la protection du peuple et de l'Etat», qui instaure de fait l'Etat d'urgence et donne tous les pouvoirs au gouvernement. La répression se systématise, et frappe désormais les sociaux-démocrates et l'ensemble des Allemands hostiles au nazisme; beaucoup sont assassinés dans les premiers camps de concentration ouverts pour y interner les nombreux opposants. L'interdiction du parti communiste, le soutien des conservateurs et celui, plus réticent, du parti catholique du centre permettent à Hitler d'obtenir du Reichstag, le 23 mars 1933, le vote d'une «loi d'autorisation» (Ermächtigungsgesetz), qui lui assure les pleins pouvoirs pour quatre ans et légalise la dictature. Le 2 mai, les syndicats sont forcés de prononcer leur dissolution, imités dans les semaines qui suivent par tous les partis politiques non nazis. Le 14 juillet, le NSDAP est proclamé parti unique.

La Nuit des longs couteaux
Hitler, par un mélange de pseudo-légalité et de violence politique, étend son pouvoir, tirant pleinement parti de l'enthousiasme qu'a suscité son arrivée à la chancellerie ainsi que des divisions de ses opposants. Le 30 juin 1934, lors de la sanglante Nuit des longs couteaux, il élimine Ernst Röhm et les chefs SA les plus gênants, tandis qu'il confie à Göring le soin d'éliminer le général Kurt von Schleicher et l'opposant nazi «de gauche» Gregor Strasser, gagnant ainsi l'estime de l'armée. Le 2 août 1934, la mort de Hindenburg lui permet de cumuler les fonctions de chef de l'Etat et de chef du gouvernement. Le 18 août, plus de 89 % des électeurs allemands ratifient les nouveaux pouvoirs du Reichsführer. En un an et demi, Hitler est parvenu à instaurer un pouvoir sans partage, les opposants politiques ayant été assassinés ou étant internés dans les camps.

Des institutions parallèles
Bien que totalitaire, le nouveau pouvoir nazi se révèle vite d'un fonctionnement chaotique, ne supportant pas la discipline du cabinet ministériel: Hitler préside de plus en plus rarement un gouvernement dont l'ultime réunion a lieu en 1938. Abandonnés à eux-mêmes, les ministères voient par ailleurs leurs prérogatives se restreindre considérablement. Pour les court-circuiter, Hitler crée des institutions spéciales, chargées de missions spécifiques, mais dotées de pouvoirs très larges, qu'il confie à ses lieutenants les plus fidèles. La police et plus généralement les outils de la politique de sécurité échappent totalement au contrôle du ministère de l'Intérieur et tombent entre les mains de Heinrich Himmler, le chef des SS, qui bâtit un véritable Etat dans l'Etat. Chargé de la mise en œuvre du plan de quatre ans qui devait permettre d'adapter l'économie à l'effort de guerre, Göring empiète largement sur les domaines de compétence du ministre de l'Economie.
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MessageSujet: Re: Seconde Guerre Mondial   Seconde Guerre Mondial EmptyMer 3 Mai - 1:23

Adolf Hitler Suite


En définitive, dans le système nazi, tout dépend de la volonté du Führer, qui ne prend que rarement l'initiative d'une décision, se contentant de quelques propos vagues qui sont ensuite «interprétés» et présentés sous forme de projets au dictateur, qui donne ou refuse alors son indispensable accord. Seuls les dignitaires de l'entourage direct de Hitler détiennent ainsi un pouvoir réel dans un système qui constitue l'une des formes les plus achevées de parti-Etat totalitaire.

La Seconde Guerre mondiale
En l'espace de six ans, de 1933 à 1939, le régime acquiert une popularité certaine, notamment grâce à la maîtrise du chômage et aux succès en politique extérieure. Ne cessant de protester de ses intentions pacifiques, le dictateur concilie habilement concessions apparentes et coups de force audacieux. Le 16 mars 1935, il annonce le rétablissement du service militaire obligatoire; le 7 mars 1936, l'Allemagne réoccupe la zone démilitarisée de la Rhénanie; le 12 mars 1938, elle annexe l'Autriche (Anschluss ). Enfin, en septembre 1938, à Munich, la France et le Royaume-Uni s'inclinent une fois encore devant Hitler en acceptant l'intégration du territoire des Sudètes au Reich. Hitler, ayant ainsi effacé les dispositions politiques et l'humiliation du traité de Versailles, est encouragé à poursuivre une politique qui suscite l'inquiétude des chefs de l'armée, jusque-là enthousiastes, car ils estiment la préparation insuffisante pour soutenir un conflit européen.

Mais Hitler, qui assume depuis février 1938 le commandement suprême des forces armées, décide de continuer l'aventure: en mars 1939, la Tchécoslovaquie cesse d'exister, sa partie tchèque devenant un protectorat allemand. Avec la crise de Dantzig, pendant l'été 1939, il apparaît cependant que la France et la Grande-Bretagne ne sont plus disposées à céder. Mussolini et Göring tentent, en vain, de modérer Hitler. Fort du pacte de non-agression signé entre l'Allemagne et l'URSS le 23 août 1939, le dictateur ordonne l'invasion de la Pologne le 1er septembre. C'est le début de la Seconde Guerre mondiale.

Des victoires à l'effondrement
Après l'écrasement de la Pologne et la défaite de la France, Hitler est le maître d'une grande partie de l'Europe. Il est alors présent sur tous les fronts, aux côtés de son état-major comme dans les pays occupés (entrevue avec Pétain à Montoire), et mène la double tâche de conquérir l'Europe tout en y imposant l'ordre nazi. Hitler est convaincu de son génie militaire et de la justesse de ses théories politiques. Il fixe alors des objectifs militaires irréalistes, comme Moscou puis Stalingrad, commet nombre d'erreurs stratégiques. Sur le plan politique, en France, ses directives au plénipotentiaire général du service de la main-d'œuvre, Fritz Sauckel, renforcent l'opposition au régime de Vichy; en Alsace occupée, il inspire directement le gauleiter Robert Wagner qui suscite l'hostilité et la haine.

Pour Hitler, la guerre n'est pas seulement la conquête de l'« espace vital »; il faut aussi débarrasser les terres conquises des ennemis du Reich. C'est aux SS qu'il confie cette tâche; il se décharge ainsi sur Himmler des basses œuvres de police et d'anéantissement des opposants et indésirables.

La chute
Inventif et audacieux dans l'offensive, Hitler ne parvient pas à concevoir une stratégie défensive, notamment sur le front russe. Les défaites (Stalingrad, février 1943; Afrique du Nord, mai 1943) ont de profondes conséquences sur son caractère, et il renonce à toute apparition en public, au grand désespoir de Goebbels, sur qui retombe tout le poids du maintien de la popularité du régime. De plus en plus taciturne, le Führer ne sort de son silence que pour asséner à son entourage des exposés délirants sur la réorganisation de l'Europe, et il passe l'essentiel de son temps penché sur des cartes d'état-major; ses proches peuvent observer presque à vue d'œil son vieillissement accéléré, dû au surmenage et à l'abus de médicaments.

Malgré tout, son pouvoir reste incontesté jusqu'aux derniers jours de la guerre. Cependant, des officiers comme Beck, Rommel et Canaris complotent contre Hitler, et le 20 juillet 1944, le colonel Stauffenberg tente de l'assassiner. Le complot échoue. Le 30 avril 1945, alors que les troupes soviétiques investissent Berlin, Hitler, après avoir épousé sa maîtresse, Eva Braun, met fin à ses jours dans son bunker. Auparavant, il avait ordonné la destruction de toute l'infrastructure industrielle de l'Allemagne, et rédigé son testament politique.
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Charles de Gaulle


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Charles de Gaule (1958)
Deutsches Historisches Museum, Berlin


Né à Lille le 22 novembre 1890 - Mort à Colombey-les-Deux-Eglises le 9 novembre 1970


Général et chef d'Etat français. Son rôle dans le destin du pays à partir de 1940 fait certainement de Charles de Gaulle l'homme politique français le plus important du XX e siècle. C'est d'abord dans l'adversité que s'est forgée sa figure : chef de la France libre, il l'a menée à la victoire en 1945. Revenu au pouvoir en 1958 et fondateur de la cinquième République, il a mis fin à la guerre d'Algérie et accompli la décolonisation de l'ancien empire; président de la République jusqu'au 28 avril 1969, il dénoue, au moins sur le plan politique, la crise de Mai 68.

