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 Egypte ancienne

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Blackeu Viking
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MessageSujet: Egypte ancienne   Egypte ancienne EmptyJeu 4 Mai - 14:37

Egypte ancienne ANT_EGY_000
L'Egypte ancienne


L'Empire égyptien est un exemple unique dans l'histoire de l'humanité. Il est le premier des grands empires nés sur les rives de la Méditerranée et est aussi celui qui dure le plus longtemps : trois millénaires. L'Etat y atteint un grand degré de perfection, modelant une société à son image : très hiérarchisé, centralisé, il a à son service une puissante bureaucratie de fonctionnaires tournés vers ses prêtres et son pharaon.


La civilisation égyptienne


Une riche civilisation
Au même titre que les civilisations mésopotamienne, indienne et chinoise, celle de l'Egypte antique compte parmi les plus anciennes. Dans le creuset de la basse vallée du Nil, au nord des cataractes, elle évolue dans une grande unité culturelle à l'époque pharaonique. Durant les siècles qui la précèdent, la basse vallée est très peu occupée par les hommes en raison des violentes crues qui la traversent périodiquement, et de la présence d'une faune dangereuse: jusqu'à l'époque romaine, récits et mosaïques illustrent ce foisonnement de l'eau, des plantes et des animaux dans un espace très restreint.

Les liens entre les groupes humains installés aux VI e et V e millénaires dans les oasis de la rive gauche et sur la rive droite du Nil et des cultures d'Afrique noire, du Sahara et même, pour les époques anciennes, du Proche-Orient sont aujourd'hui reconnus. La civilisation pharaonique a profondément influencé le Proche-Orient voisin, la Nubie septentrionale, puis la Grèce et Rome, héritières culturelles pas toujours conscientes de l'ampleur de leurs emprunts à l'Egypte, héritières aussi de cultes tels que celui d'Isis. A partir de la conquête assyrienne, et surtout des occupations grecque, romaine et byzantine, la culture égyptienne, dans les villes du Nord, se colore d'aspects nouveaux.

L'influence primordiale du milieu
L'environnement a eu une influence déterminante sur l'histoire. Sous un climat aride pour l'essentiel, la productivité élevée de l'agriculture égyptienne était tributaire d'une plaine inondable, longue mais très étroite: 19,2 km de large en moyenne, 248 km de long jusqu'au Delta. Les baisses prolongées et périodiques du volume des crues annuelles pouvaient être un facteur de tensions sociales ainsi que de conflits militaires et politiques; les accroissements modérés augmentaient les réserves alimentaires. Le phénomène de la crue exigeait un énorme effort collectif d'organisation de l'espace; il a favorisé la constitution d'un gouvernement centralisé.

Les déserts à l'est et à l'ouest recelaient des pierres et des minéraux précieux et contribuaient à protéger l'Egypte contre les invasions et les infiltrations extérieures. Au sud, la désertification s'est aggravée dès l'époque pharaonique, contribuant à séparer par de larges espaces, riches seulement en pierres et en or, l'Egypte proprement dite des civilisations de Koush puis de Méroé. L'Egypte a entretenu des relations militaires, diplomatiques et économiques avec ses voisins du Nord-Est et du Sud; ces derniers surtout constituaient parfois pour elle une menace militaire.

Innovation, continuité et réussite
Innovation, continuité et réussite sont les trois caractéristiques de la civilisation égyptienne. Parmi les réalisations majeures, on relève une promotion continue de l'unité politique et de la stabilité sociale; la constitution de réserves de nourriture et de matériaux sur lesquelles reposait une superstructure administrative, militaire, sacerdotale et artisanale; l'invention et la mise en œuvre d' un système d'écriture, vers 3100 av. J.-C. Sa diffusion, ainsi que celle de la lecture, affermit le pouvoir politique, fixe et enrichit les patrimoines religieux, intellectuel et scientifique: l'essor de l'astronomie et des mathématiques, par exemple, dont la recherche récente commence seulement à mesurer l'exceptionnelle importance.

Ces progrès ont favorisé le développement d'une architecture en pierre et en brique, complexe, pouvant prendre des dimensions colossales, ainsi que l'épanouissement de formes artistiques particulièrement accomplies (statuaire, bas-reliefs et peinture), qui comptent parmi les plus éminentes de l'Antiquité.

Un monde idéal
La religion, les conceptions de l'ordre social et un système de pouvoir monarchique fort restèrent fondamentalement inchangés pendant plus de 3'000 ans. Le climat de stabilité y contribua, tout comme la continuité culturelle; contrairement à d'autres régions du Proche-Orient, l'Egypte n'a dû assimiler que très lentement des apports de populations de langues et de mentalités différentes. On ne saurait négliger l'importance de la conception du monde, puissante et fermement ancrée, que partageaient tous les Egyptiens, celle d'un cosmos englobant les dieux, les hommes et la nature et qui avait été créé dans sa forme achevée dans la nuit des temps; sa perfection éloignait les forces destructrices et chaotiques environnantes.

L'adhésion aux traditions religieuses, politiques et culturelles était perçue comme nécessaire au maintien de cette perfection et à la préservation de l'Univers de la destruction. L'architecture religieuse et l'art égyptiens - temples et tombeaux - respectaient scrupuleusement des canons de style et de contenu: ils avaient pour rôle de dépeindre cet ordre idéal, et, partant, de constituer l'un des divers moyens d'intégration religieuse de l'Egypte dans le cosmos.
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MessageSujet: Re: Egypte ancienne   Egypte ancienne EmptyJeu 4 Mai - 14:38

3'000 ans d'histoire


L'histoire égyptienne
L'histoire de l'Egypte se répartit en trois époques distinctes :

L'Ancien Empire. Fondé vers 3200 avant J.-C., la capitale est Memphis. Des pharaons, tels Khéops, Khéphren et Mykérinos, érigent de grandioses pyramides.

Le Moyen Empire. De 2052 à 1770 avant J.-C., la capitale devient Thèbes. L'Egypte étend sa puissance. Sous le Nouvel Empire (1580-1085 avant J.-C.), l'Egypte est plus puissante que jamais avec la dynastie des Ramsès. Les pharaons conquièrent la Syrie- Palestine.

La Basse Epoque. Peu à peu l'Empire tombe aux mains des Assyriens, des Perses, des Grecs, puis des Romains, au 1er siècle avant J.-C..

Les origines de la civilisation égyptienne
4000-3100 av. J.-C.
- Fin de la préhistoire (civilisations de Nagada)
- Plusieurs centres organisés en Haute et Basse-Egypte.
- Productions artisanales (palettes à fard, vases en pierre dure).

3100-2700 av. J.-C.
- La période prédynastique
- La période thinite ( I e - II e dynasties)
- Unification légendaire (?) du pays par le roi Ménès/Narmer.
- Invention de l'écriture hiéroglyphique. Urbanisation.
- Organisation du pouvoir pharaonique et de la religion.
- Organisation de l'irrigation, creusement de canaux.

2700-2200 av. J.-C.
- Ancien Empire (III e - VIII e dynasties)
- Epoque des grandes pyramides et des mastabas. Rédaction des premiers grands textes biographiques ou religieux (Textes des Pyramides).
- Parmi les rois célèbres : Djoser, Khéops, Khéphren, Mykérinos.

2200-2050 av. J.-C.
- Première période intermédiaire (IX e - XI e dynasties).
- Troubles intérieurs. L'Egypte est divisée en principautés.

Les époques classiques
2050-1750 av. J.-C.
- Moyen Empire (XI e - XIII e dynasties)
- Conquêtes militaires (Afrique, Syro- Palestine) : les richesses affluent.
- Age d'or de la civilisation (art, langue, littérature, artisanat).
- Parmi les rois célèbres : les Montouhotep, les Sésostris, les Amenemhat.

1750-1580 av. J.-C.
- Deuxième période intermédiaire (XIV e - XVII e dynasties)
- L'Egypte est divisée, puis tombe sous le pouvoir d'un peuple asiatique (les Hyksôs). Ils apportent certains progrès techniques (des armes, le cheval, la roue).

1580-1070 av. J.-C.
- Le Nouvel Empire (XVIII e - XX e dynasties)
- Conquêtes militaires (Afrique, Asie). L'Egypte dispose d'un empire colonial.
- Grands temples égyptiens (Karnak, Louqsor, Deir el-Bahari). Tombes creusées dans la Vallée des Rois, la Vallée des Reines, pour de riches particuliers (Louqsor ou Saqqarah) ou pour de plus modestes artisans (Deir el-Médina).
- Le Nouvel Empire s'achève par une période d'affaiblissement du pouvoir royal et de corruption.
- Parmi les rois célèbres : les Amenhotep (appelés aussi Aménophis), les Thoutmosis, la reine Hatshepsout, Akhénaton, Toutankhamon, les Séthi, les Ramsès.

Les époques tardives
1070-664 av. J.-C.
- Troisième période intermédiaire (XXI e -XXV e dynasties) Plusieurs rois : l'Egypte est divisée.
- Importance de la ville de Tanis (au Nord) et des grands prêtres d'Amon à Louqsor (au Sud).
- Invasions étrangères (rois d'origine soudanaise).

664-332 av. J.-C.
- Basse Epoque (XXVI e - XXX e dynasties)
- Empire saïte (XXVI e dynastie ; 664-525 av. J.-C.) : les rois Psammétique chassent les envahisseurs.
- Imitation des monuments du passé (art archaïque).
- Nouvelles invasions : l'Egypte est gouvernées par les souverains perses.

332-30 av. J.-C.
- Epoque Ptolémaïque
- Alexandre le Grand «libère» l'Egypte des Perses.
- A sa mort, des rois d'origine grecque s'installent sur le trône pharaonique : les Ptolémées (parmi les reines : Cléopâtre VII). Ces souverains, bien que de culture et de tradition grecques, encouragent la construction de grands sanctuaires égyptiens (temples d'Edfou, de Dendara, d'Esna, de Philae, etc) et maintiennent les cultes égyptiens.

30 av. J.-C. - 642 ap. J.-C.
- L'Egypte devient une province romaine. Les empereurs de Rome, puis de Byzance, sont les Pharaons. Les pharaons romains poursuivent l'oeuvre architecturale des Ptolémées. L'Egypte se convertit au christianisme (église copte). Le dernier temple égyptien (Philae), est fermé en 537 ap. J.-C.

642 ap. J.-C.
- Invasion arabe. L'Egypte se convertit à l'islam.
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MessageSujet: Re: Egypte ancienne   Egypte ancienne EmptyJeu 4 Mai - 14:39

L'époque archaïque


On divise généralement l'histoire égyptienne en périodes correspondant aux 30 dynasties royales recensées par Manéthon, chroniqueur égyptien du III e siècle av. J.-C. La période antérieure à 3100 av. J.-C., pour laquelle on ne dispose d'aucun témoignage écrit, est dite prédynastique; elle est maintenant beaucoup mieux connue grâce à l'archéologie.

La période prédynastique
A une époque nettement antérieure à 5'000 av. J.-C., de nombreuses communautés de chasseurs-cueilleurs vivaient sur les plateaux surplombant le Nil et dans les savanes qui s'étendaient à l'est et à l'ouest. Quand la baisse des précipitations et celle, relative, des crues, en particulier après 4'000, entraînèrent une désertification des terres occidentales, ces populations colonisèrent densément la vallée et ses abords immédiats. Néanmoins, la faune de ces plateaux, parmi laquelle des éléphants et des girafes, persista jusqu'aux environs de 2300, avant de se replier définitivement vers le sud.

La vallée du Nil, qui présentait des bassins d'irrigation naturels retenant les eaux de crue, était un emplacement idéal pour passer de l'économie mésolithique dotée d'un embryon d'agriculture à une économie fondée sur une agriculture sédentaire accompagnée d'élevage.

En Basse-Egypte, au sud du Delta, à Merimdeh et dans le Fayoum (5'000-4'000), les fouilles archéologiques montrent l'importance d'une société paysanne, sans pouvoir fort en apparence, dont les villages étaient construits en clayonnages de roseaux, et produisant une poterie monochrome parfois rehaussée de décors incisés ou appliqués.

L'avance prise par la Haute-Egypte
A la même période, en Haute-Egypte, le pouvoir paraît déjà beaucoup plus fort, centralisateur; des phénomènes urbains apparaissent à Hiéraconpolis. Les trois époques successives de la culture de Nagada produisent une poterie très différente de celle du Nord - plus proche de celle de Khartoum, plus ancienne - et de superbes objets de pierre polie.

C'est à cette époque que des schémas historiques généraux se dessinent, avec émergence d'élites politiques asseyant leur pouvoir sur la prospérité de l'agriculture et sur le contrôle des matières précieuses qui commencent à être exploitées par des techniques nouvelles.

Si les outils et les armes sont initialement en pierre ou en matériaux organiques, le cuivre et les métaux précieux acquièrent une importance croissante en Haute-Egypte et, plus tard, en Basse- Egypte. La culture de Nagada II (milieu du IV e millénaire) voit la construction de bateaux de rivière plus grands et plus performants, et l'essor du commerce sur le Nil. Ces facteurs, parmi d'autres, favorisent l'apparition d'une élite dont les sépultures sont plus grandes et plus somptueuses que précédemment, à telle enseigne que l'on peut reconnaître des chefs politiques provinciaux aux «tombeaux de chefferie» s'élevant sur différents sites. Selon des traditions ultérieures, deux royaumes seraient apparus à la fin de l'époque prédynastique, la prééminence matérielle et politique de la Haute-Egypte étant plus nette.

Le commerce
Tout au long de cette période, de 5'000 à 3'100, les influences étrangères directes ou indirectes sont décisives, mais il est difficile de déterminer leur part respective. La culture des céréales et l'élevage de certains animaux, introduits de Syrie et de Palestine, est un signe de l'influence de ces régions. La Haute et la Basse-Egypte commercent avec la Syrie, la Palestine et l'Afrique du Nord.

On n'a, jusqu'aujourd'hui, retrouvé en Haute-Egypte que des sceaux cylindriques, des poteries et des motifs décoratifs de style mésopotamien, particulièrement remarquables, probablement apportés par des intermédiaires plutôt que par contact direct.

Les témoins les plus parlants de l'architecture prédynastique se trouvent dans les nécropoles; les fosses funéraires étaient tapissées de bois ou de briques et couvertes d'un toit de sparterie ou de pavés; certaines tombes étaient surmontées de petites structures solides en brique ou en remblai. Des campements ont fait l'objet de fouilles partielles, et l'on a découvert récemment à Hiéraconpolis un temple probablement prédynastique.

L'art
Bien développé, l'art se limitait à des œuvres de dimensions réduites. Parfois modelées d'après nature, figurines et statuettes représentant des hommes ou des animaux seuls étaient faites en terre séchée, en céramique et en ivoire; les palettes à fard en schiste pouvaient prendre la forme d'oiseaux ou d'animaux; les décors peints sur les poteries faisaient apparaître hommes, animaux et bateaux dans des compositions parfois complexes. Trouvées pour la plupart dans des sépultures, ces œuvres d'art étaient des représentations à caractère magique ou religieux.

A la fin de la période prédynastique, néanmoins, des manches de couteau en ivoire et des palettes votives, sans doute destinées à des temples, étaient ornés de scènes en relief qui, à l'instar d'une peinture murale retrouvée dans un tombeau de chefferie de Hiéraconpolis, figuraient sans doute des événements historiques. Les motifs de prédilection étaient les scènes de combat et de chasse ou encore les scènes rituelles. Dans tous les domaines, des canons spécifiquement artistiques se firent jour.

La période thinite
L'unification des royaumes de Basse et de Haute-Egypte fut l'œuvre du roi Narmer (qui prit par la suite le nom de Ménès, c'est-à-dire «le fondateur»); une palette votive en schiste le figure coiffé du pschent, passant en revue des captifs ou attaquant un ennemi venu du nord. Comme ses prédécesseurs, il fut enterré dans la capitale de la Haute-Egypte, à Abydos. La Basse-Egypte avait eu pour capitale Bouto, dans le nord-ouest du Delta.

Les pharaons des Ie et IIe dynasties furent les successeurs de Narmer. D'après certains spécialistes, des rois de la Ire dynastie auraient été enterrés à Abydos, dans des fosses funéraires coiffées de structures analogues à des tumulus et assorties d'édifices cultuels; cette architecture a sans doute annoncé les complexes pyramidaux postérieurs.

