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 L'Empire des Habsbourgs (1278/1918)

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Blackeu Viking
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MessageSujet: L'Empire des Habsbourgs (1278/1918)   L'Empire des Habsbourgs (1278/1918) EmptyMer 3 Mai - 13:56

L'Empire des Habsbourgs (1278/1918) HIS_EUR_004
L'Europe au XIIIe siècle



De vocation européenne, la maison de Habsbourg, plus connue sous le nom de maison d'Autriche à partir du XVI e siècle, marqua l'histoire européenne de 1278 à 1918. Elle faillit avec Charles Quint parvenir à la monarchie universelle.

La famille des Habsbourgs sut bâtir deux Empires, l'un espagnol, l'autre autrichien. Les guerres de Succession, au XVIII e siècle, puis la lutte des nationalités, au XIX e siècle, affaiblirent l'Empire austro-hongrois, qui s'effondra en 1918 avec l'abdication de Charles I er .

L'histoire des Habsbourgs peut être suivie depuis le XI e siècle au moins. Originellement installée dans la région suisse de l'Argovie et en Haute-Alsace, la famille acquiert vite une puissance régionale, renforcée par le soutien des empereurs Hohenstaufen (XII e et XIII e siècle).
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MessageSujet: Re: L'Empire des Habsbourgs (1278/1918)   L'Empire des Habsbourgs (1278/1918) EmptyMer 3 Mai - 13:57

Constitution de l'empire des Habsbourgs


Le Grand Interrègne
La mort de l'empereur Frédéric II Hohenstaufen, en 1250, provoque une longue période de troubles, appelée le Grand Interrègne. La maison de Habsbourg accède pour la première fois au trône impérial avec Rodolphe IV, qui règne sur le Saint Empire de 1273 à 1291 sous le nom de Rodolphe I de Habsbourg. En 1278, après la défaite et la mort du roi de Bohême Ottokar II à la bataille de Dürnkrut (dans le Marchfeld), l'empereur obtient les duchés d'Autriche et de Styrie, qu'il donne en fief à ses fils.

Le duché d'Autriche
En marge du Saint Empire
A la mort de Rodolphe I er , les Habsbourgs, devenus puissants et jalousés, ne peuvent se maintenir à la tête du Saint Empire. Albert, un de ses fils, lui succède en 1298 sous le nom d'Albert I er, mais il est assassiné en 1308. Les Habsbourgs, évincés par la puissante maison de Luxembourg, sont alors exclus des affaires de l'Empire. Lorsque la Bulle d'or (Constitution scellée d'or accordée par le souverain du Saint Empire) fixe, en 1356, les sept princes Electeurs de l'empereur, les Habsbourgs ne sont même pas nommés. Leurs possessions suisses sont menacées par la Confédération helvétique naissante. En revanche, l'acquisition de la Carniole (1335), du Tyrol (1363), d'une partie de l'Istrie (1374) et de Trieste (1382) consolide le duché d'Autriche.

Des branches divisées
Selon la tradition germanique, les territoires des Habsbourgs sont partagés entre plusieurs membres de la famille. En 1379 se séparent une branche Albertine et une branche Léopoldine (cette dernière finira par recueillir tout l'héritage, en 1490). Ces divisions entraînent des conflits, affaiblissent le pouvoir des princes et renforcent celui des diètes locales. De plus en plus dominées par la noblesse, celles-ci commencent à élaborer leur propre administration.

Le Saint Empire
L'extinction de la maison de Luxembourg permet aux Habsbourgs de récupérer la couronne impériale. L'élection d'Albert II en 1438 puis celle de Frédéric III en 1440 marquent le début d'une présence durable à la tête du Saint Empire. Les Electeurs ne choisirent plus que des Habsbourgs jusqu'à la fin de l'Empire, à l'exception d'une brève période, de 1740 à 1745.

Les unions dynastiques
Le processus des unions dynastiques permet l'ascension des Habsbourgs, d'où la formule: Bella gerant alii; tu, felix Austria, nube («Que d'autres fassent la guerre; toi, heureuse Autriche, conclus des mariages»). L'union de Maximilien I avec Marie de Bourgogne leur livre les possessions néerlandaises des ducs de Bourgogne et la Franche-Comté. Philippe le Beau (fils de Maximilien I er ) épouse Jeanne la Folle, héritière de Castille et d'Aragon, qui apporte en dot l'Espagne et Naples.

