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| Crète antique | |
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Vidar Blackeu Viking
Nombre de messages : 2711 Localisation : Dans la forêt d'Asgard Date d'inscription : 13/02/2006
| Sujet: Crète antique Jeu 4 Mai - 16:13 | |
| La Crète à l'âge du bronze La situation de la Crète En grec ancien Krêtê , en grec moderne Kríti . La Crète, avec 8 330 km 2 , est l'une des plus grandes îles de la Méditerranée orientale. Elle constitue l'un des chaînons de l'arc montagneux reliant le Péloponnèse à l'Anatolie. Longue et étroite, elle est ponctuée de trois massifs qui culminent à plus de 2 000 m: les montagnes Blanches (Lefka Ori) à l'ouest, l'Ida au centre et le Dhikti à l'est. Les innombrables grottes cachées dans ces reliefs jouèrent tout au long de son histoire un très grand rôle, soit comme habitats, soit comme nécropoles ou sanctuaires. La vaste plaine de la Messara occupe le Sud de l'île; dans l'Antiquité, la Crète orientale et centrale était célèbre pour ses pâturages d'altitude, ses olives et ses vins, ses chênes et ses cyprès. Quelques dates repères 7000-2600 av. J.-C. ( Epoque Néolithique). L'île est envahie par des immigrés venant d'Anatolie qui pratiquent la culture agraire et l'élevage. Les plus anciens camps Cnossos (où seront trouvées les plus anciennes poteries de l'époque néolithique) et Phaistos. Adoration de la "Grande Mère", déesse de la fertilité. 2600-2000 av. J.-C. (Epoque prépalatiale). Une vague de nouveaux immigrants venant de l'est. Travail plus fin des poteries, travail du cuivre et du bronze, amphaes et cachets. Début de la civilisation Minoenne. 2000-1700 av. J.-C. (Epoque paléopalatiale). La Crète atteint une position de pouvoir dans la Méditerranée. Construction des premiers palais : Cnossos, Phaistos, Malia, Zakro. 1700-1400 av. J.-C. (Epoque néopalatiale). Suite à des catastrophes naturelles, construction de sites plus grands. L'apogée du pouvoir grec et de sa culture. 1400-1100 av. J.-C. (Epoque postpalatiale). Le déclin de la culture Minoenne. Les Mycéniens envahissent la Crète. 1100-67 av. J.-C. La Crète vit dans l'organisation sociale doréenne et à l'ombre de la culture grecque classique. 67 av. J.-C. à 395 ap. J.-C. La Crète appartient à l'Empire Romain. Gortyne devient capitale de la Crète et de la province qui comprend la Cyrénaique. 395-824 ap. J.-C. La Crète fait partie de l'Empire Byzantin. 824-961 Occupation arabe. Etablissement du port-refuge El-Kandak ( Héraklion). 861-1204 Reconquête par les Byzantins. 1204-1669 Après la conquête de Constantinople par les Croisés, Candia (la Crète) devient vénitienne. 1669 Après une occupation de 22 ans, les Turcs conquirent Héraklion et dominèrent l'île pendant 200 ans. 1770 Soulèvement crétois contre l'occupant turc organisé par Daskaloianis. 1898 La Crète devient autonome et le prince Georges de Grèce devient son administrateur. 1913 La Crète est rattachée au royaume de la Grèce. 1941-1951 Occupation allemande pendant la Seconde Guerre mondiale. En 1945 l'armée allemande quitte la Grèce. Ensuite la guerre civile jusqu'à 1951. 1967-1974 Dictature militaire des colonels en Grèce. 1981 La Grèce entre dans l'Union européenne. Les premières populations crétoises L'île fut peuplée dès l'époque néolithique. Au III e millénaire (minoen ancien), les populations crétoises, probablement venues d'Anatolie et porteuses de la technique du travail du bronze, développèrent la céramique, l'orfèvrerie, la taille de la pierre et la glyptique, en particulier dans les régions proches du golfe de Mirabello et dans la plaine de la Messara. Les Crétois commencèrent à se livrer au commerce maritime notamment avec l'Egypte et les Cyclades. Les Crétois ont toujours bénéficié de mouillages bien abrités et d'une excellente situation entre la Grèce et ces régions de civilisation très évoluée qu'étaient le Proche-Orient asiatique et l'Egypte. La puissance de la marine crétoise fut telle, au II e millénaire, que les Grecs ont pu, à son propos, parler de thalassocratie (de thalassa, «mer», et kratos, «pouvoir») | |
| | | Vidar Blackeu Viking
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| Sujet: Re: Crète antique Jeu 4 Mai - 16:14 | |