Cette thèse confère au pharaon un statut à part dès l'origine. Or la nouvelle capitale de l'Egypte unifiée était Memphis, et les sépultures royales de la Ire dynastie, dans les environs de Saqqarah, sont de taille et d'architecture analogues à celles des autres élites. Ainsi a été établie la certitude que le statut royal était seulement en germe. On dispose de bien moins d'éléments sur les sépultures royales de la II e dynastie; il y en avait deux à Abydos, auxquelles étaient adjoints des complexes cultuels; les autres se trouvaient à Saqqarah.
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MessageSujet: Re: Egypte ancienne   Egypte ancienne EmptyJeu 4 Mai - 14:40

L'Ancien Empire

L'habitude est prise d'organiser la succession des pharaons en dynasties. L'Ancien Empire, qui couvre un peu plus d'un demi-millénaire - de 2'750 à 2'200 av. J.-C. -, en compte quatre: de la IIIe dynastie, à partir de laquelle le pouvoir royal va fortement s'accroître, à la VIe dynastie, où il s'affaiblira.

Les pyramides
Le signe le plus visible de l'émergence d'un pouvoir fort et centralisé réside dans la construction de sépultures royales, désormais beaucoup plus grandes et surmontées de pyramides à degrés. La première fut construite à Saqqarah par Imhotep, le ministre-architecte du pharaon Djoser (III e dynastie). Bien conservée, elle mesure 62 m de haut et était entourée par un complexe d'édifices, considéré autant comme lieu cultuel funéraire que comme palais éternel; l'ensemble était protégé par un mur de pierres garni de tours, et décoré de frises, comme la célèbre frise des Cobras.

Plus spectaculaires encore sont les pyramides géométriques de la IV e dynastie, élevées à Gizeh. La pyramide du pharaon Kheops, d'un volume de 2,59 millions de mètres cubes, est la plus vaste jamais construite. De dimensions plus modestes, les pyramides des V e et VI e dynasties à Saqqarah et Abousir étaient cependant impressionnantes.

Le complexe pyramidal
Le complexe pyramidal servait non seulement de demeure au roi défunt, mais il établissait aussi un lien entre la royauté et le cosmos. Il comprenait un temple et un palais auxquels la pyramide permettait d'accéder. Elle représentait l'élévation originelle sur laquelle la création de l'Univers avait eu lieu, et les décorations intérieures dépeignaient le roi dans son rôle de maître du chaos dans le cosmos.

Sous la V e dynastie, des temples dédiés au dieu solaire Rê, créateur et ordonnateur de l'Univers, furent érigés à proximité des pyramides, pour symboliser la relation unissant le roi au dieu solaire; c'est seulement à partir de la VI e dynastie que le roi assuma le titre de « fils de Rê ».

L'organisation de l'administration
Les matériaux, l'organisation et la main-d'œuvre nécessaires à la construction des pyramides, de même que les nombreuses classes participant au culte et leurs personnels respectifs, indiquent clairement que le roi avait fermement en main le pays et ses ressources.

Organisation complexe, l'Etat comprenait une administration centrale, placée directement sous le contrôle du pharaon, et plus de 30 administrations provinciales (les nomes), responsables devant l'administration centrale. Il semble cependant qu'il n'ait pas existé d'armée permanente, mais que des cadres spécialisés étaient toujours disponibles pour les expéditions vers le sud, le nord-est ou le nord-ouest. De temps à autre, les pharaons entreprenaient des réformes du système. Les grands fonctionnaires de l'administration centrale voyaient leurs attributions amputées s'ils constituaient une menace pour le pouvoir royal, et renforcées si les classes populaires se faisaient entendre ou si les provinces devenaient trop indépendantes. Dès cette époque, des impôts étaient perçus, la main-d'œuvre et les ressources exploitées, et la justice, tout comme des arbitrages, rendus.

La politique extérieure
La stabilité politique qui régnait dans le pays durant l'Ancien Empire - même si nous l'apprécions difficilement en raison du manque de documents écrits datant de cette période - n'est pas sans rapport avec le rayonnement de la puissance égyptienne vers les contrées voisines.

De très vieilles relations avaient été nouées, à l'époque où le désert était traversé d'axes praticables et parsemé de nombreuses oasis, en direction du Darfour, région montagneuse de l'ouest de l'actuel Soudan. Ces liaisons se sont poursuivies pendant tout l'Ancien Empire, malgré une désertification qui s'accentue après 3500. Le fondateur de la IV e dynastie, le pharaon Snefrou, semble être le premier à avoir pris acte de la séparation qui se développait entre les peuples vivant au sud de la 2 e cataracte et les Egyptiens; il conquit notamment tout le nord de la Nubie, d'où il ramena prisonniers et troupeaux de bovins et d'ovins; il guerroya aussi en Libye et jusque dans le Sinaï.

Cette installation durable en Nubie septentrionale fournit aux Egyptiens les pierres dures, absentes des moyenne et basse vallées mais indispensables à leurs grandes constructions, probablement du cuivre, et peut-être aussi déjà de l'or, collectés dans la région d'Assouan. De la cité, gouvernée par un représentant du pharaon, partaient des caravanes qui visitaient le Sud par les voies du désert ou en longeant le Nil. Pendant le règne de Pepi II, la situation se détériore au sud, entre la I e et la 2 e cataracte: un nouveau peuple apparaît, qui assure son autonomie par rapport à l'Egypte; plus au sud encore, entre la 2 e et la 4 e cataracte, se développe sur des bases plurimillénaires un nouvel empire: celui de Kerma.

Les relations avec les peuples de la Libye ont été difficiles et parfois orageuses. Elles se faisaient, vers l'ouest, par l'oasis d'Amon (actuellement Siouah). On a retrouvé dans de nombreux sites libyens des objets datant de l'Ancien Empire en provenance de la vallée.

Avec l'Orient, les échanges commerciaux étaient déjà réguliers: de Syrie et de Palestine, par mer, depuis Byblos, les Egyptiens importaient du bois de cèdre et d'autres conifères, dont leur pays était dépourvu. Les pharaons ont eu constamment pour objectif de repousser le plus loin possible - au-delà du Sinaï d'où ils tiraient du cuivre - la zone de circulation des nomades asiatiques, y exerçant une surveillance constante et y multipliant les raids.

L'art et l'architecture
C'est sous les règnes des pharaons de la VI e et dernière dynastie de l'Ancien Empire que les traces architecturales et culturelles sont les plus importantes.

Gros utilisateurs de pierres dures, précieuses ou semi-précieuses, de bois précieux et durs, d'ivoire, de peaux de panthère, les Egyptiens ne peuvent se dispenser d'une politique expansionniste dans différentes directions, tant pour contenir les poussées des peuples voisins que pour se procurer mercenaires, troupeaux et produits divers.

A l'origine, la cour royale et les nécropoles adjacentes étaient le principal centre d'activité intellectuelle et artistique, concurrencé sur ce terrain par les villes qui commencèrent à prendre un certain essor en diverses régions d'Egypte. La famille royale et les membres de l'administration centrale étaient inhumés sous des mastabas, superstructures rectangulaires en brique ou en pierre. Les mastabas renfermaient des chapelles ainsi que d'autres pièces, en nombre croissant au fil du temps, qui offraient plus de surface murale aux bas-reliefs et aux peintures. Ceux-ci décrivaient le culte des morts et la préparation d'aliments, de breuvages et d'objets à l'intention du défunt, qui retrouvait ainsi dans l'au-delà son environnement.

Sous des apparences de réalisme, cet art se conformait en fait à des conventions qui seront respectées pendant des millénaires.

Sculpture et peinture
Les figures humaines et animales sont toujours dessinées selon un code de proportions déterminées, et certains éléments de la réalité sont délibérément ignorés dans un souci de représentation des aspects les plus caractéristiques. La tête, les jambes et les pieds des êtres humains sont vus de profil, tandis que les yeux et le torse sont figurés de face. L'échelle des figures, exemptes de perspective, varie en fonction du rang des personnages représentés. Les paysages apparaissent sous forme stylisée, jamais l'architecture. C'est la peinture d'un monde idéalisé, d'où sont absents vieillesse, maladie, préjudices et mort, sauf pour les êtres inférieurs, tels que les étrangers et les animaux, ces derniers témoignant d'une étonnante acuité d'observation chez les artistes.

La statuaire, qui de tout temps fut principalement destinée aux temples et aux sépultures, consistait en représentations de dieux, de rois, mais aussi de défunts, de scribes, d'artisans et de guerriers. Bien que l'on évitât les compositions complexes, deux figures ou plus étaient parfois représentées côte à côte. Si les statues grandeur nature n'étaient pas rares, elles étaient généralement de taille plus modeste; de colossales figures royales ornaient les temples. Comme la peinture, la statuaire respectait scrupuleusement des conventions déterminées; assises ou en pied, les figures sont presque toujours dans l'axe du corps, les bras et les jambes figés dans des positions standardisées. Hormis certaines œuvres de facture maladroite, la sculpture, sur pierre dure, ou plus tendre comme la pierre à chaux, ou encore sur bois, est techniquement très maîtrisé. Les statues étaient souvent peintes de couleurs vives.

Les sculpteurs dépeignaient l'homme idéal et ne s'essayèrent pratiquement jamais aux portraits réalistes sous quelque forme que ce fût.

Vers une dislocation du pouvoir central
La VI e dynastie, mieux connue grâce à une abondante documentation archéologique, retient surtout le nom de deux pharaons: Pepi I et son fils Pepi II.

Le premier a régné plus de cinquante ans et nous conservons de lui une statue de bronze - la plus ancienne actuellement connue pour l'Egypte - grandeur nature. Le nom de la pyramide funéraire de Pepi Ier, transcrit en grec, est celui de la première grande capitale de l'Egypte: Memphis. Le symbole de la puissance de Pepi Ier a été retrouvé dans les vestiges de son tombeau, qui fut malheureusement pillé comme tant d'autres: plus d'une cinquantaine de statues de prisonniers, agenouillés, bras liés derrière le dos, tous de visage différent, qui représentent les peuples vaincus.

C'est probablement l'immense étendue de l'Empire et la nécessité d'une action coordonnée pour contrôler la crue du Nil et organiser la production agricole qui ont contraint les pharaons de la VIe dynastie à déléguer de plus en plus de pouvoirs aux hauts fonctionnaires locaux. Là réside probablement la principale cause de l'affaiblissement du pouvoir central.

L'obscurité règne sur la période qui sépare la fin de la VI e dynastie de l'avènement de la XI e, dont les historiens font traditionnellement le point de départ du Moyen Empire; le pouvoir n'est cependant pas demeuré vacant et les noms de certains pharaons nous sont connus. Le désordre social est certain pendant une période relativement longue, mais on en connaît mal les causes: on a parlé de révolution au détriment du pouvoir pharaonique, ce qui est aujourd'hui contesté.

L'Ancien Empire paraît être arrivé à son terme vers 2'200. Mais l'héritage qu'il laisse va traverser deux millénaires sans bouleversements majeurs.


Première période intermédiaire

L'autorité centrale commença à se disloquer sous la VI e dynastie . Au cours de la première période intermédiaire qui s'ensuivit (v. 2200-2150 av. J.-C.), les pharaons de Memphis furent impuissants à empêcher les gouverneurs militaires locaux de se livrer bataille pour le contrôle de territoires.

Deux royaumes distincts finirent par se constituer, l'un sous la domination des IX e et X e dynasties de Héracléopolis; l'autre, quasi contemporaine, sous celle de la XI e dynastie de Thèbes. Ils se disputèrent l'hégémonie mais se heurtèrent à l'autonomie des gouverneurs de province. Ils devaient aussi mener parallèlement une politique agressive à l'encontre des étrangers, afin de protéger leurs arrières, de garantir leurs avantages commerciaux, et de louer, de gré ou de force, les précieux services de guerriers philistins et nubiens engagés dans les guerres civiles.

Au XX e siècle av. J.-C., Mentouhotep , souverain de la XI e dynastie, parvint à soumettre la Haute-Egypte et à restaurer une monarchie centralisée, marquant ainsi l'avènement du Moyen Empire.
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MessageSujet: Re: Egypte ancienne   Egypte ancienne EmptyJeu 4 Mai - 14:41

Le Moyen Empire


XI et XII dynasties
Les causes et l'ampleur de ces bouleversements ne sont guère connues. Des auteurs égyptiens postérieurs en amplifièrent l'aspect révolutionnaire; ils dépeignirent aussi un climat de décadence, totalement imaginaire, qui était en réalité une réponse cosmogonique de la poésie à l'effervescence sociale. Les pressions extérieures et l'instabilité politique intérieure qui perduraient revêtaient une importance plus capitale; la XIe dynastie prit fin sur un coup d'Etat dont le bénéficiaire, Amenemhat I, fut lui-même assassiné par la suite.

La XIIe dynastie, dont il fut le fondateur (1991), s'employa activement à restaurer le prestige royal, sérieusement entamé par la guerre civile et la famine chronique. Ses rois, qui étaient établis près de Memphis, réduisirent le pouvoir des provinces et créèrent une élite dévouée au pharaon; ils s'appuyèrent sur une littérature empreinte d'une subtile propagande destinée à promouvoir le recrutement et à défaire le roi de son image de chef militaire peu solide pour lui conférer celle d'un souverain sûr de lui et de nature semi-divine. La situation extérieure demeurait cependant préoccupante. Les zones tampons du nord de la Nubie et du Sinaï furent réoccupées et fortifiées. En dépit de l'essor du commerce extérieur et des relations diplomatiques, l'activité économique de l'Egypte était moins intense qu'à l'époque de l' Ancien Empire.

Les changements sociaux
Les bouleversements sociaux ont été considérables. Les sujets avaient une conscience accrue de leurs droits individuels, évolution que la politique royale devait entériner en la tempérant. La religion en fut affectée: les croyances et les rites funéraires, jusqu'alors apanage des pharaons, se diffusèrent dans toutes les couches de la société. En affirmant leur autosuffisance économique, les Egyptiens de la première période intermédiaire s'étaient sentis moins dépendants vis-à-vis de l'Etat. Sous la XII e dynastie, la politique royale favorisa même l'émergence d'une classe moyenne qui joua un rôle actif dans des centres cultuels tels que celui d'Abydos. Ses membres étaient inhumés dans des sépultures au riche mobilier funéraire. Osiris, naguère dieu funéraire pharaonique, devint accessible à tous.

L'art et l'architecture
On dispose pour cette époque de vestiges architecturaux plus variés. La ville importante de Kahoun fut divisée en secteurs d'habitation reflétant les clivages socio-économiques. Des forteresses d'une architecture grandiose ont été bâties en Nubie, et les plans au sol d'un certain nombre de temples ont subsisté. Certains rois se firent ériger des cénotaphes (tombeaux vides) à Abydos, où l'on a aussi découvert de nombreuses chapelles commémoratives privées.

Les vestiges funéraires constituent encore la meilleure source d'information sur les formes artistiques. A Thèbes, un nouveau type de tombeau royal fut conçu, dont la plus parfaite expression est le singulier monument à terrasses de Mentouhotep, coiffé, non d'une pyramide, mais d'une structure cubique rappelant l'élévation originelle.

Dans un désir d'identification à l' Ancien Empire autocratique, les pharaons de la XII e dynastie remettent à l'honneur le complexe pyramidal, mais y intègrent des éléments souterrains inhabituels rappelant la sépulture mythique d'Osiris. Aux statues royales idéalisées se mêlent parfois des figures plus réalistes, à l'expression soucieuse. On continue à inhumer l'élite dans des mastabas et des tombeaux creusés dans le roc, décorés d'abord dans des styles maladroits mais saisissants, reflétant la désintégration des normes imposées par le pouvoir central, puis selon des modes traditionnels, plus sophistiqués.
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MessageSujet: Re: Egypte ancienne   Egypte ancienne EmptyJeu 4 Mai - 14:42

Deuxième période intermédiaire

Deuxième période intermédiaire
La fin de la XII e dynastie coïncide avec un retour des désordres qu'avait connus l'Egypte un peu moins de cinq siècles plus tôt; les historiens nomment ce nouvel épisode deuxième période intermédiaire (1780-1580 av. J.-C.).

Elle est, comme la première, placée sous le signe du déclin et des invasions: le même désordre social, le même affaiblissement du pouvoir pharaonique, le même morcellement en pouvoirs locaux et rivaux - parfois même au niveau pharaonique - s'y retrouvent. Mais les invasions sont cette fois plus menaçantes.

Les Koushites de haute Nubie étendent leur occupation à la Nubie septentrionale. Venus du nord-est, des Asiatiques, que les Egyptiens nomment Hyksos (de l'égyptien «gouverneur d'un pays étranger»), s'installent peu à peu dans le Delta. Ils adoptent le mode de pensée égyptien et fondent la XV e dynastie. Mal tolérés par les Egyptiens, les Hyksos introduisent cependant de grandes nouveautés: le cheval, l'armure et le char. Les pharaons de la XVII e dynastie, repliés à Thèbes, finissent par entreprendre contre eux une guerre d'indépendance.