Vers la carrière militaire
Charles de Gaulle grandit à Paris, où son père, Henri, enseigne l'histoire et les mathématiques dans un collège catholique. A quinze ans, il hésite entre la littérature et l'armée. La crise d'Agadir avec l'Allemagne, en 1911, et la «montée des périls» l'orientent vers l'école militaire de Saint-Cyr. Il appartient, avec ses trois frères, à la «génération de la revanche», qui veut effacer la défaite de 1870. A la Seconde Guerre mondiale, engagé dès août 1914, il est blessé deux fois, avant d'être laissé pour mort en mars 1916 sur le champ de bataille de Verdun. Pris par les Allemands, il est soigné et envoyé dans un camp de prisonniers. Sa détention, marquée par trois tentatives d'évasion, ne prend fin qu'avec l'armistice de novembre 1918.

La plume au service de l'action
Cette captivité est cependant féconde. Tout en suivant les opérations de guerre - sur lesquelles il fait des conférences -, il essaie, par un vaste programme de lectures, de percer le «mystère» de la France: cinq fois envahie depuis la Révolution, elle n'a pas trouvé les institutions capables de concilier démocratie et stabilité. Mais il laissera dans l'ombre sa réflexion politique pour n'écrire que sur la guerre: la Discorde chez l'ennemi (1924).

En 1920, il accompagne le général Weygand auprès des Polonais en guerre contre les bolcheviks. A son retour en France en 1921, il épouse Yvonne Vendroux, qui lui donnera trois enfants: Philippe, Elisabeth et Anne - cette dernière, handicapée, mourra à dix-neuf ans. Deux années au Liban (1929-1930) achèvent sa formation géopolitique: il y découvre l'Islam résistant à l'Occident et s'interroge sur l'avenir des empires coloniaux.

Les rencontres: Pétain et Paul Reynaud
Ses qualités d'analyste le font remarquer. D'abord par le maréchal Pétain, alors vice-président du Conseil supérieur de la guerre, qui le prend en 1925 dans son cabinet. De Gaulle multiplie alors les articles sur la situation militaire et politique. Ces réflexions donneront naissance au Fil de l'épée (1932), portrait du chef de guerre, et Vers l'armée de métier (1934), esquisse d'une armée de professionnels conçue pour le mouvement et axée sur les blindés, puis à la France et son armée (1938). C'est ensuite Paul Reynaud, plusieurs fois ministre dans les années 1930 avant de devenir président du Conseil en mars 1940, et partisan de la fermeté face à l'Allemagne nazie, qui le fait entrer dans le cercle de ses collaborateurs. De Gaulle rédige ses déclarations ministérielles; en mai, il est nommé général de brigade à titre temporaire, et, le 5 juin 1940, sous-secrétaire d'Etat à la Guerre, dans un gouvernement qui ne durera que onze jours.

La guerre, la Résistance
Pour Charles de Gaulle, la Seconde Guerre mondiale a commencé en 1938 avec Munich et l'abandon de la Tchécoslovaquie. Il pense qu'elle sera mondiale, que l'URSS - malgré le pacte germano-soviétique d'août 1939 - et les Etats-Unis interviendront, que la défaite de l'Allemagne nazie ne pourra être que l'œuvre d'une alliance des nations. Cette vision stratégique explique sa lucidité pendant la «drôle de guerre» (septembre 1939-mai 1940), quand les Français se croient à l'abri, et son refus presque solitaire de l'armistice de juin 1940, dont le défaitisme lui paraît «abominable».

La campagne de France et l'appel du 18 Juin
La guerre éclair de mai-juin 1940 jette les Français sur les routes de l'exode. A la tête de ses chars, de Gaulle exécute à Montcornet l'une des rares actions brillantes au milieu du désastre. C'est alors que Paul Reynaud l'appelle au ministère et lui demande d'aller à Londres, où il discute avec Winston Churchill d'un pacte d'union franco-britannique. Rentré en France - à Bordeaux, où le ministère s'est réfugié -, il assiste à la démission de Reynaud puis à l'arrivée de Pétain, qui s'informe auprès des Allemands des conditions d'un armistice. De Gaulle décide alors de retourner à Londres.

Grâce à l'appui de Churchill, il accède au micro de la radio britannique, la BBC et, dans la soirée du 18 juin, lance son appel à la poursuite de la lutte par une armée modernisée et régénérée.

Le combat de la légitimité
Reconnu «chef des Français libres» par Churchill dès le 28 juin, de Gaulle entame un dur combat pour faire valoir la légitimité de son action. En France, l'Assemblée nationale, réunie à Vichy le 10 juillet 1940, donne les pleins pouvoirs au maréchal Pétain; en Grande-Bretagne même, beaucoup de soldats français réfugiés après Dunkerque, choqués par la destruction de la flotte française basée à Mers el-Kébir (3 juillet 1940), préfèrent retraverser la Manche. En outre, la majeure partie de l'empire colonial proclame sa fidélité à Vichy.

Cependant, Félix Eboué, gouverneur du Tchad, se rallie dès juillet 1940. Le capitaine Leclerc réussit, à la fin août, à rattacher l'Afrique-Equatoriale à la France libre. De Gaulle le rejoint au Cameroun et, malgré un échec devant Dakar fin septembre - il a été reçu à coups de canon - lance le 27 octobre 1940, à Brazzaville, son premier manifeste politique. Il y dénonce le régime «inconstitutionnel» du maréchal et proclame sa volonté de «rendre compte de ses actes devant les représentants du peuple français dès qu'il lui sera possible d'en désigner librement»; il crée le Conseil de défense de l'Empire, reconnu par la Grande-Bretagne le 24 décembre. Il s'oriente désormais vers le combat diplomatique, pour que la France libre soit reconnue par les Alliés comme la «seule» France.

L'Empire français dans la balance
Le ralliement du Moyen-Orient au printemps 1941 se réalise dans des conditions dramatiques. Restés fidèles à Pétain, les soldats français résistent aux Britanniques et aux Français libres. La victoire remportée, Churchill tergiverse, ne voulant pas accepter que la France libre devienne la puissance mandataire en Syrie. Une grave crise de confiance éclate entre le Premier ministre britannique et le général de Gaulle.

L'invasion de l'URSS par l'armée allemande en mai 1941, puis l'attaque japonaise contre Pearl Harbor en décembre étendent la guerre au monde entier. De Gaulle, pour qui «la présence soviétique dans le camp des Alliés offre, vis-à-vis des Anglo-Saxons, un élément d'équilibre», envoie l'escadrille de chasse Normandie combattre auprès des Russes. Les Américains et les Britanniques songent cependant à ouvrir un second front par un débarquement. L'Afrique du Nord française est choisie, et la date - le 8 novembre 1942 - arrêtée, sans que le chef de la France combattante en soit prévenu. Bien plus, le président Roosevelt choisit de remettre le gouvernement civil et militaire de l'Afrique du Nord libérée entre les mains d'un homme de Vichy, l'amiral Darlan; puis, Darlan ayant été assassiné en décembre 1942, les Américains favorisent l'arrivée au pouvoir du général Giraud, évadé d'Allemagne et amené à Alger par les Britanniques.

Alger, capitale de la France
C'est le soutien de la Résistance intérieure unie - dans une France entièrement occupée par les Allemands depuis le débarquement à Alger - et le succès de la troupe de Leclerc en Libye et en Tunisie qui permettent à de Gaulle de prendre pied en Afrique du Nord, le 30 mai 1943. La veille, Jean Moulin, initiateur du Conseil national de la Résistance - qui réunit partis traditionnels et mouvements de la Résistance - lui a envoyé un télégramme de fidélité. Face à Giraud, qui n'a pas su rompre avec la législation de Vichy, de Gaulle incarne le retour à la légalité républicaine. D'abord coprésident, puis, à partir du 3 octobre 1943, président du Comité français de libération nationale (CFLN), il gouverne l'Empire français revenu dans la guerre.