Enfin, par le traité de Vienne (1515), Maximilien I er assure le mariage de ses deux petits-enfants avec les héritiers de Ladislas II Jagellon, et les Habsbourgs obtiennent les couronnes de Bohême et de Hongrie en 1526.

La paix de Westphalie (1648)
Mais l'Empire est de plus en plus dominé par les princes territoriaux, et les efforts des Habsbourgs pour le transformer en une monarchie structurée sont voués à l'échec. La paix de Westphalie (1648) en particulier, point final de la guerre de Trente Ans, fixe définitivement les limites du pouvoir impérial. Cependant, la prééminence des Habsbourgs leur confère toujours une certaine influence, au moins dans la partie méridionale de l'Allemagne.
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MessageSujet: Re: L'Empire des Habsbourgs (1278/1918)   L'Empire des Habsbourgs (1278/1918) EmptyMer 3 Mai - 13:58

L'apogée d'un empire


Frédéric III au pouvoir (1440-1493)
L'élection de Frédéric III marque le départ d'une formidable ascension vers la puissance universelle exprimée dans la devise AEIOU: Austriae est imperare orbi universo («Il appartient à l'Autriche de régner sur le monde entier»). Elu empereur pour défendre les intérêts de la chrétienté et des princes allemands en Europe orientale, il est considéré comme un souverain médiocre. Le conflit avec le roi de Hongrie, Mathias I er Corvin, ainsi que le règlement des luttes intestines entre branches de la famille affermissent la présence des Habsbourgs en Autriche.

Le règne de Charles Quint (1519-1556)
L'Empire atteint son apogée avec Charles Quint, qui réunit, à son avènement en 1519, les héritages des maisons d'Autriche, de Bourgogne, d'Aragon, de Castille, ainsi que d'immenses possessions dans le Nouveau Monde. Il devient ainsi le plus puissant monarque européen de son temps. Dès 1522, Charles Quint confie à son frère cadet, Ferdinand I er , ses possessions autrichiennes, tandis que les Pays-Bas et le cercle de Bourgogne vont à la branche espagnole de la famille.

Lorsque Charles Quint abdique ses couronnes, son fils Philippe II reçoit les héritages espagnol et bourguignon, alors que la couronne impériale et l'ensemble danubien (Autriche, Bohême, Hongrie) reviennent à son frère Ferdinand I er . Celui-ci organise progressivement le futur empire d'Autriche-Hongrie. La coutume des partages successoraux perdure, et en 1564 le nouvel empereur, Maximilien II, concède la Styrie à son frère Charles, le Tyrol et les possessions rhénanes à son frère Ferdinand.

La lutte contre l'Empire ottoman
Le combat contre la puissance turque marque pour deux siècles la destinée des Habsbourgs. L'Empire ottoman, après la prise de Constantinople en 1453, constitue une menace croissante pour l'Europe orientale. Après le désastre de Mohács (1526), la plus grande partie de la Hongrie est sous la domination turque. En 1529, les Turcs mettent le siège sous les murs de Vienne, mais leur élan se brise sur la résistance de la ville. Les Ottomans gardent néanmoins, à la paix d'Andrinople (1568), l'essentiel de leurs conquêtes.

Après 1682, l'affrontement connaît un tournant décisif. Une seconde fois, en 1683, les Turcs mettent le siège devant Vienne: la ville ne sera sauvée que par l'intervention du roi de Pologne. La réaction impériale permet d'obtenir un recul turc décisif. En 1699, le traité de Karlowitz (signé entre l'Empire ottoman, l'Autriche, la Pologne, la Russie et Venise) place l'ensemble de la Hongrie et la Transylvanie sous l'autorité des Habsbourgs. En 1718, la paix de Passarowitz consacre la victoire de l'Autriche sur les Ottomans et confirme son expansion territoriale en Valachie et en Serbie.

