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 L'Empire Mongol

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Vidar
Blackeu Viking
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MessageSujet: L'Empire Mongol   L'Empire Mongol EmptyDim 9 Avr - 3:33

En 1206, après avoir rassemblé toutes les tribus mongoles sous son autorité, Gengis khan fonde le premier Empire mongol. Celui-ci peut alors commencer son extension. Aidé de ses fils, Gengis khan conquiert la Chine du Nord, l'Iran, le sud de la Russie et l'Afghanistan. A sa mort (1227), son empire est divisé en quatre entre son petit-fils Batu et ses fils Djaghataï, Ogoday et Toluy. Ceux-ci décident une nouvelle offensive et s'emparent de la Corée avant d'attaquer la Russie du Nord, l'Ukraine, puis la Hongrie.

En 1258, Hulagu, le fils de Toluy, conquiert le califat de Bagdad et la Syrie, mais, vaincu par les Mamelouks d' Egypte, il évacue la Syrie, conservant l' Irak et la Perse. En 1279, la Chine entière est annexée par le grand khan Kubilay, qui rétablit l'unité du pays et fonde la dynastie des Yuan. Fortement influencés par la culture de leurs sujets, les successeurs de Kubilay se convertissent au bouddhisme. Mais ils perdent tout contact avec le monde mongol, qui s'est rapproché de la civilisation turque. Ils doivent bientôt faire face au soulèvement des Chinois. En 1368, le dernier empereur mongol est chassé de Pékin.



L'histoire prémongole

Les Mongols sont un petit peuple de pasteurs nomades d'Asie centrale entrés tardivement dans l'histoire et demeurés longtemps à la traîne des puissances turques qui se partageaient la steppe. Ils constituèrent au XIII e siècle un empire éphémère qui, regroupant l'essentiel de l'Eurasie, sera le plus vaste jamais constitué et l'un des éléments déclencheurs du passage du Moyen Age au monde moderne. Etendu du lac Baïkal au nord à la boucle du Fleuve Jaune au sud, des monts Khingan à l'est au lac Balkhach à l'ouest, l'ensemble mongol peut être présenté comme une immense cuvette aride (le Gobi), dont la partie utile est rejetée à la périphérie.

La Mongolie est ainsi un espace creux entouré par une constellation de tribus et de khanats rivaux. Les fragments de la Mongolie se fédèrent au sein d'un empire expansif et hégémonique, où la lutte pour le pouvoir s'accompagne de rébellions cycliques qui chassent les vaincus aux confins des steppes, avant de les voir déferler sur les sociétés agraires. La couronne de l'espace mongol est dépecée par ses voisins, appuyés sur les bases arrière de leur propre espace géopolitique.

De la préhistoire à l'histoire
A partir de l'Ordos, l'homme commence à peupler la Mongolie vers 100'000 av. J.-C., porteur d'un classique paléolithique moyen. Un deuxième courant de peuplement issu des piémonts de l'Asie centrale suit et converge avec le précédent pour développer au paléolithique supérieur des cultures fondées sur la prédation des grands herbivores des steppes herbeuses froides. Les hommes forment alors des communautés sédentaires, riches d'inventions techniques (aiguille, par exemple) et esthétiques (sculpture figurative), dont certains thèmes sont toujours d'usage courant.

Vers 10'000, le réchauffement climatique modifie le milieu (développement de forêts et d'une faune tempérée de plus petite taille) et disperse les hommes en petits groupes mobiles dans les zones montagneuses, archéologiquement difficiles à saisir avant la culture de Padkhinskaïa (4500-3500). L'acquisition de techniques de survie diversifiées autorise une certaine sédentarisation près des rivières, puis favorise le passage à une économie de production. Ce cheminement se repère, pour rester dans le cadre des cultures des environs du lac Baïkal, avec les premières céramiques d'Isakovo (3500-3000), les poissons-appâts en pierre polie de Serovo (3000-2500), les hameçons de Kitoï (2500-1700), la métallurgie du cuivre de Glaskovo (1700-1200), le bronze de Chivera (1200-I er millénaire).

Les tribus pastorales
Parallèlement, la Mongolie est atteinte par les communautés pastorales indo-européennes venues d'Ukraine à travers la bande steppique qui borde la forêt sibérienne; leur culture d'Afanassievo (3000 à 1700) évolue vers l'Andronovo (1700 à 1200), où se développe le semi-nomadisme, pour donner, à mesure que les steppes deviennent arides, la culture du bronze de Karasouk, ou Qarasuk (1200 à 700), laquelle adopte le nomadisme cavalier, crée la maison roulante tirée par des bœufs et la yourte circulaire.

