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| Phéniciens | |
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Vidar Blackeu Viking
Nombre de messages : 2711 Localisation : Dans la forêt d'Asgard Date d'inscription : 13/02/2006
| Sujet: Phéniciens Jeu 4 Mai - 16:01 | |
| Bâteau rond phénicien De forme ventrue, les "bateaux ronds" phéniciens étaient mieux adaptés au commerce que l'étroite galère.Les «Phoinikes», on attribue parfois au mot grec phoiniks, désignant la pourpre (colorant tiré du murex et qui représentait une grande richesse dans la haute Antiquité), l'origine du nom des Phéniciens. D'autres hypothèses font d'eux le «peuple basané», ou encore le «peuple des palmiers». Les Grecs furent les premiers à nommer «Phéniciens» les habitants de la bande côtière libanaise qui s'étire de Tell Suqas (l'antique Shukshan), au nord, à Acre (Akko), au sud. Se désignant eux-mêmes plutôt comme Sidoniens ou Tyriens, du nom des cités de ce petit territoire au sous-sol pauvre en matières premières, les Phéniciens ont donné naissance à une brillante civilisation et colonisé toute la Méditerranée. Les villes phares de la Phénicie étaient Byblos, Tyr et Sidon. | |
| | | Vidar Blackeu Viking
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| Sujet: Re: Phéniciens Jeu 4 Mai - 16:02 | |
| L'influence des civilisations voisines
Peuple sémitique d'origine cananéenne, les Phéniciens ne sont attestés, en tant qu'identité indépendante et différenciée dans l'histoire, qu'à partir de 1200 av. J.-C. Auparavant, intégrés dans un vaste complexe culturel syro-palestinien, ils n'avaient pas de civilisation propre. L'archéologie situe les débuts de la période protophénicienne au V e millénaire; à cette époque, les habitants de Byblos connaissaient l'agriculture, pratiquaient la pêche et fabriquaient déjà des tissus.
Byblos Au III e millénaire, à la faveur de contacts assidus avec la Mésopotamie, la Syrie du Nord et la vallée du Nil, la Phénicie s'urbanise à son tour; Byblos, où cette évolution est bien attestée, est alors une grande cité avec une imposante enceinte, un important habitat et de nombreux sanctuaires; deux ports, expression de sa vocation commerciale précoce, lui permettaient d'entretenir d'étroites relations avec les pays voisins, y exportant bois, lin, métaux travaillés et en important étoffes, parfums, denrées alimentaires ainsi que des matières premières. Cependant, à la fin du III e millénaire, par suite de certaines difficultés du partenaire égyptien, le commerce extérieur de Byblos connaît un net fléchissement; en outre, subissant peu après les contrecoups de l'invasion nomade amorrite, la cité phénicienne entre dans une phase de déclin.
Entre le XX e et le XVIII e siècle, le commerce reprenant avec l'Egypte, Byblos retrouve sa prospérité passée, tout en subissant une certaine emprise culturelle; la marque égyptienne, sensible dans certains aspects de la culture matérielle tels que le mobilier funéraire des tombes royales, l'iconographie des ex-voto, etc., s'accompagnait alors d'une certaine subordination politique; mais l'hégémonie égyptienne n'empêcha pas la Phénicie d'entretenir des relations commerciales avec la Syrie et la Mésopotamie.
Une cité sous influence égyptienne La prépondérance égyptienne sur Byblos s'atténue pendant la période où les pharaons sont évincés par les Hyksos, venus d'Asie, puis est renouvelée au milieu du IIe millénaire, alors que, dans le reste de la Phénicie, se faisait sentir l'influence des Sémites de Mésopotamie, des Asiatiques (Hourrites, Mitanniens, Hittites) et aussi des Egéens (Crétois et Mycéniens). Cette ouverture de la Phénicie à de nouvelles influences culturelles est attestée sur le site d'Ougarit (aujourd'hui Ras Shamra, en Syrie) par une architecture palatiale de type mycénien.