La Nubie
Région du nord-est de l'Afrique, située d'une part entre la haute Egypte et le confluent du Nil Bleu et du Nil Blanc près de Khartoum, d'autre part entre le désert de Libye et la mer Rouge, la Nubie est donc partagée entre l'Egypte et le Soudan. Sur le plan physique et humain, elle comprend deux parties bien distinctes: la vallée du Nil, accidentée par des chutes, les fameuses cataractes, qui sont au nombre de six; le désert de Nubie, constitué d'abord par un plateau dénudé ou recouvert de sable, puis par des montagnes cristallines et volcaniques (djebel Soturba, 2100 m), en bordure de la mer Rouge.

De l'influence pharaonique au royaume de Méroé
La Nubie, désignée sous le nom d'Ethiopie ou de Koush dans l'Antiquité, fut conquise par les pharaons de la XIII e dynastie égyptienne, attirés par ses richesses minières et par la route en direction de l'Afrique. Pendant longtemps, elle subira l'influence égyptienne. Au cours de la XIX e dynastie, Ramsès II fit construire plusieurs temples: Deir, Ouadi es Sebouah, Abou-Simbel, Asksha, etc. Vers 800, un royaume nubien indépendant se constitua et, s'emparant de l'Egypte qui s'affaiblissait, il fonda la XXV e dynastie ou dynastie koushite.

Fuyant l'invasion des Assyriens (668), la dynastie nubienne se replia vers le sud et abandonna la capitale, Napata, pour une ville plus méridionale, Méroé. Là, une civilisation originale se développa, avec une religion particulière, une langue et une écriture africaines, différentes de celles de l'Egypte, ainsi qu'une remarquable industrie du fer dont les techniques se répandirent peu à peu vers l'Afrique noire. Méroé et Saba furent de brillantes cités, et la Nubie connut alors une prospérité due à son rôle de carrefour entre l'Egypte, la Méditerranée, la mer Rouge et l'Afrique. Méroé, Naga, Musawarat ont laissé des vestiges importants de monuments inspirés de l'art égyptien. La basse Nubie dépendit, quant à elle, des Lagides et des Romains, qui y laissèrent aussi des monuments: Philae, Kertassi, Debod, etc.
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MessageSujet: Re: Egypte ancienne   Egypte ancienne EmptyJeu 4 Mai - 14:42

Le Nouvel Empire


Après avoir chassé les Hyksos, les Thébains fondèrent la XVIIIe dynastie, inaugurant la période la plus prestigieuse de l'Egypte antique, le Nouvel Empire (1580-1080 av. J.-C.).

Cette première dynastie, celle des Thoutmosis et des Aménophis, connut trois entorses à l'ordre des successions royales. La première est le règne d'une reine, Hatshepsout , qui exerça la régence pendant l'enfance de son neveu, le futur Thoutmosis III; elle se proclama pharaon et gouverna une vingtaine d'années. Après sa mort, Thoutmosis s'acharna à effacer toutes les traces de son règne, faisant abattre des obélisques et défigurer ses monuments; il alla jusqu'à détruire l'un des plus beaux temples de toute l'histoire égyptienne, celui qu'Hatshepsout avait fait édifier à Deir el-Bahari. La deuxième entorse fut le bref règne du jeune Toutankhamon; la troisième fut, à la mort de ce dernier, l'usurpation du pouvoir pharaonique par Horemheb, un simple général. Son règne mit un terme à la dynastie.

Les XIXe et XXe dynasties, celles des Seti et des Ramessides, ne le cèdent en rien, pour ce qui est de la gloire militaire et du rayonnement culturel, à la XVIIIe dynastie.

La politique extérieure
Sous ces trois dynasties, qui gouvernèrent l'Egypte pendant près de cinq siècles, la politique extérieure fut remarquable. La reconquête de la haute Nubie, celle de la Palestine, les interventions dans les affaires du Proche-Orient constituent une constante. Thoutmosis I intervint au-delà de l'Euphrate.

Babyloniens, Assyriens, Hittites et Mycéniens entretenaient d'étroites relations diplomatiques et commerciales avec l'Egypte. De même le Pount (actuelle Somalie), contrée productrice d'encens du littoral de la mer Rouge, qui est dépeint avec un luxe de détails dans le temple de Deir el-Bahari. Très agressif dans ses interventions, Thoutmosis III conduisit dix-sept campagnes au Proche-Orient et organisa en Syrie-Palestine des protectorats égyptiens.

Un pouvoir centralisé
La transformation de l'ancien système de vassalité des Hyksos en une autocratie centralisée fut d'une plus grande portée. Les grandes armées royales, qui avaient été levées en vue des guerres contre les pays étrangers, intimidaient les pouvoirs rivaux; l'administration fut rationalisée, et un Premier ministre nommé à la tête de chacune des parties de l'Empire. En l'absence de conseil et de parlement, toutes les nominations et les révocations émanaient directement des pharaons, qui entreprenaient souvent des voyages d'inspection.

Cette période se caractérise aussi par la prospérité croissante des groupes sacerdotaux, auxquels les pharaons prodiguaient terres, serviteurs et cadeaux: ils détinrent jusqu'au tiers des terres arables d'Egypte. Il leur était cependant difficile de rivaliser avec le pharaon, car leurs dignitaires étaient directement nommés par lui. Par ailleurs, le pharaon était encore doté d'une double nature, humaine et divine, ce dernier aspect étant alors très valorisé. Le dogme impérial enseignait que chaque pharaon était possédé par le ka divin, qui désigne les énergies vitales dans leurs fonctions créatrice et conservatrice; Horus était, selon la mythologie, le dernier dieu à avoir gouverné la terre dans la nuit des temps, et que l'on identifiait à Amon-Rê. Ce dieu, qui figurait l'alliance de la divinité thébaine avec le dieu solaire, était la divinité tutélaire de l'Empire.

L'absolutisme royal
Le réformateur religieux Akhenaton ( Aménophis IV, 1372-1354 av. J.-C.) renforça à l'extrême l'absolutisme royal. Pendant son règne fut institué le culte d'un dieu unique, Aton, le disque solaire, manifestation d'un pharaon régnant sur le cosmos. Akhenaton fit construire dans la ville d'Akhet-Aton (actuelle Tell al-Amarna), en Moyenne-Egypte, un centre cultuel pour Aton et y établit la nouvelle capitale de l'Empire. Avec son épouse, la reine Nefertiti, et ses enfants, il constituait une famille sacrée, dans la mesure où il apparaissait comme la manifestation virtuelle d'Aton sur terre. Bien qu'il soit soupçonné d'instabilité psychologique, Akhenaton était un souverain puissant et habile. Le gouvernement était composé de loyalistes et Akhenaton menait une politique étrangère agressive. Ses armées firent campagne au Soudan et apportèrent leur soutien aux alliés et aux dépendants de l'Egypte face aux Hittites, partis à la conquête des territoires sous domination égyptienne. Comme l'indiquent les archives de Tell al-Amarna, Akhenaton entretenait des relations avec les grandes puissances et était attentif aux rivalités et aux révoltes qui naissaient chez ses vassaux.

Les successeurs d'Akhenaton renoncèrent au monothéisme atonien, regagnèrent Thèbes et revinrent sur ses innovations. La tombe de l'un d'eux, Toutankhamon, est la plus riche qui ait été conservée.

La nature divine du roi
A une époque ultérieure, les souverains d'une nouvelle lignée royale, la XIX e dynastie (1320-1200), ordonnèrent la destruction des monuments en l'honneur d'Akhenaton, mais conservèrent le même gouvernement judicieusement centralisé et reconquirent les terres perdues en Palestine. Seti I et Ramsès II menèrent plusieurs campagnes contre les Hittites, conclues par un traité de paix. Alors que le contrôle de la Palestine et de la Nubie était assuré, de nouvelles menaces se firent jour: le fils de Ramsès II, Mineptah, eut à repousser une invasion de grande ampleur par des ennemis jusqu'alors secondaires, les semi-nomades de Libye, qui bénéficiaient du soutien des Peuples de la Mer, guerriers d'Anatolie occidentale et du monde égéen. Sur le plan intérieur, la XIX e dynastie continua de mettre en valeur la nature divine du roi et répartit avec habileté les compétences et les ressources entre Amon-Rê et les dieux Ptah de Memphis et Rê d'Héliopolis. Le risque qu'une caste sacerdotale ne devînt indûment puissante s'en trouva diminué.

Les classes sociales
On dispose de nombreuses informations concernant l'histoire sociale de cette époque. Les carrières suivies par de hauts fonctionnaires ou fils de pharaon sont connues; celle, par exemple, du prince Khaemouast, fils de Ramsès II, qui procéda à la restauration de monuments anciens et compte parmi les premiers archéologues dont le souvenir nous soit parvenu. La stratification sociale était clairement établie. S'ils se voyaient prodiguer des récompenses, les grands prêtres, les soldats et les fonctionnaires étaient à la merci d'une disgrâce ou d'un renvoi.

La classe moyenne, qui comprenait de nombreux artisans, était aisée, comme en témoigne le village prospère de Deir el-Medineh, qui abrita pendant 400 ans les artisans qui taillaient et décoraient les tombeaux royaux. La justice, qui restait parmi les attributions principales du gouvernement des pharaons, était bien organisée et probablement codifiée. De nombreux magistrats étaient à son service et l'on s'en remettait parfois à une effigie divine, portée en triomphe dans une procession publique. Les femmes jouissaient d'un statut juridique élevé: elles possédaient et léguaient des biens, intentaient des procédures de divorce; les épouses des fonctionnaires partageaient parfois les responsabilités de leur mari. La propriété foncière demeurait la base de la richesse; si le commerce, tant extérieur qu'intérieur, était de la compétence du pharaon et d'institutions gouvernementales, les ventes entre particuliers, dont les textes écrits font souvent état, étaient d'une pratique courante.

L'art et l'architecture
L'art et l'architecture du Nouvel Empire sont diversifiés et caractéristiques. Certains temples ont subsisté dans leur intégralité; construits en pierre, ils pouvaient atteindre des dimensions colossales. Le temple d'Amon-Rê à Thèbes (Karnak) occupait une surface de 3,2 ha. Chaque temple était conçu pour intégrer religieusement l'Egypte dans le cosmos. Les scènes de victoires remportées par le pharaon, figurant à l'extérieur, protégeaient l'effigie du dieu conservée à l'intérieur, tandis que les murs intérieurs des cours et des chambres étaient ornés de représentations de fêtes publiques et de rituels cachés. Leur signification cosmologique était donnée par la forme du temple: le sanctuaire évoquait l'élévation originelle sur laquelle avait eu lieu la création.

La peinture des plafonds, que soutenaient des colonnes figurant une végétation géante, simulait des ciels; les deux pylônes de l'entrée symbolisaient la brèche dans l'horizon par laquelle le dieu solaire surgissait pour faire renaître l'Univers. Bien qu'utilisant la brique comme matériau de construction, l'architecture des palais royaux était délibérément calquée sur celle des temples afin de souligner la nature divine du pharaon; les fresques au sol figuraient le renouveau de la nature.

L'architecture domestique
Tell al-Amarna et Deir el-Medineh ont livré le plus grand nombre d'éléments sur l'architecture domestique. A Tell al-Amarna, on a dégagé des demeures de patriciens dotées de nombreuses pièces, d'ateliers et de jardins; sur ces deux sites, l'autre extrémité de l'échelle sociale transparaît dans de petites habitations à cinq pièces et, le plus souvent, à toit plat. D'une manière générale, les demeures n'étaient pas somptueusement décorées de peintures murales et de tapis, ce qui était compensé par un degré de développement élevé des arts mineurs. Sculptés dans des bois exotiques et incrustés de superbes pierres précieuses, les trônes et les sièges de Toutankhamon sont d'une belle facture, et les récipients en pierre, en métal ou autres matériaux étaient des objets communs. Même dans ce domaine, l'art remplissait des fonctions précises; le mobilier, par exemple, comportait souvent des représentations de Bès, génie éloignant les esprits maléfiques. Dans certains cas précis, des objets funéraires, tels que les sarcophages et le Livre des Morts (recueil de textes et de représentations magiques consignés sur papyrus), pouvaient aussi être des œuvres d'art.

Temples et sépultures
Les hypogées royaux furent l'objet d'un changement radical. On abandonna la pyramide pour la reprendre à une échelle plus petite dans l'architecture funéraire privée. Hypogées aux murs ornés de peintures aux couleurs vives représentant des enfers grouillant de dieux et de démons, les sépultures royales du Nouvel Empire sont, dans leur quasi-totalité, des tunnels creusés dans les parois de la lointaine Vallée des Rois. Les rites religieux liés aux funérailles royales étaient accomplis dans des temples situés à l'écart des tombeaux, au pied des falaises surplombant la Vallée.

L'art et l'architecture de Tell al-Amarna sont insolites à de nombreux égards. Akhenaton modifia le modèle traditionnel du temple en le dépouillant de ses toits et de ses linteaux, afin que l'intérieur soit inondé par la clarté du jour, et en supprimant le sanctuaire, jugé inutile. La sépulture royale, actuellement en fort mauvais état, se trouvait à Tell al-Amarna, tout comme les tombeaux des nobles. Dans ces derniers, la peinture des offrandes et des traditionnelles scènes de la vie quotidienne recule au profit de celle des cérémonies royales et de la ville, avec un luxe de détails unique dans l'art égyptien. Le style de Tell al-Amarna témoigne de davantage de souplesse et de réalisme dans la peinture des hommes et des animaux, tout en restant attaché à un grand nombre de traditions anciennes: les personnages importants sont de plus grande taille, et la perspective visuelle reste délibérément ignorée.

D'un point de vue historique, la XX e dynastie est placée sous le signe du déclin. Un des premiers rois, Ramsès III, repoussa les invasions de grande ampleur des Libyens et des Peuples de la Mer et fit édifier un magnifique temple funéraire, mais, dans les années qui suivirent, les frontières de l'Empire se resserrèrent et les prestigieux programmes architecturaux royaux n'eurent pas de suite. Le gouvernement fut paralysé par l'indépendance croissante des fonctionnaires, à mesure que les charges devenaient héréditaires et que la corruption et l'incompétence progressaient. Le Nouvel Empire se termina par une guerre civile sous Ramsès XI.
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MessageSujet: Re: Egypte ancienne   Egypte ancienne EmptyJeu 4 Mai - 14:43

Troisième période intermédiaire et Basse Epoque


En 1080 av. J.-C., le pouvoir échoit à une XXI e dynastie de Basse-Egypte revendiquant la reconnaissance nationale, ainsi qu'à une poignée de généraux thébains et de grands prêtres d'Amon, contrôlant la Haute-Egypte. Issue de mercenaires libyens établis depuis longtemps dans la vallée du Nil, la XXII e dynastie s'appuyait sur un système décentralisé: les rois étaient établis au nord, tandis que leurs fils contrôlaient des points stratégiques en d'autres endroits du royaume. Il s'ensuivit rivalités et guerres civiles sporadiques telles que, au VIII e siècle, l'Egypte fut divisée en onze Etats autonomes; leurs sujets durent trouver refuge dans des villes fortifiées; ils exprimaient leur inquiétude croissante par le culte de divinités locales et non plus nationales.

Les dominations koushite, assyrienne et perse
C'est un pays ainsi affaibli qui tombe sous la domination des Koushites, dont la XXV e dynastie réalisa le retour à l'unité des vallées, entre la 4 e cataracte et le Delta. La dynastie éthiopienne a compté de grands pharaons, comme Peye (751-716), constructeurs à leur tour de nombreux temples dédiés à Amon, du sud au nord. Les Koushites ont combattu, au sud, contre les Assyriens; Isaïe, dans la Bible, fait mention de l'appui que le roi de Juda Ezéchias a trouvé auprès d'eux.

L' Assyrie a ruiné cette politique en occupant l'Egypte en 671 et de 667 à 664 av. J.-C. La XXVI e dynastie ne reconquiert l'indépendance que pour tomber sous le joug perse. Les Perses furent à la tête de l'Egypte de 525 à 404, puis à nouveau de 341 à 333.

En dépit de ces vicissitudes, le pays connaît souvent des temps prospères au cours de la période dynastique tardive. On érige de grands temples, dont il ne reste toutefois que de maigres vestiges, et la fabrication de statues, en bronze pour la plupart, ne cessa pas. Les bas-reliefs des temples et des tombeaux reprirent plusieurs styles bien antérieurs, voire certaines scènes spécifiques, en partie pour établir un lien rituel entre l'Egypte et son passé idéalisé. Un style quasi réaliste se manifesta également, en particulier dans la statuaire; mais le goût général se tourne ensuite vers des lignes plus douces, plus arrondies dans la statuaire et les bas-reliefs.

