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 Des descendants ambitieux

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Vidar
Blackeu Viking
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MessageSujet: Des descendants ambitieux   Des descendants ambitieux EmptyMer 3 Mai - 2:35

Alphonse V
L'œuvre d'Henri le Navigateur, mort en 1460, est poursuivie par son neveu Alphonse V - dit «l'Africain» -, qui règne sur le Portugal de 1438 à 1481. Aussi ambitieux que son oncle, ce dernier est plus avisé sur les avantages économiques à retirer des explorations. En 1469, il concède des licences d'exploitation et de commerce pour l'Afrique à Fernão Gomes, à la condition que ses marins explorent 600 km de côtes par an pendant les cinq années à venir. Ainsi 3'000 km de littoral sont-ils découverts; Gomes dépasse l'embouchure du Niger. La route des Indes semble ouverte! Pendant cette période d'ambitieuses expéditions maritimes, Alphonse V effectue des incursions plus directes sur le continent africain. Il mène plusieurs campagnes contre les souverains musulmans du Maroc, remporte la victoire d'Arzila et, en 1471, prend Tanger.

En 1481, Jean II, fils d'Alphonse V, monte sur le trône. Au cours des années suivantes, les expéditions atteignent les côtes arides de l'Angola et de la Namibie. A chaque étape, le Portugal affirme ses droits territoriaux en plantant sur les caps des terres nouvellement découvertes de grandes colonnes de calcaire de quelque 2 m de haut: ce sont les padrães («patrons»).

A la recherche du cap des Tempêtes
Cependant, la pointe sud de l'Afrique reste à découvrir. Bartolomeu Dias, qui part de Lisbonne en 1487 avec deux caravelles remplies de vivres et d'eau douce, est chargé de pousser aussi loin que nécessaire pour reconnaître le point le plus méridional du continent africain. Au bout de trois mois, il atteint la baie d'Angra das Aldeias, sur le littoral de l'actuel Angola, puis il quitte les terres connues. Pendant plus d'un mois, ses bateaux avancent lentement vers le sud le long des côtes, rencontrant des vents contraires de plus en plus forts. Dias prend alors la décision de faire voile vers l'ouest, de s'éloigner de la terre, dans l'espoir de trouver de meilleures conditions de navigation.

Son attente est récompensée: des vents se lèvent et, pendant deux semaines, poussent ses navires vers le sud. Lorsque Dias décide de se diriger plein est pour rejoindre la côte, il ne la trouve pas, et doit repartir vers le nord. C'est alors qu'il aperçoit la terre: il a déjà doublé, sans la voir, la pointe la plus méridionale de l'Afrique et poursuit son exploration pendant plus d'un mois, abordant en plusieurs points de la côte orientale malgré les plaintes de son équipage. Il plante son padrão dans la baie d'Algoa, à proximité de l'actuel Port Elizabeth, et finit par accepter de faire demi-tour, non sans remarquer que le courant qui entraîne ses navires le long des côtes est un courant tropical venant du nord-est - preuve qu'il a bien dépassé l'extrémité sud de l'Afrique.

Pendant le voyage de retour, Dias et ses hommes repèrent un «grand et noble cap» aux rochers de granite surplombés par une montagne. Il y plante un second padrão pour marquer ce qu'il pense être la pointe sud de l'Afrique et baptise sa découverte «cap des Tempêtes» - nom que le roi Jean II changera en 1488 pour celui de «cap de Bonne-Espérance». En fait, Dias a manqué le point le plus méridional du continent, le cap des Aiguilles, qui se trouve à quelque 200 km au sud-est. Rentrant au Portugal à la fin de l'année 1488, après un voyage de seize mois, il est accueilli triomphalement, et reçoit le titre et les pouvoirs d'«amiral de la mer des Indes». La route maritime des Indes est en effet vraiment ouverte.

De Bonne-Espérance à Macao
En 1497, Manuel I er , successeur de Jean II, soutient une expédition ambitieuse, préparée par Bartolomeu Dias, qui va détruire le monopole arabe du commerce dans l'océan Indien. Quatre bateaux sont armés: une petite caravelle de 50 t à gréement latin, destinée à la navigation côtière de reconnaissance; un ravitailleur de 300 t, transportant des vivres suffisants pour tenir trois ans et une cargaison d'objets et de colifichets, qui ont déjà servi de produits d'échange en Afrique (coton, huile d'olive, corail, perles, chapeaux, bols de cuivre et clochettes); enfin deux nãos, trois-mâts à gréement carré, équipés de dix canons chacun, véritables navires de guerre.

Vasco de Gama, le précurseur
Vasco de Gama est choisi pour diriger le voyage. Agé de trente-sept ans, il a un physique imposant et un caractère peu facile. Mais il a la réputation d'être juste, honnête et pieux. En outre, ses connaissances en astronomie et son expérience de la navigation sont solides. Le 8 juillet 1497, le clergé bénit le départ. Après avoir doublé le cap de Bonne-Espérance à la fin novembre, Gama explore pendant cinq mois les côtes sud-orientales de l'Afrique. Poursuivant sa route, il arrive aux frontières du monde musulman, sur le littoral de l'actuel Mozambique.