Durant une bonne partie de la seconde moitié du II e millénaire, cette cité de Phénicie septentrionale, tirant profit de ses contacts étroits avec les Egyptiens, les Hittites, les Crétois et les Mycéniens, forme un Etat puissant et organisé. | |
| | | Vidar Blackeu Viking
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| Sujet: Re: Phéniciens Jeu 4 Mai - 16:02 | |
| Un ensemble de cités indépendantes
Un agrégat d'Etats concurrents Au XII e siècle, après l'invasion des Peuples de la Mer, les grands empires entrent peu à peu en décadence: pour la Phénicie, une nouvelle histoire commence. Disposant d'une langue, d'une religion, d'un art et d'une organisation politique qui la différencient, la Phénicie n'est cependant qu'un agrégat d'Etats concurrents. Comme en Grèce, la cité phénicienne est une entité autonome politiquement, limitée géographiquement à un territoire comprenant une ville, un port et la campagne environnante. Les plus importantes cités, Byblos, Sidon ou Arados, n'hésitent plus à défendre leur autonomie, bravant tantôt les Assyriens, tantôt les Egyptiens, mais elles sont aussi souvent en rivalité entre elles.
Au X e siècle, Tyr, après s'être affranchie de la tutelle de Sidon, devient le principal Etat de Phénicie; son apogée coïncide avec le règne du roi Hiram I (969-935) - dont l'Ancien Testament rapporte la participation à la construction du palais et du Temple de Jérusalem -, et son hégémonie se maintient jusqu'au milieu du IX e siècle.
Les dominations étrangères Cependant, Tyr et les autres cités phéniciennes doivent encore faire face à une grande poussée impérialiste assyrienne. Assournazirpal II (884-859) puis Salmanasar III les attaquent et leur imposent le paiement d'un tribut. Gênés économiquement, les Phéniciens se mettent alors à regarder du côté de l'Occident: vers 814, des émigrés tyriens s'en vont fonder la colonie de Carthage.
Tyr L'âge d'or de la Phénicie commence vers 1100 av. J.-C., au moment où Tyr évince la cité rivale, Sidon. La construction navale tyrienne bénéficie des forêts qui couvrent les pentes de l'actuel mont Liban. Bien que tributaire de l'Assyrie au VIIe siècle et malgré le relais commercial pris au VI e siècle par Carthage, sa colonie, Tyr est restée une cité prospère - avec des éclipses dues aux sièges de Nabuchodonosor puis d' Alexandre - durant toute l'Antiquité. Occupée par les Arabes, elle connaît un regain d'activité lié à la présence des croisés (1124-1291); puis, détruite par les Mamelouks, elle laisse la place à Beyrouth. Il reste de nombreux vestiges de la cité de Tyr, nommée aujourd'hui Sour, et dont le port antique est totalement immergé.
L'Assyrie et Babylone Dès la seconde moitié du VIII e siècle, les relations avec l' Assyrie se dégradent; successivement et parfois avec une grande brutalité, Téglath-Phalasar III (746-727), Sargon II (727-705), Sennachérib (705-681), Assarhaddon (682-669) et Assourbanipal (669-626) asservissent les cités phéniciennes. Après la disparition de l'Empire assyrien en 612, les Phéniciens tombent sous la dépendance des Babyloniens et connaissent une nouvelle période de déclin, qui va durer jusqu'à la fin du VI e siècle.
