lui, il est pas blanc mais bon :
Le glouton
La légendaire férocité du glouton n’est pas un mythe. Endurant, le glouton est un véritable prédateur mais également un charognard. Il est devenu l’un des plus redoutables carnivores du Grand Nord.
Avec ses petites oreilles arrondies et son pelage épais brun foncé, le glouton rappelle l’ours. En fait, il s’agit d’un Mustélidé, cousin géant de la belette et de l’hermine.
Portrait du glouton
Espèce unique de son genre, le glouton est rangé dans la sous-famille des Mustélinés, à laquelle appartiennent également les martres et les belettes.
Petite boule de fourrure, trapu avec des griffes et des mâchoires redoutables, le glouton vit dans un environnement difficile.
Cet animal évolue dans les forets glaciales et la toundra arctique du nord de la Scandinavie, de la Sibérie et du Canada.
Sa taille imposante résulte d’ailleurs de cet environnement. En général, les animaux qui évoluent sous un climat froid développent une stature plus robuste.
Cette taille présente deux avantages :
Elle favorise la stabilité de la température interne
Elle augmente sa capacité à avaler des repas importants à intervalles prolongés
Sous des températures aussi basses, l’hiver est long et les proies se font rares. Le glouton peut passer plusieurs jours sans rien manger ; cependant, quand une carcasse de renne se présente, il en tire le meilleur parti en se gavant autant que possible.
Pour ce travail, le glouton est parfaitement équipé. Il possède des prémolaires très développées. Ses mâchoires sont robustes et actionnées par de puissants muscles masticateurs. Cette capacité de nettoyer les carcasses lui a valu le surnom de « hyène du Nord ».
On lui attribue également une grande férocité. S’il rencontre un prédateur tel un ours, il peut l’attaquer, surtout pour défendre son butin. Cependant, malgré sa détermination, il ne peut venir à bout d’un tel adversaire.
Contre un loup isolé, la lutte est équilibrée ; par contre, le glouton succombe facilement à une meute affamée.
Quelle que soit la sous-espèce, glouton d’Europe (Gulo gulo gulo) ou glouton d’Amérique du Nord (Gulo gulo iuscus), le glouton est considéré comme dangereux et donc persécuté par l’homme en permanence.
Massif, le glouton peut peser jusqu’à 25 kg pour une longueur totale de un mètre. La femelle est environ 10% plus petite et 30% plus légère que le mâle.
Le glouton : un vrai prédateur
L’alimentation du glouton varie selon la saison ; exclusivement carnivore l’hiver, il peut enrichir son menu à la belle saison.
Le glouton n’est pas un grand chasseur, par contre il dispose d’un avantage : ses grands pieds. En effet, malgré son poids, ses pieds larges permettent une répartition de la masse ; de ce fait, il ne s’enfonce pas dans la neige poudreuse.
Cette caractéristique lui permet de maintenir un petit galop sur de longues distances. Sur une neige molle, il peut poursuivre un renne ou un orignal adulte et le tuer sans problème.
Il vient même à bout d’animaux rapides comme le renard ou la martre.
Il possède un autre avantage : il peut monter dans les arbres. Il est capable de se hisser dans les branches pour attraper un lynx dans ses mâchoires puis le projeter à terre où il l’achèvera.
Les rennes et les caribous constituent la base de son alimentation l’hiver. Cadavres ou proies fraîches qu’il chasse, le glouton ne fait pas le difficile.
Quand il chasse, il privilégie l’embuscade. Il se cache derrière un rocher ou grimpe dans un arbre puis attend qu’une proie se présente.
Là, il saute sur le dos de sa victime et s’agrippe avec ses griffes en se laissant traîner sur une centaine de mètres.
La proie finit par perdre l’équilibre et il ne reste plus qu’au glouton à la mettre en pièces de ses puissantes mâchoires.
Ses muscles masticateurs broient les os sans difficulté et il en extrait la moelle, très nutritive.