Une Assemblée consultative siège à Alger; composée de parlementaires ralliés et de représentants des mouvements de la Résistance, elle est chargée de préparer l'avenir. Ainsi entouré, le CFLN se transforme, le 3 juin 1944, en Gouvernement provisoire de la République française, selon le vœu unanime de l'Assemblée, et est reconnu officiellement par les Alliés. Tous les partis y siègent, même le parti communiste, avec lequel le colonel Rémy, agent secret de la France libre, a pris contact dès 1942.


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MessageSujet: Re: Seconde Guerre Mondial   Seconde Guerre Mondial EmptyMer 3 Mai - 1:28

Charles de Gaulle Suite



Le débarquement allié en Normandie a lieu le 6 juin 1944. Dès le 14, le général de Gaulle est à Courseulles-sur-Mer, où la population l'applaudit. Il obtient d'Eisenhower que la division Leclerc libère Paris, et gagne lui-même la capitale le 25 août. Le lendemain, il descend triomphalement les Champs-Elysées.

La querelle du bonapartisme
Libérée, la France de 1944 n'est pas encore victorieuse. Il lui faut participer à la guerre et aller jusqu'à Berlin, où le général de Lattre réussit à imposer la signature de la France aux accords d'armistice, le 8 mai 1945. Le combat engagé si difficilement en 1940 est gagné. Reste à reconstruire le pays.

A la tête du Gouvernement provisoire, le général de Gaulle poursuit sa politique d'union nationale et cherche la «pacification des esprits» - il obtient notamment la dissolution des milices patriotiques formées à la Libération par le PCF. En outre, il veut «rendre la parole au peuple» par voie de référendum: les partis traditionnels, qui voient dans cette pratique un retour aux plébiscites du Second Empire, l'accusent dès lors d'ambitions personnelles, de «bonapartisme». Prisonniers et déportés étant revenus, les élections législatives peuvent avoir lieu; elles sont encadrées par deux référendums: l'un pour savoir s'il faut une nouvelle Constitution (95 % de «oui»), l'autre pour décider de soumettre ou non à référendum le texte élaboré par l'Assemblée constituante élue le 21 octobre 1945, où dominent les communistes, les démocrates-chrétiens du Mouvement républicain populaire (MRP) et les socialistes (66 % de «oui»).

Elu chef de gouvernement à l'unanimité, le 13 novembre 1945, de Gaulle se trouve pourtant rapidement en désaccord avec la majorité de l'Assemblée sur le projet de Constitution: opposé à un système de souveraineté parlementaire, dans lequel il voit la raison de la faiblesse et des errements de la IIIe République, il veut un exécutif plus fort. Le 20 janvier 1946, il démissionne. Etait-il convaincu qu'on le rappellerait bien vite? Toujours est-il que, avec la ratification de la nouvelle Constitution, en octobre 1946, la IVe République s'installe sans lui, et sans doute contre lui.

En avril 1947, de Gaulle lance alors le Rassemblement du peuple français (RPF) pour obtenir la réforme du régime. Malgré un succès immédiat aux élections municipales, il échoue aux élections législatives de 1951. En 1953, il rend leur liberté à ses élus et se retire à Colombey-les-Deux-Eglises, où il entreprend la rédaction de ses Mémoires de guerre (1954-1959). Il ne sort guère de son silence que pour s'opposer, en 1954, au projet d'armée européenne.

Le retour de juin 1958
La guerre d'Indochine se termine en 1954 après la défaite de Diên Biên Phu. La même année commence en Algérie une guerre où le contingent sera bientôt envoyé en renfort de l'armée de métier. Pour prix de cet effort, l'armée exige les pleins pouvoirs afin de faire aboutir sa politique d'«intégration» des musulmans dans l'«Algérie française». Le 13 mai 1958, après une émeute à Alger, le général Massu lance un appel à de Gaulle. Le 15 mai, le général se déclare prêt à former le gouvernement. Le président Coty fait appel à lui le 29 mai, et le Parlement l'investit le 1 er juin. Comme en 1946, il pose comme préalable la rédaction d'une Constitution instituant un exécutif fort et soumise à la ratification populaire. Cette condition est acquise en septembre, avec l'aide de Michel Debré, garde des Sceaux: le projet constitutionnel obtient 80% de «oui», en France et dans l'ensemble du vieil Empire d'outre-mer, transformé en «Communauté» (seule la Guinée a voté « non »). En décembre 1958, Charles de Gaulle est élu président de la Ve République par un collège de notables.

Le stratège de la légitimité
Pendant les dix années où il restera à la tête de l'Etat, le général de Gaulle va demander au suffrage universel, dans le calme ou la tempête, d'être à la fois la «source» de son action et son «recours». L'œuvre la plus urgente est le règlement de la question algérienne. Paisible en Afrique noire, la marche vers l'autodétermination puis vers l'indépendance est dramatique en Algérie : le chef de l'Etat doit surmonter la révolte des Européens «pieds-noirs» en janvier 1960 («journées des barricades» à Ager, 24 janvier); le putsch des généraux en avril 1961; les vagues d'attentats de l'OAS (dont lui-même manque d'être victime, le 8 septembre à Pont-sur-Seine), et, une fois l'indépendance ratifiée (accord d'Evian, 18 mars 1962), il échappe à un nouvel attentat de l'OAS, sur la route du Petit-Clamart (22 août).

Le 28 octobre 1962, il demande aux Français d'approuver pour l'avenir l'élection du président de la République au suffrage universel. Adoptée par 62,25 % des voix contre l'ensemble des partis, sauf l'Union pour la nouvelle République (UNR) créée pour le soutenir, cette réforme assure la seconde fondation de la Ve République.

A l'extérieur, de Gaulle conduit avec ténacité une politique d'indépendance nationale. En 1963, il signe avec le chancelier allemand Adenauer un traité qu'il souhaite de réconciliation pour le passé et, pour l'avenir, de construction d'une Europe redevenue maîtresse de son destin. Il le dit à Moscou, où il se rend en 1966; il le dit en Pologne et en Roumanie. Le Cambodge et le Québec entendent ses appels à la liberté des peuples. Il s'attire ainsi l'hostilité des Etats-Unis et même celle d'Israël, qu'il prévient contre les méfaits à venir - le terrorisme - de sa guerre de 1967. A l'intérieur, avec la prospérité économique, les progrès de la recherche civile et militaire (avion Caravelle; mise au point de la bombe atomique) sont les instruments de sa politique d'indépendance qui lui permettent de sortir la France de l'OTAN, en 1966.

Mai 68: la fin de la légitimité ?
Réélu en 1965, de Gaulle doit affronter l'opposition des partis de gauche réunis autour de François Mitterrand. Mais c'est à l'université que la crise éclate en mai 1968. Devant l'émeute qui enflamme Paris et les grèves qui paralysent le pays, de Gaulle, dont les premières actions pour rétablir l'ordre puis la proposition d'un référendum sur la participation ont échoué, quitte l'Elysée pour rejoindre le général Massu à Baden-Baden, le 29 mai. Va-t-il se retirer ? Il revient le lendemain, pour dénoncer à la radio, comme il l'a fait dans les heures graves, la «menace totalitaire» et dissoudre l'Assemblée. Le parti gaulliste, l'Union pour la défense de la République (UDR), remporte triomphalement les élections de juin 1968.


Mais, dès avril 1969, le Général entreprend de tester la confiance des Français en organisant un référendum sur la régionalisation et la réforme du Sénat. Le «non» l'emporte: il démissionne aussitôt, et assiste silencieux à l'élection de son successeur, Georges Pompidou, qui assure la pérennité du régime. Retiré à Colombey, il rédige le premier tome de ses Mémoires d'espoir (1970) et meurt brusquement, le 9 novembre 1970, dix-huit mois après avoir quitté le pouvoir.
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MessageSujet: Re: Seconde Guerre Mondial   Seconde Guerre Mondial EmptyMer 3 Mai - 1:35

Joseph Staline

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Joseph Staline


Né à Gori, Géorgie le 21 décembre 1879 - Mort à Moscou le 5 mars 1953



Chef d'Etat soviétique. Joseph Staline né Iossif Vissarionovitch Djougachvili, il adopta, à partir de 1912, le pseudonyme de «l'homme d'acier» (du russe stal, «acier»).