Les possessions des Habsbourgs ne forment pas un ensemble uni, malgré la création par Ferdinand I er d'un gouvernement central commun à tous ses territoires, avec un conseil aulique, un conseil secret et un conseil de guerre. Les querelles de famille ont entraîné l'affaiblissement de cette structure, et les diètes locales récupèrent l'essentiel des pouvoirs.
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MessageSujet: Re: L'Empire des Habsbourgs (1278/1918)   L'Empire des Habsbourgs (1278/1918) EmptyMer 3 Mai - 13:58

Une dynastie catholique


La guerre de Trente Ans (1618-1648)
Sous le règne de Maximilien II, la Réforme catholique s'est développée sur les territoires des Habsbourgs. L'action des jésuites contribue à sa réussite, mais ceux-ci ne l'emportent que sous le règne de Ferdinand II. L'opposition des princes protestants, soutenus par la France, provoque la guerre de Trente Ans (1618-1648).

Religieuse à l'origine, elle se développe en conflit avec la France. Les territoires alsaciens sont perdus au profit de cette dernière. Les traités de Westphalie (1648) consacrent l'affaiblissement de la puissance impériale en Allemagne. Les Habsbourgs, rejetés d'Allemagne, se tournent alors vers l'est.

Un bastion du catholicisme
Ferdinand II parvient, par la force, à réduire la diversité religieuse de ses territoires. Tout d'abord en Styrie puis dans les autres territoires, il mène une politique de recatholicisation. La Bohême, qui a obtenu la liberté religieuse en 1609, est, à partir de 1620, soumise à une répression religieuse et politique.

En 1627, la couronne de Bohême devient héréditaire au profit des Habsbourgs, et de nombreuses terres sont distribuées à la noblesse restée catholique et fidèle à la maison d'Autriche. Les noblesses protestantes doivent choisir entre l'exil et la conversion.

En revanche, la Hongrie, où la majorité de la population est protestante à la fin du XVI e siècle, résiste mieux à cette entreprise. L'accord de 1681 y maintient le pluralisme religieux. La Hongrie réussit à affirmer une large autonomie au prix de nombreuses rébellions, notamment la guerre menée par François II Rákóczi, qui prend la tête de l'insurrection hongroise contre les Habsbourgs de 1702 à 1711. Elle parvient à conserver sa liberté religieuse, son autonomie administrative et l'immunité fiscale de sa noblesse, bien que la couronne de Hongrie soit devenue héréditaire en 1687, à la diète de Presbourg.

Un empire disparate
A la fin du XVII e siècle, tous les territoires de l'empire des Habsbourgs d'Autriche ont leur diète et leurs privilèges. On y dénombre cinq langues officielles. L'empereur Léopold I er renforce son appareil d'Etat, et l'armée permanente, créée au début de son règne, compte 100'000 hommes à la fin du siècle. Cependant, l'échec de la restauration de la puissance impériale dans le Saint Empire et la conquête sur les Turcs d'un vaste territoire orientent la dynastie vers la formation d'une grande monarchie danubienne.

L'épanouissement culturel
Le siècle de Charles VI, de l'archiduchesse Marie-Thérèse et de Joseph II peut être considéré comme l'époque de l'apogée de la monarchie autrichienne. Leurs règnes correspondent à l'épanouissement d'une culture de l'Europe centrale où se mêlent les apports italiens, slaves et magyars. L'unité de l'Empire est assurée par la langue allemande et la centralisation du pouvoir.

Les guerres de Succession
La guerre de la Succession d'Espagne (1701-1714) ne permet pas aux Habsbourgs d'Autriche de récupérer l'héritage de leurs cousins espagnols, mais elle confirme leur rôle de puissance européenne en leur apportant les Pays-Bas du Sud et une implantation en Italie (Naples, la Sardaigne, Milan).

En revanche, la guerre de la Succession d'Autriche menace la monarchie. La pragmatique sanction de 1713, rendue par Charles VI, établit l'indivisibilité du patrimoine des Habsbourgs en réglant la succession au trône par ordre de primogéniture.