L'Egypte des Ptolémées
Au IV e siècle av. J.-C., l'Egypte est libérée du joug perse par Alexandre le Grand, qui fonde Alexandrie en 331. Débouché maritime, la cité allait devenir une véritable colonie grecque en Egypte. A sa mort, Ptolémée, ancien général d'Alexandre, fonda la dynastie macédonienne des Lagides qui régna sur l'Egypte pendant plus de trois siècles. Les Ptolémées ont, dans un premier temps, assuré la prospérité des villes et élargi considérablement le domaine maritime de l'Egypte, créant de nouveaux ports sur la mer Rouge et établissant des contacts directs avec l'Inde; leur stratégie navale visait à défendre le nord du royaume contre les entreprises des Séleucides de Pergame, autres successeurs d'Alexandre. Bien que les Ptolémées soutinssent la religion traditionnelle, les Egyptiens de souche tolérent mal la prééminence des fonctionnaires et des soldats grecs, ce qui attise les révoltes et encourage des luttes dynastiques.

L'Egypte romaine
En 30 av. J.-C., l'Egypte passe sous la domination de Rome à la mort de Cléopâtre VII, la dernière des Lagides. Pendant près de deux siècles, protégé des invasions par les nouveaux occupants, le pays devient le «grenier à blé» de Rome. La propriété foncière privée se développe, et la distinction entre Egyptiens fidèles aux traditions et Egyptiens hellénisés est abolie.

Les aspects sociaux, juridiques et économiques de la vie hellénistique puis romaine sont mieux connus en Egypte qu'ailleurs grâce aux nombreux papyrus écrits en grec et en langue égyptienne notée par une écriture cursive, dite démotique, préservés de la destruction grâce à la sécheresse du climat. Le mode de vie paysan resta prédominant, car le rayonnement de la civilisation grecque se limitait à Alexandrie et à quelques autres villes. Les calendriers agricoles, étroitement liés à l'observation des crues, ont subsisté jusqu'à nos jours.

Un art hybride
On continua d'ériger des temples de forme traditionnelle, mais l'art acquit un caractère hybride: les scènes murales des tombeaux présentent un panachage parfois habile, souvent maladroit, de styles et de thèmes égyptiens et hellénistiques. Plus tard, des visages d'empereurs exécutés dans le style réaliste romain furent greffés de manière incongrue sur les statues traditionnelles du pharaon, tandis que des portraits réalistes, peints sur bois, furent intégrés à des compositions comprenant des sarcophages et des momies de style égyptien. Le culte des oiseaux et des animaux sacrés était alors très en vogue et l'on créait de nombreuses représentations, parfois saisissantes, de la faune et de la flore égyptiennes souvent destinées aux édifices cultuels.

L'Egypte à la veille de la conquête arabe
La politique romaine finit par mettre l'Egypte en difficulté. Le pouvoir était exercé par des fonctionnaires rémunérés par l'Etat au moyen de contributions générales, mais un nouveau système exigeait des classes moyennes qu'elles réglassent directement les frais administratifs. Les paysans, contraints de cultiver des terres plutôt pauvres, et lourdement imposés, commencèrent à fuir les campagnes.

A la fin du III e siècle apr. J.-C., Dioclétien entreprit des réformes destinées à enrayer la crise économique, mais le système administratif courait à la faillite. A l'instar du reste de l'Empire, l'Egypte se christianisa et connut le premier grand essor du monachisme. Mais le clergé égyptien, fidèle aux traditions philosophiques de la culture alexandrine, refusa l'orthodoxie que dictait le concile de Nicée, et à partir du V e siècle, celle de ses nouveaux maîtres, les empereurs byzantins. C'est un pays en révolte que les Arabes conquirent aisément de 639 à 642.
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MessageSujet: Re: Egypte ancienne   Egypte ancienne EmptyJeu 4 Mai - 14:44

La structure sociale égyptienne


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La structure sociale de l'Egypte est pyramidale : le pouvoir économique, politique et religieux est concentré entre les mains du pharaon, roi-dieu dont toute la société procède. La majorité des terres cultivées lui appartiennent, les mines, les carrières de pierre et le commerce extérieur sont l'objet d'un monopole d'Etat.

Le pharaon (roi dieux)
Le pharaon est le premier roi, dieu incarné. Cette divinité tangible peut, par sa seule autorité de maître universel, apporter la connaissance et la lumière. La royauté, facteur de vie, d'ordre, d'équilibre et de justice représente le recours auquel les Egyptiens font confiance pour surmonter les obstacles.

Comme il contrôlait le débit du Nil, le pharaon, incarnation du dieu primordial, créateur de l'univers auquel il s'intégrait après sa mort, régissait la fertilité. Le démiurge prit différents aspects selon les époques et les lieux mais le mythe fondamental demeura inchangé. Le roi fut l'incarnation d'Horus, l'Eloigné, dieu céleste préhistorique représenté par un faucon qui figure très souvent dans l'iconographie. Les inscriptions disent : le roi régnait déjà lorsqu'il était dans l'oeuf et, annonçant sa mort : le faucon a volé vers l'horizon. Pour certaines solennités, le souverain se pare de plumes de faucon. Des statues le représentent mi-homme, mi-oiseau.

La distance séparant le roi du reste de la société ne fut pas uniquement affirmée par la hauteur de sa pyramide au sommet doré mais fut toujours symbolisée dans les cérémonies du couronnement où l'aspect humain disparaissait sous l'aspect divin. Protecteur du pays tout entier, il réunissait dans sa personne deux forces rivales : le dieu Horus de Basse Egypte et le dieu Seth de Haute Egypte. Cette dualité s'exprimait tant dans la titulature que par les deux couronnes blanche et rouge, objets sacres considérés comme des déesses tutélaires et conservés dans leurs tabernacles par des chambellans spéciaux. Le trône, ayant la faculté de rendre le monarque divin et royal, était personnifié par la déesse Isis.

Le concept du roi, dieu Horus incarné, domina toute la période Archaïque et les débuts de l' Ancien Empire. Les pyramides à degrés et celles de Guizeh restent les témoignages de la foi d'un peuple voué tout entier à l'édification de monuments destinés à l'éternité non d'un souverain mais d'un dieu. Sous la IV e dynastie, les théologiens d'Héliopolis, prenant de l'influence, imposèrent à la dynastie suivante la prééminence du dieu-soleil, Ré-Hérakhty dont le roi était le fils. La sécheresse due aux crues trop basses du Nil provoqua des doutes sur les pouvoirs royaux. Le prestige du pharaon subit une éclipse.

Les pharaons du Nouvel Empire, conformes à l'idéal du héros guerrier entouré d'une aristocratie militaire de charrerie, s'élevèrent au rang suprême par des faits d'armes remarquables. Le roi combattit en personne à la tête de ses troupes. Devenu le champion de l'Egypte, il fut l'incarnation aussi bien d'un dieu de la guerre comme Mentou ou Baal que celle du dieu-soleil. Il est représenté comme un héros glorieux et conquérant, fier sur son char, vainqueur de tous ses ennemis, réussissant tous les exploits avec le même bonheur à la guerre comme à la chasse. Le pharaon ajoute une nouvelle couronne à celle des Deux Pays : la Couronne Bleue de la Victoire, le Khéperech.

Les nombreux et magnifiques monuments édifiés sous Aménophis III montrent que l'empire atteignit sous son règne le faite de sa puissance, de sa richesse, de sa souveraineté territoriale. Ensuite, un déclin s'amorça à travers tout le Proche Orient qui subit les assauts des Peuples de la Mer et, pendant le douzième siècle avant Jésus Christ, entraîna l'installation de nouvelles populations en Syrie, au Liban, en Palestine et en Anatolie.

Au cours de la Basse Epoque, des étrangers assumèrent la royauté égyptienne. Libyens, Koushites, Perses et Grecs se chassèrent les uns les autres. Tous cependant respectèrent la tradition royale et les cultes envers Amon, Ré-Herakhty et Osiris persistèrent. La masse populaire reporta sa dévotion sur ses dieux locaux et voua un culte excessif à certains animaux. La grandeur de l'ancienne Egypte, indissolublement liée à celle des pharaons qui l'avaient conçue et créée s'écroula en même temps que la royauté.

Chefs militaires
L'Etat militaire égyptien repose sur une hiérarchie structurée où règne une stricte discipline tandis que l'intendance est assurée par une organisation permanente. L'idéal guerrier est le héros qui se distingue par sa bravoure, ses faits d'armes, ses ruses et ses combats singuliers. Les noms des paladins sont glorieux : les deux Ahmose d'Elkab, Djehouti qui, par stratagème, prit la ville de Joppé, Amenemhab sauvant ses chars à Qadesh.

Avec l'apparition de la charrerie, les méthodes de combat et la composition de l'armée se transformèrent complètement. Une aristocratie militaire assura le commandement de divisions réparties elles-mêmes en vingt compagnies comprenant cinq sections. Le char à timon unique, attelé de deux chevaux, se composait d'une caisse légère en bois recouverte de cuir dans laquelle prenaient place un conducteur et un combattant. Ce dernier était armé d'un arc composite, d'une hache et d'un javelot lancé par un propulseur.

Dès leur très jeune âge, les rois et leurs fils étaient placés à la tête de leur corps d'armée et très sérieusement entraînés. Au temps de Ramsès II, les forces égyptiennes relevant du commandement suprême du pharaon et de son représentant, le Lieutenant Général de l'Armée, se composaient de quatre divisions portant les noms des dieux Ré, Amon, Ptah et Soutekh. Le commandement se répercutait d'échelon en échelon. Il semble que n'importe quel homme d'éducation convenable ou même simple scribe, ait pu atteindre les plus hauts grades. Le titre porté par Aménophis-fils-de-Hapou de Scribe des Recrues paraît avoir recouvert une haute fonction comportant la répartition des effectifs tant au sein de l'armée que pour réaliser les grands travaux. Les scribes avaient en charge l'intendance, le secrétariat et sans doute le partage du butin. L'Etat-Major s'occupait de la logistique. Le pharaon réunissait ses généraux et certains hauts fonctionnaires avant chaque campagne pour en élaborer les plans.

Scribes
Une administration aussi complexe nécessitait la collaboration de nombreux fonctionnaires qui puissent lire et rédiger. Dès les premières dynasties, des Maisons de Vie dispensèrent les connaissances. Rattachées au palais royal puis aux divers temples et aux grands ministères, elles furent de véritables maisons d'éducation. Les humbles scribes de village transmettaient leur savoir à leurs enfants et à certains de leurs proches selon le système généralisé en Egypte de l'apprentissage direct du père au fils ou du maître au disciple.

L'enseignement commençait tôt. Le jeune enfant rencontrait une première difficulté de langage. Il devait recopier des textes religieux rédigés auparavant dans une langue qui, pour lui, était déjà presque morte et qu'il ne comprenait pas. Les textes égyptiens nous sont parfois d'ailleurs parvenus sous une forme dénaturée. Ce conservatisme littéraire imposa souvent, au nom de la tradition, un conformisme d'expression un peu figé.

Les scribes jouèrent un rôle prépondérant à travers toute l'histoire égyptienne. Qu'ils les tracent en caractères hiéroglyphiques ou hiératiques puis en démotique, ils rédigèrent les annales de la royauté, les textes religieux et juridiques, des traités de médecine et de pharmacie, de mathématiques, de morale. Ils s'exprimèrent dans tous les genres littéraires. La continuité de l'Egypte traditionnelle fut assurée par leur intermédiaire. Un scribe du treizième siècle avant J.-C. avait gravé ce testament : " Leurs monuments se sont écroulés. Leurs prêtres funéraires n'existent plus, leurs sépultures sont recouvertes par les sables et leurs chambres mortuaires oubliées. Mais, parce qu'ils ont écrit de beaux textes, leur mémoire demeure à tout jamais".

Artisans
Les artisans vivaient souvent dans des communautés proches des grands sites où les monuments étaient édifiés : Guizeh, Lahoun, Amarna et surtout Deir-el-Médineh. A l'ouest de Thèbes, ce village hébergea pendant cinq siècles les artistes et ouvriers qui construisirent et décorèrent les nécropoles thébaines. Les fondations des soixante-dix maisons qui le composaient témoignent encore du passage de plusieurs générations dont les tombes ont été creusées dans les collines environnantes.

Les paiements se faisaient en nature, les rations allouées aux travailleurs manuels étant plus importantes que celles des employés et des porteurs. Il était distribué du blé et de l'orge assurant le pain et la bière de première nécessité, des légumes, du poisson et du bois comme combustible. A certaines occasions, des gratifications sous forme de sel, de vin, de boissons douces ou autres denrées de luxe, complétaient les salaires. Chaque famille occupait une maison de brique crue élevée sur des fondations en pierre. Les métiers, carriers, maçons, plâtriers, dessinateurs, peintres, sculpteurs, artisans sur cuivre, scribes se transmettaient héréditairement. La plupart des mariages se faisaient à l'intérieur de la communauté. Les habitants disposèrent d'assez de temps libre pour creuser et décorer leurs propres tombeaux, du moins jusqu'au règne de Ramsès II. Leurs descendants se contentèrent d'aménager ceux de leurs ancêtres qui devinrent des caveaux familiaux.

Ces artisans disposaient d'un nombreux personnel pour assurer les travaux domestiques : couper le bois, puiser l'eau du Nil à près de cinq kilomètres et la rapporter à dos d'âne, laver le linge, moudre le blé. Chaque quartier appointait son propre pêcheur pour lui fournir chaque semaine du poisson frais. Les affaires du village étaient gérées par un Conseil composé des hommes les plus âgés et de leurs épouses aidés d'un scribe. Outre les questions courantes, ce Conseil réglait les querelles et les différends sans conséquence ; il infligeait parfois quelques peines. Les délits graves ressortissaient de la justice du vizir.

Alors qu'il fut si souvent raconté que les monuments égyptiens avaient été édifiés avec la sueur et le sang d'esclaves sacrifiés, il est important de signaler les conditions de travail. La journée était rythmée par quatre heures de labeur le matin suivies d'un repas et d'une sieste. L'après-midi, à une heure variable, le travail reprenait pour quatre autres heures. Il faut aussi signaler que l'absentéisme était courant.

Agriculteurs
La paysannerie représentait la part la plus importante de la population. Comme elle était illettrée, sa voix ne s'est jamais fait entendre mais nous en avons les représentations que nous en ont laissées les riches propriétaires ou les descriptions des scribes. L'année commençait pour elle au début de la crue lorsque les eaux envahissaient les canaux. Les travaux d'irrigation étaient sa plus grande préoccupation et nécessitaient une surveillance et des soins incessants : drainage des berges marécageuses, extension des surfaces cultivées, nettoyage des canaux. Il fallait aussi enlever le sable apporté par le vent sur les champs cultivés et arroser laborieusement à la main les terrasses les plus hautes.
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MessageSujet: Re: Egypte ancienne   Egypte ancienne EmptyJeu 4 Mai - 14:44

Les paysans vivent en famille dans leurs villages ou, dans le Delta, campent sous des tentes pour garder les troupeaux qui pâturent. Un Conseil de village gère les affaires courantes et l'administration centrale n'intervient qu'en deux occasions : la perception des impôts et les problèmes créés par la crue ou des conditions agricoles difficiles.

La première rencontre des cultivateurs avec l'administration centrale était la venue des contrôleurs pour la perception des impositions. Afin de déterminer les taxes dues, ils arpentaient les champs, mesuraient les récoltes, dénombraient le bétail et les volailles, inspectaient les vergers, les vignes et les palmeraies. Aucune monnaie n'ayant eu cours avant l'occupation perse, les prélèvements étaient effectués en nature. La moitié de toutes les productions était ainsi destinée au trésor et bien souvent l'autre moitié assurait à peine la subsistance familiale.

La richesse de l'Egypte reposait sur son agriculture. De nombreux corps de métier, tisserands de laine ou de lin, tanneurs, bouchers, brasseurs, vanniers dépendaient directement de ses productions mais, bien que de manière plus lointaine, tout le reste du pays était concerné. Lorsqu'un péril menaçait les récoltes, la corvée réclamait un effort général. Chacun, quelle que soit sa profession, était réquisitionné le temps nécessaire à surmonter les difficultés. Les prêtres eux-mêmes n'étaient pas exemptés et les hauts fonctionnaires se chargeaient de la surveillance et de l'organisation du travail. Il s'agissait le plus souvent de maîtriser les caprices du Nil et d'effectuer les travaux d'endiguement ou d'irrigation nécessités par une crue trop forte ou trop basse.