| La civilisation minoenne3'000 à 1050 av. J.-C. La cour centrale du Palais de Cnossos La civilisation minoenne tient son nom du roi légendaire Minos. son apparition marque l'introduction d'une architecture urbaine planifiée dont le centre est constitué par un palais. Elle connaît son apogée entre 2200 et 1450 av. J.-C. Le palais de Cnossos L'histoire de la Crète est difficile à établir. Tout un pan de cette histoire fut révélé par les découvertes de l'archéologue Heinrich Schliemann, à Mycènes et à Troie, et par celles de sir Arthur Evans au milieu du XIX e siècle, qui, poursuivant des études sur les pierres gravées, découvrit en 1900 le palais de Cnossos. C'est grâce à ces fouilles archéologiques que nous est aujourd'hui connue la civilisation crétoise, dite aussi minoenne, du nom de Minos, roi semi-légendaire de Crète. Dans les années 1960, d'autres fouilles permirent la découverte d'un nouveau palais, à Zakros, et celle de la nécropole d'Archanès, qui livra encore des trésors de l'art minoen, aujourd'hui conservés au musée d'Héraklion. Il reste cependant que, si la chronologie de la civilisation minoenne est relativement établie, en revanche les méthodes utilisées pour mettre en lumière certains synchronismes sont plus fragiles. Les dates, en effet, ne sont qu'indicatives et probables, l'état des connaissances sur la richesse de cette civilisation étant loin d'être appréhendé dans sa multiplicité et son foisonnement. La période du minoen Au début du II e millénaire, dans les années 1900 av. J.-C. se situe une période de grandeur (minoen moyen), sans que l'on puisse dire avec certitude à quel bouleversement social correspond un tel changement: les villes s'enrichissent, de prodigieux palais-labyrinthes sont construits ( Cnossos, Phaistos, Malia et Zakro). Vers -1700, ces palais sont détruits par un tremblement de terre qui ébranle toute l'île; mais, sur les sites mêmes des ruines, d'autres palais vont être rapidement reconstruits. Cette période constitue le moment le plus fécond et le plus brillant de la civilisation minoenne. La fin de ces grands centres palatiaux a longtemps été mise en relation avec l'éruption du volcan de Thira (aujourd'hui l'île de Santorin, située au nord), qui aurait provoqué, en Crète même, d'effroyables tremblements de terre et un ras de marée submergeant les côtes de l'île. L'explication semble cependant plus complexe sur le plan historique et soulève de difficiles problèmes: d'une part, les effets de l'éruption, datée de -1500, ont certainement été beaucoup plus sensibles sur l'Est du monde égéen qu'en Crète même; d'autre part, la pluie de cendres encore visible sur l'île paraît d'une ampleur trop faible pour avoir provoqué la ruine des palais. Une seule certitude demeure: les palais ont été ravagés; et certains archéologues n'excluent pas l'hypothèse ancienne d'une conquête de la Crète par un ennemi extérieur, probablement les Mycéniens. A cette époque la Crète fut supplantée par Mycènes et ne joua plus de rôle politique notable dans le monde grec, bien que restant cependant un important centre commercial. Les occupations successives Conquise par Rome en 67 av. J.-C., la Crète passa à Byzance à la fin du IV e siècle. Les Sarrasins s'en emparèrent en 825-826, mais les Byzantins la recouvrèrent en 961. Elle tomba, en 1204, aux mains des Vénitiens. Ceux-ci en firent la pièce maîtresse de leur hégémonie en Méditerranée orientale, mais le détournement, au XVI e siècle, des grandes voies maritimes, leur fut fatal et ils durent finalement l'abandonner en 1669, après l'avoir longtemps disputée aux Turcs. L'île végéta sous la domination ottomane jusqu'au début du XX e siècle. Son rattachement à la Grèce devint effectif en 1913. | |
| | | Vidar Blackeu Viking
Nombre de messages : 2711 Localisation : Dans la forêt d'Asgard Date d'inscription : 13/02/2006
| Sujet: Re: Crète antique Jeu 4 Mai - 16:15 | |