En 1740, l'empereur Charles VI meurt sans avoir eu de fils, et les droits de son héritière, l'archiduchesse Marie-Thérèse, sont contestés par les puissances européennes, notamment la Prusse, qui ne tiennent pas compte de la pragmatique sanction et qui déclenchent la guerre de la Succession d'Autriche (1740-1748). Les Habsbourgs perdent, un temps, la couronne impériale et, surtout, la province de Silésie (au nord de la Bohême), au profit du roi Frédéric II de Prusse.
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MessageSujet: Re: L'Empire des Habsbourgs (1278/1918)   L'Empire des Habsbourgs (1278/1918) EmptyMer 3 Mai - 13:59

Les Habsbourgs-Lorraine


Le règne de Marie-Thérèse (1740-1780)
Le mariage de l'archiduchesse Marie-Thérèse avec François de Lorraine donne naissance à la nouvelle dynastie de Habsbourg-Lorraine. Marie-Thérèse fait proclamer son mari empereur, en 1745, sous le nom de François I . Le règne de Marie-Thérèse est l'un des plus brillants qu'ait connus la monarchie autrichienne. La souveraine renforce l'administration centrale en confiant la gestion des finances à un directoire central.

Puis elle crée un Conseil d'Etat, des départements ministériels et une chancellerie unifiée pour l'Autriche et la Bohême (réformes du prince von Kaunitz-Rietberg de 1761-1762, partisan de la politique centralisatrice de l'impératrice). Le nombre de fonctionnaires quadruple et atteint 20'000 personnes. L'instruction est considérablement développée au cours de son règne. Toutefois, les cadres sociaux antérieurs sont maintenus, les diètes sont conservées et les réformes ne sont pas appliquées à la Hongrie, qui garde ses privilèges.

La guerre de Sept Ans (1756-1763)
Le chancelier Kaunitz dirige la politique extérieure de Marie-Thérèse de 1753 à 1792. En 1756, l'Autriche se réconcilie avec son «ennemi héréditaire», le royaume de France, pour lutter contre la puissance de la Prusse et reprendre la Silésie. Cette alliance marque le début de la guerre de Sept Ans (1756-1763).

Kaunitz met sur pied une coalition entre l'Autriche, la France, la Pologne, la Suède et la Russie contre la Prusse. Néanmoins les victoires de Frédéric II et la défection de la Russie obligent la souveraine à signer la paix de Hubertsbourg en 1763. Marie-Thérèse participe aux côtés de Frédéric II au partage de la Pologne, en 1772, ajoutant ainsi la Galicie à ses nombreuses provinces.

Joseph II, le «despote éclairé»
Joseph II, empereur en titre depuis 1765, n'exerce le pouvoir qu'en 1780, à la mort de sa mère, l'archiduchesse Marie-Thérèse. Il entreprend une série de réformes qui lui valent le surnom de «despote éclairé»: centralisation de l'administration des Etats beaucoup plus marquée, abolition du servage et de la torture.

Ses convictions religieuses, appelées joséphisme, subordonnent l'Eglise à l'Etat. Joseph II établit la liberté religieuse (édit de 1781) et le mariage civil. Mais ces réformes heurtent les traditions locales et les sensibilités religieuses, notamment en Hongrie, où l'empereur doit renoncer à l'émancipation des paysans. A la fin de son règne, des révoltes éclatent dans les Pays-Bas du Sud et menacent en Hongrie. Son frère et successeur, Léopold II, réussit à ramener le calme en abolissant une partie de ses réformes.

L'ennemi français
Le long règne du successeur de Léopold II, François II, est marqué par la lutte contre la France révolutionnaire et napoléonienne. La guerre déclarée par la France en 1792 se poursuit jusqu'en 1815. En 1797, le traité de Campoformio est conclu entre la France et l'Autriche, qui perd les Pays-Bas du Sud, la Lombardie et ses dernières possessions rhénanes.

