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 Les Grandes Découvertes

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Vidar
Blackeu Viking
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Localisation : Dans la forêt d'Asgard
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MessageSujet: Les Grandes Découvertes   Les Grandes Découvertes EmptyMer 3 Mai - 2:32

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A partir du milieu du XV e siècle, quelques poignées d'Européens, surmontant leur peur d'une mer hostile et l'emprise des légendes qui affirment qu'au-delà de l'horizon règne le vide, quittent les rivages de la péninsule Ibérique pour se lancer à l'aventure; ils découvrent l'Afrique australe, puis un continent entier dont on ne soupçonnait pas l'existence, l'Amérique. Les Grandes Découvertes, qui fondent l'hégémonie européenne sur le reste du monde, marquent le commencement de l'ère moderne.

Au XV e siècle, l'Europe trouve en Orient ( Inde, Chine, Japon) des produits de très grande valeur : la soie et les épices. Mais la route terrestre est contrôlée par les Ottomans et la route maritime par les Italiens (Gênes et Venise). Après la prise de Constantinople par les Ottomans en 1453, le commerce devient de plus en plus difficile.
Les portugais atteignent alors les Indes en contournant l'Afrique, comme Diaz en 1487 ou Vasco de Gama en 1498.

Pour le compte de l'Espagne, Christophe Colomb cherche à atteindre les Indes, qu'il imagine proche, par l'Ouest. Mais l'Océan Atlantique est plus vaste qu'il ne le pense. et il découvre en 1492 un continent inconnu : l'Amérique !

En 1497, pour le compte de l'Angleterre, Cabot découvre Terre-Neuve en cherchant la route des Indes par le Nord-Ouest. En 1500, le Portugais Cabral, en cherchant des vents plus réguliers sur la route d'Afrique découvre par hasard le Brésil. En 1534, le Français Jacques Cartier cherche à son tour le passage du Nord-Ouest vers les Indes et découvre le Canada. Pour l'Espagne, Magellan cherche le passage du Sud-Ouest vers les Indes. De 1519 à 1522 ses navires font le premier tour du monde.
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Blackeu Viking
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MessageSujet: Re: Les Grandes Découvertes   Les Grandes Découvertes EmptyMer 3 Mai - 2:33

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Les Grandes Découvertes MOD_DEC_001


Si l'aventure des Grandes Découvertes a pu être tentée, c'est que des progrès sensibles avaient été accomplis dans les domaines de la connaissance de la Terre, d'une part, et de la navigation, d'autre part. En effet, les Européens du Moyen Age étaient restés, au moins jusqu'au XIIIe siècle, largement plus ignorants que ne l'avaient été les anciens Grecs en matière de géographie et d'astronomie. Ces derniers admettaient notamment, depuis Eratosthène (IIIe siècle av. J.-C.), qui avait effectué avec une remarquable précision la mesure de la circonférence équatoriale, que la Terre est ronde; pour les Européens médiévaux, dont le champ des connaissances s'est considérablement rétréci depuis les grandes invasions, cette idée même paraît inconcevable, car elle signifierait que les hommes qui habitent du côté opposé du globe marchent la tête en bas. La Terre est alors représentée comme un grand carré ou un disque plat où l'Océan, élément inquiétant et mystérieux, s'étend jusqu'aux murs qui sont supposés clôturer l'Univers et supporter la voûte céleste.

L'horizon européen
Le monde connu des Européens - l'écoumène, ou œkoumène - se résume au Bassin méditerranéen, c'est-à-dire à l'Afrique du Nord, à l'Arabie, au Moyen-Orient, et à l'Europe jusqu'à la Scandinavie et à la Moscovie. Les frontières qui cernent ces terres connues sont réputées infranchissables: au nord, pense-t-on, froid et glaces empêchent tout passage; au sud, en revanche, la chaleur ferait entrer en ébullition les flots et le sang humain, et exclurait donc toute vie.

Les mythes et croyances répandus sur ces mondes inconnus se reflètent dans les cartes établies au Moyen Age, qui ne sont pas l'œuvre de géographes mais de théologiens: elles représentent un monde plat et circulaire dont le centre est le plus souvent Jérusalem, parfois Rome; autour de ce point de référence sont disposées l'Europe, l'Asie et l'Afrique, que prolongent des représentations du paradis terrestre ou d'autres lieux cités dans la Bible.

L'héritage antique
Les Arabes en revanche, restés au contact du savoir des anciens Grecs, ont développé leurs connaissances astronomiques et géographiques au long du Moyen Age. Grands commerçants, grands voyageurs - tel le Marocain Ibn Battouta qui, au XIV e siècle, parcourt l'Afghanistan, l'Inde, et rejoint par la mer Sumatra puis la Chine -, ils ont établi des liens avec l'Extrême-Orient asiatique, d'où ils acheminent la soie et les épices très recherchées par les riches Européens. Ils commercent avec les Républiques de Gênes et de Venise, par lesquelles, à partir du XIII e siècle, se diffuse peu à peu en Europe le savoir retrouvé des Anciens.