Maître incontesté de l'Union soviétique, de 1929 à sa mort, Staline est l'un des personnages emblématiques du XX e siècle. Il symbolise à la fois la lutte du peuple soviétique contre le nazisme et apparaît en même temps comme le créateur d'un régime totalitaire qui n'avait rien à envier, en matière d'inhumanité, à celui mis en place par Hitler. Qu'on le considère comme l'héritier de la révolution d'Octobre ou, au contraire, comme son fossoyeur, Staline fut à la fois l'un des hommes les plus adulés et les plus honnis de son époque.

Le militant caucasien
Iossif Vissarionovitch Djougachvili est né le 21 décembre 1879 à Gori, un gros bourg de Géorgie; il est le fils unique d'un paysan qui exerçait en même temps le métier de cordonnier. Il restera profondément marqué par son enfance très rude, du fait, surtout, de la brutalité de son père, Vissarion, qu'il perd à l'âge de onze ans. Sa mère, Ekaterina, une ancienne serve, travaille durement pour lui assurer des études; elle le destine à la prêtrise, l'une des rares voies de promotion sociale dont puisse alors rêver une famille aussi pauvre en Géorgie.

«Sosso», ainsi que le surnomment ses proches, fréquente une école paroissiale jusqu'à l'âge de quatorze ans, puis entre au séminaire de Tiflis en 1893, ce qui le coupe de son milieu d'origine. Ses études coïncident avec une période d'expansion de la propagande révolutionnaire dans l'Empire russe. Djougachvili apprend le russe, paraît influencé par le nationalisme géorgien, ce qui lui vaut son premier pseudonyme, «Koba», du nom d'un héros de roman nationaliste. Son choix du marxisme date au moins de 1898, année de la création du parti ouvrier social-démocrate de Russie (POSDR). Koba, qui participe à un cercle de lecture socialiste, est retiré du séminaire l'année suivante par sa mère - selon ses biographes officiels, il fut exclu du fait de ses lectures scientifiques et sociales. Il devient alors un «révolutionnaire professionnel». Ses premières années de travail politique sont cependant obscurcies par l'extrême rareté des documents le concernant durant cette période.

Jusqu'en 1910, le champ de ses activités se limite à la Transcaucasie, qu'il ne quitte que pendant des périodes d'emprisonnement et d'exil, suivies d'évasions, ou pour assister à des réunions et à des congrès du POSDR. Il fait ses premières armes dans les milieux ouvriers de Tiflis - qu'il quitte brusquement en 1901, sans doute exclu par ses propres camarades social-démocrates qui lui reprochent de calomnier le dirigeant local -, puis à Batoum, un port de la mer Noire par où transitait le pétrole de Bakou - là, il est arrêté et condamné à trois ans d'exil administratif en Sibérie -, et enfin à Bakou, dont il fait, avec Chaoumian (le «Lénine du Caucase»), le centre des activités bolcheviques dans la région, activités fortement stimulées par la révolution de 1905

Cependant, Koba se heurte à Chaoumian et cherche à l'évincer, au point que ses camarades le soupçonnent de l'avoir dénoncé à la police - dès cette époque, le caractère du futur Staline est marqué par sa brutalité et sa facilité à s'emporter. Arrêté en mars 1910, il est emprisonné puis condamné à cinq ans d'exil. Mais il s'évade au printemps de 1911 et se rend à Saint-Pétersbourg où il est de nouveau arrêté en septembre. Dans les controverses qui agitent le POSDR, Koba choisit la fraction bolchevique, sans doute en raison de son tempérament, de son fanatisme et de son sectarisme. Ce sont peut-être ses violentes attaques contre les mencheviks qui lui valent d'être remarqué par Lénine, à moins que ce ne soit l'efficacité avec laquelle il remplissait ses tâches clandestines, et notamment les nombreuses «expropriations» qui servent alors à financer le parti, au grand scandale des mencheviks.

Le dirigeant du parti
En janvier-février 1912, la conférence du POSDR se tient à Prague, mais Koba, qui cette fois n'a pu s'évader, n'y assiste pas. C'est cette conférence qui scelle la scission entre mencheviks et bolcheviks, et réorganise le comité central. Lénine estime imprudent d'y faire élire Koba, qui est absent et inconnu de la plupart des délégués, mais il use d'un droit de cooptation pourtant tombé en désuétude depuis les années 1905-1906 pour y introduire le Géorgien, qui se retrouve ainsi dirigeant sans jamais avoir été élu. Vers la mi-mars, Koba s'évade et revient à Saint-Pétersbourg, où il apporte son concours à la parution d'un journal bolchevik quotidien, la Pravda. Mais, alors qu'il se cachait chez le député Poletaïev, il est de nouveau arrêté en avril. et s'évade en septembre. Ses responsabilités le conduisent en 1913 à Vienne, où il rédige son premier article signé du nom de Staline («l'homme d'acier»), le Marxisme et la question nationale, dans lequel, tout en défendant le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, il présente une vision très centraliste du problème national dans l'Empire russe. Surtout, il donne une définition restrictive de la nation, qui, selon lui, ne peut exister sans territoire.

De retour à Saint-Pétersbourg, Staline est chargé de maintenir les députés bolcheviques dans la ligne léniniste, mais en février, il est de nouveau arrêté sur dénonciation de Malinovski, député bolchevique et, en même temps, agent de l'Okhrana, la police politique du tsar. Staline est exilé en Sibérie à Touroukhansk, d'où il ne s'évadera plus. C'est la révolution de février 1917 qui le ramène à Petrograd, où il trouve le parti complètement désorganisé et coupé de ses dirigeants en exil. Avec Kamenev, il prend en main la Pravda et censure l'appel de Lénine à la prise du pouvoir; il préconise à l'inverse un rapprochement avec les mencheviks. Après le retour de Lénine en avril, il adopte la nouvelle ligne radicale de rupture avec le gouvernement provisoire, tout en gardant une attitude plus ou moins doctrinaire et toujours soucieuse de préserver l'unité du parti. En août, lors du VIe congrès du parti bolchevique, Staline est confirmé comme membre du comité central; en octobre, à la veille de l'insurrection, il entre au Politburo - qui ne joue pas alors le rôle clé qu'il aura par la suite - ainsi qu'au comité militaire révolutionnaire chargé, sous les ordres de Trotski, de préparer la prise du pouvoir.

Staline, cependant, ne joue pas de rôle significatif dans les événements d'octobre 1917, se contentant de suivre Lénine sans enthousiasme. Il devient officiellement commissaire du peuple aux Nationalités dans le nouveau gouvernement. La première Constitution de la République socialiste fédérative soviétique de Russie, adoptée en juillet 1918, esquisse une structure fédérale de l'ancien Empire russe, tandis que la sécession de certaines de ses anciennes composantes n'est admise que sous la pression des circonstances extérieures. En 1922, lorsque l'Ukraine, la Transcaucasie, le Turkestan et la Sibérie auront été reconquis, Staline proposera de les intégrer dans le moule existant (mais, sur l'insistance de Lénine, le traité de l'Union et la nouvelle Constitution, qui entrera en vigueur en 1924, placeront formellement ces «républiques socialistes soviétiques» sur un pied d'égalité avec la république de Russie).

La guerre civile
De 1918 à 1921, durant les années de la guerre civile, Staline se consacre presque exclusivement au comité central et aux tâches militaires; en effet, les dirigeants sur lesquels Lénine et Trotski peuvent compter sont très peu nombreux, et Staline a fait la preuve de son caractère inflexible. Les affaires militaires le propulsent au tout premier plan parmi les dirigeants communistes: membre du conseil du Travail et de la Défense, il est envoyé sur différents fronts, notamment au sud, où il se distingue par un autoritarisme, une méfiance et une violence extrêmes, à tel point que l'arbitrage de Lénine dans les conflits entre Trotski - chef de l'Armée rouge - et Staline est souvent nécessaire.