La Perse et la Grèce Sous l'hégémonie perse (VI e -IV e siècle), la Phénicie, transformée en satrapie, est traitée avec bienveillance. Tyr et Sidon en tirent particulièrement avantage; la première peut étendre ses domaines vers le sud jusqu'au mont Carmel; la seconde, siège du gouverneur perse, reçoit Dor et Jaffa. Lors des guerres médiques, les navires phéniciens furent mis au service du Grand Roi. Cependant, durant le IV e siècle, alors que l'Empire perse commence à se désagréger, les Phéniciens se laissent gagner par un sentiment philhellène; en 333, à l'exception de Tyr, prise après un long siège, les cités côtières ouvrent grandes leurs portes aux soldats d' Alexandre. Dès lors, emportée par l'hellénisme, la Phénicie cesse d'être une nation. | |
| | | Vidar Blackeu Viking
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| Sujet: Re: Phéniciens Jeu 4 Mai - 16:03 | |
| La ville de TyrAujourd'hui Sour, ville du Liban Les arcades de Tyr Une des plus grandes villes de la Phénicie Tyr est une des plus grandes villes de la Phénicie antique. Elle est située sur un îlot rocheux, à proximité de la côte méditerranéenne, ce qui, au cours de son histoire, lui a permis de soutenir de longs sièges. Alexandre le Grand fit construire une digue pour la rattacher au continent. Par la suite un cordon de sable se forma, transformant Tyr en presqu'île. Sour est aujourd'hui une petite ville du sud du Liban (75 km de Beyrouth) dont les vestiges archéologiques - thermes et hippodrome romains, cathédrale du XII e siècle sur les ruines du temple de Melqart, le principal dieu de la cité - attirent les visiteurs. L'âge d'or Cité florissante dès le XVI e siècle av. J.-C., Tyr éclipse Sidon aux environs de 1100 av. J.-C. Commence alors l'âge d'or de la Phénicie, dont les navigateurs dominent toute la Méditerranée orientale. Les Tyriens se dotent d'une flotte importante, grâce aux cèdres qui couvrent les pentes du mont Liban et dont le bois est utilisé pour la construction des bateaux ronds de commerce et des galères de guerre. Les Tyriens se firent « colporteurs des mers ». Sur le pourtour de la Méditerranée, ils échangent les produits de leur artisanat ou les objets parvenus à Tyr de la Mésopotamie, de l'Arabie ou de l' Egypte. Les Tyriens reprennent les itinéraires de leurs prédécesseurs phéniciens mais vont plus loin. Certains atteignent peut-être les îles Cassitérides (îles Britanniques), tandis que d'autres longent la côte africaine jusqu'au golfe de Guinée. A Tyr même, l'artisanat est florissant : laine, fabrication de la pourpre à partir du murex, verrerie, qui est une spécialité de la Phénicie, constructions navales. Comme les autres cités phéniciennes, Tyr avait un régime oligarchique où le Conseil formé des représentants des grandes familles contrôlait le roi et les magistrats. Fondation de nombreuses colonies Les Tyriens fondent de nombreuses colonies sur les côtes de l'Afrique du Nord et en Espagne : Gadès (Cadix) et surtout, en 814 av. J.-C., Carthage (Qart Hadasht, «la ville neuve», fondée selon la tradition par la princesse Didon, fille du roi de Tyr). Carthage devait prendre le relais de la métropole après le VI e siècle. Ainsi, des comptoirs jalonnaient les voies d'échange qui acheminaient vers l'Orient l'étain, l'argent, le plomb tandis que les étoffes, les parfums, les épices et le papyrus parvenaient en Occident. Xe au IVe siècle av. J.-C Au X e siècle av. J.-C., le roi de Tyr, Hiram I er , entretient d'excellentes relations avec le roi Salomon. Il lui fournit des architectes, des artistes ainsi que du bois de cèdre pour la construction du Temple de Jérusalem. L'influence phénicienne dut être très forte en Israël puisque les prophètes, en particulier Ezéchiel, s'insurgent contre la puissance de Tyr et prédisent sa destruction. Tyr devient ensuite tributaire du roi d'Assyrie, Assurbanipal, et de ses successeurs (VII e siècle), tout en maintenant sa prospérité commerciale. Au terme d'un siège de treize ans, le roi de Babylone, Nabuchodonosor II, fait prisonnier le roi de Tyr, en 573 av. J.-C. La ville connaît alors une éclipse au profit de Sidon. Conquise par les Perses, elle tombe ensuite aux mains d'Alexandre après un nouveau siège de sept mois en 332 av. J.-C. De l'Empire romain aux Arabes Mise à sac, Tyr redevient cependant bientôt une cité prospère, mais les Séleucides et les Lagides se la disputent. Incorporée, avec le reste de la Phénicie, à l'Empire romain (64 av. J.-C.), elle profite de la paix romaine pour redevenir un centre commercial important, et rayonne comme centre intellectuel, grâce notamment, au néo-platonicien Porphyre. Occupée par les Arabes en 638 apr. J.-C., Tyr connaît de pouveau un regain d'activité après la conquête des croisés, en 1124. Des relations intenses sont établies avec les Italiens, qui possèdent des établissements dans la ville. Prise et détruite par les Mamelouks en 1291, elle s'enfonce ensuite dans une irréversible décadence, et ne joue plus qu'un rôle limité, la première place étant prise désormais par Beyrouth. Le port antique est complètement immergé. | |
| | | Vidar Blackeu Viking
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| Sujet: Re: Phéniciens Jeu 4 Mai - 16:04 | |
| La colonisation de la Méditerranée
Jamais aussi petit peuple ne réalisa autant d'implantations coloniales; tournés vers la mer Méditerranée, succédant aux Achéens, précédant les Grecs, les Phéniciens créèrent un grand nombre de comptoirs commerciaux le long des côtes méditerranéennes. De proche en proche, à partir de Cition - dans l'île de Chypre -, où ils sont installés vraisemblablement dès le X e siècle, ils se fixent à Rhodes et en Crète.