Après sa défaite à Austerlitz (1805), le traité de Presbourg contraint l'Autriche à céder à la France la Vénétie, l'Istrie et la Dalmatie. L'empereur est obligé de traiter avec Napoléon et doit accepter le mariage de ce dernier avec une archiduchesse de la maison d'Autriche, Marie-Louise. Enfin, la naissance de la Confédération du Rhin, à l'initiative de la France, force François II à renoncer au titre d'empereur du Saint Empire en 1806. Néanmoins, François II reste empereur, car il s'est octroyé le titre d'empereur d'Autriche en 1804.
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MessageSujet: Re: L'Empire des Habsbourgs (1278/1918)   L'Empire des Habsbourgs (1278/1918) EmptyMer 3 Mai - 13:59

Des monarques menacés


En 1814-1815, l'Autriche est dans le camp des vainqueurs. Le congrès de la paix se tient à Vienne. Le prince Metternich, qui dirige la diplomatie depuis 1809, en est le grand ordonnateur. Il contribue à mettre en place un équilibre européen durable et tente d'éviter le retour des idées révolutionnaires: la Sainte-Alliance de 1815 entre l'Autriche, la Russie et la Prusse doit y veiller. Le traité de Vienne rétablit la puissance de l'Autriche en Allemagne et en Italie, où le royaume lombardo-vénitien, nouvellement créé, est confié aux Habsbourgs. Le Saint Empire n'est pas rétabli, mais une Confédération germanique réunit les Etats allemands sous la présidence autrichienne.

Le prince Metternich
Pendant plus de trente ans, Metternich domine la politique extérieure autrichienne comme principal ministre puis, après 1835, comme membre du conseil de régence, car l'empereur Ferdinand I er est inapte à régner. Garant de l'ordre européen (ébranlé par les révolutions de 1830), Metternich se fait aussi le champion du conservatisme à l'intérieur de l'Empire. En fait, le système de la Sainte-Alliance permet à l'Autriche de contenir les mouvements de révolte des peuples allemands, italiens, slaves et hongrois. En effet, leur émancipation provoquerait la dislocation de l'Empire. Metternich voit avec méfiance les débuts de l'industrialisation en Bohême. Il contribue à établir un régime fondé sur une police efficace, sur l'armée, sur la bureaucratie et sur l'Eglise.

La politique immobiliste de Metternich permet à l'Autriche de ne pas faire les réformes nécessaires, mais elle ne peut empêcher la monarchie de vaciller dans la crise de 1848. L'Empire conserve ses institutions pluralistes, en particulier, ses multiples diètes dominées par la noblesse, mais leurs pouvoirs sont réduits. Le réveil des diverses nationalités de l'Empire a eu lieu dans le domaine littéraire, dans des cercles de savants et de poètes (l'historien tchèque Palacks, le poète hongrois Petöfi), ainsi que dans le domaine politique, comme le montre l'action de Kossuth, député à la Diète de Hongrie (de tendance libérale). Metternich ne se préoccupe guère de ces mouvements. Son apparent immobilisme connaît une fin brutale avec la révolution à Vienne en mars 1848, qui l'oblige à s'enfuir.

Les effets des révolutions de 1848
L'Autriche doit également faire face aux soulèvements de l'Italie et de la Hongrie. Une Constitution est octroyée en avril 1848 aux pays héréditaires, et un régime parlementaire est mis en place en Hongrie. Les droits seigneuriaux et la servitude sont abolis par l'Assemblée autrichienne, qui élabore également un projet de Constitution accordant les mêmes droits à toutes les nationalités.

La monarchie est menacée d'éclatement. A Francfort, le Parlement parle d'unifier les pays allemands (Autriche comprise), tandis que la Hongrie semble s'acheminer vers l'indépendance. Cependant, la radicalisation de la révolution de Vienne, à partir de mai, divise les partisans du changement. Dès le mois d'octobre, l'armée restaure l'ordre ancien par la force, mais l'empereur Ferdinand I er est contraint d'abdiquer en faveur de son neveu François-Joseph.

En Italie, le maréchal Radetzky rétablit la domination autrichienne. Le maréchal Windischgrätz investit la Bohême, entre à Vienne en octobre 1848 puis, avec l'aide de la Russie, soumet la Hongrie à une répression féroce. Un régime d'occupation militaire y est instauré jusqu'en 1852.