A la fin du XIIIe siècle, le Vénitien Marco Polo fait imprimer le Livre des merveilles , où il décrit son voyage en Extrême-Orient. L'Europe ébahie y lit, sans y croire, des descriptions de villes aux richesses éclatantes, où l'on compte par milliers les sacs d'or, où circulent des charrettes chargées de soie. D'autres livres, souvent pris plus au sérieux que celui de Polo, sont le produit d'une imagination débridée. Les Voyages d'outremer (vers 1356) de sir Jean de Mandeville en sont un bon exemple: ses histoires d'hommes sans tête, dont les yeux et la bouche sont situés au niveau des épaules, ses descriptions d'animaux fantastiques connaissent un grand succès.

Ptolémée redécouvert
Vers 1406 est traduit en latin - langue des Européens lettrés - un ouvrage capital, la Géographie de Ptolémée, que l'astronome et géographe grec avait écrit au II e siècle ap. J.-C. et qui, par sa large diffusion dans la seconde moitié du XV e siècle (plusieurs éditions sont imprimées à Vicence, Bologne, Rome, Ulm), provoque une véritable révolution des connaissances. Ce traité, qui part du principe de la sphéricité de la Terre, explique comment construire des cartes par des méthodes de projection et présente un atlas de vingt-sept cartes, dont une mappemonde; il donne le dessin précis des littoraux connus, et des coordonnées pratiques pour les navigateurs.

Cependant, Ptolémée ayant reproduit une ancienne erreur de calcul concernant la circonférence de la Terre (réduite d'environ 10'000 km), les Européens de la fin du XV e siècle, qui admettent qu'un même océan enveloppe l'Europe, l'Asie et l'Afrique, en concluent que l'Asie s'étend très loin à l'est et situent le Japon (appelé Cipango à l'époque) à l'endroit où se trouve en fait la Californie: d'où l'idée qu'en naviguant droit vers l'ouest on devait rencontrer assez rapidement les côtes extrême-orientales de l'Asie.

Des progrès techniques
Parallèlement à la redécouverte des connaissances de l'Antiquité, l'art de la navigation et la construction navale font de grands progrès. Depuis longtemps utilisée en Orient, l'aiguille aimantée indiquant le pôle magnétique est introduite en Europe par les Arabes. Vers l'an 1300, les Italiens en perfectionnent le dispositif et mettent au point la boussole, instrument pratique et précis qui autorise la navigation en haute mer.

Au XV e siècle, l'astrolabe portugais est l'adaptation d'un ancien appareil servant à mesurer l'angle formé par un objet céleste relativement à l'horizontale. Il suffit de pointer l'aiguille de l'astrolabe vers l'étoile Polaire pour lire sa hauteur en degrés, et ensuite, grâce à une série de tables astronomiques, de calculer précisément la position en latitude, selon l'heure et le jour, de l'observateur placé sur un bateau qui se trouve dans des eaux inconnues - plus tard on apprendra à faire ces calculs en prenant comme repère le Soleil. Enfin la mise au point du gouvernail d'étambot , qui pivote sur des charnières fixes à la poupe du navire, rend la navigation plus sûre et plus performante.

La caravelle
Mais tous ces instruments n'auraient pas suffi à braver l'océan si l'on n'avait complètement renouvelé la conception des navires. En effet, les galères, manœuvrées à la rame, sont effilées et rapides, mais trop basses sur l'eau (elles en dépassaient le niveau d'à peine 1,50 m) pour affronter les lames de l'Atlantique. Les nefs, malgré de plus hauts bords, sont lourdes et lentes à cause de leur mât unique et de leur seule voile.

C'est alors qu'au Portugal des constructeurs mettent au point un type de bateau qui va révolutionner la navigation hauturière et qui sera adopté par tous les grands explorateurs: la caravelle. Celle-ci allie deux éléments traditionnels: le gréement carré du nord de l'Europe, idoine pour de longs parcours par vent arrière, et la voile triangulaire du gréement latin, conçue par les Arabes pour tirer des bords, quelle que soit la direction du vent. Nef allégée, pourvue de trois mâts et de cinq voiles, longue de 30 m au plus, très maniable, elle file plus de 5 nœuds (10 km/h) et peut, grâce à son bordé très haut, naviguer en plein océan. Elle présente néanmoins des inconvénients: il faut un équipage de près de 25 hommes pour manœuvrer les immenses vergues qui portent les voiles; en outre, ses ponts découverts ne protègent ni les équipages ni les provisions.

Après un demi-siècle d'utilisation, les caravelles seront remplacées par des navires plus grands et plus spacieux, mieux adaptés à de longues traversées.

Le réveil démographique de l'Europe
Jusqu'au début du XV e siècle, l'Europe est ravagée par les guerres, les grandes épidémies, les famines. La peste noire notamment, qui culmine en 1348, décime la population, des pays méditerranéens au nord du continent (on estime qu'un tiers, au moins, des Européens sont alors anéantis). Le fléau interrompt et désorganise toutes les activités. Cependant, à partir du milieu du XV e siècle, la population de l'Europe augmente.