Les sociétés pastorales se restructurent alors en tribus militairement organisées qui s'affrontent pour le contrôle des pâturages. Au cours de la première moitié du Ier millénaire, les peuples indigènes de la Mongolie forestière et montagneuse, des ethnies turques, mongoles, paléosibériennes et toungouses, se rallient à ce modèle culturel. La Mongolie entre dans l'histoire; celle-ci peut être répartie en périodes de 400 ans, regroupées en trois grandes phases de 800 ans.

Du VIIe siècle avant J.-C. au IIe siècle après J.-C.
Cette phase se définit par référence aux Xiongnu - les futurs Huns de l'Occident -, qui apparaissent avec la première culture du bronze spécifique de la Mongolie, celle des tombes à dalles, au cours de laquelle les peuples indigènes se répandent dans la steppe. Cet ensemble géoculturel est accompli par l'établissement d'une confédération imprécise de ces tribus en perpétuelle redéfinition ethnique et territoriale, et dont le rêve séculaire sera d'assujettir les sociétés agraires périphériques (à commencer par la Chine) et les routes commerciales caravanières.

La seconde période de cette phase débute avec la question du contrôle politique de cette confédération, à l'exemple de ce qui se produisait en Chine (fondation de l'Empire chinois en 221). Un groupe de Xiongnu - probablement des populations turques originellement encadrées par des Paléo-Sibériens - assume un rôle dirigeant dans la confédération à partir de la fin du III e siècle, et affirme son hégémonie en absorbant ou en chassant devant lui les Indo-Européens, puis en s'attaquant à l'Empire chinois. Celui-ci mettra plusieurs siècles à éloigner la menace, construisant la Grande Muraille, montant des contre-rezzous, attisant les guerres civiles, et enfin encourageant la révolte des vassaux des Xiongnu, les Xianbei (155).

Du IIe siècle au Xe siècle
S'ouvre alors la deuxième grande phase de l'histoire de la Mongolie, au cours de laquelle des populations, pour l'essentiel de langues turques et mongoles, s'affrontent pour affirmer leur prédominance dans la steppe. Ce sont d'abord les Proto-Mongols Xianbei qui l'exercent, pendant près de deux cents ans, avant d'être pris en tenaille, dans la seconde moitié du IV e siècle, par un groupe turc de l'Altaï en révolte et d'autres Proto-Mongols des confins mandchous, les Ruanruan.

Ceux-ci, au début du V e siècle, revendiquent une position impériale qu'ils garderont pendant un siècle et demi avant d'être renversés par la coalition de leurs vassaux turcs du haut Orkhon, les Tujue, avec les anciens Barbares Tabghatchs, qui avaient fondé en Chine du Nord la dynastie des Wei (552). La seconde moitié de cette phase voit la domination de populations turques dont le caractère ouvert et le relatif pacifisme autorisent certains développements culturels: adoption du christianisme nestorien, de l'écriture sogdienne, etc. Se succèdent ainsi les Tujue, puis les Oghouz dirigés par les clans ouïgours qui dominent jusqu'en 840, date à laquelle ils sont chassés de Mongolie par d'autres Turcs (ou Indo-Européens turquisés?), les Kirghiz. Ces derniers seront très vite chassés par un peuple mongol, les Khitan (920).

Du Xe au XVIIIe siècle
Cette rupture est à l'origine de la troisième phase de l'histoire de la Mongolie, celle où disparaît la turcophonie au profit du retour définitif des Mongols. La première période correspond à une longue phase de troubles en Mongolie centrale, abandonnée aux rivalités de tribus indépendantes.