Hérodote mentionne en Egypte une présence tyrienne à Memphis. En Tripolitaine, Leptis Magna, Oea et Sabratha ont livré de nombreux témoignages de la présence phénicienne, sans que l'on sache précisément s'il s'agit d'implantations orientales ou d'implantations carthaginoises.
En Tunisie actuelle, domaine du relais carthaginois, les comptoirs sont bien plus nombreux: Hadrumète (Sousse), Leptis Minor (Lamta), Mahdia, Thapsus (Ras Dimasse), Kerkouane, etc. De même, sur les côtes d' Algérie, sont à signaler Hippo Regius (Annaba), Cirta (Constantine), Icosium (Alger), Tipasa, Iol (Cherchell), Marsa Medakh. Plus à l'ouest, les côtes marocaines, tant méditerranéenne qu'atlantique, offrent autant d'installations.
Les Phéniciens se sont implantés en Sicile, en Sardaigne et en Espagne au plus tard dès le VIII e siècle et à Malte vers le VII e siècle.
Les Phéniciens commercent
Cette importante expansion phénicienne vers l'Occident avait pour mobile le commerce, que les Phéniciens avaient pratiqué d'abord avec les régions proches. En échange de produits manufacturés - fines coupes de bronze et d'argent, récipients en pâte de verre, tissus teints à la pourpre -, l'Egypte, Chypre et la côte méridionale d'Anatolie leur fournissaient du lin, du cuivre et de l'étain.
Peu après, à la faveur de l'alliance de Hiram I er avec Salomon, les Phéniciens commercèrent avec le royaume d'Israël, échangeant bois de cèdre et de genévrier contre des denrées; ils montèrent même avec lui des expéditions maritimes; selon la Bible, l'une d'entre elles, partie du port édomite d'Ezion Geber sur la mer Rouge, parvint au riche pays d'Ophir (Somalie actuelle).
L'orientation occidentale du commerce A partir du I er millénaire, gênés par la consolidation des Etats de l'intérieur, handicapés par la reprise de l'expansion assyrienne, les Phéniciens donnent une orientation occidentale à leur commerce; désormais leurs navires s'aventurent jusqu'en Etrurie, en Ibérie (royaume de Tartessos) et, remontant le long des côtes de la France actuelle, jusqu'en Cornouailles. Ce changement de cap, au départ coûteux, fut financé à la fois par des armateurs publics, par la maison régnante et par la caste sacerdotale; du reste, pour amortir les frais, les équipages phéniciens n'hésitaient pas à faire du fret maritime.
Les succès commerciaux des cités phéniciennes s'expliquent aussi par l'habileté de leurs artisans à mettre en œuvre des matières premières de toutes sortes. A côté de la classique industrie de la pourpre, le travail de l'ivoire paraît aussi ancien; dès le IIe millénaire, les artisans y taillaient des amulettes, des vases et surtout de beaux éléments de placage pour meubles en bois destinés aux cours du Proche-Orient.