François-Joseph I : une volonté d'unifier
François-Joseph I er abroge la Constitution en 1851, cependant, certaines réformes de 1848 sont maintenues, comme la suppression des droits seigneuriaux, d'autant plus qu'elle réduit les pouvoirs d'une noblesse (surtout hongroise) volontiers frondeuse. En revanche, toutes les nouveautés politiques sont supprimées. Sous la direction du Premier ministre, Felix Schwarzenberg, et du ministre de l'Intérieur, Alexander Bach, l'empire d'Autriche devient un Etat véritablement centralisé. Le changement est surtout sensible en Hongrie, où la bureaucratie prend la place de la noblesse pour l'exercice du pouvoir local.

L'empereur impose la langue allemande dans l'administration de tous les territoires et s'appuie sur l'armée et sur l'Eglise, qui recouvre une certaine liberté. Cependant, les échecs de l'Autriche en politique extérieure entraînent la réorientation du régime. Les Habsbourgs sont évincés de deux régions où leur présence était séculaire: l'Italie et l'Allemagne.

Diplomatiquement isolée, l'Autriche est vaincue par le roi de Piémont en 1859. Cette défaite scelle l'unité italienne et entraîne pour l'Empire la perte de la Lombardie. En Allemagne, l'unité non réalisée en 1848-1849 se dessine à nouveau, mais cette fois sous direction prussienne. En 1850, à la conférence d'Olmültz, l'Autriche oblige le roi de Prusse, Frédéric-Guillaume IV, à maintenir le statu quo, c'est-à-dire à renoncer à ses visées hégémoniques en Allemagne.
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MessageSujet: Re: L'Empire des Habsbourgs (1278/1918)   L'Empire des Habsbourgs (1278/1918) EmptyMer 3 Mai - 14:00

L'effondrement d'une dynastie


L'Autriche-Hongrie (1867-1918)
En 1866, la guerre éclate entre la Prusse et l'Autriche, dont la défaite provoque la fin de la Confédération germanique et ouvre la voie à la formation d'une «petite Allemagne» dominée par la Prusse de Bismarck. L'Italie, opportunément alliée à la Prusse, obtient la Vénétie.

François-Joseph I er ne cesse d'hésiter entre deux politiques opposées, la centralisation et le fédéralisme. Le «Diplôme de 1860» édicté par le gouvernement impérial est favorable au fédéralisme, alors que la «Patente de février 1861», initiative des libéraux allemands, renforce la centralisation en retirant tout pouvoir aux diètes provinciales et en transformant le Parlement en deux Chambres: la Chambre des seigneurs et la Chambre des députés. Bien entendu, les minorités, surtout les Hongrois, refusent l'application de cette patente. Le ministre Schmerling réagit par la force et dissout la Diète hongroise, mais il est obligé de se retirer en 1865. François-Joseph I er engage alors des négociations avec les Hongrois, qui aboutissent au compromis de 1867. Ce dernier aboutit à l'instauration d'une monarchie dualiste qui groupe deux Etats, la Cisleithanie (empire d'Autriche) et la Transleithanie (royaume de Hongrie) sous l'autorité unique de François-Joseph I er .

Charles I, le dernier empereur
Ebranlé par les multiples luttes de nationalités qu'une politique pourtant délibérement fédéraliste n'a pu éviter, la maison des Habsbourgs a largement perdu de sa splendeur et de son influence. En matière de politique extérieure, la décision de s'aligner sur la politique germanique sera déterminante pour l'avenir de l'Empire par le soutien que lui accordera l'Allemagne au moment de l'occupation de la Bosnie-Herzégovine en 1878. La politique balkanique ambitieuse de l'Autriche-Hongrie aura pour effet d'accroître l'antagonisme avec l'Empire russe et la Serbie puis, par le jeu des alliances, d'aboutir à la Première Guerre mondiale.

Après la disparition, en 1916, de François-Joseph I er, Charles I er prend les rênes d'un Etat exsangue et proche de la dislocation. La pression tchèque et yougoslave conjuguée aux ambitions territoriales des alliés de l'Autriche-Hongrie ne permettront pas au jeune empereur de faire aboutir ses espoirs de paix. Les défaites militaires de 1918 puis la fuite à l'étranger de Charles Ier, qui renonçe à toute participation aux affaires de l'Etat, marqueront l'effondrement de la dynastie des Habsbourgs et la fin de la monarchie en Autriche.
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