| Une civilisation de l'écritureLes premières écritures Il existait en Crète minoenne plusieurs sortes d'écritures, qui furent répertoriées par Arthur Evans, lors de ses recherches archéologiques. Au début on utilisa, comme en Egypte, des systèmes d'écriture hiéroglyphique. Dès le minoen moyen apparaît une écriture syllabique que les linguistes appellent le «linéaire A», et qui fut utilisée jusqu'à la catastrophe de 1400 av. J.-C. Vers le milieu du XV e siècle av. J.-C., une écriture simplifiée, qu'on appelle «linéaire B», apparaît à Cnossos; on la retrouve dans toutes les villes crétoises sur quelque 5'000 tablettes. La découverte de tablettes similaires à Mycènes et à Pylos et leur déchiffrement partiel fournissent des informations de fond sur la civilisation minoenne. Si ces tablettes ne fournissent pas de renseignements sur la vie quotidienne crétoise, elles ont cependant complètement modifié les appréciations archéologiques quant aux relations entre Achéens et Crétois. Le linéaire A On ne peut cependant vraiment parler d'écriture qu'à partir de l'époque des premiers palais. Seuls 270 documents, tous provenant de Crète (essentiellement de Cnossos et de Malia), nous renseignent sur cette écriture hiéroglyphique qui, utilisant des sortes d'idéogrammes, semble avoir eu une double fonction: décorative et déjà, le plus souvent, administrative et comptable. Elle disparaît à l'époque des seconds palais, et il est impossible de dire si elle notait la même langue que celle qui s'exprime par la suite grâce au linéaire A. Cette écriture syllabique, plus largement répandue puisqu'on a recueilli 1427 documents, garde encore son mystère: seuls une douzaine de signes sont «lus» actuellement. Le linéaire B Heureusement, il n'en est pas de même du linéaire B, manifestement dérivé du linéaire A mais utilisé pour noter un grec archaïque. Le déchiffrement du linéaire B, réalisé en 1952-1953, par Michael Ventis et John Chadwick, a révélé que la langue employée était, en fait, le grec, ce qui signifie que les Crétois ont eu des rapports plus précoces et plus intenses qu'on ne le pensait avec le reste de la Grèce. La présence des Achéens dans la thalassocratie minoenne dès le XV e siècle av. J.-C. apparaît ainsi comme certaine. Le linéaire B est, on le sait, l'écriture des Mycéniens; les tablettes de Cnossos apportent donc la preuve de leur présence dans l'île, mais un désaccord subsiste entre les spécialistes sur un point essentiel: ces tablettes proviennent-elles de la couche de destruction du palais ou sont-elles d'une époque plus tardive du XIII e siècle, voire de la fin de ce siècle ? Le problème de la disparition du système palatial, en Crète, rejoint celui de la datation de la présence mycénienne à Cnossos. Les enseignements des tablettes Ces tablettes font parler un monde d'images qui étaient jusque-là restées muettes. Certes, le rêve de retrouver comme en Mésopotamie ou à Ougarit des pans entiers de la mythologie ou de l'histoire s'est effondré, car la documentation parvenue jusqu'à nous est composée à 95% de pièces comptables, écrites sur argile, et qui doivent à l'incendie des bâtiments où elles étaient stockées d'avoir été cuites, et par là affermies et conservées. Mais les enseignements de celles qui ont été déchiffrées n'en sont pas moins considérables: elles attestent l'existence en Crète d'un système palatial fortement centralisé et, semble-t-il, pour cette période au moins, une prééminence commerciale et politique de Cnossos assez nette. | |
| | | Vidar Blackeu Viking
Nombre de messages : 2711 Localisation : Dans la forêt d'Asgard Date d'inscription : 13/02/2006
| Sujet: Re: Crète antique Jeu 4 Mai - 16:16 | |
| L'organisation palatialeLa cour centrale du Palais de Cnossos Le rôle dirigeant du palais Les tablettes en linéaire B retrouvées à Cnossos témoignent d'une société centrée sur le palais; elles consignent dans les moindres détails l'organisation économique: listes de rations, listes de personnel, listes de bétail. Tout semble converger pour indiquer le rôle dirigeant du palais, véritable centre répartissant les personnes et les biens, contrôlant le suivi de la production depuis les matières premières jusqu'aux produits finis, et cela sans avoir recours à la monnaie. Cnossos a par exemple livré un recensement annuel des troupeaux de moutons, des bergers affectés à leur garde et des tontes: 100'000 têtes de bétail auraient ainsi pâturé sur toute la partie centrale et orientale de la Crète, et le palais paraît bien avoir détenu une sorte de monopole de la laine sur au moins la moitié de l'île. Un puissance non autocratique Une telle organisation n'est pas sans rappeler celles des grands royaumes