Ses proies sont diverses : chevreuils, ovins sauvages, lièvres, écureuils, petits rongeurs ou oiseaux nichant au sol.
Il tue d’une morsure au cou les petites proies. Pour les grosses proies, il avale ce qu’il peut puis démembre la carcasse afin d’ensevelir les morceaux dans plusieurs endroits.
L’été, il agrémente son menu d’insectes, de pousses d’arbre ou de fruits. Un glouton affamé peut pêcher du poisson en eau peu profonde.
La vie sociale du glouton
Quel que soit son habitat, le glouton couvre un vaste territoire. Il peut défendre un domaine allant jusqu’à 400 km². Dans la toundra arctique, certains mâles circulent sur une zone de plus de 1 500 km².
Mais, l’animal revient toujours aux mêmes terriers. Ce n’est pas un nomade et il possède un fort esprit territorial.
Il ne peut, bien sûr, défendre de telles superficies. Pour se faire respecter, il laisse des traces odorantes de son passage.
Le glouton est un solitaire. Le domaine d’un mâle couvre celui de deux ou trois femelles et chevauche souvent celui d’un autre mâle.
Inutile de préciser que les rencontres entre mâles sont plutôt tendues. En général, chacun évite la provocation.
La reproduction du glouton
La femelle du glouton se distingue par sa capacité à retarder le début de sa gestation. C’est une nécessité vitale qui est liée au climat rigoureux.
Eparpillés, mâles et femelles se croisent rarement et se montrent indifférents. C’est en avril que le mâle cherche une partenaire.
Grâce à son odorat, il peut repérer les femelles fécondables. Si la fécondation a lieu entre fin avril et juillet, l’implantation de l’œuf dans la paroi de l’utérus est différée de plusieurs semaines.
Cela abouti, au terme d’une gestation d’environ 9 mois, à une naissance au printemps suivant. En temps normal, la femelle met bas tous les deux ans.
Entre 2 et 4 petits naissent dans une tanière creusée dans une congère, un arbre creux ou dans l’anfractuosité d’un rocher.
Aveugles, les nouveau-nés pèsent 100 grammes. Ils sont allaités pendant 10 semaines. A trois mois, ils ont déjà atteint leur taille adulte.
La maturité sexuelle est atteinte vers 3 ou 4 ans. La longévité d’un glouton en liberté est d’environ 12 ans.
Le glouton et l’homme
Bien que peuplant des contrées reculées, le glouton est persécuté par l’homme. Sa fourrure est notamment utilisée pour doubler les capuches de manteaux.
Pourtant cet environnement est vraiment hostile. La toundra arctique est plongée dans le noir la moitié de l’année, balayée par les vents glacials et grouillante de moustiques en été.
Le glouton figure depuis peu sur la liste des espèces menacées. Pourtant, ses effectifs ont dramatiquement chuté. La diminution de la variété génétique au sein des populations amènera à terme la disparition d’un prédateur pourtant fascinant.
En Alaska, l’effectif est trop faible pour garantir sa survie. En Suède et en Finlande, les populations sont également au bord de l’extinction. Le gouvernement de ces pays a continué à verser une prime d’abattage jusqu’en 1976 alors que la population ne dépassait pas les 40 individus !
Les peuples scandinaves vouent une réelle haine au glouton car il choisissait ses proies parmi les rennes domestiques.
Piégé, ce glouton finira en col de manteau
Ailleurs, l’extension des activités forestières, agricoles ou industrielles affecte l’habitat du glouton.
Pour survivre, les derniers gloutons se sont réfugiés dans les régions les plus inhospitalières mais cela a entraîné un problème de consanguinité.
Une fois encore, l’homme a réussi sans mal à exterminer une espèce.
Fiche technique
Ordre : Carnivora
Famille : Mustelidae
Sous-famille : Mustelinae
Genre : Gulo gulo
les images sont très dure à trouver. Leur taille est variable : certains sont de vrais masses alors que d'autres sont tt ptit. Dnas tt les cas, ils sont très dangereux.[/img]