Parfois il fallait nettoyer les terres ou ramasser et engranger les moissons. Tous les Egyptiens recevaient des pics, des houes, des paniers et se mêlaient aux paysans.
Le pharaon étant en théorie le seul propriétaire de tout le pays, les ouvriers des ateliers comme des entrepôts étaient en principe les serviteurs du roi. En fait, ils travaillaient soit pour des institutions, soit pour des particuliers, représentants du pouvoir royal. Certaines professions comme les tailleurs de pierre, les coupeurs de bois, les porteurs d'eau étaient recensées et les listes établies servaient lors de l'organisation des corvées. Les serfs et les esclaves constituaient le dernier échelon de cette classe ouvrière. Particulièrement nombreuse à partir de la fin du Moyen Empire et pendant le Nouvel Empire, elle était formée surtout d'asiatiques et de koushites. Ceux-ci étaient d'anciens prisonniers de guerre ou avaient été acquis par vente régulière. L'esclavage fut pratiqué au Proche-Orient dès le milieu du second millénaire av. J.-C. jusqu'à la fin du siècle dernier. Le statut des esclaves ne semble pas avoir été très strict et avoir comporté beaucoup d'interdits. Considérés comme impurs, ils n'étaient pas admis dans l'enceinte des temples et ne pouvaient approcher le dieu local qu'à l'occasion des fêtes où il était solennellement promené à l'extérieur et dépose, çà et là, sur des reposoirs. Trop pauvres pour s'offrir un tombeau, leurs cadavres étaient jetés dans le Nil au mangeur du mort qui, sous la forme d'un crocodile, purifiait le fleuve en les avalant et les restituait aux eaux primordiales.

Soldats
Au début de la XVIII e dynastie , l'armée se composait de nombreux mercenaires égyptiens et nubiens auxquels il fallut adjoindre les recrues de la conscription obligatoire. Tous les hommes sont appelés et les meilleurs choisis. L'adulte est versé dans l'infanterie et l'adolescent dans les Cadets. Tant pour les Egyptiens que pour les étrangers, une carrière militaire fut souvent la seule possibilité d'échapper à leur condition modeste et de s'assurer une situation. Les soldats valeureux étaient promus officiers, se voyaient octroyer des prisonniers comme esclaves et recevaient l'or de leur valeur. Cette décoration pouvait prendre la forme de mouches en or massif, d'armes en or ou en argent ou de bijoux d'un grand prix.

Les simples soldats recevaient leur part de butin en bétail, armes, vêtements, parures pris aux luxueux ennemis asiatiques. Ils étaient pensionnés avec la garantie de recevoir des vivres et des terres prises sur le domaine royal qui étaient laissées à la famille tant qu'un de ses hommes servait dans l'armée. Ces soldats et les vétérans retirés formaient une classe privilégiée fondamentalement dévouée à l'armée et à son chef.
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MessageSujet: Re: Egypte ancienne   Egypte ancienne EmptyJeu 4 Mai - 14:45

Le pharaon


Egypte ancienne Toutankhamon
Masque mortuaire du pharaon Toutankhamon


Dans l'Egypte antique, le pharaon était le souverain, le maître absolu du pays.

Le mot pharaon vient de l'ancien égyptien per-aâ, qui désigna d'abord le palais royal puis, à partir de la XXIIe dynastie (950-730 av. J.-C.), l'hôte de ce palais, le roi d'Egypte. Les Hébreux furent les premiers à employer couramment ce mot.

Le fils de Râ

Dès l'Ancien Empire (2780-2380 av. J.-C.), le titre officiel du roi, son «protocole», se compose de cinq noms distincts. Les deux derniers sont inscrits à l'intérieur d'un cartouche, boucle de corde allongée et nouée sur un côté. Ce cartouche symbolise «ce que le soleil encercle», c'est-à-dire l'Univers. Et, pour les Egyptiens, l'Univers est la possession du pharaon.

De tout temps, le pharaon a été représenté à l'image des dieux. Comme eux, il porte une couronne, une barbe postiche et un sceptre. Les cérémonies de naissance et de couronnement soulignent son origine divine. Les textes le proclament «fils de Râ» et héritier de la fonction du dieu Horus, premier souverain d'Égypte selon la légende.

A partir de la XVIIIe dynastie (1580-1314), les pharaons se proclament descendants directs d'Amon-Râ, roi des dieux. Pour légitimer son accession au trône, la reine Hatshepsout (morte en 1483) n'hésite pas à faire figurer sur une paroi de son temple, à Deir el-Bahari, une scène montrant le dieu Amon-Râ et sa mère s'unissant charnellement et engendrant ainsi la future reine.

Le garant de l'harmonie universelle

Enfant des dieux, dieu lui-même, le pharaon a pour fonction de maintenir l'harmonie universelle telle que la symbolise Maât, déesse de la vérité, de la justice et de l'accord parfait des forces du monde. Lorsqu'un pharaon meurt, Maât est menacée, le chaos risque de s'installer. Seul l'avènement d'un nouveau pharaon permettra au monde de retrouver le rythme reçu du démiurge lors de sa création, et rétablira l'équilibre cosmique.

Le pharaon est le garant du lever du soleil et de la régularité des crues du Nil. Seul représentant des hommes auprès des dieux, c'est toujours lui que l'on voit sur les reliefs des temples en train d'accomplir les rituels divins, le clergé n'étant que son délégué dans chaque sanctuaire.

Dieu vivant ou chef d'Etat

Si l'on s'en tient aux rituels, aux statues colossales et aux textes composés pour la propagande du roi, on est tenté de croire que le peuple égyptien prenait effectivement son pharaon pour un dieu vivant sur terre. Or, les contes et les annales historiques démentent cette conception : aux yeux de ses sujets, le roi est un homme que l'on juge aux actes. Il n'est pas infaillible et, s'il a la faveur des dieux, il n'en est pas toujours entendu. Dans son gouvernement, il confie au vizir une partie de ses charges, mais il garde la priorité des décisions dans tous les domaines : justice, police, armée, politique intérieure et extérieure. Et, à l'occasion, le peuple égyptien critique les erreurs commises par le roi.

L'idéologie officielle dote le pharaon d'une nature divine et d'un pouvoir surnaturel, tandis que l'imagination populaire le traite comme un chef d'Etat disposant de tous les pouvoirs.
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MessageSujet: Re: Egypte ancienne   Egypte ancienne EmptyJeu 4 Mai - 14:46

Les pyramides


Les pyramides d'Egypte et de Nubie
Environ quatre-vingts pyramides de l'Egypte antique ont survécu. La plupart d'entre elles sont situées sur la rive occidentale du Nil, au bord du désert et au-delà de la zone cultivable de la vallée. La plupart des grandes pyramides égyptiennes furent élevées pendant l'Ancien Empire, entre les IIIe et VIe dynasties à Gizeh, Saqqarah, Dahchour, Meïdoum et Abousir. Tous ces sites se trouvent au nord du pays, à environ 30 kilomètres de l'ancienne capitale, Memphis, juste au sud du Caire actuel. Quelques pyramides plus modestes furent aussi érigées dans le Nord pendant la première période intermédiaire, et ultérieurement, pendant le Moyen Empire (environ 2050-1780 av. J.-C.), il y eut un renouveau de construction de pyramides dans la province du Fayoum. Il existe même quelques très petites pyramides qui n'ont toujours pas été identifiées en Egypte, par exemple à Seila, Zaouiêt-el-Amouat et El Kola, et celles-ci remontent probablement aussi à l'Egypte primitive.

La forme pyramidale persista pendant le Nouvel Empire (environ 1580-1080 av. J.-C.), visible dans les petites superstructures en terre crue que sont les chapelles mortuaires de roturiers à Abydos et à Thèbes. Le dernier renouveau majeur de cette forme au bord du Nil est situé beaucoup plus bas au sud, en Nubie - à Kuru, Nuri, Napata et Méroé - où les structures en briques de terre crue étaient élevées à partir de bases carrées très exiguës. Ces pyramides exceptionnelles appartiennent à une période d'hégémonie locale dans le Sud alors que l'Egypte elle-même était sous le joug de pays étrangers. Datant de 720 av. J.-C. à 350 apr. J.-C., ces pyramides offrent un exemple d'une adaptation tardive et très intéressante de la forme caractéristique de l'ancienne sépulture royale de l'Egypte.

Bien qu'aucune des sépultures dans les pyramides n'ait survécu aux déprédations des pilleurs de tombes, il est néanmoins manifeste que les pyramides étaient destinées à servir de sépultures ou de cénotaphes. Il est probable que ce type de sépulture ait finalement été abandonné car, en dépit de sa taille et de sa complexité, chaque pyramide était pillée peu après sa fermeture hermétique. Non seulement ces pyramides contiennent des sarcophages brisés, des vestiges d'objets façonnés retrouvés à l'intérieur et à l'extérieur et suffisamment de preuves inscrites pour pouvoir identifier les défunts, mais elles sont aussi entourées d'autres sépultures dans d'évidents cimetières, ce qui porterait à croire que les pyramides étaient bien des sépultures. En outre, pendant les V e et VI e dynasties, les pyramides contenaient des textes dans la salle intérieure qui faisaient référence à l'existence de tombes dans les pyramides et, de même, les écrits ultérieurs mentionnent l'incapacité des pyramides de conserver les défunts et leurs biens.

Les textes des pyramides
Les textes des pyramides font partie d'un ensemble d'écrits religieux rédigés pour permettre aux défunts d'atteindre leur but dans l'au-delà. Selon les croyances égyptiennes, le souverain défunt devait être conservé, revivifié et placé sur le vaisseau du dieu solaire afin de pouvoir naviguer à travers le ciel pendant le jour et de guider ce vaisseau en toute sécurité à travers les périls des enfers pendant la nuit. Les textes des pyramides comprennent des rituels, des formules d'offrandes, des textes d'ascension et des sortilèges pour permettre au pharaon d'accéder au rang des grands dieux et de surmonter les serpents-démons qu'il rencontrerait dans les enfers.

Le complexe mortuaire
La pyramide elle-même est un tumulus élevé en pierre à l'intérieur duquel ou sous lequel se trouvait une sépulture, mais cette structure n'est qu'un élément d'un complexe plus vaste d'édifices qui composent le monument intégral. A côté de la pyramide, en général à l'est, il y avait un temple mortuaire où la dépouille momifiée du souverain recevait les derniers sacrements. Celui-ci laissait une dotation qui garantissait un approvisionnement d'offrandes au temple longtemps après son inhumation. Tandis que les renfoncements à l'intérieur des pyramides étaient censés rester scellés et inaccessibles, les prêtres, les membres de la famille et les sujets loyaux pouvaient continuer de présenter leurs hommages dans ces temples relativement petits.

Un lien semblable entre le temple mortuaire et le tombeau existait à travers toutes les périodes et parmi la plupart des échelons sociaux dans l'Egypte antique. Mais même les entrées de tombeaux assez inaccessibles se révélaient être malencontreusement proches à cause des temples mortuaires fort visibles. Dans le Nouvel Empire, l'on tenta de séparer les temples mortuaires des inhumations royales (que l'on cachait dans des tombes-tunnels creusées dans la Vallée des Rois, qui était secrète et dissimulée à l'ouest du Nil, à Thèbes). Cela entraîna la nécessité d'inverser les tailles proportionnelles de ces deux structures mais, en fin de compte, cela ne protégea pas davantage les sépultures.

En plus de ces deux éléments essentiels à chaque complexe pyramidal, il y avait aussi un mur d'enceinte pour délimiter l'emplacement de chaque sépulture. D'autres monuments en l'honneur du souverain défunt étaient élevés à l'intérieur de ce mur, dont une pyramide subsidiaire, qui contenait probablement le faux sarcophage du double du roi, ou ka. Puisque les pyramides étaient construites dans le désert stérile et éloigné des limites cultivables, on estimait souvent qu'il était nécessaire de construire un temple dans la vallée du Nil afin que l'entourage funéraire puisse y accéder en bateau. Après avoir débarqué au temple avec la dépouille royale, les offrandes et le trésor destiné à la vie future du roi, le cortège funèbre pouvait avancer le long d'une chaussée couverte qui débouchait sur le temple mortuaire. Tous les complexes mortuaires des pyramides achevées entre les IV e et XII e dynasties partageaient ces caractéristiques principales.

Développement de la forme pyramidale
Il y eut une période de développement avant l'évolution du complexe mortuaire et avant que la forme pyramidale idéale n'eût été réalisée. La pyramide elle-même fut développée à partir de structures plates et rectangulaires en terre crue qui furent utilisées comme sépultures royales pendant les deux premières dynasties. A cause de leur apparence, les Arabes modernes appelaient ces structures des mastabas, c'est-à-dire des bancs. Ces mastabas cachaient des puits verticaux qui menaient à la chambre funéraire et avaient aussi des compartiments pour les provisions qui étaient recouvertes de débris pour assurer la sécurité. Ils avaient parfois des niches à l'extérieur et une petite salle ouverte qui tenait lieu de chapelle funéraire et on y trouvait souvent aussi une pierre qui servait d'autel, sur lequel on pouvait laisser des offrandes.

La pyramide la plus ancienne, qui est sans doute aussi la première structure monumentale en pierre de l'Histoire, vit le jour sous la forme d'un mastaba qui s'accrut à plusieurs reprises. En y ajoutant d'autres mastabas, mais de taille progressivement plus petite, on obtenait une «pyramide à degrés» à six gradins. Ce monument, élevé à Saqqarah pour le roi Djoser (ou Djéser) de la III e dynastie, était le chef-d'œuvre du ministre et principal architecte de Djoser, Imhotep, qui, plus tard dans l'histoire d'Egypte, fut considéré comme un dieu à cause de ses talents. Non seulement cette pyramide à degrés est très impressionnante sur le plan de son envergure et de ses superbes proportions, mais la qualité du travail de la pierre des bâtiments avoisinants et les détails décoratifs en font un premier essai admirable.

La construction d'au moins deux autres pyramides à degrés pour des souverains de la III e dynastie fut commencée avant qu'une pyramide véritable ne fût entreprise à Meïdoum. Malheureusement, celle-ci s'affaissa durant l'Antiquité, peut-être même au cours de sa construction. Les murs de soutènement internes en préservent la partie centrale, mais son revêtement s'est effrité.

Deux pyramides furent érigées à Dahchour pendant le règne de Snefrou, premier souverain de la IV e dynastie, et celles-ci constituent les dernières étapes de la transition vers la forme pyramidale véritable. A l'origine, la pente de la pyramide méridionale était assez accusée. Cet angle fut cependant modifié, diminuant ainsi la hauteur de la structure, peut-être afin de réduire le risque d'affaissement de sa salle intérieure qui semble avoir présenté une fissure dangereuse due au poids de la pierre; ainsi cette «pyramide courbée» fut-elle enfin achevée. La structure septentrionale à Dahchour fut la première pyramide véritable réussie, avec des côtés droits s'élevant en pointe. Sa base carrée est la plus grande après celle de la Grande Pyramide de Kheops à Gizeh mais l'angle de sa pente est sensiblement inférieure de sorte que l'ensemble est beaucoup plus bas.

Il semblerait logique que cette pyramide septentrionale ait été construite après la pyramide courbée, mais ceci n'est pas prouvé; par ailleurs, rien ne justifie l'existence de deux pyramides pour Snefrou. Il est possible que l'une d'entre elles fût un cénotaphe pour le double du roi, ou ka, ou alors la pyramide septentrionale fut commencée en raison de la nature précaire de la pyramide méridionale. Il est également possible que ces chantiers servissent simplement à fournir du travail régulier aux ouvriers des pyramides.

Les grandes pyramides de Gizeh
Kheops (ou Khoufou), fils et héritier de Snefrou, fut responsable de l'ébauche de l'immense nécropole admirablement conçue de Gizeh. Cette «cité des morts» dépendait du complexe mortuaire de Kheops. Il y avait également un cimetière à l'ouest pour les membres plus âgés de sa famille et ses fonctionnaires principaux. Un autre cimetière, à l'est, comporte de petites pyramides qui étaient probablement celles des reines, et des tombes mastabas pour certains de ses enfants.

La pyramide de Kheops est la plus grande pyramide véritable et elle compte parmi les merveilles artificielles du monde. A sa base, elle mesure environ 230 mètres de côté et sa hauteur, qui faisait environ neuf mètres de plus qu'aujourd'hui, était de 147 mètres. Cette structure presque entièrement solide contiendrait environ 2,3 millions de blocs de grès pesant entre deux à trois tonnes chacun. Ces blocs étaient extraits de carrières avoisinantes et le tout était probablement revêtu de calcaire finement travaillé provenant de la carrière de Tura, de l'autre côté du Nil, au sud du Caire actuel.

