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 Les Français en Amérique du Nord

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Blackeu Viking
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Localisation : Dans la forêt d'Asgard
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MessageSujet: Les Français en Amérique du Nord   Les Français en Amérique du Nord EmptyMer 3 Mai - 2:40

Le règne de François I

Dès 1504, des pêcheurs de morue bretons et normands commencent à fréquenter Terre-Neuve. En 1523-1524, la première expédition officielle a lieu. Décidée par François I, elle est dirigée par un Florentin du nom de Verrazano et a pour mission de reconnaître la côte de l'Amérique du Nord afin de trouver une nouvelle route vers la Chine. En 1532, le Grand Aumônier de France Jean Le Veneur expose au roi son projet d’envoyer des navires à la découverte de nouvelles terres et lui présente un marin expérimenté de Saint-Malo, Jacques Cartier. Deux ans plus tard, ce dernier part sur ordre du souverain explorer les environs de Terre-Neuve. Le voyage ne permet pas de découvrir un passage vers l’Orient, mais il est l’occasion d’une première prise de contact avec les Autochtones. En 1535, lors d’une seconde expédition, Jacques Cartier parvient au Labrador puis découvre l'estuaire du Saint-Laurent. Il remonte alors le fleuve jusqu’au village iroquoien d’Hochelaga, érigé sur l’île de Montréal.



De retour en France avec le chef iroquois Donnacona, il persuade François I des avantages que la Couronne peut espérer tirer d’une colonisation de ce territoire qui est alors baptisé «Nouvelle-France». En 1541, Cartier, secondé par Roberval, est chargé d'y conduire des colons, mais ces premiers établissements sont abandonnés dès 1544.

Henri IV et le Canada

La colonisation du Canada est relancée par Henri IV qui ordonne à un capitaine de la marine royale, Samuel de Champlain, de remonter le cours du Saint-Laurent et d'explorer jusqu'aux abords des Grands Lacs. En 1608, Champlain établit un fort abritant un magasin sur un plateau rocheux qui domine le fleuve à l’endroit même où Cartier avait rencontré Donnacona en 1535. Cette « habitation » reçoit le nom de Québec, qui signifie en langue montagnaise «l’endroit où la rivière se rétrécit». Les débuts de la colonie sont modestes, car si le pays est couvert de forêts et de prairies parcourues par des troupeaux de bisons, s'il est sillonné de nombreuses rivières, on n'y trouve ni mines d'or ni mines d'argent. Le Canada n'attire que des pêcheurs, des chasseurs, ou trappeurs, des commerçants en fourrures et des missionnaires chargés de convertir les «Sauvages».

Déçu dans ses attentes d’un enrichissement rapide à l’instar des Espagnols en Amérique du Sud, le pouvoir royal néglige les territoires nouvellement découverts et les abandonne à des particuliers ou à des compagnies privées. La compagnie de commerce dite de la Nouvelle-France ou des Cent Associés, fondée en 1627 et dirigée par des nobles et des entrepreneurs, reçoit le monopole pour exploiter et administrer la colonie. C’est sous son contrôle que la colonisation démarre réellement, notamment autour des trois centres que sont Québec, Trois-Rivières et Montréal.

La politique de Colbert

Par la suite, Versailles s’implique d’avantage dans le développement du Canada. Sous l’impulsion de Colbert, le pouvoir monarchique décide de s’engager en matière coloniale car on considère alors que le développement du commerce maritime est un bon moyen d’accroître les impôts indirects. C’est dans ce contexte que le ministre de la Marine décide de réorganiser la Compagnie des Cent Associés afin de planifier le développement de la colonie canadienne. Suite à l’abandon de la charte par la compagnie en 1663, Colbert instaure un régime institutionnel qui fait du Canada une province française dépendant du secrétariat à la Marine et aux Colonies. Un gouverneur y est nommé afin d’assurer les fonctions militaires et représenter le roi tandis qu’un intendant est en charge de l’administration et des finances.



C’est à partir de cette date que le Canada connaît son plus important développement. Entre 1663 et 1673, environ sept cent soixante-dix filles – les fameuses «Filles du Roi» – sont envoyées dans la colonie afin d’épouser les nombreux célibataires. En 1665, le secrétaire d’Etat à la Marine détache le régiment de Carignan-Salières dans la colonie afin de pacifier les nations iroquoises. Sur les mille hommes déployés sur place, plus de quatre cents décident de se faire habitants après la signature de la paix en 1667, attirés par les offres de libération des soldats pour s’établir, les dots pourvues aux «Filles du Roi» et les concessions de terres gratuites.