A Tsaritsyne, Staline s'entend avec Vorochilov pour contrecarrer les ordres de Trotski; il accumule les erreurs militaires, et met en œuvre une politique de répression impitoyable contre les socialistes-révolutionnaires et les anarchistes. Staline écrit à Lénine: «Quant aux hystériques, soyez persuadé que notre main ne tremblera pas; avec les ennemis nous agirons en ennemis.» En octobre 1918, Trotski obtient cependant de Lénine le rappel de Staline à Moscou. En 1920, c'est l'armée d'Egorov, par son indiscipline, qui sera responsable de la défaite de l'Armée rouge en Pologne, et Staline, qui en était le commissaire politique, en sera rendu largement responsable par Trotski. C'est cependant au cours de cette période que Staline se constitue un groupe de fidèles, Caucasiens et Russes, qui l'accompagneront dans son ascension au pouvoir.

Au début de 1918, Staline s'oppose à Trotski et Lénine sur la question de la révolution en Europe, et notamment en Allemagne - Staline la juge improbable -, mais il se retrouve d'accord avec Lénine contre Trotski pour accepter la «paix infâme» de Brest-Litovsk. Cependant, c'est d'abord Trotski qui l'emporte au sein du comité central le 17 février, et il faut la reprise de l'offensive allemande le lendemain et l'effondrement de l'armée soviétique pour que, le 22 février, le comité central adopte la position défendue par Lénine et Staline, et renoue les pourparlers de paix.

Dès cette époque, c'est le comité central qui concentre tous les pouvoirs. En mars 1919, le VIIIe congrès du parti confirme Staline au comité central; la mort de Sverdlov laissait un vide en ce qui concernait les tâches administratives, et Staline parvient peu à peu à récupérer toutes les responsabilités du disparu. De plus, cinq membres sont chargés par le congrès de prendre toutes les décisions urgentes: Lénine, Trotski, Kamenev, Boukharine et Staline. Ainsi, le Politburo est nommément constitué et Staline en reste membre; il entre également à l'Orgburo, le secrétariat du comité central. Administrateur efficace, Staline remplace Molotov au poste de secrétaire général du parti communiste en avril 1922. Cette promotion consacre son ascension d'homme de l'appareil, puisqu'il était en outre commissaire à l'Inspection ouvrière et paysanne (Rabkrin), qui supervisait l'ensemble de la vie économique du pays. Tous ces postes le plaçaient au cœur de la nouvelle machinerie bureaucratique, qu'il contrôle de mieux en mieux, grâce au jeu des nominations.

Le successeur de Lénine
Lorsque se déclare la maladie de Lénine, fin mai 1922, Staline est déjà prêt à prendre sa succession. Il possède des atouts décisifs, notamment un esprit pratique et une réelle compréhension des mécanismes du pouvoir, à l'heure où ses rivaux, Trotski en tête, croient encore à la primauté de l'idée. Ni le tardif sursaut de Lénine, à partir de décembre 1922, ni les oppositions successives de l'élite bolchevique ne peuvent contrer l'ascension de Staline. Lénine, en effet, s'inquiète de la violence avec laquelle Staline, Dzerjinski et Ordjonikidze ont rétabli l'ordre en Géorgie, de la modification en cours du nom de Tsaritsyne en Stalingrad que Staline a suscitée, et surtout de son incompatibilité de caractère avec Trotski; il écrit, le 25 décembre 1922, dans une note connue sous le nom de «Testament de Lénine»: «Le camarade Staline, en devenant secrétaire général, a concentré dans ses mains un pouvoir immense et je ne suis pas convaincu qu'il puisse toujours en user avec suffisamment de prudence.» Puis, quelques jours plus tard: «. je propose aux camarades de réfléchir au moyen de déplacer Staline de ce poste et de nommer à sa place un homme qui, sous tous les rapports, se distingue du camarade Staline par une supériorité, c'est-à-dire qu'il soit plus patient, plus loyal, plus poli et plus attentionné envers les camarades.»

Jusqu'à la mort de Lénine, le 21 janvier 1924, les assauts de la «troïka» - Staline, Zinoviev et Kamenev - contre Trotski sont cependant relativement modérés. D'autant que le pays est alors en crise: grande famine de 1921, chute de moitié des superficies cultivées entre 1913 et 1922, chute de la production industrielle. Les attaques portent sur la politique économique mais aussi sur les conceptions plus générales du bolchevisme: Staline justifie sa politique de répression menée au Caucase, attaque Trotski qu'il accuse de mener une activité fractionnelle au sein du parti, d'avoir des vues économiques erronées, et critique ses Leçons d'Octobre parues en octobre 1924. Il parvient peu à peu à l'isoler, en envoyant ses partisans à l'étranger (Rakovski, Krestinski.) ou dans des régions reculées de l'URSS, ou en les démettant simplement de leurs fonctions; Trotski, condamné par une résolution du comité central de janvier 1925, n'intervient pas en faveur de Kamenev et de Zinoviev, attaqués par Staline lors du XIV e congrès du parti en octobre 1925, mais accepte de s'allier à eux l'année suivante, ce qui n'empêche pas Staline de l'emporter: Trotski et Zinoviev sont exclus du parti le 15 novembre 1927, et leurs partisans ainsi que ceux de Sapronov le sont lors du XV e congrès du Parti, le 18 décembre 1928.
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Joseph Staline Suite


Tout en jouant à certains moments la modération, Staline met ses opposants dans la position d'«aventuristes», de destructeurs de la cohésion du parti, dont il se présente comme le seul garant. Son entreprise est facilitée par le fait que ses opposants eux-mêmes renoncent à utiliser toutes les armes à leur disposition; ainsi, Trotski et Kroupskaïa vont jusqu'à nier l'existence du «Testament» de Lénine au nom de l'unité du Parti. En même temps, dans ses articles, réunis plus tard sous les titres de Questions du léninisme et De l'opposition, Staline se fait le gardien d'une prétendue orthodoxie léniniste - en contradiction formelle, cependant, avec les conceptions de Lénine, sur des points aussi importants que la construction du socialisme dans un seul pays, où il s'oppose nettement à l'internationalisme prôné par Lénine.

Grand Tournant et Grande Terreur
C'est au cours des années 1930 que ce qu'on appellera bientôt «le stalinisme» voit le jour. Il s'agit de la conjugaison du pouvoir absolu de Staline, d'une série de bouleversements sociaux qui transforment le visage du pays et d'une modification profonde des mentalités et des modèles politiques de l'élite communiste, qui coupe définitivement le bolchevisme de ses racines sociales-démocrates européennes.

Le «système» stalinien naît véritablement après le Grand Tournant, annoncé par Staline en novembre 1929 et achevé en 1932-1933, qui chasse du pouvoir les derniers compagnons de Lénine (Boukharine et l'«opposition de droite»); il s'agit d'abord de la collectivisation ou plutôt de l'étatisation de l'agriculture, véritable révolution qui se solde par une catastrophe économique et sociale mais qui assure au pouvoir un certain contrôle des campagnes. Il s'agit, en même temps, de l'industrialisation du pays à marche forcée, accompagnée d'une disparition de toute la sphère privée, puis de l'embrigadement, voire de l'asservissement, des classes laborieuses. Un mode de gestion économique volontariste se met en place, renouant avec les méthodes de la guerre civile et se fondant sur une mobilisation permanente et une fuite en avant: les objectifs initiaux du premier plan quinquennal sont doublés, triplés, quintuplés selon les branches. La course à la production se traduit aussi par les mouvements de «compétition socialiste»: travailleurs de choc à partir de 1929, puis stakhanovisme à partir de 1935.

Sur le plan politique, le monolithisme du parti communiste devient total après la chute de Boukharine. Avec la vague de terreur qui se déclenche après l'assassinat de Kirov le 1er décembre 1934 et qui se prolonge jusqu'en 1938 (poursuivant, ensuite, un cours endémique), la dictature stalinienne prend un tour paroxystique et fait planer une menace permanente, même sur les fidèles du secrétaire général. Cent dix-sept exécutions capitales sont immédiatement ordonnées à la suite de cet attentat, et, en 1937, Staline «révélera» que le principal assassin de Kirov était en fait Iagoda, pourtant l'un de ses plus proches collaborateurs et l'instrument de sa politique terroriste en tant que dirigeant de la Guépéou. La purge frappe avant tout les responsables du parti, dont Staline soupçonne, apparemment non sans raisons, un certain mécontentement devant les résultats de sa politique, puis elle s'étend rapidement à des centaines de milliers de cadres dans les domaines administratif, militaire, économique, culturel.