On estime actuellement qu'il fallut cent mille hommes, qui ne pouvaient travailler que pendant la crue, pour achever cette construction en vingt ans. Ces chiffres furent d'abord avancés par Hérodote, l'historien grec qui, deux mille ans plus tard, fut le premier voyageur dont la description des pyramides nous soit parvenue. Ces chiffres semblent exagérés, à moins qu'il ne s'agisse de main-d'œuvre agricole employée pendant que les champs étaient inondés. Il ne semble pas que des esclaves aient été exploités, mais il reste à prouver les motivations des ouvriers: voulaient-ils rendre service à leur souverain divin ou simplement gagner leur vie pendant la saison creuse?
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MessageSujet: Re: Egypte ancienne   Egypte ancienne EmptyJeu 4 Mai - 14:47

La pyramide de Kheops comportait des galeries reliant le côté septentrional à trois salles principales placées les unes au-dessus des autres. La salle supérieure, qui se trouve approximativement au milieu de la pyramide, mais qui n'est pas centrée, était reliée à une grande galerie avec une voûte en encorbellement. La salle en granit contient toujours le sarcophage brisé du souverain. Sur le côté oriental de la pyramide, des fouilles ont révélé le temple mortuaire ainsi qu'une partie de la chaussée et plusieurs cavités contenant les grandes barques en bois datant de plusieurs siècles et qui étaient probablement utilisées pour transporter la dépouille du souverain, son attirail funéraire et le cortège funéraire vers la pyramide.

La pyramide de Khephren, le fils de Kheops, se trouve au milieu du groupe de Gizeh. Bien qu'elle soit un peu plus modeste que la pyramide de Kheops, elle est plus impressionnante que cette dernière à cause du revêtement de calcaire qui recouvre encore le sommet, et aussi de l'excellent état de la plupart des éléments du complexe pyramidal. Le temple de la vallée qui se trouve à côté du grand Sphinx en roc est remarquablement intact et sa chaussée, son mur d'enceinte, son temple mortuaire et sa pyramide subsidiaire sont tous reconnaissables.

La pyramide de Mykérinos, au sud de celle de Khephren, est beaucoup plus petite: sa base ne mesure que le quart de celle de Kheops mais, à une exception près, la pyramide de Mykérinos est plus grande que les dernières pyramides.

Mode de construction des pyramides de Gizeh
L'un des principaux mystères qui entourent les pyramides de Gizeh est leur mode de construction. Les chercheurs ne s'accordent toujours pas sur un modèle unique, et les hypothèses continuent d'être proposées - on ne tiendra pas compte ici des théories qui attribuent la construction des pyramides à des interventions surnaturelles.

Les sources antiques concernant la construction des pyramides de Kheops, Khephren et Mykérinos sont réduites à des auteurs très postérieurs à la période de construction elle-même : Hérodote, qui relate dans son Enquête les dires de prêtres égyptiens recueillis environ deux mille ans plus tard ; Diodore de Sicile, encore plus tardif. Cependant, les hypothèses des chercheurs modernes se sont souvent appuyées sur ces deux auteurs antiques.

Diodore de Sicile rapporte un mode de construction fondé sur une rampe frontale s'élevant en même temps que la pyramide, sur laquelle les énormes pierres mises en œuvre pouvaient être roulées. Cette théorie, avec de nombreuses variantes, a été développée par des auteurs contemporains (Jean-Philippe Lauer, le Mystère des pyramides, 1988). Certains ont proposé l'hypothèse d'une rampe enveloppante, tournant autour de la pyramide au fur et à mesure de son élévation. Ce premier groupe de théories présente cependant un inconvénient lorsqu'on l'applique aux énormes masses des monuments de Gizeh: la construction de la rampe, qui doit être démontée par la suite, nécessite la mise en œuvre d'un volume de matériaux supérieur à celui de la pyramide elle-même.

Hérodote rapporte un système de construction au moyen d'engins de levage tout à fait comparables au chadouf à balancier encore utilisé de nos jours au Soudan, et qui permettent de soulever des blocs de pierre de 2 à 3 tonnes, comme ceux qui constituent la plus grande part de la pyramide. Cette théorie a été notamment développée par l'Allemand Karl Richard Lepsius (Über den Bau der Pyramiden, 1843). Elle ne peut cependant expliquer comment des blocs de plusieurs dizaines de tonnes ont pu être amenés au sommet de la chambre du roi dans la pyramide de Kheops.

Une dernière théorie, reprenant le système décrit par Hérodote puis par Lepsius pour l'élévation des blocs de 2,5 tonnes, propose d'expliquer l'insertion de blocs de granit de 40 tonnes au-dessus de la chambre de Kheops par l'utilisation d'un ascenseur oblique, dont la grande galerie située à l'intérieur de la pyramide constituerait la glissière et dont le contrepoids serait formé de cinq blocs indépendants, permettant de diminuer ainsi, en le divisant, le poids des énormes blocs de granit mis en œuvre ; plusieurs indices sembleraient étayer cette thèse (Pierre Crozat, Système constructif des pyramides, 1997).

Parmi les autres questions non résolues figurent, entre autres, celles de la présence ou non, dans les pyramides de Khephren et de Mykérinos - qui sont inviolées - d'une chambre funéraire, et la façon dont l'entrée de la pyramide de Kheops a pu être découverte par les voleurs supposés.

Les dernières pyramides
Les pyramides de la V e dynastie furent érigées à Saqqarah par l'architecte Imhotep et à Abousir. Celle du roi Ounas à Saqqarah est la plus importante car c'est dans cette pyramide qu'apparurent pour la première fois les textes en hiéroglyphes gravés sur les parois des chambres intérieures, textes indiquant le but religieux de ces monuments. La chaussée ornée d'admirables bas-reliefs est également intéressante. Les «textes des pyramides» apparaissent dans toutes les pyramides de la VI e dynastie à Saqqarah, y compris celles des trois reines, les épouses de Pépi II. La pyramide de la XII e dynastie (Moyen Empire) d'Amenemhat Ier à Licht était remplie de pierres anciennes provenant de nombreuses autres structures de l'Ancien Empire. Les murs intérieurs de la plupart des pyramides de la XII e dynastie étaient remplis de gravats, de sable ou de terre crue. Les architectes s'efforcèrent de dissimuler les entrées afin de dérouter les violateurs, mais toutes ces tombes furent néanmoins pillées. La pyramide d'Amménémès III (ou Amenemhat) comportait un très grand temple mortuaire sur sa face méridionale. Hérodote fut plus marqué par ce «labyrinthe», comme il l'appelait, que par les pyramides mais, malheureusement, il n'en reste rien.

Un millénaire plus tard, la construction de pyramides fut reprise en Nubie après la conquête de l'Egypte par Piankhy, qui tenta d'imiter la culture égyptienne. Par la suite, plus de cent pyramides furent érigées sur plusieurs sites en Nubie pendant environ un millénaire. Ces pyramides étaient élevées avec des temples attenants et n'abritaient pas seulement les tombes des rois et des reines. Elles étaient généralement solidement bâties en blocs de grès, mais il existait aussi certaines structures en briques de terre crue à la fin de l'empire méroétique, vers 350 apr. J.-C.
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MessageSujet: Re: Egypte ancienne   Egypte ancienne EmptyJeu 4 Mai - 14:48

L'écriture égyptienne


Egypte ancienne THE_TEC_006
Les premières écritures


Les hiéroglyphes
Tandis que les signes cunéiformes rayonnent dans toute la Mésopotamie ( Sumer et Babylone), d'autres systèmes d'écriture naissent et se développent dans la toute proche Egypte - en Crète minoenne plusieurs sortes d'écritures furent répertoriées - comme dans la lointaine Chine. D'un bout à l'autre du monde, les hommes, qui voient là un cadeau divin, s'appliquent à transcrire leur histoire sur la pierre, l'argile ou le papyrus.

Cette écriture, à la différence du cunéiforme (austère, géométrique, abstrait), est fascinante et poétique. Car elle est faite de dessins admirablement stylisés : têtes humaines, oiseaux, animaux divers, plantes et fleurs. Chaque image sert d'abord à désigner ce qu'elle représente : un taureau = un taureau . Plus tard, pour pouvoir exprimer les idées qui n'ont pas de forme visible, on fera aussi correspondre certains dessins à des sons, selon le principe du rébus : chat + grain = chagrin .

Les murs du temple de Karnak à Thèbes permettent deux lectures. D'une part les personnages et de l'autre les signes hiéroglyphiques qui non seulement se lisent, mais aussi se contemplent pour leur beauté graphique.

Une écriture des dieux
Selon les anciens Egyptiens, c'est le dieu Thot qui aurait créé l'écriture, puis en aurait fait don aux hommes. Le mot "hiéroglyphe" qui désigne les caractères de l'écriture égyptienne, signifie en fait "écriture des dieux", (du grec hieros, "sacré" et gluphein, "graver"). Les premiers documents portant des inscriptions hiéroglyphiques remontent au IV e millénaire av. J.-C. Elle n'a, en tout cas, subi aucune transformation notable jusqu'aux environs de 390 ap. J.-C., alors même que l'Egypte était sous la domination romaine. Simplement, au cours des millénaires, le nombre de signes a considérablement augmenté, passant de sept cents à cinq mille environ.

Un système graphique
D'emblée, les Egyptiens, à la différence de leurs voisins sumériens, conçoivent un système graphique qui peut tout exprimer. Le système hiéroglyphique est, dès son origine, une écriture véritable parce qu'il rend compte à peu près complètement de la langue parlée et qu'il renvoie à des réalités abstraites et concrètes. L'originalité et la complexité de cette écriture tiennent au fait qu'elle est constituée, en gros, de trois sortes de signes : des pictogrammes, des dessins stylisés représentant les choses ou les êtres, avec des combinaisons de signes pour exprimer les idées ; des phonogrammes, les mêmes dessins ou d'autres mais qui représentent des sons (les égyptiens utilisaient à peu près les mêmes procédés de rébus que les anciens Sumériens) ; et enfin, des déterminatifs, des signes permettant de savoir de quelle catégorie de choses ou d'êtres il est question.

L'écriture a permis aux anciens égyptiens de consigner leur propre histoire, d'établir des listes de leurs souverains, de raconter les événements importants, les mariages royaux et les batailles. En Egypte, comme partout ailleurs, l'histoire naît avec l'écriture en plaçant pour la première fois les événements dans un cadre chronologique. Elle sert également à la comptabilité, à établir les règles juridiques, à rédiger les contrats de vente de biens et les contrats de mariage et aussi aux textes géographiques et scientifiques, tous ceux qui ont trait à l'art de la divination, de la magie, à la médecine, à la pharmacopée. Les hiéroglyphes ont aussi été utilisés pour la mesure du temps dans l'astronomie. De lunaire qu'il était, le calendrier devint solaire, dès le IIIe millénaire, dénombrant 365 jours dans l'année. Les hiéroglyphes sont également le véhicule de la littérature. La littérature égyptienne est d'une extraordinaire richesse ; elle allie les genres les plus divers : maximes de morale, hymnes aux dieux et aux rois, contes historiques et romans d'aventures, chants d'amour, poésies épiques et fables.

Parmi les plus connus de ces monuments littéraires figure le "Livre des morts", texte funéraire sur papyrus ou sur cuir déposé à partir du Nouvel Empire dans les caveaux ou les cercueils, et contenant des incantations, des conseils, des formules destinés à protéger le défunt et à lui assurer une vie heureuse dans l'au-delà.

Des écritures simplifiées
Utilisée dès l'unification de l'Egypte, cette écriture n'était pas d'un usage très commode pour la vie de tous les jours. Elle fut donc simplifiée pour pouvoir être tracée plus rapidement. Ce fut l'écriture hiératique. On l'employait pour écrire à l'encre sur des feuilles de papyrus. Les hiéroglyphes furent cependant conservés pour les monuments importants.

Plus tard apparaît une forme encore plus simplifiée, l'écriture démotique. Cette dernière cesse d'être utilisée vers le IV e après J.-C.. Dès lors, l'art d'écrire et de lire les écritures égyptiennes se perd complètement. Il faudra attendre le XIX e siècle pour que le savant français Champollion parvienne à les déchiffrer à partir de la pierre de Rosette. La stèle découverte en 1799, à proximité de Rosette, et conservée aujourd'hui au British Museum.

Les scribes
Un rôle important
Peu d'enfants égyptiens allaient à l'école. Pour être orfèvres ou peintres, les garçons faisaient leur apprentissage dans un atelier ou avec une équipe d'ouvriers. Les scribes appartenaient à la minorité qui savait lire et écrire et avaient ainsi un statut enviable. Les scribes recevaient leur salaire sous forme de pain, de poissons, de bière, de vêtements, le tout tiré des greniers royaux. Comme ils ne produisaient rien eux-mêmes, ils ne payaient pas d'impôts. Ils étaient aussi dispensés des travaux imposés par le roi aux paysans et aux artisans. La profession de scribe était donc recherchée. Ces fonctionnaires exerçaient un contrôle minutieux sur le bétail, sur les récoltes et sur la production des artisans. Ils pouvaient faire donner des coups de bâton à ceux qui tentaient de tricher ou qui ne pouvaient pas payer l'impôt. Ils étaient donc craints et peu aimés du peuple.

Le matériel d'écriture
Les scribes voyageaient souvent pour leur travail. Ils ne partaient jamais sans leur pot à eau, leur pinceau en papyrus, les plumes et l'encre rangés dans un plumier en bois. Ils fabriquaient eux-mêmes leur encre. Les roseaux taillés (calames) apparurent en Egypte pendant la période grecque.

Les papyrus
Le papyrus est une plante qui pousse en abondance dans les marécages de la vallée et du delta du Nil. On s'en servait pour fabriquer de nombreux objets quotidiens, tels que des cordages, des nattes, des sandales ou des voiles. Ses tiges fibreuses permirent d'apprêter un support qui allait révolutionner le monde de l'écriture, en donnant naissance à la "feuille". Le traitement consistait à découper dans la tige de minces bandes, qu'on assemblait en les faisant se chevaucher. En superposant perpendiculairement deux couches, on obtenait une surface plane et souple, qu'on séchait par pression avant de la polir. On collait, avec de la pâte d'amidon, une vingtaine de feuilles à la suite pour obtenir un rouleau de plusieurs mètres de longueur.

Pour écrire, le scribe dévidait le rouleau de la main gauche, et l'enroulait de la droite, au fur et à mesure que le papyrus se couvrait d'inscriptions. Etant donné les dimensions du rouleau, il travaillait le plus souvent assis en tailleur, le papyrus calé entre les genoux, reposant sur son pagne. Pour tracer ses signes, il utilisait une baguette de roseau, d'une vingtaine de centimètres, dont l'extrémité était martelée ou taillée, selon l'usage souhaité. L'encre noire, très dense et très résistante, était composée d'un mélange de poudre de suie et d'eau, additionnée d'un fixateur comme la gomme arabique. Titres, en-têtes et débuts de chapitres étaient écrits à l'encre rouge, à base de poudre de cinabre, un sulfure de mercure, ou de minium, un oxyde de plomb. Monopole d'Etat, le papyrus fut exporté dès le 3 e millénaire avant notre ère dans tout le bassin méditerranéen, et représenta pour l'Egypte une source de revenus fort appréciable.
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MessageSujet: Re: Egypte ancienne   Egypte ancienne EmptyJeu 4 Mai - 14:49

Religion et mythologie


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La déesse Isis
Tombe de Horemheb (fin de la XVIII dynastie)


L'Egypte ancienne était divisée en une quarantaine de territoires - les nomes -, chacun vénérant plus particulièrement une divinité, qui figurait sur les monuments sous l'aspect d'un animal, d'une plante ou d'un objet: à Memphis, c'était le taureau Apis; à Mendès, une chèvre. Le cartouche de l'un des plus anciens pharaons contenait une représentation de scorpion.

Peu à peu, certains de ces cultes locaux prirent une plus grande importance: ceux d'Horus et d'Osiris ou encore d'Hathor; honorée à Dendérah, elle fut représentée à l'époque prédynastique comme une vache à tête humaine et, sous l'Ancien Empire, devint la «vache du ciel», douce protectrice du pharaon.

La mythologie égyptienne
Deux ensembles assez bien individualisés constituent cette entité: la Haute-Egypte, caractérisée par son aridité, et la Basse-Egypte, au sol fertile. Cette dualité constitue un élément fondamental de la civilsation des anciens Egyptiens.