La Louisiane

Dans le même temps, des explorateurs agrandissent le domaine français. En 1673, un négociant de Québec, Louis Jolliet, et un jésuite, le Père Marquette, partent du lac Michigan vers le sud-ouest et découvrent le Mississippi, qu'ils appellent «fleuve Colbert». A bord de deux canots, ils parviennent jusqu'à son confluent avec l'Arkansas. Huit ans plus tard, en 1681, un Rouennais, Cavelier de La Salle, atteint le delta du fleuve et arrive jusqu'au golfe du Mexique en 1682. En l'honneur du roi Louis XIV, il baptise les terres qu'ils ont découvertes «Louisiane».



Comme au Canada, la Couronne délaisse peu à peu cette nouvelle colonie après avoir soutenu les entreprises de découverte menées en 1701 par Iberville et son frère Bienville. Les colons survivent difficilement sans l’aide de la métropole jusqu’en 1712, date à laquelle la France, ruinée par la guerre en Europe, décide d’en céder l’administration à une compagnie de commerce dirigée par le financier Crozat. Celui-ci, en quête de richesses minières qui n’existent pas, jette l’éponge au bout de cinq ans, après avoir vainement essayé d’établir un commerce avec les Espagnols du Mexique. La Louisiane revient alors à la Compagnie des Indes, fondée par le banquier écossais Law.



Law a alors pour obligation de peupler la colonie, qui s’étend du pays des Illinois jusqu’au golfe du Mexique. Dès le mois de mai 1718, un premier convoi de trois cents colons débarque à l’embouchure du Mississippi. Durant les trois premières années, Law parvient à convaincre et à faire transporter grâce à une propagande énergique faite de gravures et de diffusion d’ouvrages flatteurs plus de cinq mille personnes dans la colonie. Mais en juillet 1720, le nombre d’actions émises ayant été exagéré, le public perd confiance et on assiste à la banqueroute de Law qui s’enfuit. La Couronne est alors contrainte d’intervenir en liquidant les dettes de la Compagnie et en la réorganisant en profondeur. Le coup de grâce est finalement donné en 1729 lorsque les Natchez se révoltent et massacrent plus de deux cents personnes. Cet évènement décourage définitivement la Compagnie des Indes qui décide, le 23 janvier 1731, de rétrocéder la Louisiane à la Couronne.

Le XVIIIe siècle

Durant le siècle des Lumières, le Canada et la Louisiane apparaissent comme un empire militaire intégré dans une stratégie basée sur la politique de la diversion et qui consiste à prendre l’ennemi, c’est-à-dire l’Anglais, à revers. La Louisiane et surtout, le Canada vivent dans un état permanent de guerre larvée et ne subsistent que grâce aux alliances conclues avec les nations amérindiennes. Au Canada, la principale activité demeure la traite des fourrures tandis qu’en Louisiane, l’agriculture se développe, notamment grâce à l’apport d’une main-d’œuvre d’esclaves africains.



Dès 1749, la pression exercée par les colons anglais de Virginie et de Pennsylvanie devient de plus en plus forte, notamment dans la région de l’Ohio. Si la guerre de Sept Ans ne débute qu’en 1756 en Europe, des affrontements éclatent en Amérique du Nord dès 1754, notamment lors de l’affaire Jumonville. Après avoir rencontré plusieurs succès militaires dans les territoires de l’ouest jusqu’en 1758, la prise de Québec par le général Wolfe en 1759 puis la chute de Montréal l’année suivante marquent la fin de la présence française dans cette partie du continent.

La tentative de Villegaignon

D'autres tentatives coloniales françaises échouent, comme celle de Nicolas Villegaignon. Après avoir participé à l'expédition de Charles Quint contre Alger et avoir mené plusieurs campagnes navales, celui-ci est chargé, en 1555, d'accompagner quelque 600 protestants vers l'Amérique du Sud. L'expédition est financée par la couronne de France et le gouvernement de Genève. Arrivé au Brésil, Villegaignon baptise la baie de Rio «France antarctique» et fonde Fort-Coligny et Henryville. Assez rapidement, des troubles éclatent entre protestants et catholiques de l'établissement français, et Villegaignon se conduit en tyran. Rappelé en France, il est remplacé par Bois-le-Comte, mais les Portugais arrivent sur ces entrefaites et rasent les deux forts. Cette expérience inaboutie de colonisation est intéressante du point de vue ethnologique, car elle montre comment une population peut s'adapter à une culture nouvelle : au contact des indigènes, certains exilés français se sont fait tatouer le corps et sont même devenus anthropophages.
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