Les périls du voyage
Au nord de cette zone, plusieurs cités-Etats gouvernées chacune par un sultan, telles Mombasa, Mélinde ou Zanzibar, prospèrent grâce au commerce avec l'Inde. Les Portugais se heurtent à leur hostilité, mais ils obtiennent du sultan de Mélinde (aujourd'hui Malindi, sur la côte kenyane) le prêt d'un navigateur expérimenté, Ahmed ibn Madjid, qui les conduit vers l'est à travers l'océan Indien, en direction de l'Inde. Grâce à lui, la traversée est effectuée en moins d'un mois. La flotte de Gama jette l'ancre au large des longues plages de Calicut, bordées de palmiers, à la mi-mai 1498. Mais le séjour ne répond pas aux attentes: les produits apportés par les Européens n'intéressent pas les autochtones, et c'est avec les plus grandes difficultés que les Portugais réussissent à repartir avec une petite cargaison composée de clous de girofle, d'un peu de cannelle et d'une poignée de pierres précieuses.

Le retour est particulièrement pénible. Sans guide - celui-ci a disparu -, les marins doivent affronter des vents contraires pendant trois mois. Les vivres manquent, la nourriture est avariée, la vermine s'installe. L'équipage survit grâce à du poisson frais, du porc salé, pourri, et des biscuits pleins de charançons; le scorbut fait périr plusieurs dizaines de marins. Lorsque les bateaux regagnent Lisbonne, à la fin de l'été 1499, il ne reste plus que 54 hommes sur les 170 qui avaient embarqué deux ans auparavant. Ils sont accueillis triomphalement: si les résultats sont minces, l'expédition a atteint son but, l'Inde, justifiant près d'un siècle d'efforts.

Une compétition sans partage
Le voyage de Vasco de Gama marque un tournant dans l'ère des explorations. Par la suite, le rythme des découvertes s'accélère, tant du côté portugais que du côté espagnol. La route des Indes trouvée, les Portugais veulent s'assurer le monopole du commerce dans l'océan Indien. Tous les moyens leur sont bons pour écarter les concurrents, arabes notamment. Ainsi, en 1502, Vasco de Gama fait-il couper le nez, les oreilles et les mains des 800 hommes de l'équipage d'une flotte arabe chargée de riz rencontrée devant Calicut; les mutilés sont ensuite entassés à bord des navires, auxquels les Portugais mettent le feu.

Méthodes guerrières
Moins de six mois après le retour du premier voyage de Gama, au début de l'an 1500, une armada de treize navires et de 1 200 hommes se forme à Lisbonne. La flotte, placée sous le commandement d'un noble de trente-deux ans, Pedro Alvares Cabral, part le 8 mars; elle s'enfonce d'abord loin vers le sud-ouest (poussée par le grand courant marin équatorial ou délibérément conduite vers une terre déjà découverte que Lisbonne ne veut pas laisser aux Espagnols?), et aborde en avril les côtes du Brésil, dont Cabral prend possession au nom du Portugal et qu'il baptise «terre de la Vraie Croix». Puis elle repart rapidement vers l'est, double le cap de Bonne-Espérance, où les tempêtes lui font perdre quatre navires, et parvient à Calicut.

Les navigateurs portugais impressionnent le souverain par des offrandes avant d'entamer, et de gagner dans le sang, une guerre commerciale contre les marchands musulmans. Cabral finit par bombarder Calicut, sous prétexte que le roi s'est rangé du côté des musulmans; puis il continue sa route et entame un commerce pacifique avec deux autres grands ports de la côte de Malabar, Cochin et Cananore. Il rentre à Lisbonne en juin 1501 avec seulement sept navires et la moitié de ses hommes, mais riche d'une cargaison d'épices, de porcelaine, d'encens et de pierres précieuses qui rembourse largement l'investissement de départ.

L'hégémonie portugaise
Pendant les années qui suivent l'expédition de Cabral, la pratique conjuguée du commerce et de la guerre aux Indes procure d'immenses bénéfices et permet un remarquable développement de l'économie: les Portugais créent une Bourse à Anvers, aux Pays-Bas, où ils vendent des épices à toute l'Europe. Le roi Manuel Ier le Grand nomme Francisco de Almeida premier vice-roi des Indes pour superviser l'expansion du commerce dans l'océan Indien. Almeida, qui part en 1505 à la tête d'une flotte de vingt-deux navires, met à sac Mombasa (sur la côte de l'actuel Kenya) et s'empare de deux autres ports de l'Afrique de l'Est, Sofala et Kilwa, avant de remporter, en 1509, une victoire décisive dans le port de Diu (au nord de Calicut) sur une flotte égyptienne envoyée par le sultan du Caire et financée par les Vénitiens pour protéger les commerçants musulmans de l'Inde.

Grâce à des bases sûres dans l'océan Indien et à leurs grandes qualités de marins, les Portugais sont désormais capables d'atteindre leur but ultime: les îles productrices d'épices. En 1509, une première flotte accoste à Malacca, près de l'actuelle Singapour. Quelques années plus tard, les possessions portugaises s'accroissent des conquêtes d'Afonso de Albuquerque, second vice-roi des Indes: Ormuz, au seuil du golfe Persique, les îles de Ceylan et de Ternate, centre de la culture du clou de girofle, les ports de Diu et de Goa en Inde, et de Macao en Chine. A sa mort, en 1515, Albuquerque - dit «le Mars portugais» - a assis la domination de Lisbonne sur les mers de l'Asie du Sud, provoquant la faillite du commerce musulman à l'est d'Aden et celle des marchands vénitiens. Il n'a pas eu besoin d'exécuter son projet: détourner le Nil dans la mer Rouge; l'équilibre du commerce mondial s'est déplacé vers l'ouest. Le premier grand empire colonial moderne est né.
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