La théologie de Memphis - ensemble des enseignements de Ménès (nom donné par les Grecs au pharaon Narmer), qui fonda sa nouvelle capitale aux alentours de 3200 av. J.-C. à Memphis - décrit la création du monde et fait de l'unité de l'Egypte un processus participant à l'ordre éternel du cosmos. C'est le dieu Ptah qui crée toute chose à partir d'idées qu'il recèle en son cœur et formule en sa langue. Il en est de même des dieux qui, se manifestant d'abord sous la forme de concepts émanant de l'esprit de Ptah, sont matérialisés par des objets de l'Univers, la pierre, le métal et le bois, également engendrés par Ptah.

La théologie des Memphis emprunte aussi à l'Ancien Empire des mythes concernant les dieux Horus et Seth, qui se disputent l'hégémonie sur l'Egypte; intervenant comme médiateur, un autre dieu, Geh, commence par partager le pays entre les deux, puis, se ravisant, le donne tout entier à Horus. La théologie de Memphis identifie le pharaon Ménès à Horus et établit un parallèle entre Ptah et Geb, qui, dans un autre contexte mythologique, est l'esprit suprême de la Terre, la divinité de la Terre, principe masculin pour les Egyptiens, alors que le Ciel leur apparaît sous les traits de la déesse Nout.

La représentation des dieux
Dès la fin de la II e dynastie, il existe une vingtaine de dieux qui sont représentés sous forme animale, humaine ou avec un corps humain et une tête d'animal. Parmi les plus célèbres figurent le chacal Anubis, qui pèse après la mort les mérites et les fautes du défunt et qui préside aux cérémonies de l'embaumement; le cobra, bien que dangereux, est devenu le protecteur des tombes et on le trouve parfois figuré dressé sur le devant de la double couronne du pharaon; son image est souvent reproduite dans les tombeaux pour dissuader les pilleurs de sépultures; le python, disparu d'Egypte à l'époque pharaonique, a survécu dans le panthéon comme Apopis, le principal ennemi de Rê, allié dans sa tâche de destruction à Seth.

Rê ou Râ
Divinité solaire de l'Egypte antique, source de la lumière et de la vie. Rê est représenté avec un corps d'homme pourvu d'une tête de faucon ou d'un visage humain surmonté d'un disque. Sa capitale fut Héliopolis. Dès la IV e dynastie , sous Khephren, les rois se proclamèrent fils de Rê et conservèrent cette filiation solaire jusqu'à la fin de la civilisation égyptienne. De même, les dieux du panthéon aspirant à l'universalité se virent adjoindre le nom de Rê: le plus connu fut Amon-Rê. Sous le Nouvel Empire, Rê fut associé au culte d'Osiris. Selon la légende, Rê était le père d'Hathor.

L'importance prise par certains dieux
Durant l' Ancien Empire, certains de ces dieux vont prendre plus d'importance que d'autres. Il s'agit de Rê, d'Osiris, de Seth et d'Hathor.

Dans le temple, le pharaon doit effectuer toutes les prestations nécessaires au culte du dieu, soit en personne, soit par l'intermédiaire des prêtres. Les Egyptiens ont hiérarchisé les principales figures de ce panthéon. Les récits de la création du monde ont de plus en plus reflété ce souci de cohérence, le rôle principal étant réservé, selon les lieux, à Ptah, à Rê ou à d'autres.

Pendant le Nouvel Empire, trois dieux ont peu à peu dominé les autres: Amon, Rê et Ptah. Parallèlement, le succès du culte d'Isis, né de celui d'Osiris, ne cessa de s'amplifier. Pendant le Nouvel Empire, Akhenaton a tenté d'imposer un monothéisme: celui du culte d'Aton, le disque solaire aux multiples bras. Mais cette réforme heurtait trop d'habitudes et trop d'intérêts et elle ne lui a pas survécu. Au VIII e siècle av. J.-C., la XXV e dynastie nubienne, qui régna sur l'Egypte pendant un peu moins d'un siècle, a contribué à répandre le culte d'Amon dans toute la vallée du Nil.

Amon
Dieu égyptien dont le culte prit naissance à Thèbes.Avec son épouse Mout et son fils Khonsou, Amon formait la triade thébaine. Identifié au dieu-soleil Rê sous le nom d'Amon-Rê, il occupa une place prédominante dans le panthéon égyptien. Les temples de Karnak et de Louqsor lui furent consacrés. On le représente notamment sous l'aspect d'un homme à tête de bélier ou bien à visage humain, coiffé du disque solaire, et flanqué de deux grandes plumes.

Thot
Dieu égyptien du Savoir, considéré comme l'inventeur de l'écriture, des arts et des sciences, on lui attribuait tout un ensemble d'ouvrages qui constituaient l'encyclopédie religieuse et scientifique de l'Egypte antique. On le représentait sous la forme d'un homme à tête de babouin ou d'ibis; on lui rendait principalement un culte à Hermopolis. Dans le mythe d'Osiris, Thot est le conseiller d'Osiris et, après la mort de celui-ci, il protège Horus et aide à la résurrection du dieu. Il fut identifié par les Grecs à Hermès.
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MessageSujet: Re: Egypte ancienne   Egypte ancienne EmptyJeu 4 Mai - 14:49

Les sciences égyptiennes


En Egypte, les scribes et tous ceux qui savent écrire sont hautement considérés pour le caractère très pratique d'une telle connaissance. D'une manière générale, les Egyptiens ne sont pas portés à la réflexion abstraite, comme le seront plus tard les Grecs. Ce sont des hommes pratiques et d'expérience : leurs recherches scientifiques consistent à retrouver et à consigner des "recettes" sûres et éprouvées pour les réutiliser plutôt qu'à élaborer des lois mathématiques générales expliquant les "astuces" découvertes empiriquement. Les Egyptiens sont donc plus des techniciens que des scientifiques, même si, en considérant leurs grandioses monuments, on leur prête des connaissances très étendues et définitives : en réalité, les architectes modifiaient fréquemment leurs plans selon les aléas de la construction.

Les mesures de longeur
Chez ce peuple bureaucratique, la mesure des longueurs est fondamentale pour les employés du cadastre, pour les scribes des champs et les architectes. L'unité de référence est la coudée royale qui mesure 52,3 centimètres. Le système de mesure égyptien n'était pas décimal.

La médecine
Des traités de médecine sur papyrus nous apprennent que les médecins appliquaient des méthodes trouvées plus qu'ils ne comprenaient les causes des maladies. Certaines méthodes ressemblaient à des recettes de charlatan, comme le "remède pour faire pousser les cheveux d'un chauve". Le savant Imhotep, au service du roi Djoser, sera vénéré des siècles après sa mort comme un dieu de la médecine.

Les mesures de poids
Celle qui fut le plus longtemps utilisée fut le "deben", d'environ 90 g ; on s'en servait pour les pesées de balances à fléau.

La mesure du temps
La clepsydre, ou horloge à eau, est remplie d'eau au coucher du soleil. L'eau s'écoule lentement grâce à un petit orifice ménagé au bas du vase. Quand le niveau de l'eau atteint la première graduation de l'intérieur du vase, la deuxième heure de la nuit commence. Douze colonnes de graduations correspondent aux durées inégalées des nuits selon le mois.

Le temps
Ce calendrier astronomique et religieux donne une division de l'année en trois saisons : akhet, l'inondation ; peret, le temps des cultures et des moissons ; chemou, la saison chaude et sèche. Chaque saison comprend quatre mois, écrits "mois l", "Mois II", etc.Au-dessous de chaque mois, des personnages représentent les étoiles et les planètes qui apparaissent dans le ciel à cette époque. L'année commence au milieu du tableau, le premier jour du premier mois akhet : la déesse en barque est l'étoile Sothis (Sirius) qui réapparaît ce matin-là à l'est. Sous Sothis sont présentées les constellations du Nord, visibles toute l'année. Dans la rangée du bas, Ramsès II adore douze divinités, une pour chaque mois de l'année.

Calcul mental
L'organisation de l'intendance, qui gérait l'approvisionnement dans les grands chantiers comme dans les champs, demandait de bonnes notions de mathématiques pratiques, comme l'indique ce petit problème consigné sur papyrus. "Distribution de 100 pains entre 10 hommes, dont un marin, un contremaître et un gardien qui doivent recevoir le double des autres. Il faut faire l'addition des parts : 13 ; diviser par 13 les 100 pains. Résultat : 7 2/3 + 1/39, c'est la ration des 7 hommes, et le marin, le contremaître et le gardien auront le double.

Les Egyptiens ignoraient les tables de multiplication, sauf la table de 2. Voici comment ils multipliaient 7 x 12 : 7=4+2+1; ils ajoutaient donc : (4 x 12) + (2 x 12) + 12 = 48 + 24 + 12 = 84. Les Egyptiens utilisaient continuellement les fractions, essentiellement celles à numérateur 1.
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MessageSujet: Re: Egypte ancienne   Egypte ancienne EmptyJeu 4 Mai - 14:50

Principaux lieux historiques égyptiens


Les sites historiques à visiter de l'Egypte antique sont très nombreux. Nous présentons, dans une première étape, les principaux ; d'autres lieux seront ajoutés ultérieurement.

Abou-Simbel
Site d'Egypte (II e millénaire av. J.-C.), situé sur la rive gauche du Nil, au nord de la deuxième cataracte. L'ensemble architectural d'Abou-Simbel est considéré comme l'un des plus beaux d'Egypte. Il fut réalisé sous le règne de Ramsès II, vers 1250 av. J.-C., et découvert, en 1812, par le Suisse Johann Burckhardt.

Cet ensemble comprend deux temples de taille inégale, bâtis en spéos, c'est-à-dire creusés à même le roc, dans une falaise de grès rose. Le plus grand est consacré à Ramsès II divinisé et aux dieux Amon-Rê, Rê-Horakhty et Ptah. Sa façade mesure 38 m de long, et elle est ornée de quatre statues de 20 m de hauteur; un couloir s'enfonce dans la falaise, à l'intérieur de laquelle on peut voir plusieurs salles décorées de fresques et de sculptures. Le second temple, plus petit, est conçu selon le même principe. Il est dédié aux déesses Isis et Hathor, ainsi qu'à la reine Néfertari, épouse favorite de Ramsès II.

L'intérêt du site est à la fois architectural et archéologique, car les sanctuaires entièrement en spéos sont très rares en Egypte. Aussi, lorsque l'édification du haut barrage d'Assouan entraîna une montée des eaux du Nil menaçant d'engloutir les temples, le gouvernement égyptien fit appel à l'aide internationale pour sauver le site: les temples d'Abou-Simbel furent démontés pierre par pierre et reconstitués fidèlement à un niveau plus élevé. Financés par une cinquantaine de pays, avec l'aide de l'Unesco, ces travaux gigantesques ont duré quatre ans et demi. Le nouveau site fut inauguré en septembre 1968.

Abydos
Ancienne ville d'Egypte, au N.-O. de Thèbes. Nécropole des pharaons des deux premières dynasties, elle devint l'un des principaux centres religieux du pays, voué au culte d'Osiris. C'est dans le temple de Sethi I (XIX e dynastie) que l'on a retrouvé la table d'Abydos , liste des pharaons les plus importants de Ménès à Sethi I.

Alexandrie
En arabe al-Iskandariyya. Ville et port principal d'Egypte, à l'ouest du delta du Nil (3,5 millions d'habitants). Plusieurs villes, fondées par Alexandre le Grand au cours de ses campagnes militaires en Asie et en Egypte, portaient le nom d'Alexandrie. Mais la plus célèbre et la plus importante est Alexandrie la Grande, ou l'Egyptienne. L'emplacement de ce petit port égyptien, situé sur la Méditerranée, séduisit Alexandre, car ses deux entrées naturelles formées par la proximité de l'île de Pharos, étaient idéales pour les manœuvres des embarcations grecques. Bâtie à partir de 332-331 av. J.-C., elle était destinée à abriter les autochtones, la garde macédonienne, quelques immigrés grecs, ainsi qu'une minorité juive. Favorisée par sa situation géographique et par la construction astucieuse de son port, Alexandrie devint un centre économique et une ville maritime des plus renommées de l'Antiquité. Mais aussi éclatante fut sa grandeur, aussi perturbée et aventureuse fut sa longue existence.

Alexandrie capitale de l'Egypte ptolémaïque
De 331 à 31 av. J.-C., Alexandrie fut la capitale d'un royaume gréco-égyptien. Durant son premier siècle d'existence et sous le règne des trois premiers Ptolémées, elle connut la gloire la plus resplendissante. Les maîtres de l'Egypte se plurent à orner la ville de la splendeur de l'art hellénistique, expression d'un monde en évolution. Ptolémée Ier, lieutenant d'Alexandre le Grand, dont il suivit fidèlement les principes de tolérance, sut se concilier la sympathie de ses sujets. Respectueux des institutions civiles et politiques, et des croyances et religions locales, il administra l'Egypte dans un climat de paix interne. Grâce à lui Alexandrie devint une capitale exemplaire; il fit construire des temples, des palais majestueux et le fameux phare d'Alexandrie, connu comme l'une des Sept Merveilles du monde et dont des vestiges significatifs ont été mis au jour lors de fouilles sous-marines en 1995. La ville devint un centre culturel important où se rencontraient de nombreux savants et artistes, protégés et subventionnés par le souverain.

La bibliothèque d'Alexandrie, qui réunissait plus de 700'000 manuscrits, fut célèbre de tous temps. Elle fut incendiée lors de la révolte de la ville contre César (guerre d'Alexandrie, 48-47 av. J.-C.). A la mort de Ptolémée I er , surnommé le Sauveur, son fils lui succéda. Se gardant d'entraîner l'Egypte dans les conflits qui mettaient alors à feu et à sang les royaumes voisins, il se contenta de suivre avec ardeur la politique entreprise par son père. Ami des arts et des sciences, il s'entoura de nombreux poètes et savants, parmi lesquels s'illustrèrent Théocrite et Callimaque. Avec la mort de Ptolémée III Evergète, fidèle à la politique de ses prédécesseurs, prend fin l'âge d'or d'Alexandrie.

Alexandrie romaine
De 31 av. J.-C. à 325 apr. J.-C., Alexandrie passe sous la domination romaine avec l'entrée victorieuse des légions de Jules César. Ce dernier, séduit par Cléopâtre, l'installe sur le trône des Ptolémées. Après l'assassinat de César et la division momentanée de l'Empire romain, l'Egypte revient à Marc-Antoine, qui s'installe, avec Cléopâtre, à Alexandrie. Pendant ce laps de temps, le pillage systématique de la ville aura pour but de financer les campagnes du général romain, qui sera définitivement battu à la bataille navale d'Actium. Alexandrie sera alors annexée à l'Empire romain par Auguste, qui fera de l'Egypte un protectorat. Cette occupation ne fut pas de tout repos. A maintes reprises, la ville fut saccagée, pillée, brûlée par plusieurs empereurs romains. Cette série de rudes et effroyables épreuves ne put étouffer le climat d'effervescence culturelle répandu par les écoles philosophiques.

Les beaux quartiers, habités par une aristocratie marchande et intellectuelle de Grecs et de Juifs, sont des foyers d'idées nouvelles, déjà imprégnées d'un christianisme combatif, mais aussi de philosophies propres à l'Orient hellénistique, telles que la pensée gnostique, venue de Syrie, ou la pensée néoplatonicienne née à Alexandrie même, mêlant judicieusement mysticisme chrétien et rationalité païenne. Mais cette aristocratie grecque et juive fut bientôt la proie des persécutions organisées par les empereurs romains. Sous prétexte de chasser les chrétiens, ils visaient en même temps à s'emparer des intérêts économiques et de la richesse accumulés par cette puissante classe marchande qui dut subir l'assaut supplémentaire des populations autochtones jusque-là soumises. Ces révoltes populaires, souvent incitées et facilitées par les administrateurs romains, ne pouvaient mieux servir leurs intérêts. Néron, Septime Sévère, ainsi que bien d'autres empereurs, pratiquèrent à Alexandrie des persécutions systématiques de chrétiens, qui atteignirent leur point culminant à la fin du règne de Dioclétien, période que les chrétiens appelèrent l'ère des martyrs (303-311). La chrétienté survécut à la tourmente. A partir de 311, les chrétiens furent officiellement tolérés par les empereurs romains qui, bientôt, se convertirent au christianisme.