Les grands procès de Moscou de 1936-1938 - dont des prototypes plus modestes, appliqués à des intellectuels et à des mencheviks, furent déjà organisés au début des années 1930 - sont de sinistres mises en scène au cours desquelles les anciens dirigeants bolcheviques confessent les pires crimes, et notamment l'espionnage au profit de l'«impérialisme» étranger. Ces années de terreur couvrent le pays d'un vaste réseau pénitentiaire et consacrent la prééminence de la police politique sur le parti. Ces violences policières et les déportations dans les goulag firent plusieurs millions de victimes.

Ces convulsions du régime s'accompagnent du culte de Staline. Identifié aux réalisations géantes de l'industrialisation, il avait été glorifié dès son cinquantième anniversaire, en 1929. Au XIV e congrès du parti, dit «des vainqueurs», en février 1934, Staline était devenu, dans la description de Kirov, «le plus grand homme de tous les temps et de tous les pays». Cette déification atteint son apogée en 1936 - année de l'adoption de la nouvelle Constitution soviétique, dite «stalinienne» -, puis lors du soixantième et du soixante-dixième anniversaire de Staline.

Le Komintern
Staline avait été l'un des huit délégués du Parti lors de la fondation de l'Internationale communiste (Komintern), du 2 au 6 mars 1919. Plutôt effacé jusqu'à la mort de Lénine, sans doute en partie du fait de son ignorance des questions extérieures, il finit par y jouer un rôle prépondérant. Il conseille, avec Radek et contre Trotski et Zinoviev, de modérer les Allemands lors des événements de 1923, ce qui contribua sans doute à l'échec de cette révolution, et ce qui l'entraîna à prôner désormais la «construction du socialisme dans un seul pays». Staline élimine Zinoviev de la direction du Komintern dès octobre 1926. Malgré ses erreurs successives - soutien en Chine de Jiang Jieshi qui massacre des milliers de communistes, imposition de la ligne d'opposition aux «social-fascistes» (les socialistes) symbolisée en Allemagne par Thälmann jusqu'à la victoire des nazis, et en France par Thorez jusqu'en juin 1934, non-assistance aux républicains lors de la première phase de la guerre civile espagnole, puis «épuration» des milieux communistes espagnols et notamment du POUM -, Staline dicte au Komintern, jusqu'à sa dissolution en 1943, ses conceptions politiques et ses méthodes policières à des hommes d'appareil qui lui sont entièrement dévoués, ce qui contribue à la perte totale de crédibilité de cette organisation.

Le nouvel autocrate
La Seconde Guerre mondiale faillit d'abord provoquer l'effondrement du régime stalinien, pour lui apporter finalement un second souffle et une puissance accrue. En août 1939, Staline, qui recherchait l'entente avec l'Allemagne nazie, négocie personnellement avec les représentants de Hitler un pacte de non-agression qui consacre le partage de l'Europe de l'Est. Bien que très attaché à cette entente, Staline prend des mesures qui pourraient traduire une certaine défiance à l'égard de son récent allié. En mai 1941, notamment, il devient chef du gouvernement. Mais l'attaque allemande, en juin, révèle l'impréparation des forces soviétiques. Staline prend le commandement du Conseil de la défense nationale, puis des forces armées; après une première période de désarroi, il assure la direction effective du pays et parvient à le mobiliser. Son image sort grandie de la défense de Moscou, en octobre 1941, lors de laquelle il prononce un discours qui en appelle ouvertement aux sentiments patriotiques de ses sujets. Les succès militaires soviétiques lui permettent de s'attribuer une stature de grand capitaine. En 1943 il se fait maréchal, en 1945 généralissime.

A Téhéran (1943), Yalta et Potsdam (1945), Staline obtient de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis la confirmation de ses acquisitions de 1939-1940, ainsi que l'abandon de l'Europe orientale à l'hégémonie soviétique; il déclare alors la guerre au Japon (1945).

La Conférence de Yalta (extrait du communiqué final)Après la victoire, Staline impose la domination soviétique sur la majeure partie de l'Europe de l'Est. Sans se désintéresser des partis communistes étrangers, il subordonne encore plus qu'auparavant toute visée internationaliste aux intérêts soviétiques. Il crée alors le Kominform (1947), imposant aux partis communistes (notamment après la rupture avec Tito en 1949) le soutien inconditionnel de la politique soviétique et l'adoption du dogmatisme diffusé par Jdanov. La dernière période le voit régner sans partage sur ce nouvel empire, dans un style ouvertement autocratique, et le congrès du parti n'est plus réuni avant 1952.

Sur le plan idéologique, le régime devient de plus en plus nationaliste russe et xénophobe, ce qui prend entre autres la forme d'une campagne contre le «cosmopolitisme» à partir de 1948. En janvier 1953, l'«affaire des blouses blanches», prétendu complot monté par des médecins juifs, doit donner le signal à la fois d'une vaste purge et d'une répression antisémite. Peut-être l'affaire est-elle fabriquée de toutes pièces, ou, plus probablement, correspond-elle au complot dirigé par Beria, Khrouchtchev et Molotov qui cherchent à écarter Staline, y compris en l'assassinant. La mort de Staline, que certains croient suspecte et qui survient le 5 mars, interrompt en tout cas l'engrenage d'une nouvelle purge.

Le culte de la personnalité dont Staline avait fait l'objet fut condamné lors du XX e congrès du parti communiste d'Union soviétique. Dans la nuit du 24 au 25 février 1956, lors d'une séance tenue à huis clos, Khrouchtchev présenta un rapport secret, où il déclare: «Le but du présent rapport n'est pas de procéder à une critique approfondie de la vie de Staline et de ses activités. (...) Ce qui nous intéresse, c'est de savoir comment le culte de la personne de Staline n'a cessé de croître, comment ce culte devint, à un moment précis, la source de toute une série de perversions graves et sans cesse plus sérieuses des principes du Parti, de la démocratie du Parti, de la légalité révolutionnaire.» Le rapport s'appuie sur des documents de Lénine et de sa femme, Kroupskaïa, mettant en évidence la grossièreté de Staline, puis montre les méthodes de lutte que ce dernier employait contre les opposants à travers le NKVD, critique son rôle durant la Seconde Guerre mondiale, et enfin illustre sa paranoïa à travers le complot des blouses blanches. Le but de Khrouchtchev est de montrer que les succès obtenus par l'URSS sont dus pour l'essentiel au Parti, et non à son défunt dirigeant. Le rapport secret est donc plus une dénonciation de Staline seul que des méthodes qu'il mit en œuvre, et c'est pourquoi la déstalinisation amorcée lors du XX e congrès s'est révélée fort incomplète, comme devaient le montrer les événements de Berlin ou de Prague quelques années plus tard.
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Benito Mussolini


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Benito Mussolini


Né à Dovia di Predappio, Romagne le 29 juillet 1883 - Mort à Côme le 28 avril 1945



Homme d'Etat italien. Originaire d'une famille modeste de Romagne, Benito Mussolini suit une formation d'instituteur (1901), puis émigre en Suisse, où il exerce divers métiers (maçon, traducteur, journaliste). Il adhère dès 1900 au Parti socialiste italien. En 1912, il est emprisonné pour avoir organisé une grève contre la guerre de Tripolitaine, libéré il accède au rang de rédacteur en chef du journal du parti, l'Avanti, poste qu'il quitte en 1914 pour fonder son propre journal, Il Popolo d'Italia, qui prône l'intervention italienne aux côtés de la Triple-Entente. Pendant la Première Guerre mondiale, Benito Mussolini sert dans les bersaglieri, infanterie d'élite, période pendant laquelle il abandonne ses idées socialistes.