Une production adaptée aux marchés Le bois de cèdre et de sapin - abondant dans les forêts de Phénicie - a lui aussi alimenté une précoce industrie de charpenterie navale. Le travail du verre, dont il ne faut pas attribuer la paternité aux Phéniciens, contribuait également à l'excédent de la balance commerciale. Dans ce domaine comme dans celui de l'orfèvrerie et de la dinanderie (production d'objets fabriqués en feuilles de métal martelé), les Phéniciens, soucieux d'éliminer la concurrence, améliorèrent les techniques et, surtout, varièrent la production en fonction des marchés disponibles. | |
| | | Vidar Blackeu Viking
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| Sujet: Re: Phéniciens Jeu 4 Mai - 16:05 | |
| Politique et religion
L'organisation politique On sait bien peu de chose sur l'organisation politique, hormis le fait qu'à Tyr un gouvernement oligarchique contrôlé par la puissante classe des négociants élimina la monarchie alors que les autres cités-Etats semblent avoir conservé le principe dynastique. Par ailleurs, bien que le roi tirât sa légitimité de sa fonction sacerdotale, il ne régnait pas sans partage. Souvent assisté par de hauts fonctionnaires, il devait en outre composer avec un conseil des anciens et une assemblée de citoyens.
Les mythes La Bible, hostile aux Phéniciens, fut longtemps la principale source d'information concernant leur religion, mais des textes découverts sur le site d'Ougarit en 1929 ont enrichi les connaissances. On admet aujourd'hui que la religion phénicienne, auparavant succinctement définie comme polythéiste, avec autant de panthéons qu'il y avait de cités - Melqart étant le patron de Tyr, Eshmoun celui de Sidon, Dagon celui d'Arados -, est d'une bien plus grande complexité. En effet, les textes d'Ougarit ont révélé l'existence de nombreux mythes rédigés en forme de poèmes épiques; le plus connu, appartenant à la catégorie des mythes agraires, met en scène Aliyan, dieu des Fleuves, des Sources et des Eaux, et son adversaire Mot, dieu de la Moisson, qui symbolise aussi la chaleur et la sécheresse.
Ces mêmes documents ont aussi révélé l'existence d'une cosmogonie originale; les Phéniciens pensaient l'univers sur le modèle d'une chaîne généalogique de divinités; ainsi, à la suite du dieu suprême El, venaient Baal, le dieu de la Foudre et des Hauteurs, Aliyan et Mot; suivaient des divinités féminines telles qu'Ashérat, Anat, sœur et maîtresse de Baal, et Ashtart, ou Astarté, déesse-mère et déesse de la Fécondité, que les Carthaginois appelleront Tanit.
L'art des Phéniciens
La civilisation phénicienne La civilisation phénicienne, encore mal connue, a apporté, comme on l'a vu, des innovations importantes dans les domaines économique, commercial et culturel. Les Phéniciens, audacieux marins, habiles commerçants, ne semblent pas avoir eu une production artistique à l'égal d'autres peuples méditerranéens, et il n'est pas toujours possible de distinguer sa spécificité car sa principale originalité semble être une remarquable adaptation, si bien que l'art des Phéniciens doit beaucoup à leurs voisins ou à leurs envahisseurs.
Essentiellement composite, l'art phénicien a beaucoup emprunté aux civilisations qui ont eu une influence politique sur la Phénicie. Son originalité, souvent contestée, apparaît cependant dans différents domaines. Les conditions des fouilles archéologiques sur le littoral syro-libanais rendent difficile une connaissance précise et complète de l'art phénicien tel qu'il s'est manifesté dans les cités-Etats phéniciennes pendant près de trois millénaires. En effet les villes modernes s'étant élevées sur l'emplacement des villes antiques, il est souvent impossible d'accéder à tous les niveaux archéologiques d'un même site et d'en dégager la couche proprement phénicienne; à l'inverse, les conditions de fouille dans l'intérieur de la Syrie et du Liban - favorisées par la grande profondeur des couches archéologiques - font qu'on connaît mieux la production artistique des Phéniciens ailleurs que dans la «Phénicie» même.