orientaux, de la Mésopotamie à l'Egypte. Mais aussitôt apparaît le caractère singulier de la Crète: les rois de Babylone, comme ceux d'Egypte, couvraient leur pays des signes monumentaux de leur puissance et de celle de leurs dieux; rien de tel en Crète, où la «salle du trône» de Cnossos n'a rien de majestueux, le «trône» rien de particulièrement royal, et où les fresques se rapportent à tout autre chose que le pouvoir politique. Un pouvoir non centralisé De même, il semble que la centralisation de l'économie n'ait jamais été totale. Certes, dès l'époque des premiers palais, les magasins emplis de pithoi (grandes jarres où l'on conservait aussi bien les céréales que le vin et l'huile), les silos enterrés (koulourès) indiquent que, à Cnossos comme à Phaistos, les surplus de l'agriculture étaient prélevés par le palais et alimentaient, avec la laine, un grand commerce orienté surtout vers l'acquisition des métaux. On admet que ce dernier était le plus souvent, à la manière égyptienne, un monopole de l'autorité centrale. Mais si le rôle économique du palais est bien attesté par les archives comptables, avec un système complexe de scellés permettant de contrôler entrées et sorties dans les magasins, il est difficile de déterminer le domaine exact d'application de ce contrôle. A Malia, par exemple, où comme ailleurs l'économie repose sur l'agriculture et l'élevage, la présence d'archives dans des bâtiments distincts du palais a même suggéré l'existence de domaines différents ayant chacun leur propre comptabilité. Dernière singularité de l'expérience crétoise, par rapport cette fois aux forteresses continentales de Mycènes ou de Tirynthe: le palais est ouvert, dépourvu de fortifications. De quelque côté qu'on se tourne, c'est le caractère pacifique qui prévaut, dans l'architecture comme dans les représentations figurées. Cette absence de toute manifestation extérieure de la guerre ne cesse qu'avec la présence mycénienne dans l'île: c'est alors seulement qu'apparaissent des tombes de guerriers. | |
| | | Vidar Blackeu Viking
Nombre de messages : 2711 Localisation : Dans la forêt d'Asgard Date d'inscription : 13/02/2006
| Sujet: Re: Crète antique Jeu 4 Mai - 16:17 | |
| L'art crétoisLe Palais de Haghia Triada L'architecture palatiale Le paysage minoen est, dès la période paléopalatiale, dominé par le palais. Les fouilles récentes montrent comment, à partir du minoen récent, s'est progressivement répandue et adaptée, à des degrés divers, cette architecture palatiale avec la construction d'un nombre important de «petits palais» ou de «villas», vraisemblablement demeures de gouverneurs locaux ou, de façon plus générale, de membres du groupe dirigeant: «petit palais» et «villa royale» de Cnossos, «palais du gouverneur» à Ghournia, «villa» d'Haghia Triadha, etc. Mais les quatre grands palais restent ceux de Cnossos, de Phaistos, de Malia, fouillé à partir de 1921 par l'école française, et de Zakro, dégagé par N. Platon depuis 1961. Les différences considérables dans les dimensions - avec 13'000 m 2 environ, le palais de Cnossos occupe deux fois plus de place que ceux de Phaistos et de Malia et quatre fois plus que celui de Zakros - pourraient indiquer une certaine hiérarchie des sites palatiaux. Tous, cependant, répondent à un même type d'organisation: une masse monumentale compacte, organisée autour d'une cour centrale rectangulaire, toujours orientée nord-sud et formant le centre vital du palais. Dans cette cour convergent les entrées et, par de grands escaliers, la plupart des accès aux étages. Tout autour s'articulent les pièces de réception et d'habitation, les salles de culte mais aussi les ateliers et les magasins (une vingtaine de salles, longues et étroites, à Cnossos). Espace de communication, la cour joue de surcroît, si l'on en juge par certains aménagements spécifiques (aires dallées, tables à offrandes, fosses sacrificielles), un rôle religieux important. L'aile ouest, la plus imposante, présente, vers l'extérieur, une façade monumentale à décrochements qui domine une vaste cour ou esplanade dallée destinée vraisemblablement à accueillir les foules lors des fêtes. A Cnossos et à Phaistos, un petit théâtre à gradins complète ce dispositif. Sur les autres côtés, les différents quartiers du palais