A l'inverse, à la jonction de la Mongolie et de la Chine du Nord se succèdent des empires nomades en voie de sédentarisation et de sinisation. Le premier est celui des Khitan, qui fondent la dynastie Liao, mais ils sont défaits en 1125 par les Jürchen, groupe d'origine toungouse qui prend le nom de Jin («Dynastie d'or»). Mais ce royaume est annexé en 1234 par les Mongols.
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MessageSujet: Re: L'Empire Mongol   L'Empire Mongol EmptyDim 9 Avr - 3:34

Les Mongols gengiskhanides

L'empire de Gengis Khan
C'est alors qu'une petite tribu de la haute vallée du Keroulen, les Mangkhol, qui finiront par donner leur nom à l'ensemble ethnique et territorial, entreprend autour de Yesügey puis de son fils Temüdjin, dit Gengis Khan (1196), de reconstruire un empire nomade. Mais au lieu de se contenter de régir un nouveau royaume tampon entre Chine du Centre et Mongolie centrale, ou de reconstituer un empire nomade limité aux steppes de Mongolie, Gengis Khan ouvre le destin des Mongols: l'empire qu'il constitue couvre la majeure partie d'une Eurasie qui va vivre à l'heure mongole au cours du XIII e siècle, puis par pans et de manière segmentaire jusqu'à la fin du XIV e siècle.

A la mort de Gengis Khan (1227), l'empire - qui s'étend alors de la Corée à la Russie - est partagé entre ses fils; la politique de conquête se poursuit malgré les guerres civiles qui menacent son unité. Plus tard, le Grand Khan Khoubilaï abandonne la région de Karakorum, vieux cœur symbolique des peuples de Mongolie, pour transporter la capitale à Pékin (1260), et s'inscrit dans la tradition chinoise en tant que dynastie Yuan.

Dès lors, l'unité politique de l'empire devient une fiction: à l'est, les Mongols vont se siniser et, à l'ouest, se turquiser et s'islamiser. Les troubles durables qui surviennent au début du XIV e siècle entraînent la fermeture des routes terrestres constituant l'armature de l'empire, qui éclate et se dilue dans les cultures indigènes (le khanat de Djaghataï est islamisé en 1334; le khanat dit de la Horde d'Or est constitué, etc.).

L'effondrement
Débute alors la seconde période de la troisième phase et s'amorce la disparition de la puissance mongole, qui, malgré de brillants sursauts, conduira à l'assujettissement des derniers peuples mongols libres à la fin du XVIII e siècle. Les pans de l'empire s'écroulent les uns après les autres: après 1353, le pouvoir du souverain mongol des Ilkhans (Perse) disparaît. Enfin, le dernier souverain Yuan, Togon-Temür, est chassé de Chine par la nouvelle dynastie chinoise, celle des Ming (1368).

Au sud et à l'est, l'espace mongol est de nouveau limité à la Mongolie initiale. Un processus identique s'amorce à l'ouest avec la bataille de Koulikovo (1380), par laquelle les Russes amorcent le reflux des Mongols.

Les Mongols, Oïrats et Mandchous
Même si certains - Tamerlan (Timour Lang), les Grands Moghols - se réclament encore de la tradition mongole, la faillite des Gengiskhanides est désormais consommée. Le Grand Khan, replié en Mongolie orientale et attaqué sans répit par les Ming, voit sa légitimité remise en cause par les princes oïrats de Mongolie occidentale, restés à l'écart de l'aventure gengiskhanide. La rivalité entre Mongols orientaux et occidentaux pour le contrôle de la Mongolie se poursuit pendant plus de trois siècles, jusqu'à ce que les Mandchous s'imposent aux uns et aux autres.

La question est explicitement posée par le taïsha oïrat Esen-taïdji (1439-1455), qui fonde un empire dont le dynamisme est tel qu'il ira jusqu'à faire prisonnier l'empereur chinois (1450). Mais l'Etat oïrat est bientôt disloqué, et la Mongolie se décompose en principautés rivales. Dayan Khan (1483-1543) parvient néanmoins à réorganiser les Mongols orientaux en une aile droite occidentale (les Ordos et les Tümets) et en une aile gauche orientale (les Khalkhas de Mongolie-Extérieure et les Tchakhars de la région de Kalgan et du Dolon-nor, détenteurs théoriques de l'autorité suprême), et à reprendre l'offensive contre les Ming. Altan Khan, souverain des Tümets de 1543 à 1582, poursuit cette politique, et menace Pékin en 1550; mais c'est seulement vers 1570 que des marchés frontaliers avec la Chine sont ouverts, et cette dernière accepte de recevoir un tribut. La société mongole se transforme radicalement: les grands khanats se scindent et la Mongolie se convertit au lamaïsme tibétain. La fondation du premier monastère, Erdeni-Dzu, aura lieu en 1586 à Karakorum.