La naissance du mouvement fasciste
En 1919, Benito Mussolini, préoccupé par le chaos économique dans lequel s'enfonce l'Italie, fonde les Faisceaux de combat et le mouvement fasciste en s'appuyant sur ses amitiés nouées dans l'armée. Les squadristi, groupes paramilitaires issus des Faisceaux, pourchassent bientôt illégalement, mais en toute impunité, grévistes, syndicalistes, socialistes et démocrates, que Mussolini rend responsables de la situation de son pays. Soutenu à la fois par quelques grands industriels, par les classes moyennes confrontées à la multiplication des désordres et par la grande masse des chômeurs, il est élu, en 1921, député, en même temps que 31 de ses proches. En novembre 1921, il crée le Parti national fasciste et, en août 1922, les squadristi brisent une grève générale. Mussolini entame alors une «marche sur Rome» avec ses partisans. Le 29 octobre 1922, le roi le nomme Premier ministre.

L'exercice du pouvoir
Profitant de sa popularité et s'appuyant sur des qualités oratoires certaines, Mussolini parvient un mois plus tard à se faire accorder les pleins pouvoirs par la Chambre (25 novembre 1922). En 1924, l'assassinat du leader socialiste Matteotti prélude à l'instauration d'une dictature (1925).

Reprenant dans une tonalité nouvelle le nom de Duce, (le «chef»), qui lui avait été donné dans les années 1911-1914 par ses camarades dans l'action anticolonialiste et antimilitariste, il met alors en œuvre un programme politique fondé sur sa doctrine antilibérale, antidémocratique et antisocialiste, en instaurant en Italie un Etat totalitaire et corporatiste. Il réconcilie ensuite l'Italie avec le Saint-Siège en signant les accords du Latran (1929). Ambitionnant de donner à l'Italie un vaste empire colonial sur le modèle de la Rome antique, il lance ses troupes à la conquête de l'Ethiopie (1935-1936). D'abord condescendant à l'égard de Hitler, hostile à l'annexion de l'Autriche par l'Allemagne (il masse des troupes sur le Brenner en 1934 après l'assassinat du chancelier Dollfuss), il se rapproche du Führer, lorsque la Grande-Bretagne et la France condamnent ses annexions africaines. Il apporte son soutien aux troupes franquistes pendant la guerre civile en Espagne (1936-1939).

En 1936, Mussolini lie le destin de l'Italie fasciste à celui de l'Allemagne nazie, par le traité de Berlin connu sous le nom d'Axe Rome-Berlin (15 octobre 1936), dont l'objet est la lutte contre le bolchevisme.

La chute de Mussolini
Malgré les réticences de son entourage, qui voit d'un mauvais œil l'entrée de l'Italie dans la Seconde Guerre mondiale aux côtés de l'Allemagne, Mussolini attaque et occupe l'Albanie en 1939, déclare la guerre à la France en juin 1940, mais, dès 1941, commence à essuyer une série de revers militaires sur tous les fronts, dont celui de Libye, colonie italienne depuis 1912, et surtout dans sa campagne contre la Grèce, et Hitler doit venir à sa rescousse. La succession d'échecs que connaissent les armées italiennes entame sérieusement le prestige du Duce, qui passe de plus en plus pour un simple auxiliaire de Hitler. Ainsi, le 25 juillet 1943, le Grand Conseil fasciste le destitue afin d'entamer des négociations de paix avec les Alliés. Emprisonné au Gran Sasso, Benito Mussolini est libéré par un commando de parachutistes allemands dirigés par Otto Skorzeng. Il fonde en septembre 1943 l'éphémère République sociale italienne, dont la capitale est à Salo, sur le lac de Garde. Il fait alors exécuter les chefs fascistes qui l'ont renversé (dont son gendre, le comte Ciano). En avril 1945, au cours d'une tentative de passage en Suisse, il est capturé par des partisans avec sa maîtresse Clara Petacci. Exécutés le 28 avril, leurs cadavres seront exhibés sur une place de Milan.
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MessageSujet: Re: Seconde Guerre Mondial   Seconde Guerre Mondial EmptyMer 3 Mai - 1:44

Winston Churchill


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Né à Woodstock, comté d'Oxford le 30 Novembre 1874 - Mort à Londres le 24 janvier 1965



Homme d'Etat britannique. Winston Leonard Spencer Churchill naquit au château de Blenheim, propriété de sa famille paternelle, celle des ducs de Marlborough, l'une des plus grandes de l'aristocratie anglaise. Son père, lord Randolph Churchill (1849-1895), fut député à vingt-cinq ans et fit carrière dans les rangs conservateurs. Cependant, il souhaitait des réformes démocratiques et une politique extérieure pacifique.

Chancelier de l'Echiquier (ministre des Finances) en 1886, il proposa un programme que ses collègues refusèrent; il démissionna et passa son temps à voyager. Il avait épousé une Américaine et le couple était regardé comme l'un des plus excentriques de la société aristocratique et du monde politique de l'Angleterre victorienne; à cette époque l'un et l'autre étaient largement confondus et la vie publique constitua pour le jeune Winston Churchill une vocation naturelle.

Dans une atmosphère familiale assez bohème, la première éducation de Winston Churchill fut négligée. Envoyé au collège d'Harrow, Churchill y fait des études médiocres; puis il passe par l'école militaire de Sandhurst. Il en sort avec le goût de l'aventure et le désir de se faire rapidement connaître. Winston Churchill part pour Cuba, où les Espagnols combattent des révoltes locales; il accompagne ensuite le général Kitchener au Soudan, et paraît sur le champ de bataille d'Omdourman en 1898. La guerre des Boers l'amène en Afrique du Sud, où il est fait prisonnier par les Boers (1899), mais parvient à s'évader. Dès lors, mi-officier, mi-journaliste, de Cuba, d'Inde ou d' Egypte, il envoie aux journaux londoniens des articles colorés qui sont appréciés et lui ouvrent en 1900 les portes de la Chambre des communes.

Un grand homme d'Etat
Elu député conservateur d'Oldham, Churchill, par admiration pour le chef libéral Lloyd George, quitte bientôt son parti pour rejoindre les libéraux et commencer une brillante carrière ministérielle. Sous-secrétaire d'Etat aux colonies (1905), ministre du Commerce (1908) et de l'Intérieur (1910), il appuie Lloyd George, alors chancelier de l'Echiquier dans ses projets de réforme sociale. En 1911, à trente-sept ans, il devient Premier lord de l'Amirauté (ministre de la Marine). Persuadé que le Royaume-Uni va être entraînée dans un conflit européen, il prépare la flotte britannique à la guerre en prenant des mesures radicales. En 1915, il a l'idée d'une expédition navale franco-britannique contre la Turquie, alliée de l'Allemagne, pour occuper les détroits et rétablir des communications avec la Russie: à la suite d'erreurs tactiques, après un an de combats et de lourdes pertes, l'expédition des Dardanelles échoue. Le ministère tombe. Churchill prend alors le commandement d'un régiment sur le front français, mais Lloyd George le rappelle de nouveau au gouvernement et lui confie le portefeuille de l'Armement, puis ceux de la Guerre et de l'Air (1918-1921).

Avec la déconfiture du parti libéral, en 1922, Churchill perd son siège de député. Il réintègre alors le parti conservateur, qui l'accueille sans rancune; en 1924, il est à nouveau député et il est nommé chancelier de l'Echiquier dans le gouvernement Baldwyn. Jusqu'en 1929, il va pratiquer une politique monétaire rigide: l'industrie et l'expansion économique sont sacrifiées à la réévaluation de la livre sterling, au rétablissement de sa parité d'avant-guerre et de sa convertibilité en or. Le prix à payer est celui d'un chômage considérable; la crise de 1929 emporte la livre, massivement dévaluée, la convertibilité est supprimée, et les travaillistes gagnent les élections. Churchill, très critiqué, ne figurera plus dans les gouvernements conservateurs jusqu'en 1939. Il écrit des ouvrages historiques, voyage et, comprenant très tôt que le conflit avec Hitler est inévitable, il condamne fermement les accords de Munich.