Une économie stimulée
Les premières expéditions lointaines partiront du Portugal, petit royaume très peuplé, moins atteint que le reste de l'Europe par les ravages de la peste, et qui connaît tôt un besoin d'approvisionnement extérieur (en blé notamment) et d'expansion. Dans les autres pays européens, les cultures céréalières se déploient, les villes s'étendent, les foires reprennent vigueur; le commerce plus actif stimule les échanges de monnaie et rend plus pressant le besoin en métaux précieux.

L'argent produit en Europe, qui constitue depuis l'époque romaine la principale monnaie d'échange, tend à être supplanté par l'or, qui a cours dans le monde arabe et dont les principales sources d'exploitation se trouvent en Afrique, au sud du Sahara, dans ce qu'on appelle le Soudan - soit les régions actuelles de la Guinée, du Mali, du Burkina, du Niger. L'or, dont le circuit commercial est contrôlé par les musulmans, transite alors par caravanes à travers le désert. C'est entre autres pour aller directement à la source du précieux métal soudanais, en évitant l'intermédiaire des marchands arabes, que les Portugais entreprennent leurs expéditions maritimes vers l'Afrique guinéenne.

Des objectifs multiples et ambigus
Les Grandes Découvertes ont donc été entreprises avant tout pour des motifs économiques, même si d'autres raisons ont été invoquées, comme la recherche du royaume du fameux Prêtre Jean. Depuis longtemps, il était question en Europe de ce mystérieux souverain chrétien qui possédait un vaste empire à la localisation incertaine: on l'avait d'abord placé en Asie, du côté de la Chine ou de l'Inde; puis, au XIV e siècle, de nouveaux renseignements étaient parvenus, qui le situaient dans ce que l'on appelait alors l'«Inde première», c'est-à-dire les pays abyssins où régnait en effet un prince chrétien.

Les Portugais, lors de leurs premiers voyages d'exploration autour de l'Afrique, ont recherché cet empire qui s'étendait, pensait-on, jusqu'aux confins de l'Atlantique.

Le marché des épices
Outre la recherche de l'or, un puissant motif pousse les Européens du XV e siècle à se lancer dans de lointaines et périlleuses expéditions: atteindre directement le pays des épices, c'est-à-dire l'Extrême-Orient, l'Inde fabuleuse dont l'Europe achète - très cher - les produits par l'intermédiaire des Arabes et des Vénitiens. Les épices sont en effet en cette fin de Moyen Age des denrées très appréciées par l'aristocratie et la bourgeoisie aisée, qui en consomment de grandes quantités. Le clou de girofle, la cannelle, la muscade, le poivre, le gingembre, appelés génériquement «indes», servent à dissimuler le goût de la viande, dont l'approvisionnement n'est pas régulier tout au long de l'année - le manque de fourrage en hiver oblige à tuer beaucoup de bétail à l'automne - et qui, conservée dans le sel ou fumée, s'avarie vite. Les «indes» ont en outre la réputation d'avoir des vertus curatives. Mais c'est, semble-t-il, par goût de l'ostentation, comme marque de distinction sociale, que les épices sont consommées en telle quantité par la haute société européenne. Or, au cours du siècle, l'approvisionnement devient difficile.

Une voie directe
En 1453, Constantinople est prise par les Turcs. Tandis qu'à l'est s'effondre l'Empire mongol, qui avait garanti une paix propice aux échanges, les Ottomans, musulmans, construisent aux frontières occidentales de l'Asie un Etat hostile aux chrétiens. La route terrestre des Indes, par laquelle les marchandises étaient transportées à dos d'animal jusqu'à la Méditerranée et à la mer Noire, se trouve ainsi coupée. Le transport s'organise alors par des voies détournées: des jonques chinoises acheminent les épices et les soies de Malaisie en Inde, puis en Perse et en Arabie, d'où elles sont transférées vers les grands ports méditerranéens. Mais à chaque étape le prix monte: le poivre, que l'on paie moins de 3 ducats en Inde, en coûte 68 au Caire, et presque le double à Venise, soit plus de cinquante fois le prix d'origine. L'idée de trouver une route maritime directe, qui permette d'éviter à la fois les Turcs hostiles et les Vénitiens jaloux de leur monopole, s'impose alors. Elle inspire les grands voyages des Portugais et, en partie, ceux de Colomb.

Rencontrer et convertir
Une autre motivation intervient, qui apparaît cependant secondaire: celle de rencontrer les chrétiens de l'étranger et de porter la bonne parole aux païens des terres lointaines, ce que les souverains et les navigateurs de l'époque considèrent comme relevant naturellement de leur mission. Lorsque Vasco de Gama arrive en Inde, l'un des membres de son équipage, à qui l'on demande ce qu'il est venu faire, ne répond-il pas: «Nous sommes venus à la recherche de chrétiens et d'épices»?
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