On constate que le peuple araméen, dont le langage a été adopté comme langue véhiculaire et comme langue officielle au Proche-Orient pendant une longue période, est en même temps celui dont l'histoire est la plus mal connue.
L'implantation en Mésopotamie
L'apparition de ces nomades sémites qui traversèrent l'Euphrate, venant de l'est, au cours du XIV e siècle av. J.-C., est signalée dans la correspondance administrative échangée entre les Hittites et Tell al-Amarna. On sait qu'ils fondèrent assez vite divers petits royaumes, des cités-Etats, des relais caravaniers et des foyers de commerce dans tout le centre de l'Asie occidentale. Leurs buts semblent avoir été essentiellement de contrôler les voies d'échanges et les routes de commerce entre l'Assyrie, le pays hittite et la Palestine.
Leur royaume de Bit Adini, dont Till Barsip était peut-être la capitale, contrôlait depuis longtemps la vallée du Khaboura, en Mésopotamie, lorsque la chute de l'Empire hittite leur permit d'accroître leur puissance. Leurs principaux points d'implantation connus sont Samal, Damas, Arpad, Gouzana, Hamat, Sendjirli et Tell Halaf. On les voit partout succéder aux Mitanniens et aux Hittites, dans des conditions qui restent ignorées.
La civilisation araméenne
L'insuffisance des fouilles et l'impossibilité de les poursuivre sur les sites clés, tels que Damas par exemple, empêchent de préciser l'histoire d'Aram, et de discerner ce que fut l'art araméen.
L'art araméen
Les trouvailles montrent des influences étrangères ne laissant guère apparaître une originalité spécifique. Le bilan des œuvres d'art datant de l'apogée des Araméens (seconde moitié du II e millénaire) et manifestant un style particulier se réduit actuellement à la Tête de Djabbul et au Lion de Cheik Saad, auxquels s'ajoutent quelques objets de bronze, dont la célèbre statuette de Mishriffé (musée du Louvre). Les Araméens excellèrent néanmoins dans la sculpture de l'ivoire, et l'ensemble des plaquettes ciselées trouvées dans le palais d'Arslan Tash a pu être attribué par André Parrot aux ateliers araméens de Damas, qu'il estime avoir été le principal centre ivoirier du début du Ier millénaire. On a cependant remarqué le style extrêmement composite de ces admirables pièces.
L'araméen
La langue araméenne archaïque n'est connue que par des inscriptions pour lesquelles l'alphabet phénicien a été utilisé. Dès le VIIIe siècle, alors que les Araméens auront perdu leur indépendance, leur langue se substituera à l'akkadien et deviendra la langue officielle de l'Afghanistan à l'Egypte, sur toute l'étendue de l'Empire perse fondé par Cyrus, jusqu'à sa conquête par Alexandre. C'est seulement à partir de cette date que l'araméen se scindera en plusieurs dialectes. Jésus-Christ et ses premiers disciples parlent l'araméen. La conquête arabe mettra fin à l'usage des langues araméennes.