Alexandrie dans l'Empire byzantin
De 326 à 641, Alexandrie passe sous le contrôle de l'Empire byzantin. L'installation d'un empire chrétien à Byzance, héritier de l'Empire romain d'Orient consacra Alexandrie comme capitale de la chrétienté, aux côtés de Constantinople et d'Antioche. Sa nouvelle fonction ne fut pas assumée sans peine. Elle fut en effet le théâtre de nouvelles querelles religieuses. Dans ce centre culturel hostile à la tutelle de plus en plus centralisatrice de l'Eglise de Constantinople, les crises du néoplatonisme et du monophysisme ne cessèrent de se développer. Alexandrie dut payer cher de nouveau son indépendance d'esprit: tous ses monuments païens furent détruits; la communauté juive, noyau dynamique de son essor économique, fut déportée par le patriarche Cyrille; l'empereur Justinien décida la fermeture des écoles philosophiques, et sa femme, Théodora, donna l'ordre d'incendier la ville, les Alexandrins ayant refusé de reconnaître l'autorité du patriarche Théodore. Une fois élevée au rang de patriarcat, et les querelles religieuses éteintes, Alexandrie connut des temps plus calmes mais plus ternes.

Karnak
Karnak ou Carnac , en égyptien Ipet-isut , ou Eptesowe , aujourd'hui al-Karnak. Village d'Egypte (Kénèh) en Haute-Egypte, sur la rive droite du Nil, qui, avec le site voisin de Louqsor (à 3 km au S.), occupe l'emplacement de l'ancienne Thèbes.

C'est à Karnak que se trouve le plus vaste ensemble de temples de l'Egypte pharaonique. Il comprenait trois grands sanctuaires entourés d'enceintes: au centre, le sanctuaire d'Amon, que les Anciens considéraient comme l'une des «Sept Merveilles du monde» et qui fut, en quelque sorte, surtout pour les pharaons du Nouvel Empire, un véritable sanctuaire d'Etat; au N., le sanctuaire de Montou (dieu thébain de la Guerre), et, au S., le sanctuaire de Mout (l'épouse d'Amon), encore en partie inexploré (1980). L'enceinte du sanctuaire principal formait un quadrilatère de 2 400 m de pourtour percé de 8 portes. Elle renfermait, outre le temple d'Amon, de nombreux autres bâtiments sacrés: temples de Khonsou et d'Opet au S.-O., lac sacré à l'E., temple de Ptah et chapelles d'Osiris au N. Le temple lui-même était constitué d'une succession de cours et de salles couvertes, séparées par des pylônes; ces constructions colossales se développèrent progressivement, à partir de la XVIII e dynastie, autour d'un temple primitif du Moyen Empire (XIIe dynastie). Particulièrement remarquables étaient la grande salle hypostyle, avec ses 134 colonnes, entre le 2 e et le 3 e pylône (d'époque ramesside), les obélisques d'Hatshepsout, entre le 4 e et le 5 e pylône, et la salle des fêtes de Thoutmosis à l'arrière de l'édifice. Dans la grande cour occidentale s'élevaient les temples de Sethi II et de Ramsès III. Le complexe architectural était enrichi de reliefs polychromes, de statues de pharaons, d'obélisques et d'autres monuments commémoratifs.

Memphis
Memphis (transcription gr. de l'égypt. Mennofre). Site d'Egypte, à 28 km au S. du Caire, capitale de l'Ancien Empire. Elle aurait été fondée par Ménès, auquel on attribue la forteresse du «Mur blanc» (Ineb Hedj) et le premier temple de Ptah. Capitale effective sous la IIIe dynastie (Djoser), elle fut négligée par les pharaons des IV e et V e dynasties, qui établirent leur résidence plus au sud. Elle revint en faveur avec Pépi Ier et ses successeurs (VI e dynastie), sous lesquels elle atteignit son apogée. Sous les Ramessides, elle connut un grand développement et s'embellit de nombreuses constructions (Serapeum, nécropoles de Saqqarah). Sous les Ptolémées, la ville fut peu à peu éclipsée par Alexandrie. Parmi les principaux monuments: les temples de Ptah, d'Apis et le Serapeum, découvert par Mariette.
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MessageSujet: Re: Egypte ancienne   Egypte ancienne EmptyJeu 4 Mai - 14:50

Pyramide de Kheops
Gizeh, Egypte (v. 2600 av. J.-C.). Bâtie vers 2600 av. J.-C., pour Kheops, pharaon de la IV e dynastie, cette pyramide est située à Gizeh, près des deux autres plus petites de Chéphren et de Mykérinos. Considérée par les Anciens comme l'une des Sept Merveilles du monde, cette pyramide est le plus grand et le plus parfait des monuments de ce type. A l'origine, elle mesurait 231 m de côté et 146 m de haut. Faite de blocs pesant de 2 à 3 tonnes, disposés en assises constituant des gradins, elle était revêtue d'une couche de calcaire et de granite qui formait une paroi lisse. La pyramide surmonte des chambres et des magasins souterrains à la construction desquels furent employés des blocs pesant jusqu'à 40 tonnes.

Saqqarah
Saqqarah ou Sakkarah, Village d'Egypte, à 28 km au sud du Caire, sur la rive gauche du Nil, qui a donné son nom à la nécropole de l'ancienne Memphis. La nécropole de Saqqarah, la plus vaste d'Egypte (elle s'étend sur 7 à 8 km), groupe en fait plusieurs types de tombes, s'échelonnant de l'Ancien Empire à l'époque ptolémaïque: au nord, les tombeaux en briques crues de la Ire dynastie, puis le complexe funéraire de Djoser, fondateur de la III e dynastie, construit par l'architecte Imhotep (v. 2650 av. J.-C.), vaste ensemble monumental avec son enceinte, sa pyramide à degrés, ses cours, ses temples, ses autels et ses dépendances. La nécropole comprend encore les pyramides des V e et VI e dynasties, ornées des premiers textes funéraires (pyramides des pharaons Ounas, Ouserkaf et Teti, ainsi que l'ensemble resté inachevé de Sekhem-Khet, le successeur de Djoser), et, tout autour, les mastabas des épouses et des dignitaires (Ti, Mererouka, Méhou, Ptahhotep). La nécropole de Saqqarah-Sud comprend elle-même plusieurs pyramides arasées de l'Ancien et du Moyen Empire. Le site de Saqqarah abrite aussi des chapelles funéraires du Nouvel Empire, des sépultures saïtes et perses enfouies dans de vastes puits, le Serapeum de l'époque hellénistique et les ruines du couvent copte de Saint-Jérémie (V e s. apr. J.-C.).

Thèbes
Thèbes en égyptien Ouaset , ou Niout « la ville », à l'époque tardive, les Grecs lui donnèrent le nom de Diospolis Magna. L'exceptionnelle beauté du paysage du bassin thébain, dominé à l'ouest par un imposant ensemble de massifs pyramidaux derrière lesquels se couche le soleil, n'a pas suffi pendant l'Ancien Empire à attirer l'attention des pharaons memphites: il n'est alors le site que d'une petite bourgade. Au Moyen Empire, la XI e dynastie fait de Thèbes (aujourd'hui Louqsor) sa capitale. Cette décision met en pleine lumière Amon, le dieu de Thèbes, au point que, lorsque la XII e dynastie choisit de résider dans le nord du pays, cette divinité prend une place désormais centrale dans la vie religieuse de l'Egypte.

Temples et nécropoles
Cependant, dès la XII e dynastie commencent les travaux de l'immense série de temples qui ceinturent Thèbes et Karnak. La XVIII e dynastie donne son plein éclat à la résidence thébaine; elle inaugure une tradition qui va durer jusqu'en 1080 av. J.-C.: l'inhumation des pharaons défunts dans des «demeures d'éternité» à une altitude qui les place hors d'atteinte de toute crue du Nil, dans les massifs occidentaux, à l'endroit où le soleil entre le soir dans le pays des Morts. Le massif rocheux devient pour une longue période lieu de sépulture des rois, des reines et de grands personnages. Ses dieux protecteurs, Amon, Mout et Khonsou, acquièrent une célébrité nationale. Capitale de l'Empire égyptien, au moment de sa plus grande splendeur (Nouvel Empire), Thèbes rayonne pendant près de six siècles. Après Ramsès III (XII e siècle), le déplacement de l'activité politique et militaire en direction du Delta, puis l'avènement de dynasties originaires de cette même région contribuèrent au déclin de la métropole thébaine. Pillée par les Assyriens (672 et 655 av. J.-C.), puis par les Perses, elle ne retrouva plus jamais son éclat, mais n'en demeura pas moins l'un des grands centres religieux de l'Egypte. Les nécropoles et ses temples furent néanmoins transformés en simples réserves de chaux lorsqu'ils étaient construits en calcaire, et en carrières de matériaux de construction lorsqu'ils étaient en granite ou en grès.

Karnak
Le petit village de Karnak, situé sur la rive droite du Nil, au nord de Louqsor et à l'emplacement de Thèbes, abrite l'ensemble architectural le plus gigantesque de l'Egypte pharaonique. C'est à Karnak que se trouve le plus vaste ensemble de temples de l'Egypte pharaonique. L'immense champ de ruines est occupé principalement par le temple d'Amon et ses dépendances. Une suite de pylônes - portes flanquées de tours rectangulaires - conduisent jusqu'à la célèbre salle hypostyle, œuvre de Séthi I et de Ramsès II.

Le site de Karnak comprenait trois grands sanctuaires entourés d'enceintes: au centre, le sanctuaire d'Amon - de 600 m de côté -, que les Anciens considéraient comme l'une des Sept Merveilles du monde et qui fut, en quelque sorte, surtout pour les pharaons du Nouvel Empire, un véritable sanctuaire d'Etat; au Nord, le sanctuaire de Montou (dieu thébain de la Guerre), et, au Sud, le sanctuaire de Mout (l'épouse d'Amon), encore en partie inexploré (1980). A l'intérieur de l'enceinte amonienne, d'autres temples ont été dédiés à d'autres dieux: temple de Khonsou avec son propylône - dû à Ptolémée III Evergète (III e siècle av. J.-C.), et d'où part une allée de 2 km de 700 sphinx à tête de bélier -, temple d'Opet au Sud-Ouest, lac sacré à l'Est, temple de Ptah et chapelles d'Osiris au Nord; les destructions et les reconstructions se sont succédé à la mesure des rivalités entre dynasties ou pharaons.

Une spectaculaire découverte à Karnak a fourni la preuve que Horemheb avait fait détruire un temple dédié à Aton par Akhenaton; 13'000 blocs provenant de cette destruction ont été noyés sur son ordre dans l'énorme maçonnerie d'un nouveau pylône: ils font l'objet d'études minutieuses, tant ils apportent d'informations sur l'époque d'Akhenaton.

La salle hypostyle de Louqsor, moins impressionnante que celle de Karnak, est tout de même remarquable par ses colonnes qui représentent des faisceaux de tiges de papyrus.

Le temple d'Amon
Le premier temple d'Amon est construit dès le début du second millénaire. Cependant, les monuments subsistant aujourd'hui, à l'exception de la Chapelle blanche de Sésostris I er , ont tous été érigés à partir de la XVIIIe dynastie (XV e -XIV e siècle av. J.-C.), autour d'un temple primitif du Moyen Empire (XIIe dynastie), au moment où Amon devient le dieu officiel de l'empire. Tout autour de ce temple, d'innombrables monuments témoignent de toutes les époques, depuis le Nouvel Empire jusqu'à la période romaine.

Particulièrement remarquables étaient la grande salle hypostyle, avec ses 134 colonnes sculptées et peintes, entre le 2 e et le 3 e pylône (d'époque ramesside), la salle des fêtes de Thoutmosis à l'arrière de l'édifice où est gravée dans la pierre son épopée asiatique, et les obélisques de la reine Hatshepsout (1490-1470), entre le 4e et le 5e pylône: Hatshepsout a voulu orner le temple de Karnak de deux obélisques couverts d'or, si hauts que la pointe en rejoindrait le ciel - l'un d'eux mesure 29,50 m; ils proviennent tous deux de la même carrière de granite et sont monolithes.

Chacun des temples de l'ensemble de Karnak abritait une barque de grandes dimensions sur laquelle, les jours des fêtes solennelles, chaque dieu prenait place: c'était par exemple le cas lors de la visite de six jours qu'Amon effectuait à Louqsor ou lors de son séjour annuel dans les nécropoles occidentales. Dans la grande cour occidentale s'élevaient les temples de Sethi II et de Ramsès III. Le complexe architectural était enrichi de reliefs polychromes, de statues de pharaons, d'obélisques et d'autres monuments commémoratifs.

Après une brève période de déclin, pendant la réforme religieuse d'Akhenaton, le temple d'Amon rayonna d'une gloire nouvelle avec la XIX e dynastie.

Aujourd'hui lentement reconstitué, le temple a fait l'objet de travaux remarquables, mais en définitive vains, de protection: accolé à la montagne, il était menacé par les chutes de rochers, particulièrement en cas de séisme; les tremblements de terre ont eu raison de cet admirable ouvrage, qui avait déjà subi la rage destructrice de Thoutmosis III, ennemi d'Hatshepsout.

Ramsès II a également consacré, sur la rive occidentale, un temple à Amon, célèbre par la représentation qu'il offre de la victoire de Qadesh remportée sur les Hittites. Il est encore plus intéressant de retenir que, en dehors du massif édifice du temple lui-même, de très nombreux bâtiments voûtés de briques crues - de ces voûtes qui remontent à l'Ancien Empire et que l'on nomme «nubiennes» - abritaient des serviteurs du temple et une multitude de scribes et de comptables qui enregistraient tous les produits livrés au pharaon. La décoration des temples faisait du reste volontiers référence aussi bien aux tributs qu'apportaient des peuples voisins qu'aux nombreux prisonniers que le pharaon ramenait de ses expéditions. Ramsès III a lui aussi fait construire un temple à Médinet Habou, en face de Thèbes. Ce grand ensemble permet de mesurer, d'une autre manière que dans le cas de Memphis, de Gizeh ou de Saqqarah, le degré de perfection atteint par les Egyptiens dans les domaines du calcul, de l'astronomie, de la construction et de la décoration. Les temples portaient d'ailleurs le titre de «temple des millions d'années».

La vallée des Rois
Vallée encaissée de Haute-Egypte, à l'O. du Nil et en face de l'ancienne Thèbes (en ar.
Biban el-Molouk), qui abrite les hypogées de presque tous les souverains des dynasties thébaines (XVIII e -XX e ). La nécropole comprend une soixantaine de tombes, dont celle de Toutankhamon.

Le Sphinx de Gizeh
Le plus ancien et le plus célèbre des sphinx égyptiens est le grand Sphinx de Gizeh qui date du XXVI e siècle av. J.-C. C'est une sculpture monumentale taillée dans un promontoire naturel dans le roc à une hauteur de 372 mètres et située au sud-est de la grande pyramide de Kheops. Le sphinx se trouve au milieu d'une grande carrière qui fournissait une partie des blocs destinés à la construction de la pyramide. Le corps est celui d'un lion couché et la tête celle d'un souverain portant la coiffure royale. La statue est tournée vers l'est et la vallée du Nil.

Le corps et la tête sont taillés à même le roc. Les pattes tendues, qui sont ajoutées, sont en maçonnerie. La statue mesure 21 mètres de hauteur maximale et 74 mètres de longueur. Le nez mesurait 1,7 mètre de long et la bouche 2,3 mètres. Le visage mesure 4,2 mètres de large. A l'origine, la statue était entièrement recouverte de plâtre peint dont il subsiste des traces. Les vestiges d'une statue en pied d'un roi se trouvent devant son poitrail et il s'agit sans doute là d'une adjonction tardive. Devant le sphinx, l'on constate les fondations d'un temple qui fut construit en même temps que la sculpture du sphinx.

Le grand Sphinx est l'œuvre d'un artiste inconnu qui s'inspira des lignes d'une coupe de pierre après l'exploitation de blocs destinés à la construction de la pyramide de Kheops. Il est établi qu'à l'origine cette créature avait la physionomie du pharaon Khephren qui fit édifier la deuxième grande pyramide et que le seul but de ce sphinx était de présenter le pharaon sous une incarnation spéciale et inédite qui pouvait être une idole. Pendant le Nouvel Empire (de 1555 à 1075 av. J.-C.), le grand Sphinx fut incorporé dans le culte du dieu solaire Rê et sa signification originelle fut sans doute oubliée. Il était adoré sous le nom de Hor-em-akhet («Horus de l'horizon»), en grec Harmachis, et aurait été l'incarnation du dieu solaire Re-Horakhty. Le culte du Sphinx sous cette incarnation se perpétua jusqu'à la période romaine.

Plus tard, dans l'Egypte musulmane, son origine fut complètement oubliée et le grand Sphinx devint l'objet de nombreuses spéculations. Il était admiré par certains musulmans tels que le navigateur et historien du XIII e siècle, Abdul-Latif, ou regardé avec horreur comme en témoigne son nom arabe, Abul-hol («Père des Terreurs»).
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