Colonisations russe et chinoise
C'est dans ce contexte que les Russes arrivent au contact direct des peuples mongols occidentaux par l'ouest (1604), amorçant la fermeture de la tenaille des empires agraires sur les pasteurs nomades. Un prince tchakhar, Ligdan Khan (1604-1634), qui se déclare la réincarnation de Khoubilaï Khan, tente en vain de restaurer le Grand Khanat dans sa puissance: à l'est, les tribus de Mongolie méridionale et orientale se rallient aux Mandchous, qui, après avoir écrasé les Tchakhars, assument le titre de Grand Khan des Mongols, prélude à la fondation de la dynastie Qing en Chine (1644); à l'ouest, les Mongols occidentaux, unifiés par les Dzoungars, réattaquent les Khalkhas.

Le traité mandchou-russe de Nertchinsk (1689) privant les Khalkhas de tout appui extérieur, ils se rallient donc aux Mandchous. Seul le khanat dzoungar sera soumis, au milieu du XVIII e siècle, par les Mandchous, qui en exterminent la population; les derniers groupes mongols indépendants se placent sous la suzeraineté des Qing. Les Mongols vont ainsi bénéficier d'une place ambiguë au sein de cet empire: statut privilégié du point de vue politique (autonomie), dynastique (alliances entre princes mandchous et mongols), militaire (corps d'élite mongols) et culturel (le mongol est une des quatre langues cérémonielles au côté du mandchou, du tibétain et du chinois), mais aussi sujétion de facto vis-à-vis des Chinois, qui colonisent économiquement et démographiquement la Mongolie. Les tensions se révèlent au grand jour quand les Russes s'implantent solidement en Extrême-Orient grâce au Transsibérien (1891-1906).

Retour aux racines
Les plus éclairés des responsables mongols cherchent alors leur appui pour restaurer une indépendance qu'ils sont en train de perdre au bénéfice des Chinois. Le renversement de la dynastie mandchoue (1911) est l'occasion pour les élites traditionnelles khalkhas réunies à Ourga (Oulan-Bator) de revendiquer leur indépendance, qui ne sera reconnue qu'en 1915. Mais la Première Guerre mondiale et la révolution bolchevique limitent cette indépendance à la Mongolie-Extérieure, où un gouvernement révolutionnaire prend le pouvoir en 1921.

En 1924, la Mongolie devient une République populaire dont la radicalité révolutionnaire va déstructurer la société en s'efforçant de sédentariser les populations et en pratiquant un vandalisme culturel systématique. Le résultat est tel que la Mongolie doit s'engager aujourd'hui dans un programme de réformes qui l'a conduite à abandonner le socialisme et le marxisme. Parallèlement, un courant nationaliste rappelle aux Mongols l'existence de leurs frères de Mongolie-Intérieure, sous contrôle chinois, et de Bouriatie, sous contrôle russe; les monastères se reconstruisent en même temps qu'est réaffirmée la communauté religieuse avec les Tibétains.
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MessageSujet: Re: L'Empire Mongol   L'Empire Mongol EmptyDim 9 Avr - 3:35

Gengis khan et Tamerlan

Gengis khan et Tamerlan sont les deux figures marquantes le l'Empire mongol.

Gengis khan, le fondateur de l'Empire mongol
Conquérant mongol. Gengis khan, Khan des Mongols étendit sa puissance sur l'Asie centrale, la Chine septentrionale et le Turkestan russe. Fondateur d'une lignée de dominateurs, il est l'un des personnages les moins bien connus, mais aussi l'un des plus célèbres, de l'histoire des hommes. Après avoir unifié la Mongolie (l'Ulus mongol) sous son autorité, Gengis Khan organise son empire sur lequel il fait régner une discipline sévère.

Consultez la fiche de Gengis khan.


Conquérant turco-mongol. Tamerlan ou Timour Lang descendant (au moins spirituel) de Gengis Khan, Tamerlan ou Timour Lang (Timour le Boiteux) est né dans le vieil Ulus djaghataïde, apanage des descendants du fils de Gengis, Djaghataï. Artisan de la restauration mongole en Asie centrale, génie militaire incontestable, supérieur peut-être à Gengis, Tamerlan reste, tel ce dernier, l'objet d'une controverse. Si beaucoup, comme son ennemi juré, le chroniqueur Ibn Arabchah, voient en lui une brute sanguinaire, d'autres soulignent son rôle de bâtisseur, de législateur, d'organisateur et de propagateur de l'islam.

Consultez la fiche de Tamerlan.
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