Les deux sites les mieux préservés, Byblos et Ougarit, ont livré un matériel archéologique riche en renseignements sur les III e et II e millénaires, mais très pauvre sur l'époque de gloire de la Phénicie, celle qui commence au XIII e siècle av. J.-C. Malgré ces difficultés, on sait aujourd'hui que l'art phénicien est une adaptation, parfois fort réussie, de thèmes et de styles dont l'origine est, selon l'époque et le lieu, mésopotamienne, anatolienne, égyptienne, perse, égéenne ou syrienne. Les Phéniciens furent toutefois d'habiles artisans et architectes.
De grands artisans L'habileté des artisans phéniciens était réputée et contribua grandement à la puissance de cette civilisation. Dans la Bible, le livre des Rois rapporte que le roi Salomon demanda à engager Hirom de Tyr, qui était fils d'une veuve de la tribu de Nephtali et d'un père tyrien: «Hirom acheva tout l'ouvrage qu'il devait faire pour le roi Salomon dans la Maison du Seigneur: les deux colonnes, les volutes des deux chapiteaux qui sont au sommet de ces colonnes, les deux entrelacs pour couvrir les deux volutes des chapiteaux qui sont au sommet des colonnes, les quatre cents grenades pour les deux entrelacs - deux rangées de grenades par entrelacs - pour couvrir les deux volutes des chapiteaux qui sont sur les colonnes, les dix bases et les dix cuves posées sur celles-ci, la Mer avec, sous elle, les douze bœufs, les bassins, les pelles, les bassines à aspersion et tous les autres accessoires. » Ce que fit Hirom pour le roi Salomon dans la Maison du Seigneur était en bronze poli.»
L'architecture religieuse L'architecture religieuse des Phéniciens comprenait deux types de constructions : les sanctuaires, où l'on honorait les dieux, et les « tophet », où l'on sacrifiait les enfants. Des vestiges de « tophet » ont été trouvés dans les cités phéniciennes de Carthage, de Sousse, de Sicile et de Sardaigne, mais jamais encore en Phénicie même.
Les sanctuaires étaient de grands espaces sacrés, entourés d'une enceinte sur laquelle les fidèles érigeaient des autels, des stèles, des ex-voto. Sous l'influence de l' Egypte, les temples phéniciens s'entourèrent de monuments annexes : cours, portiques, bassins, greniers, magasins. Une frise égyptienne représentant des uræi, serpents couronnés du disque solaire, décorait le haut des parois du sanctuaire. A Eshmoun, près de Sidon, c'est l'influence perse qui s'est fait sentir sur le temple (V e siècle av. J.-C.) : les chapiteaux sont décorés de protomés (mufles) de taureaux, comme on en voit à Persépolis. L'architecture civile, construite en brique crue et en argile, a complètement disparu. Ce qu'on en sait provient essentiellement des représentations figurées sur les bas-reliefs assyriens. Enserrées dans des fortifications, les maisons phéniciennes étaient surmontées de terrasses et de coupoles. Les auteurs anciens nous disent que les Phéniciens furent des architectes et des urbanistes habiles. La sculpture Des stèles, des sarcophages ornés de bas-reliefs et quelques statues donnent une idée de la sculpture phénicienne. Là encore, l'influence égyptienne domine. La stèle cintrée de Yehawmilk, roi de Byblos (V e siècle av. J. -C.), adorant une déesse coiffée comme la déesse Hâthor ; les naos (partie principale du temple, abritant la statue de la divinité), décorés de disques ailés et d'uræus (frises représentant de façon stylisée le serpent) ; la représentation de sphinx sur de multiples reliefs témoignent de cette manière « égyptisante ». Les Phéniciens ont été les inventeurs du sarcophage à cuve parallélépipédique : le sarcophage du roi de Byblos Ahiram (XIII e siècle av. J.-C.) en est le premier exemple connu.
Le travail du métal et de l'ivoire C'est dans la fabrication de vases en métal et d'objets en ivoire que la production artistique phénicienne semble avoir été la plus originale. Dans toutes les cités phéniciennes on a découvert des « patères » (vases à libations) en or, argent et bronze, dont le décor est somptueux. Certaines de ces coupes figurent des alternances d'animaux, d'hommes, de génies et de démons. D'autres portent des scènes de chasse, de guerre et de rites religieux. | |
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