se distinguent mal de la ville qui les enserre: en Crète, le développement urbain se fait parallèlement à celui des palais. Les architectes minoens ont réussi à concilier monumentalité et fantaisie; ils ont aussi donné à leurs constructions un confort que la Grèce antique ne retrouvera jamais. Tout paraît conçu pour répondre à une double exigence: éviter la forte lumière et la chaleur accablante du climat méditerranéen. De vastes salles au sol dallé communiquent par des baies multiples avec des courettes intérieures et des jardins. Les fresques Les palais concentrent les |oe|uvres les plus importantes de l'art crétois: les fameuses fresques à la détrempe qui lient avec bonheur architecture et décoration. Dans ces scènes polychromes, la convention - les hommes ont tous la peau brune, les femmes la peau blanche - n'exclut jamais la spontanéité et le pittoresque: fresque des dauphins à Cnossos, processions rituelles et scènes de tauromachie, et jusqu'à cette «Parisienne», mutine, qui surprend par son fin visage dévoré par les yeux et le nez retroussé. Les arts décoratifs On ne trouve pas de sculpture monumentale dans la Crète minoenne. Même la divinité se contente de statuettes de petite taille, parfois finement travaillées dans l'ivoire, comme la «Déesse aux serpents». En revanche, la céramique est omniprésente; faite au tour depuis l'époque des premiers palais, elle déploie des prouesses techniques (tasses aux parois si fines qu'on les compare à des coquilles d'|oe|uf), un sens remarquable du décor (motifs animaux ou végétaux merveilleusement adaptés à la forme du vase) et de la couleur. Mais c'est aussi en Crète qu'on trouve les plus beaux vases de pierre du monde égéen; ces derniers fournissent les rares exemples de bas-reliefs connus dans l'île («Vase des moissonneurs»). Enfin, les artistes crétois excellent dans les arts dits mineurs: la glyptique et l'orfèvrerie, dont les techniques sont empruntées à l'Orient. Le musée d'Héraklion présente de merveilleux bijoux: pendentif d'or de Malia dont la beauté des formes (deux abeilles stylisées) le dispute à la sûreté d'exécution; bagues - sceaux représentant, dans l'or ou la pierre, de nombreuses scènes de la vie cultuelle avec tant de précision que ces images sont une source iconographique essentielle pour l'étude de la religion. | |
| | | Vidar Blackeu Viking
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| Sujet: Re: Crète antique Jeu 4 Mai - 16:18 | |
| La religion minoenneSarcophage d’Aghia Triada Sur la partie gauche, une prêtresse verse probablement le sang de l'animal sacrifié dans un cratère. En Crète, la religion est omniprésente. Elle s'affirme dans les palais où nombre de pièces paraissent associées au rituel, dans les objets cultuels ou votifs retrouvés en grand nombre, enfin dans les représentations. Cette religion reste cependant sans textes, ce qui rend toute interprétation délicate. Le palais est, sans conteste, un centre important de la vie religieuse et la foule s'y réunit souvent pour des célébrations et des processions, reproduites fidèlement sur les fresques. Mais le pouvoir minoen était-il une théocratie? Le terme de «roi-prêtre», utilisé par Evans pour désigner le souverain de Cnossos, n'est plus guère repris pour cette religion où les prêtresses jouent un rôle essentiel, même si on constate, au minoen récent, que le renforcement du pouvoir royal s'accompagne d'un renforcement du rituel. De nombreux sanctuaires Mais le palais est loin d'être le seul lieu de culte: on retrouve de simples autels domestiques dans des quartiers d'habitation, et les sanctuaires représentés sont souvent de modestes enclos aux murs bas. L'archéologie a mis en évidence des «sanctuaires de sommets» aménagés au sommet de collines, surtout dans l'Est de l'île; le Centre paraît avoir donné sa préférence aux cavernes sacrées, dont près de 25 sont formellement attestées comme lieux de culte, certaines dès le minoen moyen, d'autres à partir du minoen récent seulement. La caverne de Psychron, lieu d'inhumation au minoen ancien, devient à l'époque suivante un lieu de culte pour une déesse, en laquelle Paul Faure veut reconnaître Ariane; elle reste, comme beaucoup d'autres, en usage à l'époque archaïque, et quelques offrandes, encore, datent des