Une grande ténacité
En septembre 1939, après la déclaration de guerre, Chamberlain rappelle Churchill à son ancien poste de Premier lord de l'Amirauté. La défaite militaire alliée, en juin 1940, contraint Chamberlain à quitter le gouvernement. Churchill lui succède et devient Premier ministre le 10 mai 1940. Dès lors et jusqu'à la victoire, il animera avec une volonté inflexible la résistance du peuple britannique à qui il proclame sa détermination à combattre : «Je n'ai à vous offrir que du sang, de la sueur et des larmes». Par sa puissance de travail, son obstination, sa faculté d'inspirer l'espoir - alors que les échecs se succèdent au début de la guerre - il va devenir sans conteste un des principaux artisans de la victoire alliée.

A la fin de la guerre, Churchill tente d'amener Roosevelt à une attitude plus ferme envers l'URSS, mais il ne peut empêcher, à la conférence de Yalta, le partage de l'Europe entre Soviétiques et Américains. En 1945, le parti travailliste l'emporte aux élections. Churchill, qui anime l'opposition au gouvernement d'Attlee, n'en demeure pas moins une personnalité internationale de premier plan. A Fulton, aux Etats-Unis, il relance l'idée d'une association des pays anglo-saxons qui sera à la base du futur pacte de l'Atlantique nord. Dans son fameux discours de Zurich, il propose à l'Europe continentale de s'unir. Mais, dans son esprit, la Grande-Bretagne doit rester à l'écart, avec des responsabilités spéciales dans le monde: Churchill insiste sur l'importance du Commonwealth et des relations privilégiées avec les Etats-Unis. De retour au poste de Premier ministre en 1951, il va s'efforcer de réaliser ce plan avant de se retirer définitivement de la vie publique en 1955.

Prix Nobel de littérature en 1953, Sir Winston Churchill est l'auteur de nombreux ouvrages, en particulier d'une Vie de Lord Randolph Churchill (1906), d'un essai sur la Crise mondiale (1923-1929) et, surtout, de Mémoires de guerre (1948-1954), précieux témoignage sur son extraordinaire ténacité dans une des périodes les plus sombres de la Grande-Bretagne et du monde libre. Méconnue, son œuvre picturale compte une centaine de toiles réalisées entre 1915 et 1965 (année de sa mort) ayant pour sujets de prédilection des paysages provençaux, marocains ou égyptiens et des natures mortes.
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Philippe Pétain


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La Première guerre mondiale

Maréchal et homme d'Etat français. Issu d'une famille de cultivateurs, il fit ses études secondaires chez les dominicains d'Arcueil, et ses études militaires à Saint-Cyr, d'où il sortit lieutenant de chasseurs, en 1878, et fit carrière dans l'infanterie. Professeur à l'Ecole de guerre de 1901 à 1910, il était parvenu au grade de colonel en 1911 et allait être atteint par la limite d'âge lorsque éclata la guerre de 1914-1918.



Promu général de brigade en août 1914, il doit à sa belle conduite lors de la bataille de la Marne d'être fait par Joffre général de division (14 septembre) puis général de corps d'armée en octobre et, après les offensives d'Artois et de Champagne, général d'armée (juin 1915). Il acquiert à cette époque la réputation d'être économe du sang de ses hommes, grâce à de longues préparations d'artillerie qui ouvrent la voie aux fantassins. Enfin, à Verdun (1916), il contribue par sa ténacité à une victoire défensive, décisive pour la suite des opérations, et qui assure sa promotion de commandant du groupe d'armées du Centre.



En mai 1917, il remplace Nivelle comme commandant en chef des armées françaises; à ce poste, il ne témoigne d'aucune qualité stratégique particulière, mais, après avoir réprimé les mutineries et restauré la discipline en faisant condamner à mort 554 mutins, il sait redonner confiance aux troupes grâce à quelques succès tactiques et à sa prudence; surtout, il apporte tous ses soins à la réorganisation d'une armée qui, sous le commandement de Foch, remporte la victoire finale en novembre 1918.



Maréchal de France en novembre 1918, il est envoyé en mission au Maroc en 1925 ; évinçant Lyautey, il y dirige la campagne du Rif et rétablit la situation compromise par la révolte d'Abd el-Krim. Vice-président du Conseil supérieur de la guerre, inspecteur général des armées (le capitaine Charles de Gaulle compte alors parmi ses collaborateurs), il est élu à l'Académie française en 1929 et devient inspecteur de la défense aérienne du territoire en 1931.

Le gouvernement de Vichy

L'émeute du 6 février 1934 fait de lui un homme politique : Doumergue l'appelle au ministère de la Guerre. En 1939, il est nommé ambassadeur de France auprès de Franco, qui vient d'écraser la république espagnole. Rappelé au gouvernement par P. Reynaud aux jours sombres de mai 1940 et nommé vice-président du Conseil, il est alors, avec Franchet d'Esperey, le dernier maréchal survivant de la Grande Guerre, et son prestige est immense.



Le 16 juin, il devient président du Conseil; le 17, refusant de poursuivre le combat en Afrique du Nord, il demande l'armistice. La moitié du territoire national métropolitain étant occupée par les Allemands, il installe son gouvernement à Vichy. C'est là que, le 10 juillet, l'Assemblée nationale lui vote les pleins pouvoirs constitutionnels (80 parlementaires seulement votèrent contre). Il met fin aussitôt à la République et, sous la devise «Travail, Famille, Patrie», met en place un régime autoritaire et hiérarchisé: l'Etat français, dont il confie le gouvernement à Pierre Laval.



La doctrine du gouvernement de Vichy, dite de « révolution nationale », est nationaliste et réactionnaire. Devançant la demande des autorités allemandes, le régime publie dès août les premiers décrets contre les juifs. Vis à vis des Allemands, Pétain, placé sous l'influence d'un entourage hétérogène allant d'anciens socialistes à l'extrême droite fasciste, pratique d'abord une politique extérieure ambiguë: désireux de pratiquer une politique d'entente avec l'Allemagne (il rencontre Hitler à Montoire en octobre 1940), il s'efforce néanmoins de garder le contact avec le gouvernement anglais (mission Rougier, septembre 1940), les États-Unis (par l'intermédiaire de l'amiral Leahy, ambassadeur) et aussi l'Espagne de Franco, qui avait esquivé les propositions d'Hitler.



En décembre 1940, cherchant à se démarquer des partisans les plus zélés de la collaboration, il renvoie Laval, avocat d'une collaboration sans limites avec les nazis, et le remplace par l'amiral Darlan; mais il ne peut tenir tête longtemps aux injonctions des Allemands, et, sur leur ordre, il doit rappeler Laval en avril 1942.



Au reste, depuis quelque temps, la lucidité du maréchal est à éclipses et il n'apprécie plus clairement la situation. Lors de l'invasion de la zone Sud en novembre 1942, il refuse de quitter Vichy. Ne disposant plus face aux Allemands que de l'ombre du pouvoir, il apporte désormais sa caution à l'occupant : il salue par un message la création de la Légion antibolchévique (LVF) qui va combattre sur le front russe sous l'uniforme nazi et encourage la Milice de Darnand jusque dans ses pires exactions, en laissant déporter sans protester des centaines de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants, juifs en grande majorité. En août 1944, il est enlevé par les Allemands, qui l'installent à Sigmaringen ; il refuse d'y constituer un gouvernement fantôme et, en avril 1945, il passe en Suisse et se rend à la justice française (26 avril 1945).



Traduit devant la Haute Cour, Pétain refusa de prendre la parole durant son procès. Condamné à mort en août 1945 (et radié de l'Académie française), il vit sa peine commuée en détention perpétuelle par le général de Gaulle; il mourut à l'île d'Yeu, après six années de captivité.
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MessageSujet: Re: Seconde Guerre Mondial   Seconde Guerre Mondial EmptyMer 31 Jan - 0:13

MAGNIFIQUE... seulement je trouve qu'il faurait parler de déportés, des abominations qu'ils ont eu comme les piqures qu'ils avaient dans le coeur pour les tuer un peu avant et bien souvent les piqures ne marchaient pas et ils criaient et souffraient.On leur retirait les cheveux on les m'etait dans une fosse publique et la moitié qui sortaient des chmbres gaz n'étaient pas totalement mort... Que des abominations dans ce genre avec bien entendu un génocide des juifs.
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