époques classique, hellénistique et romaine. A la grotte de Zeus, sur le mont Ida, en revanche, le culte n'est attesté qu'à partir du minoen récent et les vestiges les plus nombreux datent de l'époque dite «géométrique». Les représentations divines La figure centrale du panthéon minoen est une déesse souvent représentée avec une longue jupe à volants, un petit tablier arrondi sur le devant et un corsage ajusté découvrant largement la poitrine (Déesse aux serpents). Déesse-mère dont le culte est typique dans toute la Méditerranée à l'âge du bronze, elle incarne toutes les puissances de la terre féconde et représente la source de vie par excellence. Le dieu mâle, en revanche, ne prend que tardivement forme humaine. Comme en Anatolie, il paraît avoir été d'abord exprimé par la force du taureau, toujours présent en Crète, dans une religion qui souvent fait appel aux symboles. Agraire, tournée vers les mystères de la fertilité et de la fécondité, la religion crétoise s'exprime par des offrandes, des danses qui paraissent avoir été de véritables charmes de fertilité, et des «jeux» tels que combats de boxeurs ou tauromachies. Dans les cérémonies l'accent est mis sur l'épiphanie - apparition temporaire d'une divinité en réponse à une prière, à un sacrifice -, et sur l'extase des fidèles en présence de la divinité. Enfin, le sarcophage d'Haghia Triadha, daté du XIII e siècle av. J.-C., porte témoignage à la fois de libations et du sacrifice sanglant de l'animal (un taureau sans doute) accompli par des prêtres en robe rituelle. | |
| | | Vidar Blackeu Viking
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| Sujet: Re: Crète antique Jeu 4 Mai - 16:19 | |
| La période postminoenneLois de Gortyne Ve s. av. J.-C. Rédigées en dialecte dorien, elle distinguent les catégories de personnes : les hommes libres, les serfs et les esclaves.Photo Ministère Grec de la CultureLa période postpalatiale La destruction des palais s'accompagne de la ruine des agglomérations, qui vont être remplacées par des habitats moins importants et plus rustiques, quand elles ne disparaissent pas totalement comme à Zakro. Durant la période postpalatiale (1400-1100), les traditions minoennes survivent cependant, et, si la Crète occidentale, jusque-là restée à l'écart des grands courants de circulation, s'anime, surtout dans la région de Khania (Kydônia), l'art a perdu sa fantaisie et sa vie, les modèles se figent, les motifs se stéréotypent. L'activité économique L'activité économique reste importante à cette époque. La Crète est un relais sur la grande route méditerranéenne est-ouest; elle participe d'ailleurs aux fondations coloniales de Cyrène, de Gela et peut-être d'Agrigente. On peut même parler d'une véritable «renaissance» crétoise. L'île joue, en effet, un grand rôle dans la structuration de la cité hellénique et dans l'élaboration de l'art grec archaïque. Drêros offre une agora primitive aux longs gradins superposés, toute proche du temple principal de la ville, sans égale à si haute époque en Grèce; de même la Crète révèle de petits sanctuaires de la fin de l'âge géométrique ou de l'âge orientalisant n'appartenant encore à aucun ordre et témoignant de recherches nouvelles sur la base du puissant héritage des temps préhelléniques: foyer central des temples de Prinias et de Drêros, banquette à offrandes de Drêros. Ainsi naquirent les premiers temples grecs de plan rectangulaire, avec ouverture sur le petit côté, colonnes entourant l'autel, toit plat mais surmonté d'une double pente, sans fermeture de tympan afin que la fumée puisse s'échapper. À Prinias, un étonnant décor sculpté en faible relief dans la pierre, à Drêros la triade apollinienne sculptée dans le bronze, qualifiés de «dédaliques», attestent le rôle joué par la Crète dans le renouveau de la sculpture grecque. Les influences extérieures La Crète n'échappe pas aux troubles qui, vers 1200, affectent le monde égéen; les sites de plaine sont abandonnés pour des cités-refuges où se perpétuent les traditions, malgré une forte influence des nouveaux venus, les Doriens. Cette influence se manifeste par l'adoption quasi générale du dialecte dorien et par des institutions qui évoquent celles de Sparte. Les historiens anciens conservent l'image d'une société dominée par une aristocratie guerrière organisée en classes d'âges et d'une éducation dont le schéma rappelle celui de la grande cité du Péloponnèse. L'homosexualité Comme dans le cadre de cette dernière, un rôle important est conféré à l'homosexualité masculine. La coutume, rapportée par Ephore, de l'enlèvement du jeune homme aimé et sa retraite, loin de la cité, auprès de son amant adulte inscrit nettement cette séquence homosexuelle dans le cadre d'antiques pratiques initiatiques. Elle la donne non pas comme une déviance, mais comme fortement complémentaire d'une hétérosexualité, seule capable d'assurer la reproduction de la cité. La pratique de mariages collectifs, pour les jeunes gens arrivés à l'âge adulte, est d'ailleurs attestée. Les inscriptions crétoises des époques archaïque et classique confirment, dans leur vocabulaire, l'importance de cette organisation de la société en clubs d'hommes (rôle de l'andreiôn, la maison des hommes, et fréquence des termes relatifs à l'homosexualité et à l'organisation en classes d'âges). Le droit L'évolution du droit est mieux connue en Crète qu'ailleurs grâce à un texte fondamental gravé sur un mur de Gortyne, au début du V e siècle, mais dont les prescriptions remontent, pour l'essentiel, aux VII e et VI e siècles. Ce code concerne les affaires de famille, mais aussi les questions soulevées par la dépendance et l'esclavage, les attentats aux m|oe|urs et les dommages causés par les animaux. | |
| | | Vidar Blackeu Viking
Nombre de messages : 2711 Localisation : Dans la forêt d'Asgard Date d'inscription : 13/02/2006
| Sujet: Re: Crète antique Jeu 4 Mai - 16:20 | |
| La Crète médiévale et moderneTympanon en bronze Une longue léthargie La Crète s'abandonne alors à une léthargie dont elle ne sortira plus guère. Pendant la période classique, la Crète vit en marge du monde grec et ne participe pas aux luttes, grandioses ou mesquines, qui l'agitent, pas plus aux guerres Médiques qu'aux rivalités des cités pour l'hégémonie. A l'époque hellénistique, ses mercenaires sont très recherchés pour leur bravoure. Au I er s. av. J.-C., Rome intervient en Crète. C. Metellus, qui méritera le surnom de Crétois, réduit l'île (69-67). Rattachée à la Cyrénaïque, elle forme une province, dont le gouverneur réside à Gortyne. Cette nouvelle capitale s'enrichit et s'embellit peu à peu, et ses ruines romaines montrent encore l'éclat de ce grand centre administratif. La Crète médiévale Au Moyen Age, l'histoire de la Crète est fort confuse, tant elle suscite de convoitises en raison de sa position privilégiée. Elle appartient à l'empire byzantin, mais en 823 les Arabes s'en emparent et y demeurent plus d'un siècle, jusqu'en 961. C'est de cette première domination musulmane que date la fondation de Khandak, qui deviendra plus tard Candie. Récupérée par Byzance, elle est disputée après la quatrième croisade entre les Génois et les Vénitiens. La longue hégémonie de Venise (1210-1669), marquée d'abord par nombre d'exactions et de violences, s'adoucit par la suite, et l'on assiste, aux XV e -XVll e s., à une véritable renaissance crétoise, visible surtout dans la peinture (Damaskinos, Théotokopoulos dit le Greco) et dans les lettres (Kornaros, auteur d'un drame célèbre, l'Erotokritos). La domination turque Les Turcs se rendent ensuite maîtres de la Crète, malgré l'héroïque résistance de Candie, qui dure 23 ans. Pendant les deux siècles (1669-1898) où ils maintiennent sur l'île une terrible domination, c'est la période la plus sombre de son histoire. Cédée momentanément à Méhémet-Ali, l'île redevient turque et cherche en vain à secouer le joug par plusieurs soulèvements, durement réprimés. Le XXe siècle La révolte de 1898, soutenue par l'Angleterre, permet la proclamation de l'autonomie de la Crète, qui est rattachée à la Grèce en 1913. En 1923 les musulmans quittent l'île, remplacés par des réfugiés grecs d'Asie Mineure. Elle connaît alors un rapide développement, dû en partie à l'essor du tourisme, consécutif aux fouilles menées par les missions étrangères. Durant la Seconde Guerre mondiale, conquise en 1941 par les Allemands, la Crète devient un centre de résistance acharnée et souffre beaucoup de l'occupation. Elle est libérée en 1944. | |
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